Agriculture urbaine

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L'agriculture urbaine et périurbaine (AUP) se réfère aux pratiques agricoles dans les villes et autour des villes qui utilisent des ressources - terre, eau, énergie, main-d'œuvre - pour satisfaire les besoins de la population urbaine.

L'agriculture urbaine se réfère à des petites surfaces (par exemple, terrains vagues, jardins, vergers, balcons, toits, récipients divers) utilisées en ville pour cultiver quelques plantes et élever de petits animaux et des vaches laitières en vue de la consommation du ménage ou des ventes de proximité.

Par agriculture périurbaine on entend des unités agricoles proches de la ville qui gèrent des exploitations intensives commerciales ou semi-commerciales en pratiquant l'horticulture (légumes et autres cultures), l'élevage de volailles et d'autres animaux destinés à la production de lait et d'œufs.

L'agriculture urbaine contribue à la sécurité alimentaire et l'hygiène alimentaire de deux façons: d'abord, elle augmente la quantité de nourriture disponible pour les personnes qui vivent dans les villes, et d'autre part, elle met à disposition des consommateurs urbains des produits frais (fruits, légumes et viande). Une forme répandue et efficace d'agriculture urbaine est la méthode bio-intensive. Considérant que l'agriculture urbaine permet des économies d'énergie et la production d'aliments localement, cette forme d'agriculture est considérée comme durable.

La reconnaissance du fait que le transport des ressources (pour satisfaire les besoins des populations urbaines) dégrade notre environnement[1], a inspiré la création de différents modèles d'agriculture urbaine à travers le monde. Des plus anciens modèles comme celui de Machu Picchu jusqu'aux conceptions de fermes urbaines[2], l'idée de cultiver en ville prend de nombreuses caractéristiques.

Guerilla jardinière sur une friche urbaine dans le quartier Limoilou (ville de Québec, Canada)

Histoire de l'agriculture urbaine[modifier]

Glenwood Green Acres est l'un des jardins communautaires des plus grands et des plus dynamiques de Philadelphia

Une des premières traces d'agriculture urbaine remonte à 4 000 ans dans des villes semi-désertiques de Perse. Une forme d'agriculture intensive y était pratiquée et elle utilisait les déchets de la communauté comme terreau[3].

À Machu Picchu, l'architecture de la ville était conçue afin que l'eau soit conservée et réutilisée et que les systèmes de culture accumulent la chaleur du soleil afin de prolonger la saison de croissance[3].

De nombreux "Victory garden" (aussi appelés "War gardens") sont apparus aux États-Unis, en Grande-Bretagne et au Canada durant les guerres mondiales. Les jardins communautaires se sont également très bien développés à la fin du vingtième siècle.

Quelques données[modifier]

  • À la fin du XXe siècle 50 % de la population mondiale vit dans les villes[4].
  • 800 millions de personnes (au niveau mondial) sont impliquées dans l'agriculture urbaine et contribuent à l'alimentation des résidents urbains[5].
  • Les citadins à faible revenu consacrent entre 40 % et 60 % de leur revenu à l'achat de nourriture[6].
  • D'ici 2015, près de 26 villes à travers le monde auront dépassé les 10 millions d'habitants. Pour nourrir une ville de cette taille, au moins 6 000 tonnes de nourriture doivent être importées chaque jour[7].

La pratique de l'agriculture urbaine à travers le monde[modifier]

Ce qu'on appelle aujourd'hui l'agriculture urbaine et périurbaine est une réalité universellement répandue[8]. Dans certaines villes, jusqu'à deux tiers des ménages la pratiquent[réf. souhaitée]. Même à Paris, la vigne se cultive encore sur les flancs de Montmartre.

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Avantages et limites de l'agriculture urbaine[modifier]

Avantages économiques directs ou indirects[modifier]

  • Création de commerce interne dans les communautés.
  • Économie diversifiée pour les populations en besoin.
  • Réduction des coûts de récupération des déchets solides (moins d'emballages liés au transport).

Avantages pour l'environnement[modifier]

  • Réduction de la pollution atmosphérique (épuration de l'air).
  • Réduction des émissions de carbone (moins de transport).
  • Réutilisation des eaux grises (moins de ruissellement).
  • Réduction des déchets solides (moins d'emballages liés au transport).
  • Amélioration de la qualité des sols.
  • Réutilisation de terrains vagues.
  • Sensibilisation du public à l'environnement.
  • Réduction des transports, de l'emballage par la commercialisation.

Avantages sociaux[modifier]

  • Loisirs.
  • Sécurité alimentaire (nourriture plus accessible).
  • Accessibilité des aliments et réduction de leurs coûts.
  • Formation d'une société durable.
  • Formation, éducation, appartenance à un groupe, à un projet.
  • Diversité alimentaire (aliments frais et de bonne qualité).
  • Cohésion et bien-être de la collectivité.

Limites et difficultés[modifier]

Les principales contraintes et difficultés sont :

  • le coût du foncier ;
  • la pression de l'urbanisation, et de la péri-urbanisation ;
  • les pollutions qui affectent souvent les sols urbains et périurbains ;
  • l'accès à l'eau (souvent déjà rationnée dans les zones arides) ;
  • les risques sanitaires induits par l'usage de boues d'épuration ou urines et excréments mal compostés ou non sécurisés du point de vue sanitaire ;
  • certains risques liés aux élevages semi-industriels (ex : grippe aviaire ou autres zoonoses, mauvaise gestion des déchets, etc.).

Voir aussi[modifier]

Liens internes[modifier]

Références[modifier]

  1. Wackernagel, M. and W. Rees. 1994. Ecological footprint and appropriated carrying capacity: a tool for planning toward sustainability. Vancouver: University of British Columbia.
  2. Illustration du concept de ferme urbaine - Stanislas Kraland sur Le Huffington Post le 22/02/2014 - Agriculture urbaine : ce dont elle est capable (et ce qu'elle ne pourra jamais faire)
  3. 3,0 et 3,1 Vijoen, Andre, et al. 2005, Continuous Productive Urban Landscapes. Architectural Press, Burlington MA 2005
  4. Brook, R and J. Davila. 2000 The Peri-Urban Interface: A tale of two citites. Bethesda, Wales: Gwasg Ffrancon Printers.
  5. UNDP 1996, FAO 1999
  6. IDRC/ UN-HABITAT.”Guidelines for Municipal Policymaking on Urban Agriculture” Urban Agriculture: Land Management and Physical Planning (2003) 1.3
  7. Drescher et al. 2000. “Urban Food Security: Urban agriculture, a response to crisis?” UA Magazine (2000)
  8. Publication – Madame Christine Aubry (Agronome, ingénieure à l’INRA) et Madame Jeanne Pourias (Doctorante en sociologie) – L’agriculture urbaine fait déjà partie du « métabolisme urbain » – Le Déméter 2013

Liens externes[modifier]

Bibliographie[modifier]

  • Développement durable de l'agriculture urbaine en Afrique francophone. ISBN 2-87614-551-0


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