Stockage géologique du dioxyde de carbone

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Le stockage (aussi appelé séquestration) géologique du dioxyde de carbone (CO2) est une méthode expérimentale qui permet de séquestrer ce gaz à effet de serre sous terre par différentes techniques.


Introduction[modifier]

Le stockage géologique du CO2 consiste à enfouir sous pression les émanations de CO2 produites par une centrale électrique fossile ou une très grande usine, dans des sites géologiques proches. Ces sites pourraient être des anciens réservoirs de gaz naturel ou de pétrole, des veines de charbon (en renonçant à extraire celui-ci), des aquifères salins ou certains bassins sédimentaires, basaltiques notamment. Théoriquement, nous pourrions ainsi enfouir l'équivalent d'un millier d'années d'émissions mondiales du CO2 émis par la production d'électricité à partir de combustibles fossiles.


Face aux limites des énergies renouvelables et du nucléaire, les énergies fossiles semblent demeurer incontournables pour la production électrique, notamment le charbon dont les stocks suffiraient pour plus d'un siècle de consommation mondiale. Dès lors, ces techniques de séquestration géologique semblent elles aussi inévitables si l'on veut réduire les émissions de CO2 dans l'atmosphère. Leur attrait politique croît donc de jour en jour, y compris chez plusieurs écologistes pourtant traditionnellement méfiants vis-à-vis de cette méthode.

Problèmes[modifier]

Le principal reproche fait à cette technique est qu'elle comporte des risques. Plusieurs choses laissent à penser que la technique est sûre : des gisements naturels de CO2 sous pression, vieux de plusieurs millénaires, existent. Par ailleurs, le CO2 est plus lourd que l'air et l'homme a depuis longtemps séquestré du C02 dans des poches de pétrole ou de gaz naturel afin d'aider à l'expulsion de ces ressources. Toutefois, si par malheur ces poches de CO2 (qui est un gaz asphyxiant) venaient à être relâchées, elles provoqueraient des catastrophes mortelles à large échelle (en 1986, une bulle naturelle de CO2 située au fond du lac Nyos ressurgit spontanément et tua 1700 personnes). Par exemple sous le coup d'un séisme, d'une éruption, d'un attentat, etc. Ou plus simplement suite à une dégradation du site : le dioxyde de carbone est un oxydant, acide, dont l'effet à long terme sur certaines roches est incertain.


L'autre problème de cette technique et qu'elle n'est pas "gratuite" : compresser le gaz pour l'expulser dans ces sites demande de l'énergie. Pour une centrale à charbon, on estime ce coût de 10% à 40% de l'énergie produite[réf. souhaitée], soit une augmentation sensible du coût de production et de la consommation de matières fossiles. Or, la combustion du charbon émet d'autres gaz à effet de serre, en plus du CO2, et les émissions de ces autres gaz (oxydes d'azote et de souffre : NOx, SOx) seraient, elles, accrues de 10% à 20%[réf. souhaitée].


De plus, cette méthode ne pourrait être déployée que progressivement : toutes les centrales fossiles existantes n'ont pas dans leur voisinage des sites géologiques adaptés, loin de là. Et même pour celles qui occupent des terrains favorables, les investissements à réaliser sont très lourds. La séquestration du CO2 serait donc plutôt déployée à mesure du renouvellement du parc de centrales.


Enfin, il est reproché à cette technique d'être une solution de facilité qui viserait à faire la fausse économie d'un changement profond et plus durable, qui s'appuierait sur un moindre recours aux énergies fossiles pour ainsi faire l'économie des problèmes qu'elles posent (émissions de gaz à effets de serres pour l'extraction, le conditionnement et le transport des combustibles ; problèmes géostratégiques tels que des risques de guerre ou la perpétuation des malheurs de ces pays riches en ressources).

Voir aussi[modifier]

Fichier:SchémaPuitsDeCarboneArntzenFr.jpg
Stockage du carbone issu d'une centrale fossile

Liens internes[modifier]

Liens externes[modifier]

Bibliographie[modifier]

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