Licence de logiciel : Différence entre versions

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Une '''licence de logiciel''' est un document « par lequel le titulaire des droits du logiciel autorise un tiers à poser des gestes qui autrement les enfreindraient.»<ref>Pierre-Paul Lemeyre, ''Les logiciels libres sous l'angle de la Responsabilité Civile'', 2002. Adresse URL : http://www.juriscom.net/documents/log20030325.pdf</ref>. Dans certaines juridictions une telle licence est forcément un [[contrat]], alors que d'autres juridications font la distinction entre [[licence]] et contrat.
  
Une '''licence''' (en anglais, ''license'') est un document ou un contrat donnant le droit de faire quelque chose.
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== Principe ==
  
Le détenteur d'un [[copyright]] (ou [[droit d'auteur]], selon les législations) peut (et le fait souvent) requérir que les termes de la licence soient acceptés comme condition pour qu'une personne soit autorisée à utiliser un travail soumis au copyright. Cette pratique est fréquente pour les [[logiciel|programmes d'ordinateurs]].  
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Pour avoir le droit d'utiliser un logiciel, il faut que le titulaire des droits l'autorise. La licence est le document dans lequel il énumère les droits qu'il accorde au licencié (installer le logiciel, l'utiliser, faire une copie de sauvegarde). Utiliser sans licence un logiciel dont on n'est pas l'auteur revient à violer le [[droit d'auteur]].
  
Contrairement à d'autres biens, mais de manière similaire à d'autres créations de la sphère de la propriété intellectuelle (comme les livres, films ou la musique), les programmes d'ordinateurs sont généralement soumis à une [[licence]], et non pas acquis (celui qui achète un livre possède les atomes formant le livre, mais pas le texte). Cela signifie que le concessionnaire de licence, à moins de droits que quelqu'un qui a acheté le travail créatif en question (un éditeur qui achète un livre, le texte, peut généralement le re-publier sous un autre nom, alors que celui qui n'achète que le livre, objet, ne le peut pas).
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Souvent, le titulaire des droits ne se contente pas de vendre la licence, il ajoute également des exigences comme l'interdiction d'utiliser le logiciel à plusieurs, d'étudier le logiciel, de publier des mesures de ses performances, etc. Pour le grand public, l'achat d'un logiciel revient en fait à acheter une licence, puis à accepter le contrat de licence utilisateur final (CLUF).
  
==Contrat de licence utilisateur final==
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== Contrat de licence utilisateur final ==
  
Le terme '''Contrat de licence utilisateur final''' ('''CLUF''') est une traduction du terme anglais ''EULA'', ''End User License Agreement''.
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Le terme '''Contrat de Licence Utilisateur Final''' ('''CLUF''') est une traduction du terme anglais ''EULA'', (''End User License Agreement'').
  
Il s'agit d'un contrat liant une personne installant un logiciel affecté par ce type de licence sur un/son ordinateur et l'éditeur du logiciel. Les licences pour logiciels sont souvent très restrictives, et la plupart des utilisateurs de logiciels ne les lisent pas intégralement.  La plupart d'entre elles, que l'on dénomme aussi licences de [[logiciel propriétaire|logiciels propriétaires]], limitent le nombre de machines sur lesquelles on peut installer le logiciel, le nombre d'utilisateurs qui peuvent utiliser le logiciel, et contiennent d'autres limitations qui ne sont pas inhérentes à la technologie.   
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Il s'agit d'un contrat liant une personne installant un logiciel affecté par ce type de licence sur un/son ordinateur et l'éditeur du logiciel. La plupart d'entre elles, que l'on dénomme aussi licences de [[logiciel propriétaire|logiciels propriétaires]], limitent le nombre de machines sur lesquelles on peut installer le logiciel, le nombre d'utilisateurs qui peuvent utiliser le logiciel, et contiennent d'autres limitations qui ne sont pas inhérentes à la technologie.   
  
