Préparation à la naissance : Différence entre versions

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(Comment le déroulement physiologique de la naissance est sans cesse perturbé)
(Les mécanismes en jeu lors d'un accouchement physiologique)
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Jusqu'à une époque récente, une femme ne pouvait pas avoir de bébé sans sécréter ce cocktail complexe d'hormones de l'amour. Or aujourd'hui, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, la plupart des femmes des pays industrialisés deviennent mères sans s'imprégner de telles hormones. On peut s'interroger sur l'avenir d'une civilisation née dans de telles conditions...
 
Jusqu'à une époque récente, une femme ne pouvait pas avoir de bébé sans sécréter ce cocktail complexe d'hormones de l'amour. Or aujourd'hui, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, la plupart des femmes des pays industrialisés deviennent mères sans s'imprégner de telles hormones. On peut s'interroger sur l'avenir d'une civilisation née dans de telles conditions...
 
 
  
 
=== Quel accueil fait-on au nouveau-né ? ===
 
=== Quel accueil fait-on au nouveau-né ? ===

Version du 21 mars 2006 à 17:56

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Thème Naître

Préparation à la naissance
Naissance
Allaitement
Fournitures


Catégorie:Naître



Une naissance naturelle

Source d'inspiration : http://maternage.free.fr/naissance_naturelle.htm Texte écrit d'après "Pour une naissance à visage humain" de Claude Dididerjeau-Jouveau et "L'amour scientifié" de Michel Odent, aux Éditions Jouvence


Les mécanismes en jeu lors d'un accouchement physiologique

Pour mettre un enfant au monde, la femme doit libérer un cocktail d'hormones C'est la partie primitive de son cerveau, constitué des structures cérébrales anciennes (hypothalamus, hypophyse) que nous partageons avec l'ensemble des mammifères, qui produit ces hormones. A l'inverse, la partie "récente" du cerveau, si développée chez les humains, appelée le néo-cortex, constitue un frein au déroulement physiologique de l'accouchement par les inhibitions qu'il génère lorsqu'il est stimulé. Pour accoucher physiologiquement, la femme a donc besoin d'être à l'abri des stimulations de son néo-cortex, qui sont provoquées par le langage, la lumière forte, le fait de se sentir observé, le fait de ne pas se sentir en sécurité.

L'ocytocine est l'hormone de l'amour, libérée pendant l'accouplement par les deux partenaires, par la mère juste après la naissance en réaction au signal du bébé, mais aussi lorsque nous partageons un repas avec d'autres compagnons. Elle joue aussi un rôle dans la reproduction, en provoquant des contractions utérines qui facilitent le transport des spermatozoïdes vers l'ovule.

La prolactine est l'hormone du maternage, impliquée dans la construction du nid et dans les comportement protecteurs envers son bébé et agressifs envers les autres, de la femelle qui allaite. Elle est l'hormone nécessaire à l'initiation et au maintien de la lactation.

Les endorphines sont notre système de récompense. Lorsque nous faisons quelque chose qui est nécessaire à la survie de l'espèce, nous sécrétons ces hormones proches de la morphine, à la fois hormones du plaisir et hormones anti-douleurs. Les endorphines sont ainsi sécrétées pendant les rapports sexuels, nous encourageant ainsi à nous accoupler pour la survie de l'espèce. Tous les mammifères se protègent de la douleur pendant l'accouchement en élevant leur taux d'endorphines. Le foetus secrète lui aussi ses propres endorphines pendant l'accouchement, de sorte qu'à la naissance, mère et bébé sont encore sous l'effet de ces opiacés naturels qui permettent le début d'une dépendance et d'un attachement de l'un à l'autre. Après la naissance, quand le bébé tète, le taux d'endorphines de la mère passe par un maximum après une vingtaine de minutes d'allaitement, la récompensant elle et son bébé, et les plongeant l'un et l'autre dans un état de bien-être profond.

Les hormones de l'adrénaline sont à l'inverse celles qui provoquent l'inhibition lors des différents épisodes de la vie sexuelle et reproductrice. Elles sont mises en jeu quand la survie de l'individu est menacée et passe en priorité devant la survie de l'espèce. Voilà pourquoi on ne peut pas faire l'amour quand on est en danger, et pourquoi un accouchement ne peut pas progresser quand la mère est angoissée. Les freins néo corticaux, plus puissants chez les humains que chez tout autre mammifère, provoquent ces inhibitions, rendant notre espèce particulièrement vulnérable lors des différentes étapes de la vie sexuelle que sont l'accouplement, l'accouchement et l'allaitement.

Jusqu'à une époque récente, une femme ne pouvait pas avoir de bébé sans sécréter ce cocktail complexe d'hormones de l'amour. Or aujourd'hui, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, la plupart des femmes des pays industrialisés deviennent mères sans s'imprégner de telles hormones. On peut s'interroger sur l'avenir d'une civilisation née dans de telles conditions...

Quel accueil fait-on au nouveau-né ?

