Toilettes

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Catégorie:Se loger



Cette article à pour objectif de dresser une liste (un espace de départ pour) des alternatives liées à la/aux toilettes (Belgique/France). Nous explorerons donc les enjeux liés à l'usage d'une toilette à chasse d'eau et plus largement d'autres habitudes/comportements associé à ce lieu conçu pour la collecte de nos excrétas ou plus précisément les lisiers soit l'urine (appelée aussi purin) et les matières fécales.

Problématique[modifier]

Les toilettes à chasse d'eau se sont développées pour répondre au besoin d'évacuation des lisiers humains. Il s'agissait de mesures d'hygiène et l'apparition des égouts vient du recouvrement des caniveaux de rues. L'ensemble des eaux usées finissant de la rivière, il a fallu un jour se résoudre à faire évoluer le système. C'est pourquoi sont apparues les stations d'épuration. La chasse d'eau emporte les matières, les eaux grises (eaux usées ne venant pas des toilettes) contribuent à la fluidité de l'ensemble. Si la santé s'est trouvée améliorée de ses innovations, ce fut au prix de grandes quantités d'eau (25 à 35% de la consommation domestique) et par la suite de coûts non-négligeables pour une épuration (partielle) des eaux usées. Actuellement, des traitements tertiaires, quaternaires sont envisagés pour nos eaux usées, ils coûtent généralement de plus en plus et sont bien complexe. L'eau formant un cycle, les pollutions de nos eaux usées mal-traitées se retrouvent dans nos eaux de boisson. Il faut donc mettre en place des traitements plus conséquent avant d'alimenter les réseaux de distribution. D'autre part, il apparaît de plus en plus une prise de conscience que le cycle des matières organiques n'appartient pas au cycle de l'eau. Le mélange de ces deux cycles induit l'eutrophisation des cours d'eau (et donc l'apparition d'algues). Toute la matière organique emportée dans nos eaux usées n'étant pas retournée aux sols, ceux-ci s'appauvrissent. La croissance des plantes nécessite alors des intrants que l'industrie pétro-chimique propose sous forme concentrée. Malheureusement, une partie de ces intrants finissent alors aussi dans nos cours d'eau ou nappes phréatiques. Avec la chasse d'eau (potable), nous soustrayons une importante nourriture des sols. Les cycles rompus, l'écosystème se trouve perturbé.

Les alternatives à la toilette à chasse d'eau "classique"[modifier]

Dans les années 2000, en nos pays occidentaux, la toilette classique possède un réservoir unique alimenté en eau potable, puisqu'elle vient du réseau de distribution. Il est estimé qu'entre 25 et 35% de l'eau domestique consommée par un occidental part dans la chasse d'eau. 5% vont à l'alimentation (et doivent être potable). Le reste sert aux lessives, à la salle de bain, aux lavages,...

Se concentrant sur la problématique de la consommation d'eau, il a été développé des systèmes de chasses économiques et la possibilité d'alimenter son réservoir avec de l'eau de pluie. Les systèmes les plus avancés utilisent des micro-chasses et parfois une tuyauterie sous-vide. Mais les alternatives les plus efficaces sont les toilettes sèches. Lorsque le traitement implique un compostage, il peut-être intéressant d'y ajouter des vers/lombric afin de réaliser un lombricompostage.


Il existe de nombreux types de toilettes sèches, voici deux groupes :

Toilette à séparation[modifier]

Catégorie de toilettes sèches
Les catégories de toilettes sèches

Sont des toilettes traitant différemment les urines du reste des bio-déchets humains (matières fécales, vomis). L'idée étant de profiter du fait que les urines représentent 90% du volumes, elles sont fluides et si pas stériles faiblement contaminées en pathogène. Elles contiennent aussi la plupart des nutriments des lisiers humains. Dans une toilette à séparation, les urines peuvent être collectées, épandues ou traitées (en co-compostage ou par précipitation). Leur richesse nutritive peut être une source de pollution en cas de forte concentration. Les matières "solides" peuvent être assainies par déshydratation, (lombri-)compostage, chaulage ou incinération. Généralement les toilettes à séparation ne nécessitent pas de litière. Par contre, elles font souvent appel à une source d'énergie pour la ventilation (contrôle des odeurs et séchage).