Les produits logiciels ont un coût minimal de reproduction ([[coût marginal]] quasi-nul), alors que les couts initiaux de développement se chiffrent en mois, voire plus souvent en années/hommes. Il est donc important de vendre un nombre maximal de licence. C'est ainsi que des sociétés (exemple [[Microsoft]] avec [[Microsoft Windows|Windows]] ou sa suite bureautique ''Office'', ou sociétés de jeux qui sortent le « jeu de l'année ») on réussi à faire des bénéfices considérables. Il est donc stratégique pour de nombreux éditeurs de logiciels de distribuer leur produits avec une licence qui leur garantisse un volume maximal de ventes.
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Les produits logiciels ont un coût minimal de reproduction (coût marginal quasi-nul), alors que les coûts initiaux de développement se chiffrent en mois, voire plus souvent en « années-hommes ». Il est donc important de vendre un nombre maximal de licences pour rentabiliser l'investissement. C'est ainsi que des sociétés (exemple Microsoft avec Windows ou la suite bureautique ''Office'', ou sociétés de jeux qui sortent le « jeu de l'année ») ont réussi à faire des bénéfices considérables. Il est donc stratégique pour de nombreux éditeurs de logiciels de distribuer leur produits avec une licence qui leur garantisse un volume maximal de ventes.
  
Ces enjeux entraînent un certain nombre de pratique controversés.
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Ces enjeux entraînent un certain nombre de pratiques controversées :
* la manière qu'à un utilisateur d'agréer le contrat qui le lie à un éditeur du logiciel,
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* la manière qu'a un utilisateur d'agréer le contrat qui le lie à un éditeur du logiciel,
 
* le contenu du contrat lui même.
 
* le contenu du contrat lui même.
 
Bien que le marché des logiciels soit généralement international, les CLUF  sont rarement adaptés aux législations des différents pays.
 
  
 
=== Méthode d'agrément du contrat ===
 
=== Méthode d'agrément du contrat ===
  
Deux mode d'agréments, très couramment utilisés, sont critiqués :
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Deux modes d'agréments, très couramment utilisés, sont critiqués car souvent considérés comme de la vente forcée :
* il peut y avoir un encart sur l'emballage du logiciel précisant que lorsque vous aurez ôtez le cellophane ou un sceau autocollant, vous acceptez de fait le contrat qui est dans la boîte (que vous n'avez donc pas pu lire). Elles sont nommées ''shrink-wrap licences'' en anglais;  
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* il peut y avoir un encart sur l'emballage du logiciel précisant que lorsqu'on ôte le cellophane ou un sceau autocollant, on accepte de fait le contrat qui est dans la boîte (qui n'a donc pas été lu). Elles sont nommées ''shrink-wrap licences'' en anglais ;
* pour les logiciels pré-installés ou ceux qui sont téléchargés à partir d'Internet, au moment de l'installation un écran vous informe que vous devez accepter le texte écrit dans la fenêtre avant de pouvoir continuer. Le fait de continuer dans l'installation étant de votre part une acceptation implicite du contrat. Bien peu de logiciels d'installation refusent de continuer si vous n'avez pas fait défiler le texte jusqu'en bas (équivalent logiciel du ''si vous n'avez pas tourné toutes les pages du contrat''). Elles sont nommées ''click-through licences'' en anglais.
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* pour les logiciels pré-installés ou ceux qui sont téléchargés à partir d'Internet, au moment de l'installation un écran informe de l'acceptation d'un texte écrit dans la fenêtre avant de pouvoir continuer. Certains logiciels d'installation refusent de continuer si l'on n'a pas fait défiler le texte jusqu'en bas (équivalent logiciel du « si vous n'avez pas tourné toutes les pages du contrat »). Elles sont nommées ''click-through licences'' en anglais.
  
Trois problèmes juridiques se posent dans ces cas :
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La première méthode est juridiquement controversée : il peut exister des contrats oraux de vente, mais pas de licence. Il se pose aussi la question de la validité de la méthode d'agrément du contrat selon les pays. En Belgique, il est par exemple considéré qu'un contrat n'est valide que s'il est signé à l'encre ou s'il est signé par signature électronique qualifiée (voir la législation belge relative à l'e-ID belge et à la signature électronique). Le cas s'est par exemple posé pour les systèmes d'exploitation Windows de Microsoft. Si quelques revendeurs ont procédé à des remboursements de leur propre initiative, la société Microsoft n'a jamais accepté de reprendre un produit dont l'acheteur aurait refusé le contrat de licence. En France, la loi reconnaît, sous certaines conditions, la validité de la signature électronique, ce qui autorise de contracter par inscription sur un site Internet, par exemple.
* la première méthode n'est en aucun cas valable juridiquement : il peut exister des contrats oraux de vente (acheter une baguette chez son boulanger constitue un contrat), mais pas de licence ;
 
