Phytothérapie

De Ekopedia
Révision de 17 janvier 2006 à 21:47 par Juliane (discussion | contributions) (+ utilisation des plantes)

Aller à : navigation, rechercher


La phytothérapie est le traitement des maladies par les plantes.


Une vieille médecine

La phytothérapie est sans doute la plus ancienne médecine du monde.

Témoignages du passé

En Iraq, (Shanidar) dans la tombe d'un homme de Neanderthal (environ -60 000 ans avant JC), se trouvaient 8 espèces de pollens de plantes, communément utilisées pour se soigner. Ce qui correspondrait à l'hypothèse que déjà à cette époque, l'être humain connaissait les plantes médicinales. (Pour l'anecdote, on a identifié (traduction approximative) : achillée millefeuille, bleuet, chardon doré, muscari, rose trémière, séneçon, prêle). [1].

Dans les objets que transportait l'homme momifié découvert dans les Alpes Italiennes, qui avait vécu entre -3350 et -3100, un petit sac contenant vraisemblablement un remède à base de champignons, contre les parasites intestinaux. [2]

Transmissions écrites

Il semblerait que les Chinois furent un des premiers peuples à systématiser l'utilisation des remèdes élaborés à base de plantes. Les traitements furent d'abord transmis par tradition orale, gravés sur des carapaces de tortues, (à partir du XIV avant JC), retranscrits quelques siècles avant JC. (date à verifier)

Vers -100, Tao Hung Ching fait une compilation dans laquelle plus de 700 remèdes sont décrits.

Mésopotamie : Le plus vieux texte concernant les soins par les plantes, gravés en caractères cunéiformes par les Sumériens sur des tablettes en argile datent de -1600, Treatise of medical diagnosis and prognoses (à traduire) et regroupaient déjà une centaine de plantes médicinales. [3].

Inde ancienne On estime que les plus vieux écrits de médecine ayurvédique datent de 6 ou 7 siècles avant JC. La plupart des remèdes proviennent de plantes (quelques exemples : ricin, poivre, valériane ...).

En Egypte, les premiers documents attestant d'une pratique phytothérapeutique sont les "Ebers Papyrus" (nommés d'après l'égyptologue qui les a recueillis) écrits vers -1550. [4]

Certains avancent l'hypothèse que ce serait une copie de plus vieux papyrus datant déjà de -3000. Parmi les plantes citées on retrouve : thym, genévrier, cumin, aloe, cèdre, coriandre, fenouil, ail, oignon, menthe, papyrus, safran. (à relire pour la traduction) [5])

Dans l'Antiquité grecque, La médecine par les plantes connut son essor grâce à Hippocrate (460-377 av. J.-C.), surnommé le père de la médecine car il systématisa l'observation clinique. Parmi les écrits qu'on lui attribue, le Corpus Hippocratum fait mention de près de 400 remèdes simples à base de plantes.

Plus tard, nous avons des traités de médecine avec Théophraste, Dioscoride, qui soulignent l'utilisation des plantes médicinales pour le traitement des diverses maladies. Théophraste écrivit vers -370 De Historia Plantarum, De Causis plantarum, avec la manière d'utiliser les plantes et comment les cultiver.

Le premier herbarium illustré sur les plantes médicinales de Krateus (vers -100) n'a malheureusement pas survécu mais Pline en fait mention dans son Histoire naturelle. [6]

Il a vraisemblablement influencé ses successeurs. L'ouvrage de Dioscoride De materia medica (-78) est le traité le plus connu, qui fit autorité jusqu'à la Renaissance.

En Orient, Avicenne (ou Ibn Sina 980-1031), né près de Samarcande, écrivit en arabe un Canon de la Médecine, ouvrage de référence pour ses successeurs, ainsi qu'en Europe sa traduction vers le XIIème siècle en latin.

En Europe, les druides utilisaient déjà vers -600 la phytothérapie.

Dans les iles anglo saxonnes, l' Herbarium apuleius fut un des manuscrits les plus copiés. Concernant l'usage populaire (vernaculaire) The leech book of bald datant de 925 contient des remèdes thérapeutiques "classiques" et des pratiques liées aux croyances magiques. Y sont décrites les plantes les plus utilisées : l'armoise commune, la verveine, l'achillée millefeuille, le plantain, l'épiaire (ou bétoine).

