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Cannabis Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Aller à : Navigation, Rechercher Pour les articles homonymes, voir Cannabis (genre). Cannabis sativa ssp. indica

Cannabis sativa ssp. indica Classification classique Règne Plantae Sous-règne Tracheobionta Division Magnoliophyta Classe Magnoliopsida Ordre Urticales Famille Cannabaceae Genre Cannabis Espèce Cannabis sativa Nom binominal Cannabis sativa ssp. indica (Lam.) E.Small & Cronquist, 1976 Références Tela Botanica 12690 Classification phylogénétique Ordre Rosales Famille Cannabaceae

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Attention, cet article traite uniquement du chanvre indien, (Cannabis sativa ssp. indica), également désigné par son seul nom de genre, Cannabis. En ce qui concerne le genre Cannabis, voir Cannabis (genre).



Le Chanvre indien ou Cannabis est une plante psychotrope de la famille des Cannabaceae (comme le houblon) et de l'ordre des Urticales selon la classification classique. La fibre résistante du cannabis porte le nom de chanvre et trouve de nombreuses applications, y compris la fabrication de vêtements, de corde et de papier.

Son activité psychotrope provient principalement du delta-9 tétrahydrocannabinol ou THC.

Cannabis est le nom latin du chanvre et, vient du grec ???????? kánnabis, « chanvre ». Il pourrait être un emprunt au scythe ou au thrace, voire au sumérien kunibu. Il est utilisé par abus de langage pour désigner le chanvre indien (Cannabis sativa ssp indica). Il est aussi connu (en tant que stupéfiant) sous le nom de marijuana ou, pour sa résine, sous le nom de haschisch (arabe : ????? [?aš?š], foin ; herbe).

Sommaire [masquer] 1 Répartition 2 Pharmacologie 3 Utilisation 3.1 Cannabis médical 3.2 Cannabis récréatif 3.2.1 Effets recherchés 3.2.2 Effets secondaires 3.3 Dépistage 3.4 Surdose 3.5 Habitudes de consommation 3.6 Jargon 3.7 Évaluation de la consommation 4 Effets du cannabis 4.1 Effets sur les adolescents 4.2 Effets sur la conception et la reproduction 4.3 Effets sur les processus de mémorisation 5 Culture 5.1 Variétés 6 Aspects économiques 7 Législation 8 Aspects culturels et historiques 8.1 Histoire 8.2 Aspect mystique 8.3 Histoire récente et nouvelles connaissances 9 Controverse 10 Livres 11 Voir aussi 11.1 Articles connexes 11.2 Références externes 11.3 Liens externes 12 Notes et références


Répartition  [modifier]

Le cannabis pousse sous la majorité des climats. Probablement originaire de la darrasse, plus précisément de la région située entre l'Himalaya et l'Inde, il a ensuite accompagné migrations et conquêtes pour se répandre sur tous les continents. De nos jours, selon l'OICS, il pousse encore à l'état sauvage dans plusieurs pays de l'Asie du Sud, notamment en Inde, au Népal et au Sri Lanka[1].

C'est une plante qui affectionne les climats chauds et l'ensoleillement. Elle s'épanouit particulièrement sur des sols de type calcaire et azoté. Elle apprécie un pH neutre ou légèrement acide.


Pharmacologie  [modifier]
Articles détaillés : cannabinoïde et tétrahydrocannabinol.

Bien que la principale substance psychoactive contenue dans le cannabis soit le tétrahydrocannabinol ou THC, cette plante contient plus de soixante cannabinoïdes qui participent de manière synergique à l'effet psychotrope.

Certains cannabinoïdes permettent d'identifier l'origine géographique du produit. On sait ainsi que l'herbe ou la résine issue du Pakistan contient une forte quantité de tétrahydrocannabivarine, molécule possédant une queue propyl à la place de la queue amyl du THC.