Toilette unitaire ou Toilette à Litière Bio-maitrisée (TLB)[modifier]

Sont des toilettes où les lisiers humains sont traités ensemble. Soit le récipient qui les collecte est assez grand pour qu'une activité de (lombi-)compostage s'y passe, soit il est nécessaire de pratiquer une vidange régulière vers un espace de compostage dédié. La plupart des toilettes unitaires utilisent une litière afin d'équilibrer le rapport carbone/azote du mélange (C/N). Cette litière permet un contrôle des odeurs et réduit la transformation de l'urine en ammoniac. Les toilettes unitaires à compostage continu font aussi souvent appel à une ventilation. Les toilettes dont le récipient est à vidanger régulièrement peuvent être beaucoup plus simple de conception et portent le nom de toilette à litière bio-maitrisée (TLB). Un article spécifique leur est dédiés ici puisqu'elle se prêtent bien à l'auto-construction. Il suffit en effet d'un récipient (seau?), une litière cellulosique (copeaux, paille, ...) et un espace de compostage.

Les centres d'imprégnation[modifier]

Sont une alternative aux stations d'épuration pour le traitement des eaux vannes/noires (soient les eaux issues des toilettes). Dans un centre d'imprégnation, les effluents organiques sont mélangés à une litière cellulosique. Une activité de (lombri-)compostage permet la transformation du mélange en un fumier puis un compost qui se prête bien à l'épandage en milieu agricole. Les centres d'imprégnation apportent une alternative pour le traitement des toilettes mobiles utilisant des produits biologiques (et non bio-cide) tels que les toilettes de chantier, de camping, ... Ce système pourrait aussi être combiné avec des réseaux de toilettes à micro-chasse d'eau. La jonction pouvant se faire grâce à des camions-vidangeurs.

Les autres alternatives[modifier]

Utiliser un peu moins d'eau[modifier]

Vous n'avez pas la possibilité de réaliser de grands travaux, vous n'avez pas d'espace de compostage mais vous souhaitez déjà faire un petit quelque chose. La première option est de réduire le volume utilisé lorsque la chasse est tirée.

  • Installer une chasse d'eau avec un double bouton poussoir
  • Certaines chasses d'eau permettent d'arrêter l'arrivée d'eau et ainsi d'utiliser seulement la quantité nécessaire à l'évacuation des déchets.
  • Ce qui fait l'efficacité de la chasse d'eau c'est la hauteur d'eau plus que la quantité. En plaçant une bouteille remplie d'eau dans le réservoir, vous diminuez d'un litre le contenu sans diminuer la hauteur de chute. Éviter de mettre une brique qui pourrait se désagréger à la longue.
  • Réparer sans attendre les fuites d'eau
  • Faire alimenter sa chasse d'eau par un système de récupération de l'eau de pluie
  • Pour ne pas devoir tirer la chasse, vous pouvez uriner à l'extérieur (veillez cependant à ne pas sur-fertiliser la terre). L'urine en présence d'oxygène a tendance à se transformer en ammoniac qui ne sent pas bon. Il est donc préférable d'uriner sur un sol vivant (jardin, prairie, forêt, ...).

Les toilettes ne sont pas des poubelles[modifier]

Il ne faut pas y jeter de déchets solides (cotons-tiges, lingettes, protections périodiques féminines...) pour éviter de boucher les canalisations et d'entraver le bon fonctionnement des stations d'épuration. Les médicaments ou produits liquides toxiques n'ont pas non plus à être jetés dans les toilettes, il faut les ramener à la pharmacie ou à la déchetterie le cas échéant. Les bio-déchets de la cuisine devraient idéalement finir au compost (reste de soupes, aliments périmés)

Dans certains pays, même le papier toilette, constitué uniquement de cellulose, ne peut pas être jeté dans les toilettes car les canalisations risqueraient de se boucher.

Le papier toilette[modifier]

Inventé par Joseph Cayetty en 1857, le papier toilette a remplacé les feuilles de papier journal qui elles-mêmes succédaient aux feuilles d'arbre ou aux mousses.

On trouve sur le marché du papier toilette recyclé. La fabrication de papier recyclé est plus économe en eau et en énergie et évite de couper des arbres, surtout pour un produit à usage unique !

Par souci d'économie, on veillera à utiliser moins de feuilles possible.

En France on jette le papier toilette dans la cuvette. Dans d'autres pays, on le jette dans la poubelle à disposition à côté.

Dans certains pays, il y a dans les WC une douchette pour se nettoyer, qui remplace le papier toilette.

Hygiène[modifier]

On peut éviter de salir autour des toilettes en urinant assis. En effet, l'urine, en tombant d'une certaine hauteur dans la cuvette, génère des éclaboussures par terre et sur le bas des murs environnants.

Dès qu'on fait des traces ou des éclaboussures, il faut les enlever avec la brosse ou avec du papier. En plus de l'hygiène, c'est plus agréable pour ceux qui passent après...

L'entretien des toilettes[modifier]

Le nettoyage des toilettes se fait avec un nettoyant multi-usages qui convient pour la céramique et le battant en plastique ou en bois.

