Autoconstruction

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Révision de 24 janvier 2005 à 22:10 par Alko (discussion | contributions) (Maçonnerie)

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L'autoconstruction est le nom donné à l'action, pour un particulier, de réaliser sa propre maison sans, ou pratiquement sans, l'aide de professionnel du bâtiment. Elle inclut en particulier la réalisation du gros-œuvre (maçonnerie et charpente-couverture) mais exclut assez souvent les travaux de terrassement.

L'autoconstruction concerne également des réalisations plus modestes qu'un pavillon, tout projet nécessitant plusieurs corps de métier et au moins une déclaration de travaux peut être conduit avec la démarche décrite ici.

Préliminaires

L'autoconstruction ressemble à la traversée de l'Atlantique en solitaire, on ne se lance qu'après mûre réflexion et à la fin de la préparation, on sait qu'on arrivera jusqu'au bout.

Pourquoi construire soi-même sa maison

Contruire sa maison n'est pas seulement une opération économique, un plaisir, une certitude de savoir « comment c'est fait », une façon de tout maîtriser, c'est aussi, par l'ampleur du travail, du temps et de l'énergie à y apporter, une sorte de défi que l'on se lance à soi-même.

Compétences nécessaires

Mener à bien un projet qui peut s'étaler sur trois à dix ans (certains disent « toute une vie ») et nécessite une persévérance qui frise l'obstination. Le gros-œuvre réclame une bonne forme physique et un savoir-faire particulier et aussi un outils spécifique. Certaines grosses opérations (coulage de dalles, couverture...) ne peuvent se faire sans aide. Les connaissances minimum s'apprennent dans les livres ou ici mais surtout sur d'autres chantiers.

Documentation et autoformation

Les livres, magazines, fiches techniques établies par les magasins de bricolages... à la portée de tous sont nombreux. Il n'est pas nécessaire de savoir calculer un linteau en béton armé mais cela peut être utile d'en avoir compris le principe. La lecture des fascicules et plaquettes édités par les organismes plus ou moins officiels (CSTB, EDF...) ou par les fabricants est généralement accessible à tous et apporte l'essentiel. Il suffit de passer quelques jours à Batimat, le salon du bâtiment à Paris, pour rapporter quelques tonnes de documentation dans tous les domaines. Quelques années avant de donner le premier coup de pioche il est bon d'avoir donné un coup de main dans chaque corps de métier à des amis ou voisins en plein chantier. Et il n'est pas exclu qu'ils rendent la pareille en apportant une aide, en prêtant un outil ou en donnant un surplus de matériaux.

Le cadre légal

Avant d'aborder sérieusement le projet, il ne sera pas inutile de consulter son assureur, son notaire, la mairie du lieu, les services de la Direction départementale de l'équipement et de la DDASS... On évoquera dans le corps de l'article les points particuliers relatifs à la réglementation.
La garantie décennale imposée à tout constructeur professionnel s'applique au constructeur amateur qui revend son bien.

Avant-projet

Un proverbe chinois (ou hébreux, ou arabe...) dit : Si tu veux construire une maison, assieds-toi ! . Il convient donc de s'asseoir, pour réfléchir et calculer.

Evaluation des besoins

Construire pour soi implique de faire l'inventaire de ses propres besoins actuels et futurs, d'imaginer l'évolution de la famille, de son propre mode de vie... Il faut dissocier la part du rêve (indispensable) et ce qui est réalisable, au moins dans l'immédiat. Il est fort possible qu'un couple vivant dans un appartement en ville ne fonctionnera plus de la même façon quand il sera dans son pavillon rural avec ses trois enfants. On s'efforcera de lister tous les souhaits des personnes concernées puis de faire une sélection après les avoir triés. Un des avantages de l'autoconstruction est que, vu le temps nécessaire pour réaliser chaque étape, on peut rectifier le tir si de meilleures idées apparaissent en cours de réalisation.

Estimation des ressources nécessaires

Il s'agit non seulement de la trésorerie indispensable pour acheter les matériaux et l'outillage, payer les taxes (TLE...), frais de raccordements (EDF...) mais aussi le nombre d'heures, l'aide que l'on peut espèrer des amis, les outils que l'on peut éventuellement emprunter. Le temps nécessaire à la réalisation d'un travail est assez difficile à estimer, surtout si c'est une première. On est généralement trop confiant et optimiste.

Recherche d'un terrain

Sujet très vaste. Voici quelques axes de réflexion qui aideront dans la démarche.

  • Situation géographique, de nombreux paramètres sont à prendre en compte : attachement sentimental et proximité de la famille, des amis, des commerces, des lieux d'activité, de culte et de loisirs, du cadre de vie, de l'évolution future du prix du terrain (aspect placement à long terme), des aménagements prévus ou prévisibles (autoroute, zone industrielle...), des constructions voisines à venir, de la couverture du réseau de téléphonie cellulaire ou de télévision hertzienne...
  • La distance au lieu de travail se mesure aussi en minutes mais le coût kilométrique doit tenir compte de tous les déplacements au tarif standard des services fiscaux. Tester le trajet futur dans différentes situations (heure de pointe, nuit, transport en commun...). Les distances vis à vis des services (administratifs, médicaux...), des commerces... sont à prendre en compte
  • Si le terrain est situé dans un lotissement, éplucher le réglement du lotissement. On y rencontre souvent des contraintes inattendues et dissuasives. Demander conseil à son notaire.
  • Situation climatique : orientation, ensoleillement, force et direction du vent dominant, précipitations moyennes (voir agence Météo-France locale), bruit en semaine, le dimanche et la nuit, risques naturels (sismique, inondation...) et industriels (nucléaire, pollution...), enneigement et état des routes... On aura intérêt à interroger largement la population de l'endroit, les futurs voisins, les anciens, les services municipaux, son notaire, les Directions départementales de l'équipement...
  • Coût maximum dans le budget total. Il est plus facile d'agrandir une maison qu'un terrain, on a parfois intérêt à prendre un terrain un peu plus grand et à réduire l'importance de la construction, dans ses dimensions ou dans son aménagement.
  • Prix d'achat : s'agit-il d'un terrain vraiment viabilisé ? S'il n'a pas de CU (Certificat d'urbanisme), on peut se rendre à la Direction départementale de l'équipement pour obtenir des renseignements. Comparer non seulement le prix au m² mais aussi le prix total après viabilisation complète. Un terrain est un tout, pas une juxtaposition de mètres-carré.
  • Prix de revient réel : pour chaque terrain sélectionné faire l'inventaire de tous les frais qui viendront s'ajouter au prix d'achat (raccordements et voies d'accès, taxes locales, terrassement, clôtures, assainissement...)
  • Coût de la vie dans le secteur concerné : impôts fonciers et immobiliers, prix de l'eau...

Le choix est ensuite une affaire de compromis et de feeling.
La prospection est parfois laborieuse. Aux abords des villes, les terrains sont petits et rares. En dehors du tour des agences immobilières et l'analyse des petites annonces, on peut essayer d'interroger chacune des mairies située dans la zone intéressante pour dépister les projets de lotissements communaux, consulter les plans d'occupation des sols (POS) pour y repérer les terrains constructibles non viabilisés...

Planification des travaux

Dans le chapitre Estimation des ressources, on a calculé la capacité globale en heures de travail disponible par mois. Par corps de métier, le temps nécessaire à la réalisation doit être calculée en heures de travail pour déterminer une durée en semaines de chaque grande opération. Pour cela il est indispensable de tenir compte de la saison, des périodes de vacances, de la disponibilité des matériels et outillage à emprunter...
A l'aide de tous ces éléments on pourra établir un planning sommaire qui permettra de déterminer les échéances-clés du projet. Il existe des outils informatiques simples de planification qui faciliteront grandement ce travail. Pendant la réalisation, l'avancement des travaux pourra être suivi plus précisément.
En parallèle avec le calcul des heures, sera effectué le calcul des besoins en trésorerie. Les grandes dépenses seront positionnées dans le temps et les ressources financières nécessaires seront évaluées (quel montant et à quelle date).

Prévoir les évolutions futures

A défaut de boule de cristal, un peu d'imagination suffit pour prévoir les besoins futurs de la famille à qui est destinée la maison. Il vaut mieux prévoir l'installation de capteurs solaires et n'en mettre jamais que de regretter de n'avoir pas un pan de toit plein sud. Des combles aménageables ne sont pas plus coûteux que des combles qui ne le sont pas. Et s'ils sont aménageables l'intégration d'un escalier doit être prévu dès le début du projet.
Quelques idées parmi des centaines :

Etude architecturale

Esquisse

Un maison peut être considérée comme un ensemble de volumes protégés, destinés à abriter diverses fonctions vitales d'une famille : se nourrir, dormir, travailler, se distraire, faire sa toilette, recevoir des invités... Elle doit permettre non seulement à la famille de s'isoler des agressions extérieures (froid, chaleur, intempéries, intrusions diverses, regards...) mais aussi donner à chacun des membres de la famille la possibilité de s'isoler du reste de la communauté tant sur le plan du regard, des odeurs, que du bruit...
Lorsqu'un inventaire le plus complet des fonctions à assurer est terminé, on peut juxtaposer les volumes destinés à remplir ces fonctions et tenter de les relier entre eux de la façon la plus judicieuse. Il reste ensuite à imaginer la coquille qui protègera le tout et à intégrer cet ensemble dans un espace tout aussi hérissé de contraintes : le terrain et son environnement.

Implantation du bâtiment

L'inventaire des contraintes extérieures au bâtiment et des divers espaces intérieurs à la maison va permettre l'implantation de cette dernière sur son terrain. Exemples :

  • Position des chambres par rapport au lever du soleil, aux sources de bruits externes (rue, industrie, vent...) ou interne (lingerie, télévision, salle-à-manger...), à l'accès de la salle de bain...
  • Orientation du pan de toit par rapport au soleil, des fenêtres du salon par rapport à la vue extérieure,
  • Position des salle-de-bain, cuisine, WC par rapport aux évacuations (assainissement, égouts).
  • Porte d'entrée et de garage au plus près du chemin d'accès.
  • Façade à présenter vers le visiteur
  • Position du bâtiment par rapport aux limites de propriété, compte tenu du chemin d'accès et de l'aménagement futur du terrain (jardin potager, future piscine, terrain de jeu...), du règlement de lotissement ou des règles locales d'urbanisme, des servitudes, des tranchées à effectuer, de l'accès du camion de vidange (cas d'une fosse toutes eaux) ...
  • La position et la taille des ouvertures est aussi déterminée par les rayons du soleil, la vue extérieure, le dessin des façades.
  • Une véranda est non seulement un lieu de vie à mi-chemin entre l'extérieur et l'intérieur, c'est aussi un espace tampon qui isole du froid, du vent, de la pluie... et permet de ranger chaussures, parapluie, bûches pour la cheminée, plantes fragiles pendant l'hiver...
  • Les dénivellations déterminent la hauteur du bâtiment et surtout son point le plus bas, compte tenu des écoulements d'eau de ruissellement et de drainage et des évacuations d'eau usées.