L'herbe sauvage de cannabis contient habituellement entre 0,5 et 5 % de THC dans les parties sommitales femelles à maturité. La sélection variétale et l'évolution des techniques de culture (telles que la culture hydroponique) ont produit des variétés titrant jusqu'à 30 % de THC. La teneur en THC est aussi affectée par le sexe de la plante : la plante femelle produit des fleurs contenant plus de THC que son homologue mâle. La sinsemilla (de l'espagnol signifiant « sans graine ») est une plante femelle non fécondée par du pollen et a un rendement plus élevé que l'herbe grainée. Les cultures à visées thérapeutique et récréative ont généralement une haute teneur en THC ; à l'inverse, les cultures réservées à l'industrie ont une faible teneur en THC.


Utilisation  [modifier]
Cannabis médical  [modifier]

De nombreux pays autorisent l'usage thérapeutique du cannabis : Belgique, Australie, Canada, Pays-Bas, Grande-Bretagne, Nouvelle-Zélande, Espagne, ou encore certains États américains (Californie, Arizona, Alaska, Hawaii, Maine, Nevada, Oregon, Washington). Des essais sont parfois tolérés en Suisse, en particulier dans la partie germanophone, néanmoins le cannabis reste une drogue illégale pour d'autres usages dans ce pays.

Le cannabis ne soigne pas mais permet de soulager les effets secondaires d'une maladie ou d'un traitement médical. Les recherches pharmaceutiques ont permis de montrer qu'il est possible d’annuler l’effet psychoactif tout en préservant l’intégralité des effets thérapeutiques.

Article détaillé : Cannabis médical.
Cannabis récréatif  [modifier]

Le cannabis peut se présenter sous plusieurs formes :

des fleurs séchées (qui forment les « têtes »), appelées marijuana, ou des feuilles séchées (habituellement, les feuilles de la couronne fleurie des plantes femelles, appelées feuilles de manucure) ; de la résine de cannabis (le haschisch), qui est un dérivé de la plante séchée, aggloméré en blocs après fabrication ; de l'huile de cannabis qui est un concentré issu d'une extraction à l'aide de solvants ; de pollen ; de skuff. Il est généralement consommé avec du tabac dans des cigarettes artisanales appelées joints ou pétards[2].


Effets recherchés  [modifier]

Variables selon le mode d'usage, les effets apparaissent de quelques minutes (inhalation) à quelques heures (ingestion).

Généralement :

euphorie, excitation ; relaxation, sensation de flottement ; facilité d'introspection (disparition de l'inhibition) ; sens plus aiguisés ; stimulation de l'appétit (Voir Cannabis médical) ; sommeil. Des doses plus fortes peuvent induire une augmentation de la perception auditive et visuelle (diminution de l'inhibition latente), qui peuvent engendrer des hallucinations et conduire au bad trip.

D'une manière générale, les effets varient en intensité et en durée, en fonction du mode de consommation, du taux de THC ainsi que du sujet, de son état physique et psychique.


Effets secondaires  [modifier]

Pendant le trip, l'usager peut manifester les symptômes suivants :

yeux rouges, mydriase ; tachycardie, hypertension/hypotension ; parfois jusqu'à l'évanouissement assèchement buccal ( familièrement appelé "la pâteuse" ) ; anxiété ; difficulté de concentration ; troubles de la perception du temps (quelques minutes semblent être des heures) ; paranoïa ; replis sur soi-même ; nausées, vomissements. Le cannabis altère la mémoire immédiate et peut donc diminuer les capacités d’apprentissage. En l’état actuel des connaissances, la mémoire ne semble pas affectée au-delà du temps des effets du cannabis, c'est-à-dire quelques heures[3]. Cette mini-amnésie est multipliée en cas de consommation associée avec de l'alcool[4].

L'usage de cannabis peut traduire un mal-être psychique - parfois insoupçonné - pouvant se transformer en paranoïa, crises d'angoisses, sentiment d'oppression. Il existe aussi quelques cas de psychose cannabique aiguë[5].

