Se protéger du plomb lors d'une rénovation : Différence entre versions

Version du 6 octobre 2005 à 17:25

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Du plomb dans les peintures et les canalisations depuis des siècles.

Le plomb est un métal, exploité et utilisé couramment depuis des siècles. En Europe, la Grèce antique a débuté son exploitation minière et, dès le début de notre ère, cette métallurgie fut très développée, notamment en Espagne par les Romains. Nos ancêtres s'en servaient pour la production de monnaies, de canalisations, de vaisselle, etc.

Lors de la révolution industrielle son utilisation devient massive dans l'agriculture, la construction, l'industrie et l'imprimerie. La céruse (hydroxycarbonate de plomb) a été couramment utilisée dans la fabrication des peintures et enduits au 19ème siècle et jusqu'à la moitié du 20ème siècle.

On retrouve donc des peintures au plomb dans les logements construits avant 1948 et surtout avant 1915. Ces revêtements, souvent recouverts par d'autres dans le temps (tapissage, nouvelles couches de peinture) peuvent se dégrader avec le temps, l'humidité (fuites, mauvaise isolation et mauvaise aération) ou lors de travaux (décapage par ponçage ou par chaleur) : le plomb se libère à travers les écailles, les poussières et les vapeurs de décapage par la chaleur et devient assimilable par les organismes vivant.

Le plomb a, aussi, énormément été utilisé pour la fabrication de canalisations d'eau potable de petit diamètre. Suite à des réglementations, il a cessé d'être employé dans les années 1950 pour les canalisations des réseaux intérieurs dans les habitations. Le plomb a également été utilisé pour les branchements publics jusque dans les années 1960 et de manière marginale, jusqu'en 1995.

Les dangers du plomb

Les enfants, surtout avant 6 ans, constituent la population la plus exposée au risque d'intoxication par le plomb, appelé saturnisme.

A cela, plusieurs raisons :

• pendant les premières années de sa vie, l'enfant porte spontanément les mains et les objets à la bouche. Ils peuvent sucer des écailles de peintures car les peintures au plomb ont la particularité d'avoir un goût sucré qui attire les petits. Ces dernières peuvent être très riches en plomb, en particulier dans l'habitat ancien ;
• La petite taille des enfants les exposent deux fois plus aux poussières que les adultes.
• près de 50 % du plomb ingéré passe dans le sang (10 % uniquement chez l'adulte) ;
• pour une même imprégnation, les effets toxiques du plomb sont plus importants et plus sévères que chez l'adulte, en raison du processus de développement cérébral ;
• le plomb passe la barrière transplacentaire et l'intoxication peut commencer dès la vie intra-utérine.

Chez l'enfant, l'absorption de plomb peut entraîner des troubles à l'acquisition de certaines fonctions cérébrales supérieures, et au-delà un ralentissement de la croissance. Sur le plan somatique, il peut être constaté des anémies et des troubles neurologiques sévères en cas de fortes intoxications.

Chez l'adulte, le plomb peut être responsable de douleurs abdominales, de troubles neurologiques, d'anémie et peut être à l'origine d'une hypertension artérielle.

Au moment de la grossesse, le plomb éventuellement stocké dans les os de la mère antérieurement exposée est relargué dans le sang et contamine le foetus, puis se retrouve dans le lait maternel et peut contaminer le nourrisson pendant la période d'allaitement.

Le plomb, un problème pour les nations

Le saturnisme est reconnu comme une maladie professionnelle touchant essentiellement les ouvriers des industries de métaux non ferreux. Longtemps, on ne prit pas conscience de ce que les enfants étaient également touchés et il faudra attendre plusieurs études sur le saturnisme, au départ de l'Australie, puis en Europe, pour révéler l'importance du nombre d'enfants intoxiqués.

Même si la prise de conscience est effective dans beaucoup de pays, les mesures de protection sont difficiles à réaliser, compte-tenue de l'ampleur de la tache. Pour exemple : la norme européenne établie en 1998 visait à abaisser le taux de plomb admissible dans l'eau potable de 50 µg/litre à 10 µg/litre maximum. Un décret français du 20 décembre 2001, fixant ce taux à 25 µg/litre, a été mis en application à partir du 25 décembre 2003. Pour respecter cette disposition, un pays comme la France, devrait remplacer les tuyauteries de 10 millions de logements concernés par ce problème: un chantier très long et très coûteux.

Mesure de protection lors d'une rénovation par un particulier

Une grande prudence s'impose pendant la rénovation d'une habitation ancienne. Des mesures de sécurité sont à prendre pour limiter le risque d'intoxication au plomb. L'idéal serait de faire appel à des professionnels, qui possèdent le matériel et le savoir-faire, pour déplomber une habitation mais cela reste très couteux pour des particuliers. La plupart des gens font donc leur rénovation eux-même et la grande majorité n'a pas conscience du risque encouru, par manque d'information .

Voici les conseils pour permettrent de rénover en se protégeant du plomb.

Pour le traitement des surfaces peintes :

Protéger les personnes et les zones de travail  :

Avant et pendant les travaux :

• Les femmes enceintes, allaitants et les enfants ne doivent pas participer au travaux et ne pas être ne pas être en contact avec la zone de travail.
• Une zone de "décontamination" sera réservé à changer de vêtement (danger d'emmener des poussières). Ces vêtements de travail seront lavés à part.
• Les vêtements adaptés à ce type de travail sont : des salopettes-combinaisons,des gants, un couvre-tête, des chaussures de sécurité, des lunettes de protection.

Il importe tout particulièrement de porter un masque convenable, bien ajusté, équipé de cartouchesadaptées aux particules de poussière et (dans le cas de décapage chimique) aux émanations decomposés organiques volatils.

• Vider le lieux de travail des meubles et effets personnels.
• Protéger les sols et les zones de passage avec des baches plastiques solides et épaisses fixées avec des larges rubans adhésifs.
• Couvrir toutes les ouvertures avec deux pans croisés de feuilles plastiques et installer des serpillères humides devant les portes.
• Maintenir la zone de travail propre par un nettoyage humide et un ramassage régulier des déchets.

Après les travaux :

• Réaliser des nettoyages humides, soigneux et répétés des sols et des parois.
• Les protections des sols ne seront retirées qu'après 48 heures, afin de laisser les pousisères se déposer. Les baches plastiques seront roulées pour éviter que les poussières ne se dipersent. Ces bâches sont aussi des déchets à éliminer.

Les traitements radicaux : (à venir)

Remplacement des éléments L'isolation des surfaces par doublage

les traitements palliatifs : (à venir)

Voir aussi

• Rénover son habitat
• Construire son habitat

Webographie

• Sante.gouv.fr:La toxicité du plomb
• Agence Nationale pour l'Information sur le Logement

Bibliographie

« L’Histoire secrète du plomb », par Jamie Lincoln Kitman, ed. Allia