Société de consommation : Différence entre versions

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Tout le monde connaît les cimetières de voiture : des carcasses rouillées entassées les unes sur les autres et une absence totale de politique de récupération des métaux. Désormais il y a des cimetière de tout : des monticules d'ordinateurs, d'appareils ménagers, de tubes cathodiques (contenant des substances polluantes), etc.
 
Tout le monde connaît les cimetières de voiture : des carcasses rouillées entassées les unes sur les autres et une absence totale de politique de récupération des métaux. Désormais il y a des cimetière de tout : des monticules d'ordinateurs, d'appareils ménagers, de tubes cathodiques (contenant des substances polluantes), etc.
  
Un constat tragique : plus rien, dans cette société, n'est construit pour durer. Au contraire, tout est fait, construit, pensé pour être jeté, et si possible, rêve suprême du marchand, le plus vite possible.
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Un constat tragique : plus rien, dans cette société, n'est construit pour durer. Au contraire, tout est fait, construit, pensé pour être jeté, et pourquoi pas, rêve suprême du marchand, le plus vite possible.
  
Autrefois, quand l'objet était strictement artisanal, il était fait et pensé pour durer toute une vie et même plus. Il n'était pas rare que l'enfant apprenti hérite les outils de son père et les meubles, en bois massif, passaient de génération en génération. Aujourd'hui on ne vend que du futile, de l'éphémère, du provisoire. Et comme le pauvre consommateur passe son temps à payer et repayer les même choses qui ne durent pas, il a le sentiment de vivre en location perpétuelle.
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Autrefois, quand l'objet était strictement artisanal, il était fait et pensé pour durer toute une vie et même plus. Il n'était pas rare que l'enfant apprenti hérite les outils de son père. Les meubles, en bois massif, passaient de génération en génération, les maisons construites en matières nobles (bois durs et pierre) duraient plusieurs générations. Aujourd'hui on ne vend que du futile, de l'éphémère, du provisoire. Et comme le pauvre consommateur passe son temps à payer et repayer les même choses qui ne durent pas, il a le sentiment de vivre en location perpétuelle.
  
 
==De la pollution à la lutte écologique==
 
==De la pollution à la lutte écologique==

Version du 19 février 2007 à 14:13



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La société de consommation désigne la civilisation née au cours du XXe siècle, fondant son économie non plus sur la production du nécessaire mais sur la production du superflu.

Du nécessaire au superflu

Depuis la nuit des temps, l'homme, comme d'ailleurs tous les êtres vivants, s'est préoccupé de trois choses fondamentales pour sa vie :

  • assurer sa subsistance (recherche et production de nourriture) ;
  • assurer la perpétuation de son espèce (faire des enfants et se protéger des prédateurs et ennemis) ;
  • assurer son bien-être.

Les différentes civilisations qui se sont succédées marquant les grandes étapes de l'histoire de l'homme se sont majoritairement organisées pour assurer, chacune à sa manière et selon les circonstances, ces trois priorités vitales.

Cela a bien sûr eu des conséquences, les unes positives, les autres dramatiques. Au nombre des progrès positifs on peut considérer que l'invention de l'agriculture a été le véritable point de départ de ce que l'on est convenu d'appeler la civilisation. Au nombre des désastres, les guerres et l'invention des armes qui en est le corollaire en est le plus triste exemple.

Entre guerres et prospérités, les humains ont, tant bien que mal, traversé les siècles, découvrant peu à peu des moyens et des techniques pour améliorer leur vie quotidienne. Nous n'allons pas ici réécrire l'histoire de l'humanité mais il convient simplement de se remémorer les leçons d'histoire apprises à l'école pour constater ceci : on estime l'âge des plus anciennes civilisations à 15 000 ans, l'âge de l'homo sapiens à 200 000 ans. N'allons pas plus loin. Ainsi, l'humanité a traversé 200 000 ans sans téléphone, sans voiture, sans route, sans électricité, sans internet, sans machine à coudre, sans machine à écrire…

Leur vie a sans douté été plus difficile que celle de l'homme occidental du XXIe siècle, mais il n'est pas inutile de rappeler ici que nombre d'hommes et de femmes vivent encore comme les hommes de la préhistoire, que ce soit en Afrique ou dans les profondeurs de la forêt amazonienne.

