Énergie nucléaire : Différence entre versions

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Version du 31 juillet 2010 à 14:30

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L'énergie nucléaire désigne l'énergie libérée par la fission ou la fusion des noyaux des atomes.

Introduction

Découverte dans les années 1930, la fission nucléaire est utilisée à des fins civiles et militaires. Elle consiste à scinder un noyau atomique lourd (uranium par exemple) en noyaux plus petits. 1% de la masse est perdue au passage et convertie en énergie. C'est le principe utilisé par les centrales nucléaires actuels et par les premières bombes atomiques.

La fusion nucléaire consiste à fusionner deux petits noyaux en un plus gros (typiquement, deux noyaux d'hydrogène fusionnant en un noyau d'hélium). 10% de la masse est perdue au passage et convertie en énergie. C'est le principe utilisé actuellement par les bombes à hydrogène. D'éventuels usages civils sont très prometteurs (hydrogène et deutérium se trouvent aisément et l'hélium produit ne serait pas radioactif) mais les recherches menées depuis 40 ans n'ont toujours pas abouties même si des progrès ont été réalisés.


Place de l'énergie nucléaire

Voir aussi Limites des énergies renouvelables.

Aujourd'hui, l'énergie nucléaire représente 80% de la production électrique française et 6.5% de la production électrique mondiale. Cette énergie constitue une alternative aux énergies fossiles, ce à quoi les énergies renouvelables ne peuvent que partiellement prétendre de par leurs limites. Par exemple, l'énergie éolienne et photovoltaïque ne peuvent produire en l'absence de vent ou de soleil. Et puisqu'il est beaucoup trop coûteux et problématique de stocker l'électricité en masse, même si nous développions les énergies renouvelables à leur maximum en France, nous aurions toujours besoin de centrales conventionnelles, fossiles ou nucléaire, capables de produire sur demande.

Cela dit, la puissance d'une centrale nucléaire ne peut pas être rapidement ajustée, il faut une heure pour arriver à pleine puissance en partant d'une centrale nucléaire au repos. Au mieux, elle ne peut donc fournir que le gros de la production. Les variations rapides de la consommation (ou de la production des renouvelables : baisse du vent ou de la luminosité) doivent toujours être compensées par les centrales fossiles. Dès lors, l'essor des énergies renouvelables fait que le secteur nucléaire devra se contracter pour laisser une part plus grande aux centrales fossiles.

Enfin, le nucléaire ne peut prétendre à se substituer largement dans le monde aux énergies fossiles : les stocks disponibles de combustible seraient trop faibles et tous les pays ne disposent pas des compétences et de la stabilité nécessaires.[1]

Quelles alternatives réalistes au nucléaire pour la France ?

Centrales nucléaires entre Beijing et Tianjin (Chine)

L'alternative la plus simple serait de faire ce qu'on l'on fait dans la plupart des pays développés (hormis ceux ayant un potentiel hydroélectrique exceptionnel, comme le Brésil) : utiliser principalement les énergies fossiles, notamment le charbon, pour un coût de l'électricité globalement similaire et des émissions de gaz à effet de serre fortement accrues. Mais serait-il possible de miser avant tout sur les énergies renouvelables ?


L'association Sortir du nucléaire a proposé un plan[2] de sortie en 5 à 10 ans qui utiliserait au maximum les économies d'énergie et se résoudrait à utiliser les énergies fossiles pour le reste. Voilà ce qu'il en ressort :

  • Les émissions de CO2 seraient augmentées de 20%, du fait du remplacement des dispositifs électriques de confort thermique (climatisation, chauffage) par l'usage de bois et de gaz naturel, ce qui contredit les objectifs de réduction des émissions de Kyoto.
  • La production électrique total serait légèrement inférieur : les dispositifs électriques de chauffage thermique à faible rendement (plus de 2 calories électriques pour une calorie thermique) seraient remplacés et le secteur nucléaire consomme 1.5% de sa production pour ses propres besoins.[3]
  • Les centrales fossiles en elles-mêmes émettraient beaucoup plus de CO2 mais leurs émissions seraient enterrées dans le sol via des procédés controversés de stockage géologique du CO2.
  • Le plan inclut un déploiement très rapide d'importantes mesures d'économie d'énergie qui, de toute façon, devront être mises en œuvre pour satisfaire les objectifs de Kyoto et ce quels que soient nos futurs choix énergétiques. Le fait qu'en dépit de ces économies le plan prévoit une hausse des émissions le positionne comme peu apte à satisfaire de futurs objectifs de réduction des émissions.
  • Les questions du coût financier n'est jamais abordé. Si l'on passe sur la question des sommes nécessaires à une transition si rapide pour envisager ce plan dans le long terme, la redondance des installations (fossiles + renouvelables + stockage de l'énergie et du CO2), les tendances à long terme du coût des énergies fossiles et la moindre efficacité des énergies renouvelables laissent deviner que le coût au kWh pourrait plus que doubler. Mais il est vrai aussi que la consommation baisserait significativement dans un tel plan.
  • La plan mise fortement sur le gaz naturel en ignorant les questions géostratégiques qui y sont liées : les gisements russes seront bientôt épuisés et des difficultés persistent pour nos approvisionnements au Maghreb et en Asie mineure.