La conception d'une maison réclame beaucoup de temps, d'essais ratés, de nuit-qui-porte-conseil, d'idées géniales et de papier de brouillon. Il ne faut pas hésiter à reprendre tout à zéro et à remettre l'ouvrage sur le métier autant de fois qu'il sera nécessaire. L'observation et la visite d'autres maisons sont très enrichissantes.

Choix techniques particuliers

La construction projetée sera déterminée aussi en fonction de l'architecture locale :

  • forme générale, nombre d'étages (maison de plain-pied),
  • pente du toit, type de couverture (tuile, shingle...)
  • matériaux utilisés (colombages, bardage, sous-bassements en pierre...)
  • position des conduits de fumée, forme des lucarnes
  • style des fermetures (volets, fenêtres...)
  • entrée de la lumière du jour en fonction des heures et de l'occupation des locaux.

ou des évolutions futures :

  • installation de capteurs solaires, piscine, aspiration centralisée, vide-ordure...
  • extension du bâtiment (nouvelle aile, garage, terrasse, véranda...)
  • combles aménageables, sauna,
  • vide sanitaire, ou sous-sol (petites ouvertures, cours anglaises...), cave à vin...

La question à se poser à chaque étape est : « et si un jour on voulait faire... ». Penser aussi à l'évolution des goûts, la mode actuelle paraîtra peut-être ringarde dans une paire de décennies.

Réalisation des plans

De l'esquisse on passe à un dessin d'ensemble de chaque niveau (sous-sol...) et de chaque façade. Inutile de trop fignoler le graphisme, il va falloir faire des dizaines de retouches avant d'avoir traité tous les problèmes posés. Il existe des applications plus ou bien faites de dessin d'architecture sur PC, on les gardera pour le dessin final car rien ne vaut le papier calque (pour pouvoir superposer les différents niveaux), le crayon et la gomme. L'échelle 1cm pour 1 mètre (1/100) convient bien pour l'avant-projet (format A4=21x30 cm), on passera à 2cm pour un mètre (échelle (1/50) avec les dessins plus détaillés (format A3=30x42 cm si nécessaire).
L'inventaire des besoins établis précédemment sera complété au fur et à mesure que l'on rentrera dans le détail.
À la liste des besoins on ajoute celle des contraintes comme par exemple :

  • largeur des portes et volume des escaliers à déterminer en fonction des dimensions des meubles à faire rentrer (baignoire, congélateur...), passage de fauteuil roulant...
  • dimensions de la salle à manger tenant compte de la circulation autour de la table
  • disposition du salon en fonction de la position de la cheminée à feu ouvert
  • superposition des toilettes à chaque étage pour faciliter les évacuations
  • position des conduits de fumée en fonction des règles de sécurité (écart de feu, trappes de ramonage, charpente...) et de la position des cloisons dans les étages supérieurs
  • endroit de stockage extérieur des bouteilles de propane par rapport aux appareils qui doivent y être raccordés.

Dés cette étape il peut être très rentable de consulter un architecte diplômé pour recueillir son avis. Certaines administration (DDE, mairie des grandes villes...) emploient des architectes chargés de répondre aux questions du public. À défaut il vaut mieux payer, avant les travaux, les services (à négocier) d'un architecte privé que le coût d'une erreur grave.
Lorsque le plan d'ensemble de chaque niveau est stabilisé on peut alors passer au dessin des plans de détails à l'échelle 1/50 par corps de métier:

  • Terrassement : plan de piquetage, chemin d'accès, position des terres, tranchées d'évacuation
  • Maçonnerie : fondations, murs du sous-sol, dalles, plan des façades
  • Charpente, planchers sur solive...
  • Cloisons de doublage et de distribution, mobilier...
  • Evacuations des eaux usées, passage des canalisations principales (PVC, cuivre, gaz...), cuves de stockage, assainissement...
  • Canalisations et circuits électriques, gaines techniques...

Ces plans serviront aussi à déterminer l'approvisionnement des matériaux, au calcul de devis plus précis, à la réalisation et à la maintenance future. Ils seront corrigés au cours de la réalisation.

Le permis de construire

Si la surface hors œuvre nette (SHON) ne dépasse pas une certaine valeur (170m² correspondant à un pavillon moyen, à confirmer par la DDE), le recours à un architecte n'est pas obligatoire pour la réalisation des plans d'une autoconstruction . Au-delà de cette surface, rien n'empêche le maître d'ouvrage (propriétaire de la future construction) qui est à la fois le maître d'œuvre (responsable de la réalisation) de faire l'étude de l'avant projet et de le soumettre à un architecte concilliant qui reprendra ces plans, les redessinera éventuellement et y aposera sa signature. Le coût de la prestation dépend du travail à réaliser. Pour avoir un ordre de grandeur on peut soit consulter plusieurs cabinets, soit interroger l'Ordre des Architectes.
La constitution du dossier de demande de permis de construire ne demande pas de compétences particulières et les démarches sont très instructives. Les services compétents de la Direction Départementale de l'Equipement (DDE, en France) seront d'une aide précieuse, on peut les consulter à toutes les étapes du projet. Le délai de retour du permis de construire peut dépasser 3 mois dans certains cas particuliers (zone protégée, proximité d'un monument historique...). Aprés réception de l'autorisation, il faut procéder à l'affichage des principales informations figurant sur le permis de construire.
Textes de référence :

  • loi n° 77-2 du 3 janvier 1977 sur l'architecture
  • articles L 421-2 et R 421-1 du code de l'urbanisme

Devis, négociations, achats

Bien qu'on n'ait pas l'intention de faire appel à eux, il est très instructif de faire établir, à partir des plans détaillés, des devis par différents artisans pour chacun des corps de métier. Les solutions proposées et la discussion avec les hommes de l'art est aussi un bon moyen de formation. Il n'est pas rare que les avis divergent car il n'y a pas toujours de solution idéale à un problème et il peut y en avoir plusieurs équivalentes. Les montants estimatifs seront conservés pour calculer l'économie réalisée en faisant par soi-même.
Les quantités nettes calculées (masse de ciment, volume de bois de charpente, longueurs de tubes de cuivre sanitaire...) seront majorées de 10 ou 20% pour tenir compte des pertes et des chutes, en particulier pour le bois de charpente, le sable. Comme les livraisons seront généralement fractionnées, on pourra rectifier le tir lors des commandes suivantes. Par contre le béton prêt à l'emploi sera calculé au plus juste car il ne se stocke pas (voir § fondations).
Les prix des matériaux varient dans de grandes proportions en fonction de la quantité et du chiffre d'affaire. Certaines négociants proposent des « prix artisans » qui n'ont pas vraiment de sens, seul le montant à payer importe. Les qualités du service, délai de livraison, condition de transport et de déchargement, délai de paiement, possibilité d'échange et de reprises, etc, entrent en ligne de compte dans le choix du fournisseur. Il est généralement possible de négocier des remises par type de produit et d'ouvrir un compte chez un ou deux marchands de matériaux; se munir des quantités estimées et du jeu de plans de détail. Comparer les produits d'un négociant à l'autre, il peut y avoir des différences énormes de qualité pour deux matériaux apparemment identiques. Tenir compte de la durée de conservation (ciments, peinture...) et du coût de stockage (place, abri, bâche, argent immobilisé...) avant de déterminer le volume à acheter.

Temps moyens d'exécution voir : batitel.com entre autres.

Les plans de détail

Lorsque le plan d'ensemble de chaque niveau est stabilisé on peut alors passer au dessin des plans de détails à l'échelle 2/100 par corps de métier:

  • Terrassement : plan de piquetage, chemin d'accès, position des terres, tranchées d'évacuation
  • Maçonnerie : fondations, murs du sous-sol, dalles, plan des façades
  • Charpente, planchers sur solive...
  • Cloisons de doublage et de distribution, mobilier...
  • Evacuations des eaux usées, passage des canalisations principales (PVC, cuivre, gaz...), cuves de stockage, assainissement...
  • Canalisations et circuits électriques, gaines techniques...

Ces plans serviront aussi à déterminer l'approvisionnement des matériaux, au calcul de devis plus précis, à la réalisation et à la maintenance future. Ils seront corrigés au cours de la réalisation et seront conservés éternellement dans le dossier de la construction avec les photos prises en cours de la réalisation.

Terrassement

Maçonnerie

Charpente

Pour l'autoconstructeur, la charpente peut représenter un travail délicat si le toit ne se limite pas à un deux pans sans ferme. En fait il est parfaitement possible de venir à bout de la plupart des types de toiture en mettant en œuvre une méthodologie appropriée.

Etude

Après une esquisse au 1/20 qui permettra de dégrossir le travail, une charpente se dessine avec une échelle permettant de mesurer directement les dimensions des pièces la composant. L'échelle 1/10 est la plus pratique.
De nombreuses contraintes sont à prendre en compte :

  • Plan de la maison (forme, dimension, orientation...)
  • Résistance mécanique au vent, à la neige, au poids de la couverture
  • Pente dépendant des traditions locales, du style de la maison, du type de couverture choisie
  • Combles aménageables ou non
  • Présence d'ouvertures dans le toit (lucarnes, fenêtres, cheminées...)
  • Epaisseur et type d'isolation
  • Problèmes d'accès et de réalisation (hauteur, échaffaudage, grue...)

Maquette

Pour se rendre compte de l'aspect futur de la construction dans son ensemble, ce que ne permet guère la lecture des plans et façades, il est bon de réaliser une maquette en carton.
Pour la charpente, à moins d'être du métier ou d'avoir affaire à un toit à deux pans ne comportant que pannes et chevrons, on aura intérêt à réaliser une maquette à l'échelle 1/50 en bois ou à défaut en carton fort. On pourra ainsi contrôler que les plans ne comportent pas d'erreurs grossières et mettre au point la méthode de montage.

Tracé

Taller une charpente consiste à préparer au sol, à plat, les fermes et pannes avant de les monter à leur place définitive. L'aire de traçage et de façonnage devra être la plus plane et horizontale possible ; ce peut être la dernière dalle coulée si sa surface le permet.
Les fermes et contreventements ont été dessinés à l'échelle à partir des cotes théoriques déterminées au moment de la réalisation des plans. On commencera par vérifier ces cotes par rapport à la maçonnerie réellement réalisée. Si deux ou plusieurs fermes sont identiques, on peut les tailler l'une sur l'autre, il convient de ne pas dépasser quelques centimètres d'erreurs pour assurer une bonne planéité du pan de toit. Des ajustements sont toutefois possibles en l'air. Avant de tracer pour découper ou réaliser tenons et mortaises, on aura intérêt à vérifier que les éléments n'ont pas bougé.. Les pièces de bois à assembler sont posées sur des plots (parpaings) mis de niveau et calées avec des morceaux de bois. Pour un assemblage par boulons de deux ou trois pièces (entrait moisé et arbalétrier, par exemple), il est nécessaire de percer toutes les pièces ensembles en les superposant, verifier la verticalité du forêt ou de la tarière.
Pour éviter le mélange des pièces, marquer soigneusement chaque assemblage en reportant un numéro unique sur chaque élément de l'assemblage. La méthode traditionnelle des chiffres romains marqués au ciseau à bois est parfaite, le marquage sera toujours visible, même après rabotage des pièces.

