Écologie sociale

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L’écologie sociale est une théorie philosophique, sociale et politique sur l'écologie mise sur pied par l’américain Murray Bookchin (1921-2006) dans les années soixante.

Elle montre les problèmes écologiques comme découlant principalement de problèmes sociaux, notamment des différentes formes de hiérarchies et de dominations, et cherche à les régler à travers le modèle d’une société adaptée au développement humain et à la biosphère. C’est une théorie d’écologie politique radicale basée sur le communalisme qui s’oppose au système capitaliste actuel de production et de consommation. Elle vise la mise en place d’une société morale, décentralisée, solidaire, guidée par la raison.

Principes fondamentaux[modifier]

Dès les premiers écrits anarchistes sur le sujet dans les années 60, Murray Bookchin a continuellement développé son œuvre. Vers la fin des années 90, il l’associe toujours plus au principe de communalisme, avec des aspirations plus portées vers la démocratie municipale institutionnalisée, ce qui le distancie d'une certaine évolution de l'anarchisme. Inspirée de l’anarchisme (de Kropotkine principalement) et du communisme, des écrits de Marx et de Hegel, l’écologie sociale s’articule au travers de plusieurs principes clé :

  • L'interdépendance et le principe "d'unité dans la diversité". L'écologie sociale cherche à s'opposer à l'uniformisation des êtres et des pensées et veut promouvoir l'apport de la diversité, de l'union organique des différentes parts de la société. Les différences doivent être promues comme apportant une diversité de talent, de points de vue, de styles permettant de faire évoluer la société tout en la rendant plus stable.
  • La décentralisation : Une société d’écologie sociale prendrait la forme d’une confédération de communes décentralisées et liées entre elles par des liens commerciaux et sociaux. Des sources d’énergies renouvelables dispersées permettraient d’alimenter ces communautés à tailles humaines et d’apporter à chacun selon ses besoins.
  • La démocratie directe : Structurée autour du principe d’une forme de communalisme dite municipalisme libertaire, l’écologie sociale prône le développement des assemblées communales, version modernisée du type développé par les Athéniens dans l’Antiquité ou mis en place durant la Commune de Paris pour la prise de décisions politiques. Les décisions concernant la vie de la commune sont discutées et votées à la majorité dans ces assemblées. De même, à l’échelon supérieur, des représentants munis de mandats impératifs, et donc révocables, sont désignés pour aller représenter leur commune lors des assemblées régionales, nationales, etc. C’est un système horizontal, une démocratie populaire non hiérarchique dont les décisions vont de bas en haut et sont prises dans la transparence du face-à-face.
  • Un renouveau de la citoyenneté : A la base du système d'écologie sociale se trouve le citoyen. Celui-ci doit réapprendre à décider de ce qui concerne sa vie de tous les jours et, pour ce faire, il lui est nécessaire de se réapproprier le pouvoir. Il doit d'une certaine manière redevenir responsable et connaître le minimum lui permettant de prendre une part active dans la gestion de la société, notamment de ce qui a une répercussion directe sur sa vie.
  • Une technologie libératrice : L’écologie sociale ne s’oppose pas aux technologies modernes mais est partisane en revanche d’un développement de celles-ci pour les rendre au service de l’être humain. La science doit retrouver son sens moral et se développer pour l'humain et non l'asservir. Les machines et outils modernes doivent devenir multifonctionnels, durables, écologiques et facile à utiliser ainsi qu'à entretenir. En devenant maître de la technique qu'il utilise, le citoyen pourra se libérer du travail pénible et se concentrer sur l'aspect créatif et positif des tâches.
  • Une vision sociale du travail : Développer les machines a dans l’écologie sociale pour but de libérer l’être humain d’une grande part du travail manuel (travail en usine), pouvant être fait par des machines, en vue de lui laisser le travail créatif et réduire son temps de travail. Le temps gagné pourrait lui permettre de participer à la vie politique de son quartier et de profiter plus pleinement de la vie sociale. Le modèle s’articule ainsi autour de temps partiels diversifiés, alliant autant que possible travail à l’intérieur et à l’extérieur, intellectuel et concret, etc. Les hiérarchies au travail seront remplacées par des superviseurs ayant pour seul but d’apporter une vision globale sur le travail d’une société.
  • Le naturalisme dialectique : Le naturalisme dialectique est une philosophie dialectique développée pour servir de base éthique à une société basée sur les principes de l’écologie sociale. Son principe est que « ce qui devrait être » doit servir de base éthique à « ce qui est »[1], sous forme de choix raisonnés.

Il existe aussi des théories venant du Royaume-uni abordant certains groupes sociaux qui sont considérés comme des groupes sociaux à part entière mais dont leur culture est externe à leurs propres valeurs, ce qui les mène à une forme de dénormalisation due aux systèmes culturels mnémoniques que l'on appelle groupes secondaire et qui ont un œuvre philosophique quasi inéxistant. Ces théories ont cours selon le schéma de Herskovits.


Notes et références[modifier]

  1. Murray Bookchin, The Philosophy of Social Ecology, Introduction p.24

Voir aussi[modifier]

Écrits traduits[modifier]

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