Au niveau neuro-psychiatrique, la substance peut diminuer l'attention et aggraver des troubles psychiques. Un syndrome amotivationnel (démotivation) peut apparaître, ainsi que : manque d'estime de soi, intempérance, dépression et tendances suicidaires. Il existe une corrélation entre l'usage prolongé du cannabis et la dépression chez certains patients. Différentes études, à la crédibilité variable, suggèrent des liens entre schizophrénie ou psychose[6] et cannabis (plus de détails dans l'article).

À long terme, même si les effets ont encore besoin d'être étudiés, on cite cependant des affections durables des voies respiratoires similaires au tabac : toux, cancer bronchique, bronchite chronique, emphysème (du fait d'inhalations profondes et prolongées). Par ailleurs, l'inhalation de la combustion de produits de coupe parfois présents dans le haschich expose l'usager à des risques aussi aléatoires que néfastes. L'herbe est parfois elle aussi coupée à l'eau, au sable voire au verre pillé afin d'alourdir la masse et donc d'augmenter les prix[7].

Une faible dépendance physique existe mais elle n'est généralement pas perçue comme addictive, du fait du faible taux d'accoutumance. Des cas de dépendance psychologique ont été constatés, notamment lors d'une utilisation chronique. Il faut cependant signaler qu'une dépendance physique au tabac, utilisé dans la confection du joint, se manifeste très souvent chez les fumeurs réguliers de cannabis. Cependant, un joint peut également être confectionné uniquement avec la substance.

Selon une étude, fumer trois joints équivaut à fumer un paquet de cigarettes. La fumée de cannabis contient sept fois plus de goudron et de monoxyde de carbone que la fumée du tabac seul[8] [9] [10]. Cet essai est en contradiction avec d'autres travaux scientifiques qui estiment que « fumer du cannabis n'accroît pas le risque de cancer[11] [12] » ou que les risques cancérigènes sont à imputer à la présence de nicotine due au mélange avec du tabac[13]. Alternativement à la combustion, l'usage d'un vaporisateur, en vente libre, délivre une vapeur de cannabinoïde pratiquement pure[14].

La consommation à l'aide d'une pipe à eau augmente très fortement l'inhalation de produits toxiques[15].


Dépistage  [modifier]

Le dépistage s'effectue par prélèvement salivaire, test urinaire, prélèvement sanguin ou prélèvement de la sueur.

On y détecte soit le THC, soit son métabolite, le THC-COOH, appelé aussi dérivé canabinoïde. Il est possible de déterminer à quand remonte la dernière consommation en faisant le rapport de ces deux molécules.

Dans la salive, il n'est présent que peu de temps après la consommation : quelques heures. Dans le sang, il peut être détectable jusqu'a 15 jours après la consommation. Dans les urines, sa concentration est extrèmement variable, elle dépend de la fréquence de la consommation ainsi que de la quantité. De cinq jours pour un fumeur occasionnel, on peut retrouver des dérivés canabionoïde après près de 45 jours chez un gros fumeur.[réf. nécessaire]


Surdose  [modifier]

Aucune surdose due au cannabis n'a été enregistrée en deux millénaires d'histoire médicale[réf. nécessaire] et c'est ce qui contribue le plus à sa réputation de « drogue douce »[16] . La dose létale du cannabis serait estimée à une prise unique par ingestion de 7,5 kg[17]. Le cannabis étant le plus souvent consommé par la fumée (façon la plus rapide d'assimilation du produit[réf. nécessaire]), le consommateur peut donc facilement contrôler la quantité de produit consommé, car les effets sont assez rapides[réf. nécessaire].


Habitudes de consommation  [modifier]

Généralement, le cannabis est fumé, sous la forme de joint : les têtes (fleurs) séchées ou la résine émiettée (éventuellement mêlées à du tabac) sont roulées dans une feuille de papier cigarette et fumées comme une cigarette. Lorsqu'il est fumé, entre 15 et 50% du THC passe dans le sang et l'effet dure entre 45 minutes et 2h30[18].