Découpe

Avant traçage, choisir les pièces en fonction de leur utilisation donc des efforts qu'elles devront subir : les pannes travaillent à la flexion, les entraits à la traction... Vérifier les défauts, éliminer les pièces douteuses (bois roulé, trop vrillé ou cintré, gros noeuds secs...). Pour éviter que le bois ne se fende il faut lui permettre de sécher lentement, en plein air mais surtout à l'abri de la pluie et du soleil. Les pièces découpées seront rangées à plat, bâtonnées et à l'abri.
La réalisation d'un assemblage par tenon et mortaise et facile à condition de procéder avec méthode. Il est nécessaire de tracer l'emplacement et le profil de la découpe et de commencer par une ébauche que l'on affine progressivement. Pour se faire la main, on pourra réaliser quelques assemblages de chaque sorte avant de se lancer avec les pièces réelles. À la commande du bois on a gardé 10% de sur-longueur, ce ne sera pas de trop en cas d'erreur. L'outillage nécessaire comprend : petite tronçonneuse, scie circulaire, tarière ou grand foret de diamètre 20 ou 22mm, rabot électrique, ciseau à bois, bédane, maillet, plane, défonceuse...
Des chevilles en chêne (longueur 35 à 40cm), d'un diamètre légèrement supérieur à celui de la tarière, auront été préparées auparavant.
Les pièces découpées seront rabotées avant traitement. En séchant il est fort probable que les pièces vont se déformer ; l'assemblage en l'air sera difficile. Si un temps supérieur à une ou deux semaines sépare le moement de la découpe de celui de la mise en place de la charpente, on aura intérêt à procéder à une assemblage au sol, à plat, et à retoucher les pièces déformées.

Traitement

Le traitement de la charpente est fortement conseillé même dans les région où les termites ne sont pas un fléau.

Principaux risques et solutions :

  • séchage trop rapide du bois : lasure hydrofuge retardant l'évaporation
  • bleuissement : fongicide même léger
  • pièces apparentes dans les combles : lasure teintant avec finition hydrofuge après rabotage ou ponçage
  • parasites ordinaires (capricorne, guêpes...) traitement avec un fongicide-insecticide par immersion, injection sous pression ou double couche étalée au pinceau
  • gros risques, pièces à l'extérieur : traitement CCA ou CCB autoclave (imprégnation dite « à cœur »). Ces produits à base de cuivre, chrome, arsenic et bore peuvent être dangereux en cas de contact du bois avec la peau. Ce genre de traitement est réalisé par des spécialistes, aprés découpe et rabotage éventuel des pièces. Il donne une couleur verdâtre au bois.

En pratique, l'application de ces produits doit s'effectuer de préférence en plein air ou dans un local parfaitement ventilé. Pour la rénovation il existe des produits sous forme de gel, plus faciles à appliquer

Montage

La mise en place d'une charpente nécessite d'être au moins deux car certaines pièces sont lourdes et encombrantes. Un échaffaudage et une paire d'échelles sont très utiles sinon indispensables. La réalisation d'une maquette facilite d'élaboration du processus de montage. Avant la mise en place, les surfaces de bois qui resteront visibles dans les combles pourront subir un rabotage qui serait laborieux après les travaux.
On aura intérêt à vérifier les assemblages et contrôler les principales cotes avant de dresser les fermes. Ranger les pièces dans l'ordre où elles seront montées. Si sa hauteur est faible, une ferme peut être assemblée à plat puis dressée à l'aide d'un palan et d'étais. Sinon il faudra réaliser l'assemblage « en l'air » en utilisant éventuellement une tour d'échaffaudage pour soutenir les arbalétriers au moment de les réunir par le poinçon. Les boulons et chevilles doivent être serrés ou enfoncés sans contrainte tant que la mise en place n'est pas parfaite (verticalité, position...). La précision de l'alignement des fermes détermine la planéité définitive du toit mais une erreur de 1 ou 2 centimètres peut être tolérée. Etayer les fermes jusqu'à la mise en place définitive de la panne faîtière. Vérifier à l'œil et en prenant du recul l'alignement des fermes et des murs pignons. En général une ferme se tassera par rapport à un mur pignon qui lui ne rétrécit pas en séchant.
La mise en place des pannes commence par le montage de la faîtière, qui participe au soutien des fermes. La panne sablière est posée sur les murs de façade et calée pour être parallèle à la faîtière en tenant compte de la section des pannes intermédiaires. Ces dernières sont mises en place de façon à être dans le même plan que les pannes faîtière et sablière. Utiliser une règle, un chevron bien rectiligne ou un laser pour vérifier les alignements. Les pannes sont fixées sur les arbalétriers à l'aide de longues pointes à chevrons. On peut percer un avant-trou d'un diamètre inférieur à celui de la pointe.

Arasements

Avant de poser la couverture, les murs pignons montés en parpaings doivent être arasés, c’est-à-dire couverts d'un garnissage en mortier affleurant la face supérieure des chevrons. Pour cela, deux chevrons sont fixés provisoirement de chaque côté du mur pour servir de coffrage. Les murs montés en béton cellulaire sont arasés facilement en sciant, avec un scie égoïne spéciale, la partie des blocs dépassant la surface des chevrons.

Pose des chevrons

La section des chevrons, et en particulier leur hauteur, dépend de la portée entre deux pannes. En général il vaut mieux rapprocher les pannes et choisir des chevrons plus légers. L'espacement des chevrons pourra tenir compte de la position des chevêtres pour fenêtres de toit ou de conduits de fumée. Habituellement on trouve des chevrons de 6x8cm, 6x10cm ou 8x10cm espacés de 40 à 50cm et d'une portée de 2 à 2,5m
Les chevrons sont cloués sur chaque panne avec des pointes de longueur au moins égale à la hauteur du chevrons plus 80mm. On procède à la mise à longueur des chevrons au niveau de la gouttière en tenant compte de l'espacement des lattes à partir du faîte.

Plancher sur solives

Comparé à une dalle en béton armé, un plancher sur solives a plusieurs avantages :

  • plus facile à réaliser
  • absence de ponts thermiques
  • possibilité de laisser les solives apparentes en plafond.

En contrepartie la dalle en béton :

  • supporte des charges ponctuelles plus élevées
  • est un meilleur isolant phonique entre les étages

On peut encastrer les solives dans les murs ou les faire reposer sur les appuis à leurs extrémités. Cette deuxième solution est plus pratique à de nombreux points de vue. Les appuis pouvant être constitués par des poutres (les lambourdes) fixées horizontalement sur les murs par des tire-fonds ou des boulons. La portée maximale admissible pour une solive est fonction de sa section, et peut facilement être déterminée à l'aide d'abaques. Les sections courantes dans les négoces de matériaux varient de 6.5cm x 15.5cm pour les bastaings les plus petits, à 8cm x 23cm pour les madriers les plus gros. On utilise généralement un bois de premier choix (sans défaut apparent, roulure, gerçure, noeud sec...) de pin ou de sapin. La section rectangulaire est disposée verticalement pour augmenter la résistance de la solive à la flexion. Les extrémités, généralement invisibles, seront traités sérieusement à l'aide d'un produit fongicide et insecticide. La pose des solives s'apparente à celle des chevrons. Comme la face supérieure de la solive est destinée à recevoir le plancher, elle doit s'inscrire dans le même plan horizontal que les autres solives.

Escaliers en bois

Le choix du bois pour la réalisation d'un escalier peut être motivé par:

  • aspect chaud du matériau.
  • décoration du logement à base de bois ou de matériaux bruts.
  • plus grande facilité de réalisation (approvisionnement, découpe, usinage...).
  • possibilité d'installation de l'escalier à tout moment de la construction.
  • légèreté.
  • souplesse (dans le cas d'une chute...)

Mais l'escalier en bois a quelques inconvénients :

  • entretien (si le bois est ciré).
  • bruits (grincements, sonorité...).
  • protection nécessaire par fongicide et insecticide.
  • déformation par séchage, travail du bois...

Comme l'escalier en béton (ou en métal) un escalier en bois peut être :

  • droit, en une seule volée, mais il occupera plus de place, à moins de réaliser une échelle de meunier.
  • tournant en une large courbe ou à l'extrême en colimaçon
  • quart-tournant, avec un palier intermédiaire
  • quart-tournant, balancé et sans palier.
  • en trois volées et deux paliers intermédiaires

Pour accèder une fois de temps en temps à des combles on peut prévoir un escalier escamotable et pliant qui pourra être placé dans un couloir ou sur un palier sans occuper de place en permanence au sol.
Les escaliers tournants ou en plusieurs volées sont moins dangereux en cas de chute.

Le matériau traditionnel est le chêne de premier choix mais on utilise couramment des bois exotiques. Le hêtre et le pin sont aussi utilisés pour les réalisations économiques. Le chêne peut être laissé nature ou ciré (mais salissant et glissant), l'utilisation d'un vernis vitrificateur de première qualité est une bonne formule.

La hauteur et la largeur des marches sont déterminés par des règles qu'il faut connaître et respecter. Si le nombre de marches est supérieur à quinze, il est judicieux de prévoir un palier. La contremarche est facultative si l'épaisseur de la marche et sa longueur en limitent la flexion. Un film en polyéthylène glissé dans les encastrements de marches et de contre-marches limite fortement les grincements.

Un escalier droit est plus facile à réaliser car toutes les marches sont identiques. Les limons peuvent être construits en profilés métalliques soudés et habillés ensuite. Si l'escalier est en deux volées et un palier, il pourra être préfabriqué en trois éléments qui seront assemblés sur place. L'accrochage dans la maçonnerie peut être effectué à l'aide de scellements ou de chevilles spéciales de dimensions appropriées.
Les protections (rampe, main courante, balustrade) doivent être réalisées en fonction des normes (hauteur, écartement entre barreaux...).

Les distributeurs de matériaux pour le bâtiment proposent des escaliers préfabriqués de qualités diverses. Comme l'escalier ne peut être considéré comme faisant partie du mobilier, on aura intérêt à placer le critère qualité avant celui du prix. Prendre soigneusement les mesures avant de passer commande. Tenir compte du niveau fini des sols pour chacun des étages à desservir.

Voir aussi la section maçonnerie avec les escaliers en béton.

Couverture

La couverture d'un bâtiment est un écran posé sur la charpente et chargé de protéger celui de la pluie, de la neige, du vent et du soleil...

différents types de couverture

Les matériaux et les techniques pour réaliser un toit sont innombrables :

  • tuile en terre cuite ou en béton de toutes sortes de modèle
  • shingles et bardeaux bitumés
  • bacs de toiture en tole profilée ou stratifié verre
  • toiture terrasse avec étanchéité réalisée avec une feuille d'aluminium gaufré doublée d'un tissu bitumé et posée à chaud.
  • tuiles solaires (photovoltaïque) encore très chères

Sans parler de procédés plus rares comme les bardeaux de bois, ardoises, plaques de schiste, chaume, feuille de cuivre ou de plomb ou, maintenant interdit, plaques d'amiante-ciment...