Le XXe siècle dont les effets se prolongent et s'amplifient dans le XXIe siècle représente donc un bouleversement radical dans l'histoire de l'humanité. Même s'il est vrai que de tout temps l'homme a témoigné d'une attirance compréhensible pour une certaine forme de superflu comme l'art et les beaux vêtements, par exemple, témoignages de la valeur et du raffinement d'une civilisation, la part dévolue au nécessaire restait très largement majoritaire. La recherche du nécessaire constituait pour la majorité des humains le but de l'existence.

Le bouleversement apporté par le XXe siècle, amorcé dès la fin du XIXe avec la révolution industrielle, a été d'inverser les proportions en donnant de plus en plus d'importance au superflu et de moins en moins d'importance au nécessaire.

Le temps passé à table

Le repas a toujours été, dans toutes les civilisations un moment de convivialité, de réunion et un élément de cohésion sociale. Il n'est d'ailleurs pas difficile de constater que toutes les civlisations ont developpé au cours des millénaires des codes, des rites et des règles entourant la prise des aliments. Même les religions, sans aucune exception, ont trouvé dans le repas un prétexte à légiférer, à ritualiser et à sacraliser : sacrifice rituel, repas rituel, aliments tabous, aliments sacrés, aliments interdits, jours consacré au jeûne ou au contraire aux libations… Tout cela démontre l'importance accordées par toutes les civilisations à l'acte de manger, jusque dans le traditionnel repas de famille qui donne l'occasion de réunir les générations.

La société de consommation a détruit tout cela d'un revers de la main ! Les temps modernes sont venus apporter une nouvelle vision de la façon de vivre, dévoyée par les nouvelles structures de la société : la grande maison familiale a été remplacée par le studio ou le deux pièces en HLM, ce qui ne favorise guère les grandes réunions familiales. Comme la société de consommation pousse –justement– à la consommation, un seul salaire n'y suffit plus, les femmes aussi travaillent et plus personne ne souhaite passer du temps à préparer un vrai repas.

La société de consommation a apporté la réponse, sous plusieurs formes : les plats à emporter, les plats préparés (les apertisés), les plats congelés, les pizzas livrées à domicile et bien sûr la restauration rapide (essentiellement la pizza et le hamburger).

Ainsi le XXe siècle est-il marqué par un nouveau rapport de l'homme à la nourriture : le repas est perçu comme une perte de temps, surtout le repas de midi ; il faut que ce soit vite prêt et vite mangé. On ne mange plus pour le plaisir ou pour la convivialité, mais on mange parce que c'est nécessaire, un peu comme le conducteur qui passe à la pompe pour faire le plein de carburant. S'il reste encore un prétexte à passer plus de temps autour d'une table, ce n'est plus pour la nourriture elle-même mais parce que la nourriture est prise en otage par la système ; c'est pourquoi on a inventé des expressions comme "déjeuner de travail", "repas d'affaire" dont on devine aisément que l'aspect alimentaire de la chose est relégué à un rôle mineur.

L'organisation du travail a suivi cette évolution et la plupart des activités sont désormais basées sur la "journée continue" qui accorde une pause syndicale de 30 minutes pour le repas. Il convient de souligner que ces prises rapides d'aliments ont forcément du conséquences non négligeables sur la santé (ulcères, mauvaise digestion, prise pondérale) sans parler de la qualité douteuse des aliments industriels.

Ainsi peut-on conclure que la société de consommation a amené les hommes et les femmes à travailler plus, à avoir moins de temps libre et à négocier ce peu de temps de liberté en "achetant" des services (comme la nourriture industrielle qui épargne le temps que l'on n'a plus à préparer un vrai repas), ce qui, tout bien pesé, procède d'une certaine absurdité.

De la consommation au gaspillage

La consommation est devenue, au cours du XXe siècle non plus une nécessité (acheter à manger) mais un mode de vie, de comportement et de culture. Il est frappant de constater que la "grand messe" de la consommation n'a pu influencer et modifier les comportements de la majorité des individus que parce qu'une mutation s'est opérée dans la culture. S'il est vrai que la publicité imprimée a beaucoup aidé à amorcer cette transformation de la civilisation, c'est avant tout la radio, puis la télévision qui ont été et sont encore aujourd'hui, plus que jamais, les instruments de la propagande pour cette civilisation du gaspillage.