Coûts financiers

Aujourd'hui, la France dispose d'un tarif électrique dans la moyenne européenne[4] et indépendant des cours des énergies fossiles qui augmenteront sur le long terme. Mais la question du coût réel et futur de l'énergie nucléaire fait l'objet d'une controverse. Les raisons en sont les suivantes :

  • Les premiers investissements dans le nucléaire civil furent réalisés par l'État français et non par EDF, le budget de cette entreprise ne fut donc pas grévé par les emprunts correspondants. Or, la France va devoir renouveler son parc si elle maintient son choix nucléaire. En France, ce coût serait estimé à 345 milliards d'euros[5] (plutôt 500 milliards en fait : ces chiffres étaient basés sur l'expérience anglaise alors que la France miserait sur l'EPR, plus coûteux au départ). La somme semble gigantesque mais il faut relativiser : sur 40 ans et en conservant la production actuelle de 400 TWh, cela représenterait 2 centimes par kWh.
  • Un autre facteur est le coût de la matière première. En réponse aux tendances inflationnistes sur le long terme des énergies fossiles, l'énergie nucléaire connaît un nouvel essor mondial, ce qui exerce une pression sur les prix des combustibles. Cela dit, le coût de ces matières premières ne représente aujourd'hui que 12% du coût de production.[6]. Même si ce coût venait à doubler, le prix final n'en serait que peu affecté.
  • Le coût du démantèlement est également souvent évoqué comme une autre source d'énigme. Initialement grandement sous-estimé, les expériences se sont multipliées ces dernières années, en France et à l'étranger, et on commence à en avoir une meilleure idée. Celui-ci serait en fait supérieur à dix milliards.[7] Là encore, pas de quoi grandement réévaluer le coût du nucléaire.
  • Dans le contexte nucléaire, l'État français a poussé au développement de dispositifs électriques de confort thermique, peu coûteux à l'achat mais ayant un faible rendement énergétique : pour produire une calorie thermique, il a fallu produire plus de deux calories électrique. Qui plus est, durant les pointes hivernales, on fait appel à de l'électricité d'origine fossile (jusqu'à 30%) en partie importée d'Allemagne. Sur le plan des émissions de CO2, l'opération reste légèrement avantageuse mais pas en termes de coûts.[8]
  • Enfin, il faut prendre en compte que puisque la seule alternative au nucléaire ayant des émissions faibles de CO2 est un mix renouvelables-fossiles, et puisque ces solutions sont elles-mêmes coûteuses (redondance des installations, coût à long terme du combustible fossile, coûts élevés des solutions renouvelables), le nucléaire apparaît bien comme économiquement pérenne.

Sécurité

Le court article sur la radioactivité vous éclairera sur ces problèmes et les unités utilisées.

En substance, une installation nucléaire civile présente des risques comparables à d'autres activités industrielles : déflagration et contamination. Mais la nature de la radioactivité place les installations nucléaires parmi les industries les plus dangereuses. Concernant la contamination, nous verrons ce qu'il en est plus tard, en examinant les accidents qui eurent lieu dans le passé.

A propos de déflagrations, on parle de risques d'explosion chimique et non nucléaire : les installations nucléaires conventionnelles (tous les réacteurs français) n'utilisent pas de réactifs susceptibles de causer une explosion nucléaire. En revanche, certains réacteurs militaires ou des réacteurs civils expérimentaux à neutrons rapides (comme le fut Superphénix mais il n'en existe plus en France) peuvent manipuler ce genre de produits. Ça ne signifie pas que le risque soit négligeable : une explosion chimique peut être particulièrement violente, il suffit de se rappeler celle de l'usine AZF de Toulouse. Et, surtout, une telle explosion disperse les produits radioactifs qui sont sur place.