La pente dépend d'abord du style de la construction et des règles d'urbanisme. Elle détermine en partie le type de couverture et sa mise en œuvre, en particulier pour le recouvrement des tuiles. Dans les régions ventées, les tuiles et les matériaux légers seront cloués, collés ou fixés à l'aide de crochets.

Pour la ventilation de la sous-toiture sont utilisées des tuiles chatières. Les croupes sont terminées par une rangée d'arêtiers tandis que les faîtes sont surmontés de tuiles faîtières. À l'inverse les noues sont constituées généralement d'un canal en tôle de zinc. Pour éclairer un comble il est possible de placer des tuiles transparentes (de préférence au nord). Pour les traversées et sortie de mât d'antennes, tuyaux de ventilation... il existe des tuiles spéciales. Dans les régions enneigées on peut ajouter sur la toiture des crochets ou des grilles chargées de retenir la neige au dessus des portes et lieux de passage. Le type de toiture est généralement choisi dés le début du projet.

Sous-toiture

La sous-toiture est un film résistant à l'eau qui compense les défauts accidentels d'étanchéité de la couverture, par exemple lors de grand vent, fuite, introduction de neige poudreuse sous les tuiles... Sa pose doit être particulièrement soignée prés des souches de cheminées, fenêtres de toit, sortie de ventilation...
Ce film, en plastique ou tissu bitumé renforcé, est déroulé par lais horizontaux sur les chevrons (en commençant par le bas). Il est maintenu par des contre-lattes (épaisseur 10 ou 15mm) clouées sur les chevrons. La sous-toiture peut faire office de couverture pendant les quelques jours précédant la pose des tuiles.

lattage

Les lattes ou liteaux sont destinées à maintenir les tuiles ou, moins communément, les plaques ou bacs de toiture. Elles sont régulièrement espacées et clouées horizontalement sur les chevrons ou les contre-lattes. La section d'une latte (en sapin ou épicéa) est de l'ordre de 25x50mm. Les lattes doivent être traitées soigneusement, comme la charpente, le plus simple étant d'utiliser une gouttière fermée à chaque extrémité et de les immerger dans un produit insecticide et fongicide. Lors de la pose, rejeter les morceaux comportant des noeux secs et les lattes vrillées ou trop cintrées.

zinguerie

On rassemble sous le terme de zinguerie toutes les opérations de finitions des toitures qui utilisaient autrefois la tôle de zinc. Une grande diversité de solutions s'offrent maintenant aux amateurs :

  • tubes, profilés et gouttières en PVC.
  • tôle, gouttières, chêneaux en cuivre, en zinc ou en tôle d'acier galvanisée. Tôle d'acier ou d'aluminium peinte.
  • feuille d'aluminium bitumé, généralement utilisé pour l'étanchéité des toitures en terrasse. On peut l'employer pour réaliser facilement des solins de formes compliquées.
  • la feuille de plomb est très pratique mais assez chère.

Pour la soudure du zinc, du cuivre ou de la tôle galvanisée, un chalumeau au propane est pratiquement obligatoire car une grande puissance de chauffe est nécessaire pour réaliser les soudures à l'étain. Une plieuse, une cisaille d'établi, une cisaille grignoteuse et différentes pinces complètent l'outillage nécessaire.

Gouttières et chéneaux

Alors qu'on utilisait autrefois principalement le zinc, le cuivre et la tôle d'acier galvanisée, les chéneaux et gouttières sont de plus en plus souvent réalisés en PVC, matériau très résistant à l'extérieur et facile à travailler.
Dans la mesure du possible on donnera à la gouttière une pente de 1cm/m en vérifiant que celle-ci est bien rectiligne, sans points bas. Veiller à ce que les feuilles mortes ne s'accumulent pas à l'automne, tailler les arbres dont les branches surplomberaient le toit. Lorsque la neige et la glace s'accumulent, il arrive que des crochets ordinaires flèchissent ; il existe des crochets renforcés pour cela. Dans la mesure du possible on évitera de coller entièrement le tuyau de descente d'eau de pluie pour qu'il reste démontable. À la base, il devra être renforcé sur un mètre de haut.
L'évacuation des eaux de pluie ne doit pas saturer le drainage. Les deux circuits devront se rejoindre dans un regard situé en contrebas.

Pose des tuiles

L'opération de pose des tuiles est indissociable du lattage, l'écartement des lattes étant déterminé par le facteur de recouvrement des tuiles. Pour un toit à faible pente, le recouvrement devra être plus important que si la pente est forte. Bien sûr le réglage du recouvrement des tuiles ne concerne pas les tuiles à double emboîtement pour lequel le lattage doit être soigneusement effectué. C'est le rang de tuiles le plus proche du faîte qui sert de point de départ, le rang le plus proche de la gouttière détermine la position de la rive d'égoût, autrement dit du toit où la pluie s'égoutte.
La couverture est un travail réclamant beaucoup de bras lorsqu'on ne dispose pas d'un monte-tuile. Si des différences de couleur sont à craindre (cas des tuiles en béton coloré), il importe de bien mélanger les différentes palettes. Il existe des crochets spéciaux pour fixer les tuiles sur les lattes. Fixer une tuile sur 10 ou 15 est une bonne précaution en cas de tempête. Les tuiles de rives seront obligatoirement fixées.

crochets, rives, arêtiers et faitières, noues, découpes, disposition, types de tuiles, chatières, grillage,

Mise hors d'eau

portes et fenêtre

volets

Isolation thermique

La lutte contre le gaspillage d'énergie passe par l'isolation thermique des bâtiments chauffés, elle fait l'objet d'une réglementation précise datant de plus d'une trentaine d'années. L'isolation des nouveaux logements est obligatoire mais c'est aussi un moyen efficace de réduire les dépenses de chauffage et de climatisation (elle fonctionne aussi en été !) tout en améliorant le confort.
On peut considérer une maison comme un récipient perçé de différentes sortes de trous :

  • portes et fenêtres
  • ventilation
  • combles plafonds
  • murs extérieurs

On a intérêt à colmater simultanément et de façon équilibrée chaque sorte de trou. Toutefois une surisolation peut ne pas s'avérer rentable, tant par le coût des matériaux supplémentaires que par la place occupée par l'isolation.

Isolation des murs

Malgré son épaisseur rassurante, un mur de pierre de 70cm d'épaisseur est équivalent à un centimètre de laine de verre sur le plan de l'isolation thermique. Un mur non isolé est froid et favorisera la condensation de la vapeur d'eau, donc le développement de moisissures.
Il existe plusieurs moyens pour réaliser l'isolation thermique d'un mur :

  • isolation intérieure et cloison de doublage (solution la plus répandue, réduction de l'espace intérieur, ponts thermiques à traiter)
  • isolation extérieure et bardage (épaisseur d'isolant en général plus faible, solution souvent plus coûteuse)
  • mur réalisé en matériaux isolants (béton cellulaire, brique isolante...)

On choisira cette dernière solution si les dépenses de chauffage sont modérées (résidence secondaire, zone tempérée...) car l'isolation obtenue est faible.
Une isolation extérieure est intéressante car elle n'empiète pas sur le domaine habitable. Son épaisseur, donc son efficacité, ne peut guère dépasser 10cm mais elle supprime facilement les ponts thermiques. On l'utilise principalement en rénovation.
C'est l'isolation intérieure, c'est-à-dire placée contre la face intérieure du mur, qui est la plus commune.

La face intérieure de l'isolation doit être munie d'un pare-vapeur, film étanche à l'air qui fonctionne dans les deux sens :

  • interdire à l'air chaud et chargé de vapeur d'eau de pénétrer dans l'isolant et dy provoquer de la condensation
  • empêcher le vent de s'infiltrer au travers de l'isolation.

L'isolation thermique d'un mur est caractérisée par un coefficient d'échage de chaleur dépendant de la conductivité thermique du mur (en fait de chacun de ses composants) et de son épaisseur.


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Ponts thermiques

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Isolation sous les toits

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Isolation des portes et fenêtres

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Isolation des planchers

Par plancher on entend le sol sur lequel on circule: dalle en béton, ou plancher sur solives. Le plafond d'un niveau correspond évidemment au plancher de l'étage supérieur. L'isolation thermique des planchers est importante pour le confort (en gardant les pieds au chaud) et pour l'économie d'énergie dans le cas d'une dalle chauffante.
L'isolation des planchers combat deux causes de déperditions thermiques :

  • pertes vers l'étage inférieur non chauffé (sous-sol, vide sanitaire, terre-plain...)
  • pertes par ponts thermiques (voir cette section)

Du fait que l'air chaud a tendance à s'accumuler au plafond et que la différence de température entre sous-sol et volume habitable est moins importante en hiver qu'entre extérieur et volume habitable, l'épaisseur de l'isolation nécessaire est plus faible (de l'ordre de 6 cm en plancher par rapport à 10 à 20cm dans les combles).
Pour isoler un plancher on peut :

  • soit isoler la sous-face de celui-ci en fixant des panneaux isolants au plafond du niveau inférieur ou en utilisant une dalle avec hourdis isolants,
  • soit réaliser une chappe isolante (béton avec granulats isolants), une dalle flottante sur polystyrène expansé à haute densité (cas de la dalle chauffante), un plancher sur lambourdes séparées par de la laine de verre...

La dalle flottante

Une dalle flottante est une large plaque de béton servant de plancher et qui repose sur une couche d'isolation thermique. Il est possible de faire passer dans l'épaisseur de l'isolation des gaines de passage des fils électriques ou de tuyaux de distribution d'eau. Cette solution évite le passage des canalisations électriques au plafond du niveau inférieur.

Dalle chauffante

Une dalle flottante peut être chauffante (on parle alors de plancher chauffant) si on a placé dans son épaisseur (de l'ordre de 8 à 16 cm) un réseau de tuyaux parcourus par un fluide caloporteur (eau, antigel...) ou un câble électrique faisant office de résistance chauffante. La masse de béton du plancher chauffant a une grande inertie, ce qui permet d'accumuler de la chaleur produite par l'électricité en heures creuses.
Le plancher parcouru directement par un liquide réchauffé dans des capteurs solaire est appelé Plancher Solaire Direct.

