Discussion:Doula : Différence entre versions

De Ekopedia
Aller à : navigation, rechercher
m (Demande de suppression)
m (Du bon usage des encyclopédies...)
Ligne 40 : Ligne 40 :
 
C'est bien de la "formation de Doula" qu'il s'agit.
 
C'est bien de la "formation de Doula" qu'il s'agit.
  
Le Monde et Libération ont publié des articles reprenant les mêmes accusations.
+
[<http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-858936,0.html>http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-858936,0.html Le Monde] et [http://www.liberation.fr/actualite/societe/230656.FR.php Libération] ont publié des articles reprenant les mêmes accusations.
  
 
Le rapport de la MIVILUDES dit (page 67) :
 
Le rapport de la MIVILUDES dit (page 67) :

Version du 28 janvier 2007 à 18:02

Demande de suppression

Avis divers

Est-ce que la sage femme est la même personne?

sinon quelles sont les différences?

Merci

Doula

En tant que sage-femme depuis 22 ans, je me sens "Doula" dans l'âme. Je conçois le rôle d'une sage-femme comme celle d'une accompagnante en premier, la professionnelle médicale prête à intervenir. J'ai toujours été persuadée qu'une bonne relation avec la femme et le couple, c'était plus de 50% "du travail" de fait (le mien comme le sien d'ailleurs!) Je suis désolée de voir que ce rôle d'accompagnante soit dévolue à quelqu'un d'autre, et en même temps, je conçois que la concentration des maternités, la charge de travail en garde ne nous permettent plus de rester à coté de la parturiente. Il est plus rapide de faire poser un péridurale!

Si je comprends le principe: la sage-femme n'a plus qu'à appliquer les protocoles médicaux et la doula reste avec la femme. Quel gâchis (pour les sage-femmes!)!

                                              Maria

Je pense que le probleme n'est pas là. Pourquoi voir toujours les choses de ce coté là: les doulas ou n'importe quelle acompagnante ne doivent pas etre là à la place de la sage femme mais en plus... Nous ne sommes pas là pour pallier un manque de sage femme mais pour etre un soutien supplémentaire. Pas à la place, mais avec... Une femme supplémentaire, qui apporte autre chose, mais qui ne relegue pas la sage femme à un role strictement medical. Toutes ensembles au service de cette naissance, de cette rencontre, avec chacune nos competences dans cette société si individualisée, ou certaines ressentent le besoin d'etre bien entourée lors de la venue au monde de leur bébé...

Claire, qui adore l'accompagnement à la naissance, particulierement avec des supers sage femmes AAD...

Du bon usage des encyclopédies...

(D'après le commentaire publié sur la liste Re-Co-Naissances)

Le dernier rapport de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les sectes (MIVILUDES) qui vient de paraître: http://www.miviludes.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport_Miviludes_2006.pdf

Parmi les "pratiques non reconnues" qui servent à couvrir les agissements sectaires, Métro (n° 1092) nous apprend (page 2, 2e colonne):

Le rapport cite également la formation Douala [*], dite accompagnatrice d'accouchement.

[*] Le rédacteur était peut-être Camerounais... ;-)

C'est bien de la "formation de Doula" qu'il s'agit.

[<http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-858936,0.html>http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-858936,0.html Le Monde] et Libération ont publié des articles reprenant les mêmes accusations.

Le rapport de la MIVILUDES dit (page 67) :

Ekopédia <http://fr.ekopedia.org/Doula>, encyclopédie virtuelle des techniques alternatives de vie, donne cette définition de la « profession de doula » <http://www.doulas.info> dont le terme, d’origine grecque, signifie « esclave » : C’est « une femme qui accompagne, soutient, informe le couple et la femme au moment de la naissance. Elle est disponible dès la grossesse, pendant l’accouchement et après la naissance. Elle est formée à tout ce qui concerne la périnatalité, la psychologie et peut avoir certaines compétences propres comme la relaxation, le portage, l’allaitement… ».

Je recopie au bas de ce message ce qui constitue le commentaire de cette information et des divers liens proposés sur les pages web citées.

L'exploitation de cette information par la MIVILUDES dans le registre des théories de complot appellera certainement des commentaires de citoyens inquiets pour les libertés individuelles et la démocratie... Toutefois, ce n'est pas ce débat qui m'intéresse ici, mais plutôt ce que cet incident nous apprend (1) du bon usage des médias électroniques et (2) des interférences entre vie privée et vie publique.