Frotter régulièrement la cuvette avec la brosse des toilettes est un bon moyen de prévenir les traces. On peut utiliser du bicarbonate de soude pour enlever les taches dans la cuvette.

Le vinaigre blanc est un bon anticalcaire. Le vinaigre chaud est plus efficace encore.

L'eau de Javel ne nettoie pas, c'est un désinfectant. Il faut faire attention à l'eau de Javel : si elle entre en contact avec de l'acide (contenu par exemple dans les produits détartrants), il y a un dégagement de chlore qui est un gaz très toxique ; et si elle entre en contact avec de l'urine, il se forme des choramines irritantes pour les muqueuses et les yeux.

La désinfection est inutile, car après quelques minutes les bactéries se réapproprient facilement les espaces désinfectés. Il faut savoir que les micro-organismes, avec lesquels nous cohabitons depuis l'apparition de l'homme, ne sont pas tous dangereux. Un nettoyage avec un produit nettoyant classique suffit à limiter la prolifération bactérienne. Et le lavage des mains est plus efficace en terme d'hygiène qu'une pseudo-désinfection des toilettes. Par conséquent, l'eau de Javel ainsi que les produits antibactériens sont à éviter pour l'entretien des toilettes d'autant plus qu'ils favorisent la résistance des bactéries.

Les blocs pour WC ont une efficacité très limitée et sont polluants.

Nettoyer des toilettes très sales[modifier]

Retirer des traces marron au fond des WC nécessite de vider la cuvette.

Pour vider l'eau de la cuvette des toilettes :

  1. On pousse l'eau vers le siphon avec la brosse des toilettes, plusieurs fois de suite pour abaisser le niveau d'eau.
  2. Vider ensuite l'eau avec un récipient dans un seau.
  3. S'il y a encore de l'eau, vider le reste avec une éponge.

Une fois la cuvette vide, y mettre du vinaigre blanc très chaud, mettre une serpillière essorée en contact avec les parties entartrées et verser du vinaigre chaud dessus. Fermer le couvercle puis laisser agir quelques heures.

Les taches incrustées nécessitent de frotter avec une éponge grattante et du bicarbonate de soude. Le bicarbonate mousse en contact avec le vinaigre, mais c'est inoffensif.

Pour détartrer sous le rebord de la cuvette, on peut tremper des chiffons (les vieilles chaussettes sont parfaitement adaptées) dans du vinaigre très chaud, puis caler les chiffons sous le rebord, et laisser agir. Après, frotter sous le rebord avec ces chiffons pour faire partir le tartre. Recommencer si nécessaire. On peut aussi réutiliser un flacon de produit WC vide en le remplissant de vinaigre chaud que l'on aspergera sous le rebord.

Méthode efficace et totalement écologique : on peut gratter les dépôts de calcaire avec un bout de bois. Les traces au fond de la cuvette sont constituées de calcaire recouvert de résidus fécaux. Un morceau de bois peut être utilisé pour faire décoller le calcaire sans abîmer le brillant de la cuvette. Tenir le bâton verticalement, donner des coups alternatifs pendant une dizaine de minutes pour des WC très sales. On sent le bout du bâton qui s'accroche sur l'épaisseur du calcaire et on voit les morceaux se détacher par plaques.

A la place du vinaigre chaud, il est possible d'utiliser de l'eau oxygénée. Dès que celle-ci rentre en contact avec le calcaire, il se produit de la mousse (et des vapeurs nocives), laisser agir quelques minutes et enlever le calcaire à l'aide d'une brosse.

Extrêmement efficace, l'acide chlorhydrique (acide fort, utiliser des gants). Attention à l'émission de fumée toxique, il est recommandé de ne pas respirer ces vapeurs. Ce procédé peut s'utiliser avec les fosses septiques mais en quantité réduite. Pour utiliser juste ce qu'il faut d'acide, en transvaser dans un vaporisateur (type emballage vide de détartrant salle de bain) et pulvériser sur les traces. Attendre de 10 à 30 minutes avant de tirer la chasse d'eau. Dans le cas de WC très encrassés, on peut être amené à renouveler l'opération. Le résultat est impeccable, sans frotter et rapide.

Désodoriser les toilettes[modifier]

Pour conserver une bonne odeur dans les toilettes, il faut commencer par aérer cette pièce.

Un truc tout simple pour désodoriser les toilettes : craquez une allumette après avoir fait vos gros besoins. La réaction chimique (combustion) réduit considérablement les odeurs nauséabondes.

Déboucher les toilettes[modifier]

Voir Déboucher une canalisation

Voir aussi[modifier]

Liens internes[modifier]

Liens externes[modifier]

Bibliographie[modifier]


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