D'autres techniques incluent l'utilisation de narguilé ou pipe à eau pour fumer le cannabis tout en refroidissant la fumée. Il s'agit de techniques censées filtrer la fumée, qui multiplient les quantités d'air et de toxiques inhalés, du fait qu'il faut aspirer plus profondément. Ce mode de consommation fait pénétrer les fumées plus profondément dans les poumons, avec les risques qui en sont la conséquence [19]

Le cannabis peut aussi être ingéré car le THC est soluble dans les graisses et l'alcool:

Le beurre de Marrakech, obtenu par extraction des composés liposolubles du haschich ou des inflorescences de cannabis se substitue au beurre classique dans les recettes. Il est utilisé pour préparer des plats tels que le space cake, la pot pie ou les hash brownies. Le cannabis peut également être mis en solution dans du lait (de préférence entier), ce que l'on nomme un bhang. On peut également faire fondre du haschisch dans du chocolat noir et s'en servir ensuite en pâtisserie, ou alors le faire à nouveau solidifier pour l'utiliser à la demande. le Green Dragon désigne une boisson alcoolisée à base de macération de cannabis dans de l'alcool. La solution est verte, d'où le nom. Le pot tea s'appuie sur le principe du thé, par infusion de feuilles dans de l'eau chaude. Néanmoins, lorsqu'il est ingéré, les effets du cannabis se déclarent au bout de trente minutes et peuvent se prolonger plusieurs heures, ce qui peut générer un état d'anxiété et de paranoïa appelé bad trip.

La vaporisation ou sublimation est une autre méthode d'absorption. On peut extraire le THC et les autres cannabinoïdes sous forme de vapeur en chauffant légèrement la plante sans la brûler. Cette méthode a l'avantage de ne pas produire les substances toxiques contenues dans la fumée du cannabis et du tabac lors d'une combustion normale (monoxyde de carbone, goudrons, nitrosamines...). En chauffant le cannabis à environ 190 °C, les substances psychotropes s'évaporent, mais la plante ne brûle pas encore. La vapeur produite peut alors être inhalée, avec un effet aussi immédiat que si la drogue était fumée. La vaporisation est la technique préférée des personnes cherchant à éviter les dangers liés au tabagisme.


Jargon  [modifier]

Les fleurs de cannabis séchées sont couramment nommées marijuana, mari, marie-jeanne, ganja, kif, beuh, weed, buzz, herbe ou pot ; et la résine haschich, hash, teuch ou shit[2] [20] [21].


Évaluation de la consommation  [modifier]

En juin 2004, l'ONU dans son rapport mondial sur les drogues 2004, estimait qu'il y avait cent cinquante millions d'usagers pour le cannabis.

Plus de soixante-deux millions d'Européens (plus de 20 % de l'ensemble de la population adulte) ont déjà consommé du cannabis et vingt millions en ont consommé au cours de la dernière année, selon une étude publiée le 25 novembre 2005 par l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT).

Dans son rapport annuel du 1er mars 2006, l'OICS indique que l'Afrique compterait trente-quatre millions d'usagers.

Cependant cette évaluation est certainement très loin de la réalité. Il n'existe aucune méthode fiable pour évaluer un marché illégal, ce qui se fait par des extrapolations des drogues saisies ainsi que des évaluations des surfaces cultivées.

Il s'agit en revanche de la drogue illégale la plus consommée dans le monde[22].


Effets du cannabis  [modifier]
Effets sur les adolescents  [modifier]

Selon une étude[23], il n’y aurait aucune différence sur le plan cérébral entre ceux qui ont régulièrement fumé de la marijuana au cours de leur adolescence et ceux qui n’en ont jamais fait usage. Une autre étude [24] affirme plutôt que les personnes prédestinées à la schizophrénie voient leurs symptômes précipités lorsqu'elles commencent à consommer pendant l'adolescence. La consommation intensive de dérivés concentrés, comme l'huile de haschisch, favorise, particulièrement à l'adolescence, l'apparition des troubles psychotiques.


Effets sur la conception et la reproduction  [modifier]

La consommation régulière de joints, chez l’homme, contribue à une baisse de la fertilité[25] [26].