En Europe, à partir du XVème siècle, l'invention de l'imprimerie permit la publication de livres de botanique, dont la plupart étaient consacrés aux herbes médicinales.

Nous avons des exemples d'utilisation phytothérapeutique chez les Amérindiens, les peuples de Sibérie (en relation avec le chamanisme) ... et un peu partout dans tous les continents et ce jusqu'à nos jours. // a compléter//

Mise en évidence des principes actifs

Avec l'avénement de la chimie moderne et des instruments de laboratoire plus précis, les savants commencèrent à s'intéresser aux composants moléculaires des plantes et entreprirent des recherches systématiques. Quelques exemples pour corroborer les observations empiriques : Exemple : Whitering étudia la digitale, en décrivit les effets un siècle avant que le principal principe actif, appelé la digitoxine ait été isolé et mis en évidence en 1875. Sa structure moléculaire fut identifiée en 1928.

La distillation d'une plante comme la lavande permet de dénombrer plus de 200 molécules différentes. La composition d'une plante peut varier d'un spécimen à l'autre, dépendant du terrain, des conditions de croissance, humidité, température, ensoleillement, qui vont déterminer ce que l'on appelle en aromathérapie le chémotype.


Modes d'utilisation des plantes médicinales

La tisane de plantes est l'utilisation la plus connue de plantes médicinales, mais il existe une grande variété de modalités : en usage externe (cataplasmes, compresses, collyre, bains ...) ou en consommation (ingestion, cure, infusion, décoction ... ), en fumigation, en inhalation ...

Selon les circonstances et le type de plantes, vous utiliserez des plantes fraîches ou au contraire sechées, dans une préparation vendue par l'herboriste ou faite maison. Pour plus de détails pour la fabrication ou des recettes de préparations voir herboristerie.

Usage externe

Par exemple, pour soulager la douleur d'une piqûre d'insecte, vous pouvez aussi bien frotter avec des feuilles fraîches de plantain, (en espèrant que vous vous trouvez dans un endroit non pollué) ou encore avec du baume de plantain déjà préparé.

Pour faire un cataplasme vous prenez en général une plante fraîche broyée ou coupée en morceaux pour libérer plus facilement les substances qui pénétreront dans la peau. exemple cataplasme de feuilles de chou fraîches. Dans certains cas, on cuit la plante pour la ramollir : exemple, ail cuit à la vapeur pour déposer sur les verrues. Pour faire une compresse, le tissu de la compresse est plongé dans une préparation liquide à base de plantes. Il s'agit soit d'une infusion, ou d'une décoction. En général, on renouvelle la compresse quand elle a refroidi.

Pour désinfecter une petite plaie et utiliser déjà les principes cicatrisants de l'arnica, on utilisera soit une pommade à l'arnica ou une teinture mère à l'arnica.

Pour masser et faire pénétrer les principes actifs des plantes, on utilise soit des huiles infusées, des pommades, des extraits de plantes dans une huile végétale. En aromathérapie, il est très rapide de préparer une huile de massage : 1 goutte d'huile essentielle dans de l'huile végétale. Attention, renseignez-vous ! Il faut presque toujours diluer les huiles essentielles, certaines sont dermocaustiques (voir Huile essentielle).


Usage interne

Selon les indications thérapeutiques, il sera préférable de prendre la plante en infusion, décoction ou macération, ou encore en élixir.

Quand vous n'avez pas la possibilité pratique de vous préparer une tisane, il est possible de machonner directement certaines plantes (habituellement des plantes aromatiques inoffensives, sinon attention : vérifiez bien l'usage thérapeutique). Le clou de girofle agit mieux comme antiseptique bucal quand vous le mastiquez.

En plus de la prévention par une bonne alimentation, certains aliments sont préconisés pour certaines affections, cela aussi fait partie de la phytothérapie. Il s'agit parfois de faire des cures de longues durées.


Voir aussi

Webographie

Bibliographie

  • La phytothérapie, traitement des maladies par les plantes du Docteur Jean Valnet. Le livre de poche.