* la suivante est : cette méthode étant illégale, comment peut faire une entreprise dans un domaine comme l'informatique où les temps de réaction doivent être faibles pour gérer des méthodes d'acceptation de contrat plus lourdes (gestion de contrats papiers signés avec un stylo par exemple) ?
 
* enfin, l'industrie du logiciel étant internationale, il se pose aussi la question de la validité de la méthode d'agrément du contrat selon les pays. En Belgique, il est par exemple considéré qu'un contrat n'est valide que s'il est signé à l'encre. Votre achat n'étant pas un signe d'acceptation tacite, comment faire respecter vos droits d'utilisateur d'un logiciel dont vous ne pouvez découvrir la licence qu'au moment de l'installation ?
 
 
 
Le cas s'est par exemple posé pour les [[systèmes d'exploitation]] [[Microsoft Windows|Windows]] de [[Microsoft]]. Si quelques revendeurs ont procédé à des remboursement de leur propre initiative, la société Microsoft n'a jamais accepté de reprendre un produit dont l'acheteur aurait refusé le contrat de licence.
 
  
 
=== Contrat lié à l'utilisation d'un logiciel ===
 
=== Contrat lié à l'utilisation d'un logiciel ===
  
Les droits patrimoniaux accordant aux propriétaires d'une œuvre des droits d'exploitation exclusifs, ces droits ne sont limités que par l'accord des parties à l'accepter et à leur validité dans le droit national. Elles visent à protéger avant tout la [[propriété intellectuelle]] du détenteur. La plupart du temps cela correspond à interdire la [[rétro-ingénierie]], à demander un paiement en échange de l'utilisation du logiciel et à interdire sa copie.  
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Les droits patrimoniaux accordant aux propriétaires d'une œuvre des droits d'exploitation exclusifs, ces droits ne sont limités que par l'accord des parties à l'accepter et à leur validité dans le droit national. Elles visent à protéger avant tout la [[propriété intellectuelle]] du détenteur. La plupart du temps cela correspond à interdire la rétro-ingénierie, à demander un paiement en échange de l'utilisation du logiciel et à interdire sa copie.
 
 
====Protection face aux vices-cachés====
 
 
 
Classiquement en informatique on retrouvera aussi une clause « AS IS » ; il est impossible de déterminer à la livraison si un logiciel n'est pas bogué c'est-à-dire défectueux. L'éditeur du logiciel décline donc couramment toute garantie en cas de fonctionnement défectueux et se réserve le droit de vous faire payer les corrections.
 
 
 
En doit français cette pratique est contradictoire avec la volonté des éditeurs de placer les produits logiciels dans le domaine des œuvres manufacturées (poursuite pénale pour le vol en cas de duplication). La législation prévoit en effet pendant une durée illimitée la responsabilité du fabricant en cas de vice caché ayant entraîné un préjudice. Dans le fait il reste cependant extrêmement difficile d'établir le préjudice. En effet la preuve est à la charge du plaignant, or il est extrêmement difficile de prouver le vice caché, donc la responsabilité d'un éditeur, car il est interdit d'examiner le code source.
 
Quoi qu'il en soit la clause d'exonération de responsabilité est donc nulle et non-avenue, et peut même faire l'objet de poursuites judiciaires. En effet, nul ne peut s'exonérer d'une obligation légale. Cela implique que les correctifs devraient bien évidemment être gratuits.
 