Pendant la grossesse, la consommation de cannabis risque d'entraver l'activité cérébrale du fœtus, retardant le développement du cerveau in utero[27] [28]. La tératogénicité de la consommation de cannabis durant la grossesse semble cliniquement non-significative. Cependant, après une exposition in-utero au cannabis, des atteintes cognitives pendant les années d'enfance ont été observées, avant tout sur l'attention et les tests d'hypothèses par voie visuelle. [29]


Effets sur les processus de mémorisation  [modifier]

Des universitaires américains[30] ont découvert que le cannabis pertube les processus de mémorisation du cerveau en désorganisant le fonctionnement électrique de l'hippocampe, structure clé du cerveau pour l'activation de la mémoire. Le cannabis aux doses usuellement présentes chez ses consommateurs supprime les oscillations électriques, essentielles dans le processus d'apprentissage et de mémorisation. Les processus cognitifs sont désorganisés.

Selon le professeur Jean Constantin, la principale substance active dans le cannabis, le THC, bloque aussi la libération d'un neurotransmetteur important dans l'hippocampe, l'acétylcholine, affectant le fonctionnement électrophysiologique du cerveau.

En 2006, le service Neuropsychologie de l'INSERM de Marseille avait montré que le cannabis perturbait chez le fœtus la formation des réseaux de neurones dans le développement du cerveau, ce que confirme la proportion très élevée d'enfants ayant un retard mental chez les mères fumeuses.


Culture  [modifier]

Le cannabis se cultive en intérieur comme en extérieur. Un plant peut être soit mâle, soit femelle, soit hermaphrodite (mâle et femelle). Les mâle sont cultivés légalement dans certaines régions, il servent pour l'industrie qui fabrique des produits issues du chanvre comme l'isolant, le textile, le plastique... Les femelles sont cultivées à des fins récréatives, leurs fleurs sont couvertes de trichnomes, sorte de glandes qui contiennent entre autres le THC. C'est une plante qui se bouture facilement et cette qualité est utilisée par les amateurs pour s'auto-alimenter en nouveaux plants femelles sans avoir à se procurer des graines. En effet les graines issues d'un mâle régulier et d'une femelle régulière donne une chance sur deux pour chaque sexe, le sexe se déclarant entre la 3èm et la 5èm semaine de croissance de la plante. Donc dans une culture récréative, lorsque le sexe se déclare, si il s'agit d'un mâle, c'est une perte de temps, les bouture ont un sexe connu ce qui permet de gagner du temps. Les graines issues d'hermaphrodites pères et/ou mère seront à leur tour hermaphrodites, les proportions mâle femelle sont vraiment variables, les graines vendues sous appellation "féminisée" sont en fait souvent des hermaphrodites avec un pourcentage réduit au minimum de fleurs mâles.

Il y aurait entre 10 000 et 20 000 cultivateurs de cannabis en France[31].

Sa culture à titre individuelle (auto-production) est encouragée par des associations comme le CIRC en France qui considèrent que malgré l'aspect illégal de cette culture, elle constitue un moyen efficace d'éviter le marché noir et les problèmes qu'il pose notamment en terme de qualité incertaine du produit. Internet est aussi un moyen d'information important à ce sujet et des forums francophones sur l'auto-production ont été créés.Certains pays comme les Pays-Bas ou plus récemment l'Espagne tolèrent l'auto-production dans une limite de cinq plants.

Pour la culture en extérieur, vu les caractéristiques de la plante, une orientation plein sud est conseillée.

La culture en intérieur peut s'effectuer en pots de manière traditionnelle ou en culture hydroponique où les racines baignent directement dans une solution nutritive. Des lampes HPS (sodium haute pression) sont souvent utilisés pour l'éclairage. Elles produisent une lumière puissante et orange, adaptée à la floraison.


Variétés  [modifier]

Le cannabis se décline en trois variétés principales[32] [33] : sativa, indica et ruderalis. Officiellement il n'existe qu'une seule espèce, le cannabis sativa, car ces trois variétés ne sont pas assez différentes pour former des espèces[34].

Le cannabis sativa vient des régions équatoriales. Le plant est grand et fin et les feuilles sont assez claires et fines. Lorsqu'il est consommé, l'effet est plutôt motivant et euphorique.