Réalisation de la dalle flottante

Elle ne peut être réalisée qu'aprés la mise en place des cloisons et des canalisations au sol. C'est un travail important qui demande du soin et un coup de main au moment du coulage. La dalle flottante a une épaisseur minimum de 6 cm et elle est rigidifiée par un treillis métallique (100x100x3) noyé dans le béton. Comme l'isolation minimum est de 2cm, la hauteur disponible ne doit pas être inférieure à 8 cm. Les niveaux sont à vérifier avec les escaliers, portes et fenêtres déjà en place en tenant compte du niveau du sol fini et de l'épaisseur du revêtement de sol.
Les gaines devant circuler au sol sont déroulées et plaquées au sol grâce à des colliers en Rilsan. La première couche d'isolation (2 ou 3 cm) est découpée pour remplir les vides entre les tuyaux. Une deuxième couche d'isolant (polystyrène expansé spécial pour dalle) recouvre la première couche ainsi que les canalisations. Sur l'isolation est déroulé un film plastique qui empêchera le béton de couler entre les plaques d'isolant.
La surface de la dalle doit être parfaitement horizontale. Pour cela le béton (sable 0-5 et ciment) devra être fluidifié en ajoutant un produit spécial dans l'eau du gâchage. Le volume de béton est assez important puisqu'en moyenne on coule 1 mètre-cube pour une pièce de 10 m².
Si la dalle flottante est également chauffante, le serpentin est déroulé puis fixé sur le treillis métallique avec des liens ou des clips en plastique. Lors du coulage, le circuit de chauffage est normalement mis en pression à l'aide d'une pompe spéciale.
La dalle est coulée par pièce ou par cellule si celle-ci est trop grande. Le tour de dalle est isolé à l'aide de polystyrène ordinaire d'une épaisseur de 5 à 10mm qui absorbera les mouvements de la dalle dus à la dilatation. Le treillis métallique doit être soulevé et maintenu à mi-hauteur de l'épaisseur de la dalle.
La dalle est tirée à l'aide d'une règle en aluminium glissant sur deux rails (tube carré ou rond en acier) reposant horizontalement sur des plots. Vérifier constamment la position des rails. Talocher le béton pour éliminer les rayures causées par la règle. Si la surface doit être parfaite (pose de moquette...), il sera sans doute nécessaire de couler une chappe liquide (si l'épaisseur le permet) ou un ragréage, plus fin.

Gaines et canalisations

Gaine technique

La gaine technique est une sorte de réduit de faible dimension permettant le passage de canalisations variées (en respectant les normes de proximité) :

  • chauffage
  • gaines de ventilation mécanique
  • gaines électriques
  • câbles d'antenne
  • écoulement des eaux usées
  • tuyauteries d'eau sanitaire
  • tuyau de l'aspiration centralisée

Elle est située généralement au centre de la maison pour faciliter la distribution et relie le sous-sol aux combles. Fermée comme un placard, elle doit permettre un accès pour une visite facile. Si nécessaire on peut prévoir plusieurs gaines techniques : le sec (ventilation, électricité...) et l'humide (eau, évacuation...). Penser à l'accès, à la ventilation, bloquer l'introduction des rongeurs.

Evacuation des eaux sanitaires

On peut distinguer trois sortes d'eaux usées produites par une habitation :

  • eaux grasses des éviers, chargées principalement de débris alimentaires
  • eaux issues des lavabos, salle de bains, lave-linge
  • eaux vannes provenant des toilettes

Dans le cas d'un raccordement à l'égout la totalité des eaux usées sont évacuées de la même façon. Il peut en être autrement dans le cas d'une maison non raccordée à un réseau d'assainissement.
Avant l'apparition des fosses toutes-eaux qui recueillent, comme les égouts, les trois sortes d'eaux usées, il était d'usage de traiter séparemment :

  • les eaux vannes pour les envoyer dans une fosse septique puis dans un filtre à pouzzolane
  • les eaux sales issues de la toilette ou de la cuisine qui étaient épurées dans un bac décanteur/dégraisseur.

Les deux circuits étaient ensuites réunis pour être purifiés dans un filtre sur sable. L'eau filtrée, loin d'être potable, peut toutefois être rejetée sans danger dans un ruisseau ou un fossé.
La fosse toutes-eaux a remplacé la fosse septique et reçoit l'ensemble des eaux usées (mais pas les eaux de pluie...).

Canalisations électriques

Les canalisations électriques d'une maison peuvent atteindre plusieurs centaines de mètres de longueur, on a alors intérêt d'organiser la distribution de l'électricité par secteurs ou étages en regroupant les gaines d'un secteur en un faisceau convergeant vers un sous-tableau. Chaque sous-tableau est alimenté par un circuit partant d'un tableau principal lui-même relié au disjoncteur EDF. Le raccordement au compteur s'effectue généralement à l'aide d'un câble enterré dans une gaîne spéciale de gros diamètre.
Le diamètre d'une gaine et les rayons de ses courbes doit permettre le passage des fils et câbles en toute circonstance. Les gaines annelées sont très pratiques car on peut les cintrer fortement mais il peut être difficile d'y faire passer des fils par la suite. On les réservera pour de courtes longueurs. Il éviter à tous prix d'encastrer une gaine électrique avec les conducteurs déjà passés car il n'est pas sûr de pouvoir extraire les fils en cas de problème. Une gaine encastrée doit être recouverte au minimum d'un centimètre d'enduit (plâtre...). Dans un sous-sol ou une pièce de service on peut installer des canalisations apparentes en tubes rigides fixés par des brides-supports régulièrement espacées.
Pour faire passer les fils dans une gaine cintrable encastrée on se sert d'un furet ou tire-fil pour tirer le faisceau de conducteurs maintenus bien groupés par un aide qui les enduira de talc afin de faciliter le glissement. Ne pas hésiter à laisser dépasser à chaque extrémité de la canalisation quelques décimètres de fils : mieux trop que trop court.
Les gaines peuvent fixée à l'aide de colliers ou de brides fixées sur des chevilles adaptées au support. Suivant l'endroit et les dimensions de la gaine il faudra une cheville tous les 20 à 80cm. Dans une dalle flottante, les gaines sont fixée en premier avec des colliers en Rilsan puis l'isolant est découpé pour épouser le tracé des gaines qui sont noyées dans la couche isolante. Les faux plafonds facilitent le passage des gaines qui seront simplement fixés sur la structure. Eviter de laisser reposer les gaines directement sur les dalles du plafond.
La traversée de l'isolant mural par les gaines est une cause d'entrée d'air par temps de grand vent, il suffit de rétablir l'étanchéité au niveau du pare-vapeur à l'aire de ruban adhésif. Si la place le permet, on aura intérêt à poser des gaines supplémentaires pour prévoir des modifications futures de l'installation électrique. Dans le même ordre d'idée, il est préférable d'utiliser des gaines d'un diamètres trop grand que trop juste, lisses plutôt que annelées.

Distribution de l'eau

La distribution de l'eau sanitaire s'effectue selon une arborescence qui démarre du compteur avec un tuyau de diamètre important (par ex. 22mm) et se partage ensuite en branches alimentant les principaux secteurs comme la cuisine, la salle de bain, le cabinet de toilette, la buanderie, le jardin... mais aussi le ou les chauffe-eau, sans oublier, le cas échéant, la mise en pression du chauffage central, le lave-main du garage, la douche du sous-sol, le remplissage de l'aquarium ou de la piscine, le robinet de lavage des voitures...
Chaque embranchement, petit ou grand, doit pourvoir être isolé et vidangé à l'aide d'une vanne d'arrêt avec purge. Chaque élément « horizontal » doit en réalité être en pente suffisante. Chaque point bas doit pouvoir être purgé.
Pour l'eau froide, le diamètre des tubes doit être le plus grand possible, en fonction de la place disponible mais aussi du coût des tubes et de la robinetterie. Partout où cela est possible on utilisera des courbes à souder de grand rayon (ou réalisées à la cintreuse) plutôt que des coudes à 90 degrés. On limitera ainsi les pertes de charge et les bruits d'écoulement. Si deux endroits de puisage sont utilisés simultanément, le débit de l'un sera diminué à cause de l'autre. Cet inconvénient est réduit par l'utilisation de tube de plus gros diamètre.
Certains réseau d'adduction d'eau fournisse de l'eau avec une pression très importante. On aura intérêt à réduire cette pression à l'aide d'un régulateur pour ralentir l'usure de la robinetterie. Conserver quand même un robinet en amont de ce régulateur pour disposer d'eau à grand débit ou haute pression.
Il est conseillé de braser au chalumeau plutôt qu'à l'étain. Pourtant, à basse pression la soudure à l'étain est parfaitement possible à condition d'étamer soigneusement les parties males et femelles. La filasse et la pâte-à-joint est plus facile à mettre en œuvre que le ruban téflon pour l'étanchéité des raccords vissés. On évitera les raccords noyés dans les cloisons ou les planchers. Utiliser du tube de cuivre recuit passé dans une gaine en plastique
Les traversées de murs, circuits extérieurs ou placés à proximité d'une porte extérieure doivent être isolés thermiquement. Les circuits extérieurs seront munis de purges en point bas.
Comme pour la distribution d'électricité on aura intérêt à prévoir les utilisations futures. Une extension est facile à réaliser s'il suffit de se raccorder sur une vanne d'arrêt.

Canalisation de gaz

Ventilation mécanique

voir VMC gaines en PVC, rigides ou souple, point bas condensation, pare-feu,

Téléphone, télévision, réseau

Il est prudent de prévoir dés le début de la construction la pose de gaines pouvant recevoir des câbles aussi variés que les conducteurs du téléphone, du système d'alarme, d'un interphone...). Les tubes de PVC prévus pour les évacuations conviennent parfaitement en choisissant un tube de diamètre intérieur permettant le passage du câble et de ses connecteurs. On peut les placer dans les gaines techniques, dans l'isolation, dans une l'épaisseur d'une cloison...

Téléphone

Deux éléments de vocabulaire dont il faut tenir compte : la prise de téléphone s'appelle conjoncteur et la boîte de dérivation, boîtier douze plots. Le boîtier douze plots est installé à l'arrivée de la ligne extérieure. De là commence l'installation pour alimenter la première prise. Pour les prises supplémentaires on part du boîtier douze plots ou d'une autre prise en se branchant toujours en parallèle sur les vis 1 et 3. Il est conseillé de ne brancher que deux fils au lieu des huit préconisés par France Telecom, sans quoi des problèmes d'induction ou de sonnerie continue peuvent arriver. Installer une prise dans chaque pièce de la maison est judicieux, car il est prévu dans un avenir proche que par le téléphone passera la télévision. Il faut toujours installer un câble en cuivre rigide et à la section adaptée.

Télévision

Réseau informatique

Le système Wifi facilite les liaisons entre ordinateurs mais il peut être préférable de relier entre eux certains ordinateurs par câbles. Ces derniers peuvent être passés dans les gaines prévues pour la télévision ou le téléphone.

Cloisons

Doublage des murs extérieurs

Lorsqu'une couche d'isolant thermique (laine de verre...) a été plaqué contre les murs extérieurs, une cloison de doublage doit être dressée pour protéger et cacher cette isolation. La pose de cette cloison suit celle de l'isolant et précéde la réalisation des dalles flottantes
La cloison de doublage peut être réalisée comme les cloisons de distribution :

  • brique creuse ou parpaing recouverts de plâtre
  • béton cellulaire
  • carreau de plâtre
  • plaque de plâtre à peindre fixés sur stucture métallique
  • plaque de bois aggloméré fixé sur structure bois

Les trois dernière solutions sont plus faciles à mettre en œuvre par l'autoconstructeur. Le carreau de plâtre est un matériau qui permet de monter facilement des cloisons parfaites et très solide. On peut aussi associer carreaux de plâtre et plaques à peindre (pour les tableaux de fenêtre, par exemple)
Les gaines électriques sont passées dans le doublage ou derrière ce dernier. Les structures permettant la fixation des plaques facilitent le passage des canalisation. Au moment de la réalisation, prévoir la fixation d'objets lourds (chauffe-eau, meubles, escalier...)et renforcer localement si nécessaire.