 
 
====Protection de la vie privée====
 
  
Dans les clauses habituelles que nous pouvons retrouver dans un CLUF se trouvent des clauses sur l'exploitation des données privées que vous faites parvenir aux éditeurs (sous forme d'inscription à des services en ligne notamment). L'éditeur se réserve alors la liberté de faire du commerce avec les adresses électroniques des utilisateurs ainsi que leur profil de navigation sur internet peuvent être revendus à des sociétés tierces.
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== Protection face aux vices cachés ==
  
Là encore ces clauses valides aux États-Unis sont illégales en France : toutes bases contenant des données nominales doit, en France, faire l'objet d'une déclaration à la [[CNIL]].
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On retrouvera fréquemment une clause ''as is'' ; il est impossible de déterminer à la livraison si un logiciel n'est pas bogué c'est-à-dire défectueux. L'éditeur du logiciel décline donc couramment toute garantie en cas de fonctionnement défectueux et se réserve le droit de faire payer les corrections.  
  
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En droit français cette pratique est contradictoire avec la volonté des éditeurs de placer les produits logiciels dans le domaine des œuvres manufacturées (poursuite pénale pour le vol en cas de duplication). La législation prévoit en effet pendant une durée illimitée la responsabilité du fabricant en cas de vice caché ayant entraîné un préjudice.
  
====Autres clauses====
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== Autres clauses ==
  
Enfin, on peut trouver, selon les contrats, bien d'autres clauses restrictives :
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Enfin, on peut trouver, selon les contrats, d'autres clauses :
* la limitation d'utilisation en fonction du pays (par exemple pour se conformer à la législation es Etats-Unis qui assimilait les logiciels de cryptographie à des armes de guerre) ou du lieu d'utilisation (centrale nucléaire pour certains logiciels grand public) ;   
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* des clauses spécifiant que les utilisateurs donnent le droit au propriétaire d'enregistrer des données les concernant ;
* certains éditeurs revendiquent des droits sur les créations produites avec leurs logiciels : interdiction de créer des contenus avec le logiciel disant du mal de l'éditeur ou copyright automatique sur les œuvres créées avec leurs logiciels.  
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* des clauses limitant l'utilisation en fonction du pays (par exemple pour se conformer à la législation des États-Unis qui assimilait les logiciels de cryptographie à des armes de guerre) ou du lieu d'utilisation (centrale nucléaire pour certains logiciels grand public) ;   
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* des clauses sur les créations produites avec leurs logiciels : interdiction de créer des contenus avec le logiciel disant du mal de l'éditeur ou copyright automatique sur les œuvres créées avec leurs logiciels.
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* des clauses sur la modification unilatérale du contrat sans remise en cause de l'agrément. AOL a perdu un procès pour l'avoir utilisée.  
  
L'éditeur peut même se réserver le droit de modifier unilatéralement le contrat sans que cela remette en cause votre agrément. Cette clause est bien entendue nulle, comme un récent procès impliquant AOL vient de le rappeler.
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== [[Licence libre|Licences libres]] ==
  
 +
Les licences de [[logiciel libre]], sont une forme particulière de licence, voir l'article [[licence libre]].
  
==Licences libres==
+
=== Liste de licences ===
 
 
Les licences [[logiciel libre|logiciels libres]] et [[Open Source]] sont une alternative à ce que certains voient comme des restrictions illégitimes des licences de logiciels propriétaires.
 
 
 
===Liste de licences===
 
  
 
Licences de [[logiciel libre|logiciels libres]] :
 
Licences de [[logiciel libre|logiciels libres]] :
 
*[[Licence Publique Générale|GPL]]
 
*[[Licence Publique Générale|GPL]]
 
*[[Licence BSD]]
 
*[[Licence BSD]]
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*[[Licence Apache]]
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*[[Licence X11]]
  
 
Licences sur les [[Contenu libre|« contenus » libres]] et/ou ouverts :
 
Licences sur les [[Contenu libre|« contenus » libres]] et/ou ouverts :
 
*[[GFDL]]
 
*[[GFDL]]
 
*[[Licence Art Libre]]
 
*[[Licence Art Libre]]
*[[Licence Creative Commons]]
+
*[[Licence Creative Commons]] (qui est la [[Ekopedia:Copyright|licence d'Ekopédia]])
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*{{en}}[http://www.openoffice.org/licenses/PDL.html ''Public Documentation License'']
  
==Voir aussi==
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== Notes ==
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<references/>
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== Voir aussi ==
 