Le cannabis indica produit des plants plus petits. Les pales des feuilles sont larges et foncées. Consommé, il a plutôt tendance à appaiser ou endormir.

Le cannabis ruderalis est moins répandu. Il est pauvre en THC mais il fleurit très vite. Il est parfois utilisé lors de croisements pour accélérer la floraison.

De nombreuses lignées sont issues de croisements parmi ces trois variétés principales. On les désigne sous le terme d'hybride souvent par des noms donné par les sociétés qui les produisent. Si l'on en juge par le nombre d'obtenteurs (dits "breeders" dans le jargon des amateurs) en Europe et en Amérique du Nord (une petite centaine), et le nombre de variétés disponibles chez les grainetiers, le secteur de la création variétale et de la vente de graines de cannabis récréatif semble florissant. Il a certainement profité des nouvelles possibilités ouvertes par le développement de la vente en ligne via des sites internet. Les critères de sélection mis en avant sont bien évidemment la puissance (taux de THC), mais également le type d'ivresse obtenue (caractéristiques du "high"), les arômes, sans oublier le potentiel de rendement, la précocité et la durée de la floraison, le port végétatif (qui permettra ou non la culture en intérieur), la résistance aux maladies cryptogamiques, etc...

La Cannabis cup, à Amsterdam (Pays-Bas), est un festival où chaque année est désigné la meilleure lignée, pure ou hybridée. Certaines lignées hybrides comme la "super skunk" deviennent ainsi des références.

Article détaillé : liste des lignées de cannabis.
Aspects économiques  [modifier]

Le premier producteur mondial de cannabis est l'Amérique du Nord, même si l'essentiel de cette production est réservée au marché local, comme c'est aussi le cas de l'Amérique centrale, des Caraïbes, de l'Océanie, de l'Asie et des Pays-Bas.[1]

L'Afrique est le deuxième producteur mondial de cannabis et la production du Maroc alimente près de 80 % du marché européen principalement en résine de cannabis dont il est le premier producteur mondial, le reste de la production étant consommé sur le marché local.[1]

La culture du cannabis au Maroc s'effectue traditionnellement dans la province d’Al Hoceima dans le Rif central depuis le VIIe siècle, mais elle s'étend progressivement et touche maintenant l'ensemble de la région du Rif marocain. Son caractère illégal et la qualité non périssable du produit fini (haschisch) rend cette culture plus rentable que les cultures vivrières habituelles. S'agissant de la principale activité agricole de cette région, cette culture a permis le retour dans la région de population ayant émigré vers les villes et attire chaque année de nombreux saisonniers lors de la récolte. Ce qui pose un véritable problème de ressources de substitution pour les populations concernées. De plus, l'abandon des cultures vivrières place la région dans une situation de dépendance en ressources alimentaires. Cette culture quasiment exclusive pose aussi de véritables problèmes écologiques concernant l'écosystème de la région, notamment par une déforestation visant à augmenter les surfaces cultivés qui précipite l'érosion du sol.[35]


Législation  [modifier]
Article détaillé : Législation sur le cannabis.

Le cannabis est proscrit par la convention unique sur les stupéfiants de 1961 dans tous les pays signataires, même si depuis les années 2000, certains pays font une distinction entre l'usage thérapeutique et l'usage récréatif. La culture, la possession pour usage privé et la distribution sont généralement réglementées. Les lois varient néanmoins d'un pays à l'autre.


Aspects culturels et historiques  [modifier]
Histoire  [modifier]
Article détaillé : Histoire du chanvre.