Enfin, notons que même si les accidents sont rendus improbables, ils finiront toujours par arriver sur une période suffisamment longue. La question est donc de savoir si le nucléaire constitue un risque acceptable ou non.

Différences entre les réacteurs conventionnels et Tchernobyl

Fichier:Thermal reactor diagram.png

Pour qu'un réacteur nucléaire soit fiable, il doit être conçu de façon à ce que la réaction de fission ne puisse se produire que lorsque les systèmes sont actifs et générer lui-même, naturellement, les conditions qui le pousseront à s'arrêter en cas de problème. Autrement dit il doit présenter des rétro-actions négatives.

Par exemple, dans les réacteurs conventionnels (y compris l'EPR), l'eau agit à la fois comme modérateur (la couche qui ralentit les neutrons) et fluide caloporteur (chargé de refroidir le réacteur). Si la réaction s'accroît, l'eau chauffe (caloporteur) et sa densité diminue. Puisque l'eau est aussi le modérateur, les neutrons ne sont plus ralentis et arrivent trop vite pour provoquer d'autres fissions : ils s'échappent alors vers les couches de confinement et la réaction tend à s'éteindre. On parle pour de tels réacteurs de coefficients de vide négatifs.

Le réacteur de Tchernobyl, en revanche, présentait un coefficient de vide positif : il n'existait pas de système d'auto-régulation. Au contraire, ils s'y trouvaient des rétro-actions positives : plus la réaction s'intensifiait, plus elle se stimulait ! Voilà pourquoi, en 3 à 5s, la réaction a pu s'emballer et être multipliée par cent. Le réacteur resta par la suite quinze jours en activité. Il est interdit aux États-Unis de construire des réacteurs à coefficient de vide positif.

Risques d'accidents et gravité potentielle

A part de l'étude de la liste des accidents graves liés à l'énergie nucléaire civile (voir Accidents nucléaires), on peut tenter d'évaluer le risque posé par les accidents nucléaires. Il ressort que seuls deux accidents à ce jour, liés au nucléaire civil, eurent des effets majeurs sur l'environnement et les populations, ce qui place le nucléaire très en deçà des bilans du tabac, de l'alcool ou de la voiture, de nombre d'industries (le BTP a causé en 2008, en France, 9000 invalidités permanentes et 155 décès[9]) ou même des conflits militaires tournant autour des matières fossiles.

  • Trois de ces quatre accidents furent causés par de graves erreurs de conception et témoignent de l'amateurisme des débuts du nucléaire. Les erreurs qui ont causé ces problèmes ont depuis été corrigées (certaines l'étaient déjà ou avaient été évitées dans d'autres pays avant qu'elles ne se produisent) et chaque accident a permis d'améliorer les procédures de sécurité, la conception des installations et la façon de minimiser les erreurs humaines, considérées comme inévitables. Bien entendu, rien ne dit que toutes les erreurs de conception possibles ont été éliminées, ni que de nouvelles n'ont pas été introduites depuis.
  • Par ailleurs, les deux accidents les plus graves se sont produits sous l'ère soviétique, ce qui n'est pas anodin : les responsables étaient souvent incompétents (nommés du fait de leur fidélité au parti sans forcément avoir les connaissances nécessaires). Par ailleurs, ces responsables étaient soumis à une forte pression et promus en fonction des résultats de productivité, récompensant ceux qui ignoraient les procédures de sécurité. Malheureusement, on ne peut que faire le parallèle avec les méthodes modernes de gestion, en particulier dans le secteur privé mais pas exclusivement. Faut-il considérer que la privatisation des entreprises gérant le nucléaire est une grave prise de risque, sachant que même lorsque l'État reste majoritaire, l'ouverture du capital conduit systématiquement à des changements de méthode de gestion, afin de satisfaire les actionnaires et leur fournir rapidement les dividendes attendus et une croissance rapide et soutenue ?
  • Afin d'évaluer les conséquences d'un accident moderne, il faudrait regarder quelles quantités de matières radioactives seraient éjectées et leur nature (demi-vie, influence sur l'organisme, etc). Pour les centrales modernes, leur puissance est légèrement supérieure à celle de Tchernobyl mais elles utilisent moins de combustible pour une même quantité d'énergie produite. En revanche, pour les usines de retraitement de la Hague et de Marcoule, qui stockent des décennies de déchets à haute activité des centrales françaises, une éventuelle volatilisation des déchets serait une catastrophe incomparablement plus grande que Tchernobyl.
  • De plus, il existe des risques autres que la radioactivité : le plutonium en lui-même est un poison très puissant, quelques microgrammes suffisant à tuer un homme. Or, la France en produit en quantité, la Hague en stockant plus de 50 tonnes.
  • Enfin, outre les accidents, il existe des controverses autour des rejets radioactifs et chimiques pratiqués dans le cadre normal d'exploitation, voir à ce sujet le chapitre #Environnement.

