Organisme génétiquement modifié

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Un organisme génétiquement modifié communément appelé OGM est un être vivant (bactérie, virus, plante, animal) dont le génome (l'ensemble des gènes) a été modifié en laboratoire. Un OGM (Genetically Modified Organisms ou GMO, en anglais) est donc un organisme dont on a « bricolé » l'ADN (RNA).


Principe

La fabrication d'Organismes génétiquement modifiés (OGM), appelée « transgenèse », a été rendue possible grâce aux progrès considérables des techniques de biologie moléculaire au cours des 25 dernières années. Le génie génétique permet en effet d'intervenir directement sur la molécule d'ADN (acide désoxyribonucléique), support de l'information héréditaire pour l'ensemble des êtres vivants. La capacité de modifier et transférer du matériel génétique d'une espèce à une autre permet de produire des organismes vivants avec une combinaison de caractères nouveaux qui n'auraient pu naturellement exister. Les OGM peuvent être des plantes, des animaux ou des micro-organismes.

Pourquoi vouloir produire des OGM ?

Aux yeux des multinationales qui les fabriquent, les avantages de cette nouvelle technologie sont nombreux. La compagnie américaine Monsanto utilise même le slogan « Nourriture — Santé — Espoir » pour vanter les qualités de ses aliments génétiquement modifiés. Cette révolution génétique permet de rendre une plante résistante à un herbicide ou à un pesticide, au froid, à la sécheresse ou encore à diverses maladies. La résistance aux herbicides de certaines plantes favoriserait une croissance optimale, puisque les herbicides élimineraient les mauvaises herbes tout en laissant à l'espèce résistante plus d'espace pour se développer.

L'intérêt de produire des OGM c'est aussi, et surtout, pour le complexe génético-industriel, le moyen de gagner des marchés, en contrôlant, par les droits des brevets.

Les agriculteurs utilisant des OGM doivent acheter les graines chaque année. Car comme certains hybrides, les semences obtenues à partir de semences OGM sont stériles. On voit là l'enjeu colossal caché derrière les OGM. Le système de production agricole dépendra ainsi totalement de l'industrie.

Problèmes

Une contamination inévitable

La généralisation des OGM condamne à mort les autres filières agricoles: la filière traditionnelle et la filière « bio ». La coexistence entre ces trois formes d'agriculture est impossible. La contamination des champs et des produits « non-OGM » par la filière OGM est inévitable. En outre, les OGM arrivent dans nos assiettes par le biais de l'alimentation animale. 80% des animaux d'élevage consomment en effet des OGM, qui se retrouvent dans les produits issus de cet élevage: le lait, la viande, les œufs… que nous achetons!

Une recherche qui balbutie

Pressées par des investisseurs devenant frileux, les grandes firmes jouent à l'apprenti sorcier, par exemple pour jongler sur les besoins de la plante en eau et en azote. Ce genre de modification n'implique plus seulement la modification d'un seul gène mais de groupes de gènes aux actions imbriquées et dont le fonctionnement reste très méconnu. Ce faisant, ils provoquent des transformations non voulues et inattendues : ce sont les effets pléiotropiques[1]. En d'autres termes, on inonde le marché de produits conçus de manière empirique, sachant pertinemment que l'on ne contrôle absolument pas ni le processus ni ses conséquences![2]

Une information insuffisante

Le consommateur manque d'information. Seuls quelques pays pratiquent l'étiquetage des produits pour signaler la présence d'OGM. Si les animaux dont sont issus les produits mis en vente ont été nourris aux OGM, le consommateur ne peut pas le savoir. L'étiquetage est clairement insuffisant. Les consommateurs de retrouvent ainsi complices de cultures dont ils ne veulent pas.

Une agriculture productiviste

Les OGM s'inscrivent dans la logique d'une agriculture productiviste qui ne respecte pas l'environnement. D'abord, ils favorisent souvent l'usage des pesticides qui polluent les sols et les nappes phréatiques. Ensuite, il est prouvé qu'ils menacent la biodiversité animale et végétale. Ils sont toxiques pour certains insectes et peuvent conduire à l'apparition de mauvaises herbes extrêmement résistantes. Pire, en manipulant le patrimoine génétique de certaines plantes, ils créent de nouvelles espèces qui n'auront pas évoluées avec leur environnement.

Une éthique méprisée

C'est aussi d'éthique qu'il s'agit quand on aborde la question des OGM. Peut-on manipuler le vivant? À quelles conditions? Jusqu'où? Les consommateurs ne sont-ils pas les cobayes de quelques multinationales de l'agroalimentaire? L'environnement et la santé humaine ne devraient-ils pas primer sur les intérêts économiques de quelques entreprises? Actuellement, on assiste plutôt à la mainmise d'une petite minorité d'individus peu scrupuleux sur une majorité de paysans et de consommateurs. Les OGM menacent les droits des agriculteurs de produire sans OGM et par là même le droit des consommateurs de manger sans OGM.

Des dangers pour la santé

Un reportage diffusé par Canal+ le 15 septembre 2005, « OGM : l'étude qui accuse »[3], démontre que la consommation de maïs transgénique produit par la célèbre société Monsanto provoque chez des rats, sur une période de 90 jours, des dysfonctionnements des reins et des anomalies dans le sang. 90 jours pour obtenir des lésions et on laisse un tel produit en vente libre dans la grande distribution, c'est extrêmement grave.