Le chanvre est une des premières plantes domestiquées par l'homme. Dès l'Antiquité, le chanvre indien est connu des Chinois, des peuples germaniques et des Romains. Durant le Moyen Âge, la culture du chanvre se répand, encouragée par l'empereur Charlemagne et par les Maures. Longtemps utilisé en tant que plante médicinale, jusqu'au XIXe siècle, l'apparition de l'aspirine et le développement des médicaments réduiront son usage thérapeutique. L'usage récréatif se développe au États-Unis à partir des années 1920 et 1930, au moment de la prohibition de l'alcool. Le jazz, puis plus tard le reggae prônent l'usage récréatif de la marijuana, alors que l'usage thérapeutique de celle-ci est reconnu dans plusieurs pays au cours du XXe siècle. En 1938, deux mois après la prise d'effet du "Marijuana Tax Act" promulgué en 1937, la revue "Popular Mechanics" a publié le développement d'une nouvelle machine qui allait révolutionner la culture du cannabis. Il était prédit que le cannabis deviendrait le produit numéro 1 en agriculture en Amérique du Nord. Mais les manufacturiers de papier, tel Hearst, Kimberly Clark et des dizaines d'autres multinationales possédant de larges superficies d'arbres[réf. nécessaire] auraient perdu des millions de dollars. Il faut mentionner la perte qui aurait resulté du passage aux techniques agricoles non chimiques, qui sont utilisées avec le cannabis. Si le cannabis avait été légal, Dupont aurait fait 80% de chiffre d'affaires en moins (et la majorité de la pollution des rivières n'aurait jamais eu lieu). Les barons du tabac et les compagnies pharmaceutiques etaient aussi concernés, pour protéger leur propres intérêts.[réf. nécessaire] Ils ont donc fait passer la marijuana pour une substance dangereuse qui détruit la vie de n'importe qui venant en contact avec elle. Au printemps 1937, malgré le jugement de l'Association Médicale Américaine (qui était en faveur du cannabis), la marijuana est devenue illégale après les pressions exercées sur le gouvernement américain par les compagnies du pétrole, les organisations pharmaceutiques, les producteurs de papier et les compagnies de produits chimiques (tels que Dupont par exemple, qui, peu après l'illégalisation du cannabis, déposa un brevet pour une nouvelle matière : le nylon).


Aspect mystique  [modifier]

On retrouve aussi à partir du XIe siècle et pendant tout le Moyen Âge, en Perse et en Syrie, l’existence des Hashâchine (ou « H'ashashine », tels que les nommaient les Croisés), du mot « assas » signifiant le fondement. Ces membres d’une secte shii'te ismaélite d’assassins, créée en 1094 et dirigée par Hassan al Sabah' (aussi appelé le « Vieux de la Montagne ») à Alamout au sud-ouest de la mer Caspienne, consommaient du haschisch par ingestion (plus rarement fumé) pour se conditionner avant de réaliser leurs actes.

Certaines sectes de sâdhu consomment rituellement du haschisch pour déchirer le voile de l'illusion (la maya). Les sâdhu sont présents en Inde depuis plusieurs milliers d'années.

De même, la communauté rastafari considère le cannabis comme un moyen de méditation et de réflexion spirituelle. Considérant que « l'arbre de vie » décrit dans la Bible désigne le cannabis, consommé comme un sacrement permettant l'élévation vers Jah (Dieu).


Histoire récente et nouvelles connaissances  [modifier]

Plusieurs études récentes font le point sur les connaissances actuelles concernant les effets du chanvre indien sur la personne physique et sociale.

Le Lancet du 24 mars 2007 - Volume 369, Number 9566:Cette étude vise à classifier la dangerosité du mésusage des drogues. Le chanvre indien est trouvé moins dangereux que l'alcool et le tabac et plus dangereux que les solvants, le LSD et l'extasy, entre autres.

Le Professeur Jacques Besson, chef du Service de psychiatrie communautaire du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) à Lausanne, estime que fumer du cannabis contribue à abaisser le seuil au-delà duquel une schizophrénie peut apparaître. [1]

Le Docteur Daniele Zullino, Médecin-chef du Service d’abus de substances au Département de Psychatrie des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) constate qu'il y a quinze ans, les usagers maîtrisaient plus ou moins leur consommation. Aujourd'hui, ce n'est de loin plus le cas. Un jeune de 16 ans qui fume du cannabis multiplie par deux le risque de développer une schizophrénie à l'âge de 25 ans.[2][3]

Le journal The Independent, lequel avait lancé une campagne pour dépénaliser la consommation de chanvre indien en 1997, présente ses excuses publiques dans son édition du 18 mars 2007. « Si seulement nous avions su ce que nous pouvons révéler aujourd'hui... » Cannabis: An apology « In 1997, this newspaper launched a campaign to decriminalise the drug. If only we had known then what we can reveal today... »


Controverse  [modifier]
Article détaillé : Prohibition des drogues.