Les lecteurs retrouveront des arguments développés dans mes deux messages précédents:

  • Périnatalité et dérives sectaires

http://fr.groups.yahoo.com/group/Re-Co-Naissances/message/4335

  • Sages-femmes en Pennsylvanie, Amish et diversité culturelle

http://fr.groups.yahoo.com/group/Re-Co-Naissances/message/4375

ainsi que dans un article publié fin 2003 à l'occasion du Forum Social Européen :

  • Infiltration de mouvements religieux dans le milieu naissance-périnatalité

http://bioethics.ws/society/religion/omaep/infiltration.htm

Médias électroniques

Il existe en réalité deux pages d'encyclopédies coopératives sur les doulas. Celle d'Ekopedia a été créée le 23 mars 2005 alors qu'une page Doula avait été créée sur Wikipedia le 7 février 2005.

Ces deux pages ont été créées par la même personne qui intervient de manière anonyme sous le pseudo "Niña". Pratiquement toutes les modifications (dont on a une trace précise dans l'historique) sont aussi le fait de mains invisibles.

Pour moi il y a eu deux erreurs dès le départ. La première est que lorsqu'on se déplace dans la sphère publique on ne peut pas avancer masqué(e). Wikipedia et Ekopedia sont des espaces publics caractéristiques, "démocratiques" (même si l'on peut s'interroger sur les jeux de pouvoir concernant certaines contributions) et transparents (parce que toutes les actions sont archivées et l'archive est visible de tous). La première chose à faire quand on arrive dans un tel espace est de dire qui on est. Je suis d'accord que de nombreux Wikipédiens se cachent derrière les pseudos et qu'on ne sait pas grand chose d'eux, à part leur passion pour les mangas ou certaines musiques. Mais quand on parle d'un mouvement qui souffre d'un manque de visibilité ou d'une image grossièrement déformée par les médias, c'est justement là qu'il convient de jouer la transparence et de poser cartes sur tables.

La deuxième erreur apparaît clairement quand on déroule l'archive et qu'on voit comment ces deux pages se sont construites. D'un point de vue encyclopédique, c'était une ânerie de créer la même page dans les deux encyclopédies. Je n'avais pas vu la page sur Ekopedia car elle est inscrite dans la catégorie "Naître" mais on ne la voit pas à partir de la page du thème "Naître". Mais j'ai immédiatement placé un bandeau de suppression sur cette page car la redondance est un non-sens... sauf si ces pages sont destinées à faire du prosélytisme, ce qui est contraire à l'éthique des encyclopédies (et même à ce que j'ai entendu dire de l'éthique des doulas).

Malheureusement, l'analyse des versions successives montre une démarche limite commerciale. Les auteurs (principalement la créatrice) ne cherchent pas à affiner le concept de doula. Elle cite "des études qui prouvent", en début de page, sans aucune référence... Dans une autre publication (Communication Processes 2, à paraître cette année) j'ai d'ailleurs signalé que cette étude de Klaus, Kennell & Klaus (1993) était incomplètement citée. Mais je n'entrerai pas dans le détail.

Les ajouts sont le plus souvent des liens vers différentes associations qui proposent la "formation" des doulas. C'est là qu'on voit apparaître les 'thérapeutes' mentionnés par le rapport parlementaire. AMA, dès le départ, mais surtout OSE qui a été ajouté par la même Niña le 8 mars 2005:

http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Doula&diff=prev&oldid=2080541

OSE (Organisation de Séminaires d'Evolution) est une association qui propose du rebirth... Et là, n'importe quel lecteur va se gratter la tête pour se demander ce que le rebirth vient faire dans la formation d'accompagnantes "non médicales" à la naissance.

Voilà une illustration concrète de la mise en garde que nous avons diffusée depuis des mois.

Depuis les "Journées doula" à Paris nous avons insisté pour qu'elles clarifient leur position vis à vis des thérapies alternatives et autres professions du champ de la périnatalité. Certes, après que Sophie Gamelin ait publié son premier texte sur les problèmes juridiques que peut poser l'exercice de cette nouvelle profession (et plus particulièrement l'exercice illégal de la médecine), Doulas de France avait supprimé toutes les pages perso de son site. Un grand nombre de doulas y avait en effet placé un "CV" fourmillant de références à des formations dans ce qu'on appelle aujourd'hui "développement personnel", domaine directement ciblé par les associations de lutte contre les sectes.

Vie privée, vie publique

Supprimer les pages perso du répertoire des doulas de France partait d'une intention louable : la plupart de ces pages faisaient l'étalage de pratiques et de connaissances qui relèvent de la sphère privée. Exemple, les massages, qui interviennent naturellement pour soulager la douleur et redonner confiance, étaient présentés comme une technique à part entière, alors que sous cette forme ils font partie du bagage réservé aux kinésithéapeutes.

Sous le couvert d'afficher de multiples compétences qui ressemblaient à un "package alternatif" censé se substituer aux interventions médicales, les personnes qui se sont ainsi présentées en public n'ont fait qu'alimenter les rumeurs de déferlement de "pratiques non autorisées" dans l'entourage des futures mères. L'amalgame est d'autant plus facile à faire que les lobbies de la médecine (professionnels de santé, industrie pharmaceutique, compagnies d'assurances) peuvent ainsi régler leurs comptes avec ce qu'ils perçoivent comme une menace. (Pour la "santé publique", peut-être, mais aussi pour les marchés...)