Un autre documentaire de Marie-Monique Robin fut diffusé par Arte plus récemment (mardi 11 mars 2008 de 23 heures à minuit): « Le Monde selon Monsanto : De la dioxine aux OGM, une multinationale qui vous veut du bien », ne laisse plus aucun doute sur les objectifs de la compagnie et les dégâts très concrets (endettement, suicide, maladies, famine, ...) dans les pays qui utilisent ce genre de semences.

Surfaces cultivées totales

Selon le rapport 2006 de l'International Service for the Acquisition of Agri-biotech Applications, 102 millions d'hectares (soit 7 % du milliard et demi d'hectares de terres cultivées dans le monde) étaient cultivés avec des plantations OGM en 2006[4].

Les principales surfaces cultivées en PGM (plantes génétiquement modifiées) en 2006 se trouvent:

  • aux États-Unis (54.6 millions d'hectares : Soja, maïs, coton, colza, courge, papaye, luzerne)
  • en Argentine (18 millions d'hectares : Soja, maïs, coton)
  • au Brésil (11,5 millions d'hectares : Soja, coton)
  • au Canada (6.1 millions d'hectares : Colza, maïs, Soja)
  • en Inde (3,8 millions d'hectares : Coton)
  • en Chine (3,5 millions d'hectares : Coton)
  • au Paraguay (2 millions d'hectares : Soja)
  • an Afrique du Sud (1.4 million d'hectares : maïs, Soja, coton)

L'évolution historique est la suivante (en milliers d'hectares de plantations d'OGM)[5]:

1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007[6]
Etats-Unis 1.449 7.460 19.259 26.252 28.245 33.024 37.528 40.723 44.788 47.395 54.600 57.700
Argentine 37 1.756 4.818 6.844 9.605 11.775 13.587 14.895 15.883 16.930 18.000 19.100
Brésil 0 100 500 1.180 1.300 1.311 1.742 3.000 5.000 9.000 11.500 15.000
Canada 139 648 2.161 3.529 3.331 3.212 3.254 4.427 5.074 5.858 6.100 7.000
Inde 0 0 0 0 0 0 44 100 500 1.300 3.800 6.200
Chine 0 34 261 654 1.216 2.174 2.100 2.800 3.700 3.300 3.500 3.800
Paraguay 0 0 0 58 94 338 477 737 1.200 1.800 2.000 2.600
Afrique du Sud 0 0 0,08 0,75 93 150 214 301 528 595 1.400 1.800
Australie 40 58 100 133 185 204 162 165 248 275 200 100
Autres 0.9 15 62 71 94 112 136 209 527 710 ? ?
Total 1.665 10.072 27.161 38.730 44.163 52.300 59.245 67.357 77.448 87.163 102.000 114.200
(+12%)

Solutions

Une agriculture durable

La seule solution pour lutter contre la faim dans le monde tout en préservant la biodiversité, c'est l'agriculture durable. Contrairement aux OGM, elle permet à la fois de nourrir la planète et de la protéger.

Elle repose sur une diversité des cultures et des pratiques agricoles, la protection des écosystèmes, une moindre consommation d'énergie, d'eau et de pesticides. Elle promeut l'indépendance des petits paysans et un commerce équitable. Elle exige une recherche au service du plus grand nombre.

Une meilleure évaluation

S'opposer à la dissémination des OGM, ce n'est pas être contre la science. Au contraire, ce qu'il faut c'est plus de recherche. Plus de recherche sur les OGM pour mieux en connaître les risques. Plus de recherche (indépendante des grands groupes agro-industriels). En Europe, le système d'évaluation et d'autorisation des OGM comporte énormément de lacunes et doit être entièrement revu. Il doit inclure l'étude des effets directs, indirects, cumulés et à long terme des OGM sur l'environnement et la santé.

Le respect du vivant

En fait, le principe qui doit guider notre réflexion en matière d'OGM, c'est le respect du vivant. Cela veut dire: laisser à l'agriculteur et le consommateur le choix du non-OGM, respecter l'environnement, mais aussi interdire le brevetage du vivant. Il est inadmissible que des multinationales puissent s'arroger le monopole des semences, des plantes et de leur génome en déposant des brevets qui leur en donneraient la propriété. Le vivant n'appartient à personne. Il est notre patrimoine commun. Nous devons impérativement lutter contre les tentatives de Monsanto et consorts d'enfreindre ce principe.

Un étiquetage repensé

Il existe une demande très claire des consommateurs pour des produits sans OGM. Les sondages le prouvent: une majorité des Français et des Européens se montrent sceptiques, parfois même hostiles, à leur égard. Mais aujourd'hui, il n'existe que deux moyens de manger des produits animaux et issus d'animaux (lait, viande, œufs) nourris sans utilisation d'OGM : acheter des produits « bio » et utiliser le « Guide des produits avec ou sans OGM »[7].

Lutte et action directe

Présenter les actions des faucheurs volontaires.

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Références

  1. La pléiotropie sur Wikipedia
  2. (en) voir l'article du magazine Grist  : les efforts de Monsanto pour rétablir sa situation financière.
  3. OGM, l'étude qui accuse reportage diffusé par Canal+ le 15 septembre 2005.
  4. Science et Vie mars 2007 pages 26 et 27 et isaaa.org
  5. GM Crops: The First Ten Years - Global Socio-Economic and Environmental Impacts, Isaa, [pdf] http://www.isaaa.org/resources/publications/briefs/36/download/isaaa-brief-36-2006.pdf; La colonne 2006 est extraite du tableau précédent et est donc moins précise
  6. ISAAA février 2008
  7. « Guide des produits avec ou sans OGM » par Greenpeace

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