Approvisionnement en combustible

Comme pour les centrales fossiles, les stocks d'uranium sont limités. Les réserves accessibles avec un coût inférieur à 130$ par kilo sont aujourd'hui de 60 années[10] en se basant sur la consommation actuelle. Or, cette consommation augmentera à l'avenir même si les réacteurs deviennent plus efficaces (l'EPR revendique un usage du combustible 22% plus efficace que l'ancienne génération de centrales). Cependant, on estime que le fonctionnement de la prochaine génération de centrales nucléaires serait au moins assuré.

L'uranium est extrait sur quatre continents. Les six premiers pays producteurs sont le Canada (30% du total), l’Australie (21%), le Niger (8%), la Namibie (7.5%), l’Ouzbékistan (6%) et la Russie (6%). Une autre partie de l'approvisionnement provient des stocks militaires surnuméraires (États-Unis et Russie) et du retraitement d'une partie du combustible usé.

Enfin, la France utilise également du combustible MOX, constitué de plutonium (assez commun) et d'uranium appauvri (un déchet de l'enrichissement de l'uranium, la phase qui permet, à partir de l'uranium naturellement extrait, de produire l'uranium enrichi utilisée dans les centrales nucléaires conventionnelles). Peu rentable à l'époque, ce choix devrait désormais se développer dans d'autres pays.

Surgénérateurs

A long terme, il existerait un moyen de prolonger l'exploitation du nucléaire, en consommant 50 à 100 fois moins d'uranium pour produire les mêmes quantités d'énergie : la surgénération (réacteurs à neutrons rapides, fast breeders). Ce sujet est, une fois encore, source de nombreuses controverses.

Un surgénérateur est un réacteur nucléaire qui crée plus de noyaux fissiles (noyaux pouvant être scindé en noyaux plus petits selon le principe de la fission nucléaire) qu'il n'en consomme. Cela est possible en transmutant des noyaux fertiles (des noyaux non-fissiles, tels que l'uranium appauvri ou le thorium, et disponibles en grandes quantités) en noyaux fissiles (plutonium par exemple). Le réacteur ne crée évidemment pas de la matière à partir de rien, disons simplement qu'il suffit de lui fournir des éléments plutôt communs qu'il transmutera en combustible et brûlera. Économiquement cela semble attirant mais, en pratique, de nombreuses difficultés techniques font que ce type de réacteur n'est intéressant qu'à partir d'un certain prix de l'uranium. Évidemment, cette technologie prendra plus de valeur à l'avenir. Qui plus est, elle permettrait la transmutation de déchets hautement actifs en combustibles.

Mais ces surgénérateurs ont un défaut rédhibitoire : ils sont dangereux. Tchernobyl n'était pas un surgénérateur mais, comme lui, ces réacteurs présentent des rétro-actions positives qui poussent le réacteur à s'emballer. Il faut des contrôles actifs (qui peuvent échouer) pour contrôler le réacteur et le maintenir à son niveau de réaction, et prévenir l'emballement. Même s'il est vrai que le réacteur de Tchernobyl présentait d'autres problèmes de conception et de gestion et que les surgénérateurs modernes s'emballeraient moins vite, c'est un risque bien supérieur à celui des réacteurs conventionnels.