=== Liens internes ===
 
=== Liens internes ===
[ [[logiciel libre]] | [[propriété intellectuelle]] ]
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* [[Licence libre]]
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=== Liens externes ===
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* [http://users.skynet.be/kulturo/copyleft/chapitre3.html#n4s Kulturo, une introduction philosophique au copyleft], avec un paragraphe intéressant sur la distinction entre droit d'auteur et copyright
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* [http://www2.aful.org/sections/wikis/detaxe/PageAccueil Le Groupe Detaxe qui lutte contre la vente forcée sous CLUF et l'abusivité du procédé]
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* [http://www.gnu.org/licenses/license-list.fr.html Liste des licences « Logiciel Libre » et « Logiciel propriétaire »]
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* {{en}} [http://www.theregister.co.uk/content/4/24131.html Le gouvernement danois se rebelle contre les termes de la licence Microsoft]
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* {{en}} [http://www.opensource.org/licenses/index.php Les licences certifiées « {{lang|en|Open Source}} »]
  
===Liens externes===
 
* [http://www.theregister.co.uk/content/4/24131.html Le gouvernement Danois se rebelle contre les termes de la licence Microsoft (anglais)]
 
* [http://www.opensource.org/licenses/index.php Les licenses certifiées « Logiciel Libre » (anglais)]
 
  
  
{{informatique et Internet}}
+
[[Catégorie:Communiquer]]
[[de:End User License Agreement]] [[en:Software license]] [[nl:EULA]]
 
[[Catégorie:Licence informatique]]
 

Version actuelle en date du 25 octobre 2009 à 14:20

Une licence de logiciel est un document « par lequel le titulaire des droits du logiciel autorise un tiers à poser des gestes qui autrement les enfreindraient.»[1]. Dans certaines juridictions une telle licence est forcément un contrat, alors que d'autres juridications font la distinction entre licence et contrat.

Principe[modifier]

Pour avoir le droit d'utiliser un logiciel, il faut que le titulaire des droits l'autorise. La licence est le document dans lequel il énumère les droits qu'il accorde au licencié (installer le logiciel, l'utiliser, faire une copie de sauvegarde). Utiliser sans licence un logiciel dont on n'est pas l'auteur revient à violer le droit d'auteur.

Souvent, le titulaire des droits ne se contente pas de vendre la licence, il ajoute également des exigences comme l'interdiction d'utiliser le logiciel à plusieurs, d'étudier le logiciel, de publier des mesures de ses performances, etc. Pour le grand public, l'achat d'un logiciel revient en fait à acheter une licence, puis à accepter le contrat de licence utilisateur final (CLUF).

Contrat de licence utilisateur final[modifier]

Le terme Contrat de Licence Utilisateur Final (CLUF) est une traduction du terme anglais EULA, (End User License Agreement).

Il s'agit d'un contrat liant une personne installant un logiciel affecté par ce type de licence sur un/son ordinateur et l'éditeur du logiciel. La plupart d'entre elles, que l'on dénomme aussi licences de logiciels propriétaires, limitent le nombre de machines sur lesquelles on peut installer le logiciel, le nombre d'utilisateurs qui peuvent utiliser le logiciel, et contiennent d'autres limitations qui ne sont pas inhérentes à la technologie.

Les produits logiciels ont un coût minimal de reproduction (coût marginal quasi-nul), alors que les coûts initiaux de développement se chiffrent en mois, voire plus souvent en « années-hommes ». Il est donc important de vendre un nombre maximal de licences pour rentabiliser l'investissement. C'est ainsi que des sociétés (exemple Microsoft avec Windows ou la suite bureautique Office, ou sociétés de jeux qui sortent le « jeu de l'année ») ont réussi à faire des bénéfices considérables. Il est donc stratégique pour de nombreux éditeurs de logiciels de distribuer leur produits avec une licence qui leur garantisse un volume maximal de ventes.

Ces enjeux entraînent un certain nombre de pratiques controversées :

  • la manière qu'a un utilisateur d'agréer le contrat qui le lie à un éditeur du logiciel,
  • le contenu du contrat lui même.