Cloisons de distribution

Pour séparer les différentes pièces d'un étage, on construit des cloisons dont le rôle est multiple :

  • séparer les différentes fonctions du logement (chambre, cuisine, toilettes...)
  • isoler phoniquement
  • protéger l'intimité
  • éviter les courants d'air froid (entrée...) ou pollués (toilettes, cuisine...)
  • empêcher la lumière de passer (chambres...)

Quelques contraintes sont à prendre en compte :

  • solidité et possibilité d'accrochage d'objets ou de meubles lourds
  • épaisseur, rigidité, masse par mètre
  • masse et capacité à isoler du bruit
  • isolation thermique

Différents types de cloison

Plusieurs solutions s'offrent à l'autoconstructeur qui choisira surtout en fonction de ses compétences.

  • carreau de plâtre : massif, régulier, belle finition, peut supporter des charges importantes, assez facile à poser
  • plaque de plâtre à peindre (dites Placo en hommage à une marque connue) : lègère, permet des découpes compliquées, supporte plus difficilement des charges lourdes, à enduire sérieusement, assez facile à poser sur structure métallique.
  • panneau de bois aggloméré rainurés : à fixer sur une structure en bois. Finition assez grossière, joints difficiles à masquer (risque de fissures dans le revêtement), robuste et peu fragile, possibilité de visser directement dans la plaque, supporte des charges importantes, convient plutôt dans un local technique, assez facile à poser.
  • frise de pin sur structure bois : léger, décoratif, ne peut supporter que des charges légères (à moins de s'accrocher dans la structure), assez facile à poser.
  • brique creuse plâtrée : technologie traditionnelle, belle finition si le plâtre est bien fait, peut supporter des charges importantes à condition de prendre certaines précautions (scellements, chevilles spéciales...), nécessite un savoir-faire de professionnel
  • béton cellulaire : léger, isolant, à enduire soigneusement, supporte difficilement des charges importantes, assez délicat à bien poser.
  • parpaing ordinaire épaisseur 10cm : massif, à enduire ou à plâtrer (traditionnel ou plaques de plâtre), supporte des charges importantes, résistant au feu, assez facile à poser.
  • brique pleine traditionnelle : cloisons lourdes, supporte des charges massives, belle finition originale si la brique, la pose et les joints sont parfaits, long et difficile à poser.

Isolation phonique

Empêcher le bruit généré dans une pièce d'être gênant dans une pièce adjacente (sur le même niveau ou sur un autre étage) peut se faire de différentes manières :

  • réduire le niveau de bruit en tapissant les murs de la pièce avec des matériaux absorbants (tentures, moquette au sol...)
  • construire des cloisons lourdes (loi de masse) ou isolantes
  • rompre les liaisons entre cloisons pour éviter la transmission des vibrations
  • utiliser des double-portes et double-fenêtres

Le carreau de plâtre est un bon produit, lourd, donc bon isolant phonique et permettant de réaliser une belle surface finie. Inconvénient : sa masse qui en limite l'utilisation sur les plancher sur solives.
Une solution plus légère est la double cloison garnie d'isolant absorbant (laine de verre). Les éventuelles portes de communication peuvent également être doublées. Une cloison posée directement sur une dalle en béton transmet les vibrations (donc le son). Une semelle résiliente constitue une coupure pour la transmission des sons.

Portes intérieures

En général il s'agit de blocs-portes composés d'un ouvrant (huisserie) articulé dans un chambranle (bâti) qui sera fixé sur le mur ou la cloison. L'ouvrant peut être de plusieurs sortes :

  • porte isoplane formée de deux feuilles de contre-plaqué séparées par une sorte de grille de lames de carton collées en nid d'abeille.
  • huisserie de style, en bois noble d'origine locale (chêne) ou exotique.
  • porte vitrée partiellement ou entièrement en verre
  • porte coulissante ou en accordéon

L'ouvrant peut être simple ou en deux parties dans le cas d'une porte large. Le sens d'ouverture doit être déterminé dès l'étude en fonction de l'utilisation de la porte.

Réalisation des sols

Rôles du sol

On désigne souvent sous le terme de plancher la structure horizontale qui, dans un local, supporte à la fois les meubles et les occupants. Si le local est partagé en plusieurs pièces, le plancher aura à supporter en outre les cloisons de distribution. Les charges particulières susceptibles d'exercer localement une pression de plus de 100kg/m² doivent être prises en compte dans le calcul et la réalisation du plancher (aquarium, poële ou cheminée, coffre-fort...).

La surface du plancher est recouvert d'un revêtement de sol dont les rôles sont multiples :

  • aspect en harmonie avec la décoration du lieu.
  • résistance aux chocs, pressions (meubles) et au passage des habitants, véhicules...
  • résistance à l'eau (salles de bain), aux hydrocarbures (atelier, garage)...
  • contact agréable, doux ou chaud au toucher.
  • faible sensibilité au bruit (chocs, vibrations)
  • facilité d'entretien

Différents types de revêtements de sol

Le choix du revêtement de sol dépend de la destination de la pièce, du rendu décoratif, du style de la construction...

  • carrelage : choix immense, facile à entretenir, froid, grande gamme de prix, pose délicate.
  • marbre et pierre : noble et naturel, cher, froid, facile à entretenir, résistant, pose délicate.
  • moquette : diverses qualités, salissant, chaud, grande gamme de prix, absorbe les chocs et le bruit, faciel à poser si le sol est parfait.
  • parquet et plancher : naturel et chaud, entretien facile, relativement fragile , grande variété de motifs et coloris, facile à poser pour le parquet flottant
  • dalles plastiques : facile à entretenir et à poser, relativement bon marché, chaud, assez peu esthétique.
  • liège plastifié : convient aux chambres et salles de bain, chaud, facile à poser, imputrescible.

La pose du liège au sol

Bien qu'il soit un peu moins à la mode, le liège peut rendre encore de grands services en tant que revêtement de sol :

  • dans les locaux d'habitation plutôt chauds et humides : salle de bain, toilettes car il est imputrescible et hydrophobe.
  • dans les chambres à cause de son aspect chaud, facile à entretenir, tiède au toucher.
  • en rénovation, là ou l'épaisseur du revêtement doit être la plus faible possible.

En contrepartie il n'est pas approprié :

  • dans les lieux de passage intense car la pellicule plastique qui le protège se raye facilement.
  • sur des sols irréguliers.
  • dans des locaux où la chute d'objets marquerait sa surface.

On choisira des dalles de bonne qualité, rigidifiées grâce à une pellicule de PVC en sous-face et un revêtement transparent résistant en surface. Les dalles les moins chère se déforment, se rétractent et gondolent à la pose.
Le liège se pose avec une colle spéciale (acrylique...) et une spatule crantée sur un sol parfaitement lisse et plan. Les dalles, qui font généralement 30cm de côté, se coupent facilement à l'aide d'un cutter. Utiliser une règle métallique bien droite. Etaler la colle de façon régulière, positionner la dalle sans joint et la presser uniformément en tapant modérémment sur une large cale en bois bien raboté. Essuyer soigneusement les traces de colle à l'eau ou à l'alcool suivant le type de colle. La position de la dalle peut être rectifiée pendant quelques minutes, le séchage complet pouvant nécessiter 24 heures.

Pose de carrelage ou de dallage

Pour l'autoconstructeur, deux solutions aisées permettent la pose de carrelage au sol :

  • pose sur chappe de mortier maigre et collage à l'aide de ciment pur répandu à la volée puis arrosé
  • pose sur une chappe parfaitement lisse et plane à l'aide de ciment-colle étalé régulièrement à la spatule crantée

Il n'y a pas d'économie à faire sur la qualité du revêtement de sol. On trouve facilement des grés émaillés pas cher dont l'émail s'abîme très vite, par simple usure ou lors de chocs légers. Le grés pressé est un des matériaux les plus résistants.
Le format optimum est de 20x20cm environ. Plus grandes, les dalles sont difficiles à régler de niveau et plus fragiles ; plus petits, les carreaux sont plus nombreux et délicats à aligner. On commence la pose à partir du centre et selon les axes de la pièce, de façon à n'avoir que des coupes d'une largeur supérieure à quelques centimètres. Les coupes s'effectuent à l'aide d'une tronçonneuse à carrelage équipée d'un disque diamanté tournant dans l'eau. On trouve de telles machines très bon marché et capable de durer le temps de la construction. Il est aussi possible de louer.
La largeur habituelle des joints est de l'ordre de 3 ou 4 mm. On pourra utiliser des croisillons en plastique ou mieux des cales découpées dans une plaque de bakélite. On trouve la matière pour faire des joints sous forme de poudre ou de pâte colorée. On peut aussi utiliser du ciment (blanc de préférence) que l'on teintera avec des colorants. La pâte pour joint s'étale à la spatule en caoutchouc. Bien remplir les interstices pour éviter les bulles d'air. Lisser le joint à l'aide d'une éponge, enlever le surplus avant qu'il ne durcisse. S'il reste une fine pellicule de joint, on pourra l'enlever sans trop de difficulté aprés séchage.

Les plafonds

Le plafond est un élément important d'une pièce. Ses fonctions sont nombreuses :

  • diffuser en réfléchissant la lumière (éclairage indirect)
  • participer à la décoration de la pièce
  • renvoyer ou au contraire amortir le son produit dans la pièce
  • supporter les luminaires, supensions, éléments de décoration...
  • isoler thermiquement la pièce par rapport au niveau supérieur
faux plafond, platre, placo, isolation, frise, canaliation, ventilation, éclairage, chauffage,

Poutres apparentes

Dans les constructions modestes d'autrefois on laissait apparente la structure du plancher (le solivage) de l'étage supérieur, par mesure d'économie. Cette tradition est redevenue d'actualité il y a une trentaine d'années avec la mode du « rustique ». Aujourd'hui l'utilisation du bois comme élément de construction fait qu'on rencontre des poutres apparentes qui ne sont pas que décoratives. Elle sont généralement en pin ou épicéa, parfois en bois lamellé-collé, de hauteur comprise entre 12 et 20cm et de 8 à 10cm d'épaisseur et de longueur rarement supérieure à 3 mètres. Rabotées ou poncées, elles peuvent être peintes, teintées, vernies, cirées ou parfois finement décorées. Une couleur sombre assombrira encore plus la pièce où elles se trouvent. Le plafond qu'elles supportent peut être constitué de frisette (lames de bois rainurées) peinte ou simplement teintée) ou de plaque de plâtre peintes ou recouvertes d'un papier peint ou encore de panneaux de bois aggloméré recouvert d'un tissu de décoration.