Enfin, ces surgénérateurs ont connu des destins malheureux dans le passé, souvent arrêtés prématurément. L'exemple le plus célèbre est français, avec Superphénix. Souvent raillé, ce réacteur n'a été exploité que 53 mois. Mais les problèmes techniques initiaux, dû à des erreurs de conceptions et des choix audacieux, n'ont causé que 25 mois d'arrêt. Ce sont avant tout les fermetures administratives (suite à des actions en justice, des interventions parlementaires, la nécessité d'examens, etc) qui ont représenté 54 mois de fermeture. La dernière année, ce réacteur fonctionna même mieux que la moyenne des centrales conventionnelles. Des débats subsistent sur les raisons de sa fermeture par Lionel Jospin en 1997 : pour les uns, cela était dû à un manque d'intérêt économique alors que les prix de l'uranium étaient bas. Pour d'autres, il s'agissait d'une concession faîte au parti des Verts, alors membre important de la "gauche plurielle". Notons un regain d'intérêt récent pour la surgénération : en Inde, du fait de la présence importante de Thorium, et aux Etats-Unis avec le projet Generation-IV pour la prochaine génération de centrales.


Environnement

Émissions de gaz à effet de serre

L'énergie nucléaire se distingue par ses très faibles émissions en CO2, probablement les plus faibles par unité d'énergie produite, bien plus faibles que celles des énergies fossiles ou du solaire photovoltaïque.[11]

Déchets

Article détaillé : Déchets nucléaires

La gestion des déchets nucléaires est sans doute le problème le plus controversé de l'énergie nucléaire civile. Voici leur catégories et le montant de la production française :

  • Déchets à haute et moyenne activité à vie longue : moins de deux tonnes par an. Ce sont les matériaux issus du cœur du réacteur. Ce sont des déchets très dangereux dont la durée de vie est de plusieurs centaines de milliers d'années, voire millions d'années. Ils bénéficient d'un conditionnement très particulier mais sont pour l'heure entreposés sur les sites de la Hague et de Marcoul, faute d'avoir réussi à définir une stratégie de gestion à long terme pour laquelle les recherches débutées en 1991 se poursuivent toujours. Ce stockage temporaire pose des problèmes de sécurité puisque leur potentiel de nocivité est immense, bien supérieure aux dégâts produits par Tchernobyl.
  • Déchets à faible activité à vie courte : plusieurs tonnes par an, concentrant 99% de la radioactivité des déchets produits. Il s'agit d'outils utilisés dans l'exploitation du nucléaire (gants, etc). Ces déchets font l'objet d'un conditionnement simple mais diversifié selon les matériaux : soit coulés dans des matrices (de bitume, résine, ciment, etc) soit simplement stockés dans des futs de même matière. Ils sont stockés sur les sites de la Manche et de l'Aube, soit enfouis sous des tumulus de terre, soit dans des casemates remplies de béton.
  • Déchets à très faible activité : des dizaines de tonnes par an. Il s'agit de déchets n'ayant pas d'activité radioactive mais ayant été utilisés dans l'industrie nucléaire. Il peut par exemple s'agir des débris de centrales démantelées. Leur traitement spécifique était une exception française, ils vont désormais être traités comme des débris conventionnels et généralement recycles pour être utilisés dans les industries conventionnelles.
  • Déchets issus de l'activité minière : des centaines de milliers de tonnes de matériaux par an (roches, terre, etc), qui sont de faible activité à vie longue (FAVL). Ils ont été produits et stockés dans les pays producteurs (Niger, Canada, Australie, etc). Ces déchets sont comparables avec ceux d'autres activités minières (les quantités générées pour les besoins des centrales au charbon sont même bien plus importantes par kWh produit par exemple) même si la radioactivité y est plus prononcée.
  • Déchets issus de la concentration et enrichissement du combustible : des dizaines de milliers de tonnes par an de boues FAVL contenant de l'uranium[12]