Il ne faut pas pour autant refuser le progrès ! La révolution industrielle a rendu possible la fabrication d'appareils ménager à des prix abordables, dont certains, il faut honnêtement le reconnaître, ont indéniablement apporté du confort dans la vie des ménages, en soulageant tout particulièrement les femmes des taches les plus épuisantes. On pensera en particulier à l'aspirateur, au fer à repasser électrique et surtout à la machine à laver le linge.

L'Amérique devient le modèle à suivre pour les Européens

Bien que présente en Europe dès le début du XXe siècle, c'est vraiment à partir de 1945, au sortir de la seconde guere mondiale, que la société de consommation va rapidement se développer. Elle se répand dans l'Europe de l'après-guerre à la faveur de l'image très positive laissée par l'Amérique libératrice et victorieuse. À cette époque personne n'a conscience de l'horreur qui se prépare et on admire cette Amérique "en avance sur son temps", "modèle de société moderne". Force est malheureusement de constater qu'en ce début de XXIe siècle il y a encore beaucoup de nos contemporains qui continuent de croire naïvement au "miracle" du modèle américain.

Toujours est-il que c'est bien eux qui ont inventé la société de consommation dans ce qu'elle a de plus mercantile : le supermarché en 1930. La France ne suivra qu'en 1957.

Belle aubaine pour le client de trouver de la marchandise à meilleur prix, car tel était le but du supermarché à l'origine. Mais acheter moins cher peu inciter à acheter plus, et forcément à gaspiller plus facilement. On peut néanmoins admettre qu'il est dans la nature du consommateur des années 30 de ne pas forcément aimer gaspiller.

Et en fait, ce n'est pas le consommateur qui gaspille, mais le système qui pousse au gaspillage.

A la base, l'objet utilitaire a sa raison d'être et on l'achète volontiers en vu de profiter du service qu'il rend. Le consommateur veut du bien-être et la société de consommation lui en propose et lui en vend. Ainsi achète-t-il un lave-linge ; il se dit en toute logique que le temps pendant lequel la machine fait la lessive, il pourra le consacrer à du loisir : passer du temps avec les enfants, faire de la lecture, aller au cinéma ou au théâtre. Il n'y a là rien de suspect ou de critiquable.

La saturation du marché

Mais la société de consommation découvre rapidement, à partir des années 60, que les ventes d'appareils ménager ne peuvent se prolonger indéfiniment. Une fois que la plupart des ménages se sont équipés avec les appareils ménagers élémentaires, c'est-à-dire le réfrigérateur, le lave-linge, l'aspirateur et quelques autres standards, le marché tend à se saturer et les courbes de ventes diminuent.

Que faire ? Comment continuer de faire tourner les usines ? C'est alors que les industriels découvrent la réponse au problème, réponse qui va faire basculer le système de consommation d'objets utilitaristes vers une société pervertie par l'appât du gain, la société de gaspillage.

D'où vient que le marché se sature ? De ce que les appareils vendus sont robustes et durables. On décide donc désormais de les fabriquer moins robustes et moins durables afin de s'assurer un "marché du renouvellement". Et pour forcer la main des consommateurs, on commence à exploiter mieux la publicité en insistant sur la nouveauté, le progrès, les avantage du nouveau modèle, les défauts de l'ancien, etc. « Nouveau » et « Nouveauté » sont les deux mots les plus utilisés dans les slogans publicitaires.

Au début cela a évidemment favorisé des abus : fabrication de camelote, défauts de fabrication volontaires, etc. Et il a fallu l'émergence des associations de consommateurs et quelques procès pour que les États légifèrent sur les garanties de fabrication. Désormais aucun appareil neuf ne peut être vendu avec une garantie fabricant inférieure à un an mais il faut reconnaître que c'est très peu. C'est pourquoi les marchands proposent des extensions de garantie de 1 à 4 ans supplémentaires moyennant une rallonge significative de la facture (15 à 20% du prix de l'appareil en sus) : il n'y a pas de petit profit.