Assainissement

Législation

Tout-à-l'égout

Système de traitement individuel

Beaucoup d'habitations isolées, mais aussi parfois situées dans des villages non équipés d'assainissement collectif, sont équipées d'un système d'assainissement individuel. Dans ce cas l'investissement est généralement plus élevé qu'un simple raccordement au tout-à-l'égout mais l'exploitation est moins coûteuse et se limite à la vidange de la fosse toutes-eaux et au remplacement du sable du filtre.
Un système d'assainissement individuel se compose d'une fosse toutes-eaux dans laquelle se déversent à la fois les eaux vannes (toilettes) et les eaux usées (salle de bain, cuisine...). Elle sert d'immense bac à décantation (plusieurs mètres-cube) et doit être vidangée régulièrement. L'activité microbienne qui était propre à la fosse septique est ici contrariée par la présence des produits chimiques déversés sans discernement dans la fosse toutes eaux.
La position de la fosse devra être déterminée par l'accès du camion de vidange. La mise en place de la fosse sera faite avec l'aide du terrassier (qui peut être le fournisseur du matériel). Les regards de visite et de raccordements (entrée et sortie de fosse) seront repérés avec précision, comme pour les canalisations d'eau pluviale. La ventilation de la fosse pourra passer par l'intérieur de la maison, mais déboucher directement sur le toit, à bonne distance des fenêtres et balcons. On ne doit pas la raccorder sur le système de VMC, surtout si ce dernier ne fonctionne pas en permanence. En plus de l'évacuation des gaz dus à la fermentation, la ventilation de la fosse évite la surpression créée par l'action de la chasse d'eau.
La sortie de la fosse est raccordée à un regard qui permet d'observer la nature de l'eau en sortie et de vérifier ainsi que la fosse n'est pas pleine de matières décantées. Si c'était le cas, le moment de la vidange serait venu. L'eau en sortie de fosse n'est pas limpide, loin s'en faut, et elle devra être épurée dans un filtre à sable de plusieurs mètres cubes. L'eau sale arrive par le haut du filtre et l'eau épurée s'écoule en partie basse. Un regard en sortie permet d'effectuer des prélèvements pour analyse éventuelle.

Installation sanitaire

Les eaux vannes

Les eaux usées

Alimentation en eau froide

Eau chaude sanitaire

La robinetterie

Chauffage

Différents types de chauffage

Le choix d'un type de chauffage sort du cadre de cet article. Du point de vue de l'autoconstruction , le travail à réaliser, les gains, la difficulté... sont très différents. Voici quelques axes de réflexion par type d'énergie:

  • Electrique par convecteurs - pas de difficulté particulière, énonomie importante
  • Electrique par câble chauffant dans la dalle - spécifications particulières pour la pose du câble, dalle flottante épaisse, abonnement heures creuses
  • Chaudière électrique et circulation d'eau - chaudière peu encombrante, pas de contrainte particulière pour l'installation
  • Pompe à chaleur sur source d'eau ou réseau de captage de chaleur dans le sol (« géothermie ») - travaux particuliers de terrassement
  • Chaudière au gaz raccordée au réseau - spécifications particulières pour l'alimentation et le raccordement, évacuation des gaz brûlés par sortie directe ou dans un conduit de fumée
  • Chaudière au fioul ou gaz liquéfié - idem chaudière au gaz ci-dessus mais contraintes particulières pour le stockage (sécurité, risques de pollution) et le remplissage des cuves (accès camion)
  • Chaudière au bois (en bûches ou déchiqueté) - spécifications particulières pour le stockage et la chaufferie, accès camion pour livraison
  • Solaire thermique couplé à un moyen de chauffage de base - orientation et pente du toit, proximité de la chaufferie de base et des capteurs

Sur le plan de la technique de chauffage les difficultés, le gain, le matériel nécessaire... sont divers :

  • Convecteurs ou radiateurs électriques : voir plus haut.
  • Circulation d'eau dans des convecteurs : chalumeau oxy-acéthylènique, cintreuse, savoir-faire nécessaire
  • Circulation d'eau dans la dalle : pompe pour mise en pression des circuits au moment de couler la dalle. Le distributeur est en général placé au centre de l'étage, dans un placard. Peut-être le type de chauffage le plus facile pour l'amateur (distribution par tuyaux en polyéthylène sans soudure). Convient pour les PSD (plancher solaire direct).
  • Air conditionné : passage et dimensionnement des gaines devant être prévus dès l'étude architecturale. Permet la climatisation.

Régulation du chauffage

La température d'une pièce doit être adaptée au tempérament de ses occupants et ne pas varier trop avec la température extérieure ou à cause des apports de chaleur ou de froid indépendants du système de chauffage (rayon de soleil, cuisson des aliments, ouverture d'une porte...). La puissance du générateur de chauffage doit être régulée en fonction de la température intérieure mais le système de régulation doit aussi pouvoir anticiper les besoins en calories grâce à une mesure de la température extérieure à l'aide d'une sonde.
Il existe à présent des systèmes de régulation très performants à un prix abordable et couplés à une horloge.

Stockage et distribution

Mises à part la chaudière électrique et celle utilisant le gaz de ville, la chaufferie doit se trouver à la fois près du lieu de stockage de l'énergie et des points d'utilisation de la chaleur produite.
Le fioul se stocke en citerne placée au-dessus d'un bac de rétention qui garantit contre le risque d'infiltration donc de pollution du sol en cas de fuite. La cuve, d'une capacité comprise entre 1000 et 3000 litres, peut être en tôle ou en matière plastique (polyéthylène). Les cuves à double paroi peuvent être enterrées.
Le GPL (gaz de pétrole liquéfié) est stocké dans une cuve spéciale fournie par le distributeur la plupart du temps enterrée. La cuve reste la propriété du distributeur. La citerne aérienne ne nécessite pas de fouilles mais n'est pas spécialement esthétique. L'installation d'une cuve est soumise à des règles précises de proximité de la voie publique, des voisins... Une cuve vide flotte comme un bouchon, il importe de la remplir partiellement ou de la lester si la fouille risque d'être inondée avant remblaiement. Le bois en bûche impose un lieu de stockage à l'abri bien ventilé et proche du lieu d'utilisation. En général on prévoit le stockage de deux années de consommation, ce qui permet de rentrer du bois fraîchement coupé et d'en consommer du sec. Au-delà de deux ans de stockage, certaines essences comme le hêtre perdent une partie de leur qualité. Prévoir une aire de travail permettant le sciage éventuel et la refente.

Le générateur de chauffage

La production de chaleur destinée à maintenir la température souhaitée dans toute la maison peut être effectuée par une grande variété de moyens répartis dans chacune des pièces (poêle, convecteur électrique...) ou constituée par un seul générateur dont la chaleur est distribuée dans chaque pièce par un fluide circulant dans des radiateurs (chauffage central).
La chaudière à fioul, bois (déchiqueté ou en bûches), charbon (de plus en plus rare)... doit être placée dans un local aménagé en chaufferie qui peut aussi servir de lingerie et accueillir le lave-linge, le sèche linge ou un séchoir intérieur. Elle doit se trouver près d'un conduit de fumée et à proximité du lieu de stockage d'énergie : citerne, bûcher... L'air nécessaire à la combustion étant prélevé dans la pièce, il est nécessaire de prévoir une bouche d'aération.
Une chaudière électrique ou au gaz, moins encombrante que la chaudière au fioul, moins salissante qu'une chaudière au bois-charbon, peut être placée dans un local plus petit, voire un placard spécialement aménagé en fonction des règles de sécurité. La chaudière à gaz à ventouse ne nécessite pas de conduit de fumée, l'air neuf et les gaz brûlés circulent dans un double conduit qui traverse un mur extérieur.

Poêles et cheminées

Ces moyens de chauffage combinent à la fois l'utile et l'agréable. En cas de panne prolongée d'électricité, un poêle permet de maintenir une température minimum. Le rendement d'un poêle est nettement supérieur à la meilleure des cheminées à feu ouvert mais l'effet esthétique n'est pas le même, un âtre peut être une œuvre d'art.

Le poêle « alsacien » (que l'on trouve également en Autriche, Allemagne...) est un poêle massif en brique habillé de faiences. Le circuit des gaz brûlés est suffisamment long pour que ceux-ci se refroidissent au contact de la brique et les calories emmaganisées pendant la période de combustion (de l'ordre d'une heure) sont restituées pendant une demi-journée. Le rendement d'un tel appareil est remarquable et le confort qu'il procure est exceptionnel. Seul inconvénient : le bois qu'il brûle doit être refendu en morceaux relativement fins pour favoriser une combustion rapide.

Intermédiaire entre le poêle et la cheminée se trouve l'insert, qui prend place dans l'âtre en réduisant fortement l'appel d'air. Il améliore également les conditions de sécurité en réduisant les risques d'incendie ou d'accident. Par la quantité d'air nécessaire à son tirage, une cheminée à feu ouvert nécessite une entrée d'air particulière, en général prise sur l'extérieur, dans le sous-sol ou vide sanitaire. Elle évite aussi les inversions de tirage dues à la VMC (ventilation mécanique) qui crée une dépression dans la maison

Ventilation

La ventilation des locaux est non seulement souhaitable mais réglementée. Avec l'isolation thermique des bâtiments, la lutte contre les entrées d'air indésirables a rendu obligatoire un système de ventilation contrôlée. La mise en place des gaines de ventilation est évoqué dans le chapitre canalisations

Naturelle ou mécanique

Les constructions anciennes comportent beaucoup d'entrées d'air incontrôlées qui assurent la ventilation de la maison, surtout en période de grand vent... En temps normal un système de ventilation mécanique par extraction ou insufflation n'est pas nécessaire car si l'air passant sous les portes ne suffit pas on peut toujours ouvrir la porte ou la fenêtre. La réduction des dépenses de chauffage a obligé à traiter les fuites des portes et fenêtres en ajoutant des joints dans les feuillures. Comme la plupart des êtres vivants (animaux et végétaux) consomment de l'oxygène et rejettent du gaz carbonique (et bien d'autres gaz produisant des mauvaises odeurs) il est nécessaire de renouveler l'air mais en en contrôlant le flux.

Du simple flux au double flux avec échangeur

En général, un système de ventilation à simple flux se limite à l'extraction de l'air vicié dans les pièces les plus polluées (toilettes, cuisine, salle de bain). Mise à part les toilettes, ces pièces sont aussi celles où l'air est le plus chaud (four, cuisinière...). Il peut être intéressant de récupérer les calories de l'air extrait pour tempérer l'air neuf (prélevé à l'extérieur) insufflé dans les autres pièces (chambres, salon...). Pour cela un système de ventilation à double flux avec échangeur est nécessaire. Il n'est pas obligatoire ni souhaitable (à cause du bruit) d'insuffler dans chaque chambre. Une bouche d'aération par étage dans un couloir peut suffire à créer une circulation d'air.
L'échangeur est constitué généralement de plaques séparant le flux d'air extrait (en principe chaud et humide) du flux d'air entrant (normalement plus froid mais en été ce peut être le contraire et l'air entrant est alors « rafraîchi » par l'air extrait). Lors du refroidissement de l'air extrait il peut se produire de la condensation qui doit être évacuée par un petit tuyau. La prise d'air frais peut être effectué dans les combles. Un grillage fin et robuste sera placé à l'extrémité de chaque entrée ou sortie d'air pour empêcher les insectes et rongeurs de s'immiscer dans les gaines de ventilation.