Comment réagir ?

D'abord en ne tendant pas le bâton pour se faire battre. Or, depuis des mois le "mouvement doula" s'est retranché dans l'autoflagellation en se posant en victime des attaques des professionnels. Les doulas ont refusé toute confrontation ouverte avec une réalité sociale (et légale) qui n'a rien à voir avec celles du Royaume-Uni et de l'Amérique du Nord.

Il est inutile de redire en détail les difficultés que nous avons rencontrées pour créer les conditions d'un débat public autour de ce mouvement. Aux États généraux de la naissance 2006 nous avions dû (fin juillet) déprogrammer les ateliers prévus, faute de volontaires pour y intervenir. Nous les avons remplacés par un débat qui a permis d'amorcer une discussion visant à situer les doulas par rapport aux sages-femmes.

Voir l'enregistrement et la transcription intégrale de ce débat :

Accompagner la naissance : le droit, la déontologie, les attentes des usagers

Conclusion

Cet exemple montre une fois de plus qu'il est important que tous les militants de la "naissance respectée" interviennent sur Wikipedia (et Ekopedia en second choix) pour compléter, corriger, discuter les pages qui concernent la périnatalité. Et que ces interventions se fassent à visage découvert.

Ces pages sont notre principale vitrine, que nous le souhaitions ou non.

Bernard Bel


--- (suite du rapport) ---

Cette « nouvelle profession » dont l’objectif principal peut être rapproché de l’accompagnement familial traditionnel de jadis, encore observable dans certaines communautés dont celles du continent africain, est née, il y a environ une vingtaine d’années, outre-Atlantique. Elle est apparue récemment en France et se développe généralement dans les milieux hostiles à la médicalisation de la maternité. Ces groupes sont souvent enclins à soutenir des réseaux d’opposition à la médecine conventionnelle, dont le rejet de la vaccination obligatoire, recourent volontiers aux thérapies alternatives et sont séduits par des méthodes éducatives originales pour leurs enfants."

Une poignée de petites associations en lien avec les organisations nord américaines réunissent les femmes exerçant « cette nouvelle profession » avec l’objectif de développer ce réseau sur le territoire national. Les formations initiales dispensées par les organismes, sont a priori diverses et un projet d’élaboration d’un programme commun serait à l’étude. L’une de ces formations est assurée par une praticienne en rebirth sur la base d’une prise de contact suivie de neuf séances correspondant symboliquement aux neuf mois de gestation. Le déroulement d’une séance comprend les phases suivantes :

  • Analyse de scénario de naissance et des maladies induites,
  • Respiration connectée (environ 45 minutes),
  • Débriefing sur les liens repérés entre les émotions ressenties et les conditions de naissance,

« Un cycle de rebirth favorise les prises de conscience de notre vision déformée de la vie. Et si toutes nos limitations et nos peurs n’étaient en réalité que des pensées négatives liées aux circonstances de la gestation et de la naissance ? Grâce au rebirth, reprendre notre responsabilité sur les évènements de notre vie est à notre portée. Nous pouvons ensuite librement choisir de retrouver plaisir, légèreté, amour, prospérité… ».

Les formations complémentaires proposées portent, en fonction des aspirations des doulas en exercice ou en formation, sur l’apprentissage de diverses méthodes comme, par exemple, la psychophanie, l’haptonomie, l’hypnonatal et les massages.

En l’absence de tout encadrement, ce nouveau métier d’accompagnement à la naissance sur le registre de l’aide à la relation, pose un certain nombre de questions. Il peut concerner des publics vulnérables, qu’il s’agisse des doulas, éventuellement initiées à l’apprentissage de méthodes « psy », ou des futurs parents confrontés à des difficultés de toute nature. Leur formation, notamment lorsqu’elle inclut des stages complémentaires, est coûteuse, d’autant que les tarifs de ces futures professionnelles seraient inférieurs à cent € pour une prestation d’une année.

Leur fonction peut les conduire à empiéter sur les compétences de professions de santé, en particulier sur celles des sages-femmes, et les exposer à des poursuites pour exercice illégal de la médecine. Leurs interventions peuvent se révéler dangereuses pour la mère et l’enfant à divers égards. Enfin, au sein d’associations ou en statut libéral, les doulas seraient passées, d’après les déclarations de leurs organismes, d’une trentaine en 2005, à environ cent cinquante, un an plus tard. Certaines d’entre elles interviendraient dans des maternités.

--

Bernard Bel

  • Semaine Mondiale pour l'Accouchement Respecté / World Respecting Childbirth Week / 7-13 mai 2007 : http://smar.info