Ainsi est-on arrivé aujourd'hui à cette situation absurde où n'importe quel appareil ménager est vendu avec sa garantie légale d'un an à son prix de base, une "extension" de garantie étant systématiquement proposée pour assurer la "tranquillité" du client. Cette extension de garantie ne garantie pas que l'appareil va durer aussi longtemps. Il s'agit plutôt d'une assurance déguisée, qui veut que si panne il y a au-delà de la garantie légale d'un an, la réparation sera prise en charge par le vendeur dans son SAV.

Savoir néanmoins qu'aucune garantie payante ou gratuite ne sauraite excéder 5 ans. Comprenez que si vous parvenez à garder un appareil plus de 5 ans, vous êtes un « mauvais » consommateur…

Le gaspillage dans toute son horreur

Nous venons de voir comment la société de gaspillage pousse à la consommation en produisant des objets utilitaires dont la durée de vie a été volontairement raccourcie.

Cependant, la machine économique fonctionne comme une tumeur et a besoin de toujours plus de sang pour se nourrir, car elle cherche une perpétuelle expansion. Aussi le système productiviste est-il entré, à partir des années 70 dans une nouvelle forme de perversion : ne plus se contenter de produire le nécessaire, mais également produire le superflu.

Découvrant les vertus de la publicité, la facilité avec laquelle l'effet "nouveauté" provoque des vagues d'achats massifs et des modes, les industriels s'ingénient à inventer des gadgets qui vont finir par devenir des objets de consommation courante. On ne mesure pas à quel point la télévision a joué et joue encore un rôle central dans la manipulation des consciences, non seulement à travers les tonnes de messages publicitaires qui harcèlent le pauvre téléspectateur, mais aussi avec un grand nombre d'émissions destinées à glorifier le consumérisme : le juste prix, télé-achat, qui veut gagner des millions, le loto, le keno, le maillon faible, une famille en or, la roue de la fortune... Toutes ces émissions, d'une manère ou d'une autre, ramènent le téléspectateur à une image corrompue du bonheur : consommer.

Du gaspillage à la pollution

Une règle élémentaire à connaître et dont il faut mesurer les conséquences :

Plus on consomme, plus on pollue.

La société de consommation-gaspillage produit une quantité de déchets phénoménale. En France (et cela doit être à peu près équivalent pour tous les pays dits "industralisés"), on estime que chaque individu produit en moyenne 350 kilos de déchets ménagers par an, soit environ 1 kilo par jour. La France produit donc 21 millions de tonnes de déchets domestiques par an. S'il est vrai qu'une partie de ces déchets sont organiques (restes alimentaires par exemples) plus de 40% ne sont pas biodégradables et doivent suivre un circuit de recyclage. Or, en 2007, seul 6,2% des déchets ménagers sont recyclés.

Ce déchets ne sont pas constitués uniquement par ce que l'on met à la poubelle, chez soi, mais aussi par tous les appareils et objets, les fameux "encombrants", dont on est bien obligé de se débarrasser lorsqu'ils sont hors d'usage : appareils ménagers irréparables, véhicules envoyés à la casse, sommiers à lattes quand les lattes sont cassées, matelas usés, téléviseurs, enceintes, vieil ordinateur, etc.

Tout le monde connaît les cimetières de voiture : des carcasses rouillées entassées les unes sur les autres et une absence totale de politique de récupération des métaux. Désormais il y a des cimetière de tout : des monticules d'ordinateurs, d'appareils ménagers, de tubes cathodiques (contenant des substances polluantes), etc.

Un constat tragique : plus rien, dans cette société, n'est construit pour durer. Au contraire, tout est fait, construit, pensé pour être jeté, et pourquoi pas, rêve suprême du marchand, le plus vite possible.

Autrefois, quand l'objet était strictement artisanal, il était fait et pensé pour durer toute une vie et même plus. Il n'était pas rare que l'enfant apprenti hérite les outils de son père. Les meubles, en bois massif, passaient de génération en génération, les maisons construites en matières nobles (bois durs et pierre) duraient plusieurs générations. Aujourd'hui on ne vend que du futile, de l'éphémère, du provisoire. Et comme le pauvre consommateur passe son temps à payer et repayer les même choses qui ne durent pas, il a le sentiment de vivre en location perpétuelle.

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