Installation électrique

La réalisation d'une installation électrique domestique ne réclame pas de don particulier. Il suffit d'apprendre les gestes élémentaires, d'avoir suffisamment de bon sens et de bien connaître les règles. On trouvera en librairie un petit vade-mecum et un bon ouvrage d'initiation qui apportera l'essentiel. Cette section n'a pas d'autre prétention que d'attirer l'attention de l'électricien-amateur sur cet essentiel.

Les besoins

On commencera par recenser tous les points d'utilisation potentiels de la future construction en commençant par les prises de courant :

  • extérieur : prises pour outillage électro-portatif de jardinage, bricolage... Ces prises doivent pouvoir être coupées de l'intérieur de la maison. Penser à tirer les gaines avant l'isolation thermique.
  • garage : une prise tous les deux mètres de chaque côté de l'aire de rangement des véhicules.
  • atelier : une à deux prises par mètre au-dessus de l'établi, prises sous l'établi, prises au plafond, éclairage puissant au-dessus des lieux de travail.
  • cave : une prise et une lampe (interrupteur avec témoin situé à l'extérieur du local.
  • chaufferie : prises pour la chaudière, le chauffe-eau électrique...
  • cellier : prises pour le congélateur,
  • buanderie : prises pour le lave-linge, sèche-linge
  • lingerie : une ou deux prises par mètre au niveau des plans de travail (machine à coudre, fer à repasser...) éclairage puissant au dessus des plans de travail.
  • salle-de-bain : normes particulières. Prises protégées par disjoncteur différentiel sensible. Prises pour rasoir, sèche-cheveux, chauffage d'appoint, sèche-serviettes...
  • cuisine : une prise par mètre derrière les meubles pour les appareils fixes (lave-vaisselle, régrigérateur, terminal pour four et plaques de cuisson, four à micro-ondes. Plusieurs prises au-dessus des plans de travail pour appareils électro-ménagers.
  • salon, salle à manger, chambres, bureau  : deux prises par mur plus une à l'entrée de chaque pièce pour l'aspirateur.
  • salle de jeu : comme pour les chambres mais appareillage sécurisé pour les enfants.

Les prises doubles comptent normalement pour un point d'utilisation.
Faire l'inventaire des besoins en fonction des appareils connus et des acquisitions prévisibles. Tenir compte des différentes possibilités d'aménagement des pièces. Le nombre de prises peut sembler énorme et pourtant il se révélera immanquablement insuffisant dans certains cas particuliers. Le dimensionnement des prises dépend de la puissance qui leur sera demandé. Les circuits du chauffage électrique sont à distinguer de ceux des prises banales.

Les tableaux

Circuits électriques

Un circuit est un ensemble de prises OU de points d'éclairage. Le nombre de points d'utilisation d'un circuit est limité. Le circuit est protégé par un fusible ou mieux, par un disjoncteur modulaire placé sur le tableau d'où part le circuit. Cette protection peut aussi être un disjoncteur différentiel, c’est-à-dire coupant le circuit lorsqu'une fuite électrique est détectée.
La section des fils utilisés dépend de la nature du circuit : pour des prises de courant ordinaires on utilisera du fil de section plus élevée que pour un circuit de points d'éclairage. De même la section des fils d'alimentation d'une plaque de cuisson est plus grande que celle d'une prise ordinaire
La couleur des fils est normalisée, la phase, le neutre et le conducteur de protection (terre), le fil de retour d'un interrupteur... sont de couleurs différentes. On évitera de passer des fils de couleurs identiques dans la même gaine. Lors du câblage on aura intérêt à mettre des étiquettes numérotées sur chaque fils, sur chaque gaine et à laisser un petit schéma dans la boîte de dérivation ou le tableau concerné pour faciliter la maintenance éventuelle. Les boîtes de dérivation doivent être facilement accessibles, suffisamment vastes et repèrées sur le schéma général de l'installation.
Le raccordement des fils se fait sur l'appareillage, sur les bornes ou disjonteurs du tableau ou encore à l'aide de « dominos ». Dénuder précautionneusement les fils et veiller à bien serrer les vis.

Voir aussi : canalisations électriques

Appareillage

Recette de l'installation

Pour être raccordée au réseau général de distribution d'électricité, l'installation domestique doit répondre à des normes précises. La vérification de la conformité à ces normes est effectué par un organisme qui enverra un inspecteur contrôler que la résistance de la prise de terre n'est pas trop élevée, que l'appareillage électrique est normalisé, que chaque prise est correctement câblée... Un particulier qui a réalisé lui-même son installation sera systématiquement inspecté. Le certificat délivré est valable pour l'installation en l'état où elle se trouvait le jour de la recette.

Installation antivol

Mobilier fixe

Le terme mobilier est inapproprié puisqu'il s'agit justement d'éléments de construction en théorie immobiles. Leur réalisation peut être entreprise à partir de matériel préfabriqués (éléments de cuisine à adapter, portes de placards, étagères...) ou réalisés de toutes pièces à partir de matériaux de base comme du bois bruts, des panneaux de particules de bois agggloméré, des structures métalliques modulaires... dans ce dernier cas, une machine à bois combinée et un stock de plateaux de chêne ou autre bois dur d'ébénisterie seront bien utiles.
Lors de l'étude d'implantation du mobilier fixe, on prendra en compte les boîtes de dérivation, compteurs, trappes de ramonage ou de visite, robinets... qui peuvent être éventuellement incorporés dans un meuble mais pas masqués par celui-ci.

Cuisine

Salle de bain

Placards et penderie

Souvent ces endroits de stockage sont les parents pauvres du mobilier car on les place « là où il reste de la place » alors qu'ils devraient être conçus pour remplir une fonction bien identifiée dès le début du projet. Les placards peuvent être des éléments intéressants de l'isolation thermique en constituant un volume tampon contre un mur extérieur. La largeur d'une penderie doit être largement supérieure à celle d'un cintre et la position des tringles doit être réglable en hauteur. Pour les enfants, prévoir une tringle à leur hauteur. La partie inférieure d'une penderie peut être utilisée pour installer des tiroirs. Pour les chaussures il est préfèrable de disposer d'un meuble particulier. Dans tous les cas prévoir la ventilation des placards et penderies.

Bar

Finitions intérieures

Revêtements de mur

Carrelage,

Eclairage

Stores et rideaux

Finitions et aménagements extérieurs

Enduits et crépis

L'enduit est une mince couche de mortier qui assure plusieurs fonctions:

  • rendre étanche la façade à la pluie
  • cacher les parpaings ou les briques

Traditionnellement on réalise l'enduit en projetant sur le mur un mélange de sable fin (0-3mm), de chaux et de ciment. La chaux rend le mortier plus pâteux, ce qui facilite son accrochage. La méthode est simple, sa mise en œuvre réclame un « coup de patte » qui s'acquiert au bout de quelques dizaines de mètres-carré :

  • Fixer sur le mur des lattes dont l'épaisseur est égale à celle de l'enduit terminé (5 à 10mm)
  • Sur les angles (extrémités du mur, bords de fenêtres...) sont fixés des lattes dépassant de l'épaisseur de l'enduit fini.
  • Par temps de vent et temps très sec, mouiller copieusement le mur à enduire.
  • Préparer un mortier très liquide (consistance de la soupe) et « salir » le mur. C'est l'opération de gobetis.
  • Lorsque le gobetis a suffisamment durci, au bout de quelques heures, on peut projeter la première couche (épaisseur 5mm environ) puis vérifier qu'elle ne dépasse pas la hauteur des lattes en glissant une règle en alu sur celles-ci.
  • Quelques heures plus tard on peut projeter une deuxième couche, voire une troisième couche si l'épaisseur à combler dépasse 10mm
  • Lisser la dernière couche à la taloche, racler le surplus à la règle en alu, combler les manques et talocher à nouveau.
  • Enlever les lattes intermédiaires et remplir les vides en talochant
  • Pour obtenir une surface lisse, attendre que l'enduit ait tiré un peu puis le talocher délicatement avec un morceau de polystyrène expansé.

Peinture

Bardage

Un bardage est un revêtement de mur extérieur jouant les mêmes rôles que l'enduit :

  • protection contre la pluie
  • décoration

Autrefois uniquement en bois, le bardage est réalisé maintenant à l'aide de nombreux matériaux comme par exemple :

  • tôle métallique peinte au four
  • PVC
  • bardeaux de shingles

protection, isolation extérieure, fixation et épaisseur, ouvertures, entretien et vieillissement

Volets

Stores

stores à banne, stores pare-soleil

Accès et allées

Clôtures et portail

Eclairage

par bornes, spots, détecteurs, lampadaires, dalles lumineuses, marches d'escalier, gaines,

Plantations

Il n'est pas nécessaire de possèder un grand terrain pour donner une impression d'espace autour de l'habitation, un bon agencement des volumes construits et végétaux tenant compte des points de vues, de l'environnement et de l'évolution dans le temps des plantations garantit peut permettre d'obtenir un résultat satisfaisant avec des moyens réduits. L'observation des jardins publics (en particulier d'inspiration orientale) et des propriétés voisines peut être une bonne observation.
Le choix des arbres et arbustes se fera en tenant compte de leur vitesse de croissance et de leur aspect à l'âge adulte, de la nature du sol, de l'ensoleillement, de la vue souhaitée, du travail de taille et d'entretien, de la chute des feuilles à l'automne (gouttière), de la couleur du feuillage à différentes saisons, des accés nécessaires (camion de vidange ou de livraison)... La plantation d'un verger nécessite un grand terrain mais, à défaut, il possible de se contenter d'arbres taillées en espaliers.
Le gazon réclame une préparation soigneuse du terrain : nivellement, apport de sable, d'amendement ou d'humus, drainage ou système d'arrosage... Choisir un mélange adapté à l'usage souhaité, à la nature du sol, à l'éclairage... Penser à la proximité des arbres qui par leur ombre ou leurs racines perturberont la pousse de l'herbe. À moins d'avoir une surface engazonnée d'une superficie supérieure à un ou deux ares, on évitera de placer au centre du gazon un massif de fleurs ou un arbuste. Les talus sont difficiles à tondre mais se prêtent généralement bien aux plantations de fleurs et de petits arbustes.
La culture d'un petit potager est une source de grandes satisfactions. Le choix de l'emplacement doit tenir compte de l'ensoleillement, du vent, de la nature de la terre (en modifier la composition si nécessaire). Prévoir un emplacement pour le rangement des outils et pour le composteur de déchets ainsi qu'un robinet d'arrosage. Si le terrain est très humide on pourra ceinturer le potager d'un système de drainage ou le surélever d'une vingtaine de centimètres.

Voir aussi