Au lieu de laisser l'enfant se comporter de manière innée, on s'empresse de couper le cordon ombilical qui n'a pas encore cessé de battre et de séparer l'enfant pour la première fois du corps de sa mère pour l'examiner et lui procurer des soins qui pourraient attendre (bain, pesée qui refroidit et mesure de la taille qui oblige l'enfant encore en position foetale à s'étirer). Certains soins sont abusivement pratiqués en routine, comme l'aspiration gastrique qui est une drôle de façon d'introduire le bébé à l'oralité (!), avec, à la clé, deux fois sur trois, des conséquences néfastes sur sa capacité à téter. Refroidi par cette séance d'examens et de soins, l'enfant est habillé et mis en isolette ou couveuse pour se réchauffer, au lieu d'être placé sous un drap ou une couverture, peau à peau contre sa mère qui est parfaitement capable de le réchauffer pour le plus grand bénéfice des deux et de la relation qu'ils mettent en place.

En effet, toutes les études, qu'elles soient d'approche éthologique ou médicale portant sur les hormones en jeu à la naissance, s'accordent sur l'importance de la période critique où l'enfant va avoir ses premiers contacts, ses premiers échanges, ses premiers accordages, fondamentaux pour le processus d'attachement avec sa mère.

Or, le respect des processus physiologiques de la naissance permet la mise en place naturelle et spontanée d'une série d'éléments favorisant cet accordage, pour peu qu'on ne sépare pas l'enfant de sa mère. Ainsi, la noradrénaline sécrétée pendant les dernières contractions utérines provoque une dilatation des pupilles du bébé de sorte que celui-ci naît avec un regard captivant pour sa mère, qui ne pourra plus "le quitter des yeux". Cette hormone joue aussi un rôle en facilitant l'apprentissage olfactif du bébé. Déjà familiarisé avec l'odeur de sa mère pendant la vie intra-utérine, le bébé âgé de moins de 10 jours est capable de distinguer un tampon qui a été en contact avec le sein de sa mère d'un tampon mis en contact avec le sein d'une autre mère. Une autre étude a montré que, dès le troisième jour, le bébé distingue l'odeur du sein maternel de l'odeur homologue d'une autre mère ayant un bébé du même âge. Il distingue aussi l'odeur du cou de sa mère, et celle de sa bouche, construisant une véritable carte d'identité chimique de sa mère, à condition de ne pas être trop souvent séparé d'elle.

Les sages-femmes sont moins interventionnistes que les médecins pour une sécurité identique

Selon le rapport du Conseil canadien d'évaluation des projets pilotes des sages-femmes, datant de mars 1998, les chiffres montrent :

  • un taux de déclenchement de 5,5 % dans le groupe "sage-femmes", contre 23,6 % dans le groupe "médecin"
  • 10,6 % d'administration d'ocytocine, contre 42,4 %
  • 21,8 % de monitoring foetal, contre 89,8 %
  • 11,3 % de péridurales, contre 49,1 %
  • 6,9 % d'épisiotomies, contre 36,5 %

Les Pays-Bas, où un tiers des accouchements se déroulent à domicile, sont le seul pays à cumuler un taux de mortalité périnatale inférieur à 10 pour 1000, un taux de mortalité maternelle inférieur à 10 pour 1000 et un taux de césarienne inférieur à 6 %.

Il existe aussi les doulas

Les conséquences à différents niveaux de l'hypermédicalisation de la naissance

Les études compilées par le centre de recherche en santé primale fondé par Michel Odent en Angleterre -qui s'intéresse à la période primale incluant la vie foetale, la naissance et la première année de vie-, révèlent ceci : "lorsque des chercheurs ont exploré le passé de personnes qui ont exprimé une forme quelconque d'altération de la capacité d'aimer" - les autres ou soi-même- ils ont toujours trouvés des facteurs de risque dans la période autour de la naissance."

C'est le cas dans les expressions de cette altération de la capacité d'aimer que sont la criminalité juvénile, les comportements autodestructeurs (suicide, toxicomanie, anorexie mentale), mais aussi des affections mentales graves comme l'autisme et la schizophrénie.

Votre bébé est le plus beau des mammifères

Extrait de 'Votre bébé est le plus beau des mammifères' de Michel Odent.

[...] Lorsqu'elle était une petite fille, elle vivait dans la ferme de ses parents, dans le Dakota du Nord. Son père lui avait confié des responsabilités lors de la naissance des petits cochons, et lui avait donné cette leçon: "Ne te montre pas. Passe inaperçue. Si la truie se sentait observée l'accouchement serait plus long, plus difficile, plus dangereux et, après la naissance, la mère risquerait de se désintéresser de ses pourceaux, voire même d'être agressive. Cependant, tout en étant invisible, tâche de savoir ce qui se passe. En effet les truies, après avoir mis au monde huit, dix bébés ou plus à la fois, peuvent en négliger un ou l'étouffer par inattention. Dans ce cas seulement il faut savoir intervenir." Lorsque cette petite fille est devenue adulte, elle a eu des enfants. Elle s'est retrouvée dans un hôpital pour humains, sur une table, entourée d'experts qui lui disaient de pousser, de ne pas pousser, de respirer comme ceci ou comme cela. Elle a découvert que ces gens n'avaient rien compris à l'accouchement, et a pris conscience de la valeur de la leçon donnée par son père. [...]

Voir aussi

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Bibliographie

  • "Pour une naissance à visage humain", Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, Michel Odent. ISBN 2883532168
  • "Elever son enfant autrement", Catherine Dumonteil-Kremer, Ed Laplage, ISBN 2842211014
  • "Votre bébé est le plus beau des mammifères", Michel Odent. ISBN 2-226-04915-0

Webographie