Rejets

  • L'usine de la Hague opère, dans son fonctionnement normal, des rejets radioactifs, pour 36.000 sieverts par an. Ceux-ci sont versés en mer, dans les lieux de forts courant marins (ce qui motiva le choix de cet emplacement) afin de procéder à une dilution. A large échelle, ce n'est sans doute pas problématique mais, localement, il n'est pas sûr que ce procédé soit inoffensif. Il est d'abord évident qu'au lieu même des rejets sous-marin, la radioactivité est importante. Par ailleurs, on estime que les divers rejets accidentels qui se sont produits à la Hague seraient responsables d'un surcroît de 36% de leucémies autour du site. Enfin,les pêcheurs présentaient une irradiation moyenne 3,5 fois supérieure à l'irradiation naturelle, même si les connaissances sur la radioactivité laissent penser que ce serait sans conséquence sanitaire.[13]
  • Comme toute industrie, celle-ci recourt massivement aux produits chimiques : acide nitrique (retraitement des déchets), acide fluorhydrique (concentration du combustible). Et, bien sûr, elle produit également divers produits nocifs, tel que l'oxyde d'uranium. Les produits ne sont pas relâchés de façon sauvage mais génèrent tout de même diverses pollutions, telle que l'eutrophisation à l'azote de l'étang de Bages-Sigean. Par ailleurs, des doses d'uranium et de plutonium, très toxiques, se retrouvent inévitablement dans l'air bien que l'ensemble soit sans doute contrôlé.
  • Enfin, un surcroît de cas de légionellose a été détecté autour de certaines centrales nucléaires.[14] Le exact seuil de contamination étant mal connu, EDF bénéficie de dérogations qui lui accordent des seuils plus élevés.

Perspectives futures

La fusion nucléaire est parfois présentée comme le Saint-Graal de l'énergie nucléaire civile : économique (dix fois plus efficace que la fission), utilisant un combustible disponible à profusion (un milliard d'années de réserve), ne produisant pas directement de déchets radioactifs, présentant des risques plus faibles de contamination radioactive (produits de fusion non-radioactifs, quantités de combustible divisées par dix) et a priori de meilleures conditions de sécurité (contesté par des scientifiques reconnus tels que Pierre-Gilles de Gennes[15] ou le japonais Koshiba), avec une absence totale de risque d'emballement (dans la perspective d'une future exploitation, le problème est en fait d'empêcher la réaction de s'arrêter d'elle-même).

Mais les recherches ont débuté depuis plus de quarante ans. On estimait alors le temps nécessaires à quatre décennies et, aujourd'hui, on en donne toujours la même estimation. Qui plus est, les coûts de recherche sont estimés en milliards d'euros et ne cessent d'augmenter.[16] Le défi est en effet important puisqu'il faut projeter les noyaux atomiques l'un contre l'autre à des vitesses extraordinaires (des centaines de millions de degrés) en luttant contre leur répulsion naturelle, le plasma étant comprimé au moyen de champs magnétiques très intenses et de lasers. Des progrès ont toutefois été accomplis durant cette période puisqu'on parvient désormais à maintenir la réaction pendant plus d'une minute tout en produisant plus d'énergie que l'on en consomme.

La fusion nucléaire est l'objet de plusieurs expériences colossales, telles que le projet international ITER (à Cadarache) ou le laser français Mégajoule, ainsi qu'aux États-Unis ou au Japon.


Voir aussi

Liens internes

Liens externes

Références

  1. Le nucléaire : une solution d'avenir ? - notre-planete.info
  2. Plan de sortie du nucléaire en 5 à 10 ans par Sortir du Nucléaire
  3. Rapport de Mycle Schneider pour le Groupe des Verts au Parlement Européen
  4. Viepublique.fr - Le coût de l'électricité en France.
  5. Sortir du nucléaire - Le flop économique
  6. CEA - L'économie du nucléaire
  7. Romandie News - EDF envisage d'affecter 50% de RTE au démantèlement des centrales.
  8. Manicore - Chauffage électrique
  9. Statistiques sur les accidents du travail dans le BTP
  10. SFEN
  11. Statistiques sur l'uranium consommés par les centrales nucléaires
  12. Compte-rendu de la réunion du CLIC Narbonne-Malvesi
  13. Rapport final de WISE Paris pour le panel STOA - Effets toxiques éventuels engendrés par les usines de retraitement nucléaire à Sellafield et au cap de la Hague.
  14. Autorité de Sûreté Nucléaire - Renforcement de la prévention de la légionellose autour des centrales nucléaires.
  15. Recherche : le cri d'alarme d'un prix Nobel - Les Echos - Jeudi 12 janvier 2006
  16. Le coût d'ITER pourrait flamber - La Recherche n°422 - septembre 2008

Bibliographie

  • L'eau et le champagne menacés par les déchets radioactifs, article de Michel Marie, "L'Ecologiste" n°19, juin-juillet-août 2006, p. 28-29
  • Film « Déchets, le cauchemar du nucléaire » de Eric Guéret et Laure Noualhat.


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