Méthode d'agrément du contrat[modifier]

Deux modes d'agréments, très couramment utilisés, sont critiqués car souvent considérés comme de la vente forcée :

  • il peut y avoir un encart sur l'emballage du logiciel précisant que lorsqu'on ôte le cellophane ou un sceau autocollant, on accepte de fait le contrat qui est dans la boîte (qui n'a donc pas été lu). Elles sont nommées shrink-wrap licences en anglais ;
  • pour les logiciels pré-installés ou ceux qui sont téléchargés à partir d'Internet, au moment de l'installation un écran informe de l'acceptation d'un texte écrit dans la fenêtre avant de pouvoir continuer. Certains logiciels d'installation refusent de continuer si l'on n'a pas fait défiler le texte jusqu'en bas (équivalent logiciel du « si vous n'avez pas tourné toutes les pages du contrat »). Elles sont nommées click-through licences en anglais.

La première méthode est juridiquement controversée : il peut exister des contrats oraux de vente, mais pas de licence. Il se pose aussi la question de la validité de la méthode d'agrément du contrat selon les pays. En Belgique, il est par exemple considéré qu'un contrat n'est valide que s'il est signé à l'encre ou s'il est signé par signature électronique qualifiée (voir la législation belge relative à l'e-ID belge et à la signature électronique). Le cas s'est par exemple posé pour les systèmes d'exploitation Windows de Microsoft. Si quelques revendeurs ont procédé à des remboursements de leur propre initiative, la société Microsoft n'a jamais accepté de reprendre un produit dont l'acheteur aurait refusé le contrat de licence. En France, la loi reconnaît, sous certaines conditions, la validité de la signature électronique, ce qui autorise de contracter par inscription sur un site Internet, par exemple.

Contrat lié à l'utilisation d'un logiciel[modifier]

Les droits patrimoniaux accordant aux propriétaires d'une œuvre des droits d'exploitation exclusifs, ces droits ne sont limités que par l'accord des parties à l'accepter et à leur validité dans le droit national. Elles visent à protéger avant tout la propriété intellectuelle du détenteur. La plupart du temps cela correspond à interdire la rétro-ingénierie, à demander un paiement en échange de l'utilisation du logiciel et à interdire sa copie.

Protection face aux vices cachés[modifier]

On retrouvera fréquemment une clause as is ; il est impossible de déterminer à la livraison si un logiciel n'est pas bogué c'est-à-dire défectueux. L'éditeur du logiciel décline donc couramment toute garantie en cas de fonctionnement défectueux et se réserve le droit de faire payer les corrections.

En droit français cette pratique est contradictoire avec la volonté des éditeurs de placer les produits logiciels dans le domaine des œuvres manufacturées (poursuite pénale pour le vol en cas de duplication). La législation prévoit en effet pendant une durée illimitée la responsabilité du fabricant en cas de vice caché ayant entraîné un préjudice.

Autres clauses[modifier]

Enfin, on peut trouver, selon les contrats, d'autres clauses :

  • des clauses spécifiant que les utilisateurs donnent le droit au propriétaire d'enregistrer des données les concernant ;
  • des clauses limitant l'utilisation en fonction du pays (par exemple pour se conformer à la législation des États-Unis qui assimilait les logiciels de cryptographie à des armes de guerre) ou du lieu d'utilisation (centrale nucléaire pour certains logiciels grand public) ;
  • des clauses sur les créations produites avec leurs logiciels : interdiction de créer des contenus avec le logiciel disant du mal de l'éditeur ou copyright automatique sur les œuvres créées avec leurs logiciels.
  • des clauses sur la modification unilatérale du contrat sans remise en cause de l'agrément. AOL a perdu un procès pour l'avoir utilisée.

Licences libres[modifier]

Les licences de logiciel libre, sont une forme particulière de licence, voir l'article licence libre.

Liste de licences[modifier]

Licences de logiciels libres :

Licences sur les « contenus » libres et/ou ouverts :

Notes[modifier]

  1. Pierre-Paul Lemeyre, Les logiciels libres sous l'angle de la Responsabilité Civile, 2002. Adresse URL : http://www.juriscom.net/documents/log20030325.pdf

Voir aussi[modifier]

Liens internes[modifier]

Liens externes[modifier]