De nombreuses personnes sont opposées au cannabis. Il existe des associations spécialisées dans la lutte contre la consommation de cannabis.

En France, par exemple, la « loi Marilou[36] » sur la conduite sous l'emprise d'un stupéfiant a directement été inspirée par une association de lutte contre le cannabis.

À l'inverse, de nombreuses personnes militent aussi pour le cannabis, soit pour son usage médical, soit pour une dépénalisation de l'usage personnel, soit pour une légalisation contrôlée qui permettrait de taxer le cannabis tout en en contrôlant la qualité, soit pour une révision de la législation mondiale concernant les drogues.

En France, l'association la plus militante en matière de promotion de la dépénalisation du cannabis est le CIRC (Collectif d'information et de recherche cannabique).

Certains partis politiques font du cannabis un point essentiel de leur programme, tel le Bloc pot au Québec et le Parti marijuana au Canada.

Le débat sur le cannabis reste problématique même si de véritables avancées scientifiques ont permis d'isoler certains principes généraux, il reste un produit psychoactif dont les effets varient d'un individu à l'autre.

Et même si des propriétés médicales lui sont désormais reconnues, elles restent souvent indépendantes de l'usage récréatif occasionnel.


Livres  [modifier]

Pascal Hachet, "Ces ados qui fument des joints", éd. Fleurus, 2000. Ni réactionnaire ni laxiste mais ancré dans une longue pratique clinique, ce livre apporte des repères et des réponses aux questions que se posent les parents d'adolescents. L'auteur, psychologue, insiste sur les formes d'aide et de soutien psychologiques que peuvent recevoir les jeunes consommateurs de cannabis en proie à un mal-être, ainsi que leur entourage. Il refuse de diaboliser et de banaliser l'usage du cannabis et invite les ados à grandir autrement et les parents à les aimer avec vigilance.

Pascal Hachet, "Histoires de fumeurs de joints. Un psy à l'écoute des jeunes", éd. In Press, 2005. A partir d'une vingtaine d'histoires de vie, l'auteur, psychologue, analyse les motivations des fumeurs de cannabis et leurs représentations des risques associés. Il observe l'attitude des parents face à la consommation de leurs enfants et distingue les divers degrés d'attachement au cannabis : usages expérimental, occasionnel, régulier et addictif. Il propose également de comprendre les ressorts de la consommation de cannabis chez de nombreux adultes...

Professeur Jean Constantin : Halte au cannabis, éd. Odile Jacob, 2007.

Voir aussi  [modifier]
   Le Wiktionnaire possède une entrée pour « Cannabis ».

   Wikilivres propose un ouvrage abordant ce sujet : la culture du cannabis.

Articles connexes  [modifier]

Effets du canabis sur la santé Chanvre Haschisch Skuff Drogue Psychotrope Liste des lignées de cannabis Cannabis cup

Références externes  [modifier]

Cannabis indica dans Flora of Pakistan (en) Référence Tela Botanica (France métro) : Cannabis indica (fr) Référence Tela Botanica (Antilles): Cannabis indica Lam. (fr) Référence ITIS : Cannabis indica Lam. Non Valide (fr) (+version (en)) Référence ITIS : Cannabis sativa ssp. indica (Lam.) E. Small et Cronq. (fr) (+version (en))

Liens externes  [modifier]

(fr) Catégorie Drogues de l'annuaire dmoz. (en) Catégorie Cannabis : recreative drug de l'annuaire dmoz. (en) Catégorie Cannabis : health de l'annuaire dmoz. (fr) Association internationale pour le cannabis médical

Notes et références  [modifier]

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