Culture sur buttes : Différence entre versions

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*Fiche technique concernant la culture sur butte sur le site du Sens de l'Humus : http://senshumus.wordpress.com/2006/10/13/la-culture-sur-buttes-fiche-technique/
 
*Fiche technique concernant la culture sur butte sur le site du Sens de l'Humus : http://senshumus.wordpress.com/2006/10/13/la-culture-sur-buttes-fiche-technique/
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Version du 3 février 2011 à 17:30

La culture sur buttes est une technique de jardinage consistant à cultiver (semer et repiquer) sur des bandes de terre surélevées, les buttes, tandis que les couloirs entre ces dernières sont uniquement consacrés aux déplacements du jardinier. Cette technique, qui supprime généralement les opérations de travail du sol, vise à obtenir des rendements satisfaisants tout en garantissant la restauration et le maintien dans le temps de la fertilité du sol. Cette technique de jardinage a notamment été développée en permaculture et en micro-agriculture biointensive.

Les avantages de la culture sur butte

  • Profondeur de sol. La terre des couloirs est creusée dans la profondeur d'une ou deux hauteurs de bêche et apportée sur les planches destinées à devenir des buttes. La profondeur de terre destinée aux cultures est donc considérablement augmentée (au moins doublée), favorisant l'enracinement en profondeur des plantes et donc leur nutrition. Cet enracinement permet de limiter la concurrence pour l'espace racinaire entre les plantes et favorise donc les plantations serrées.
  • Surface cultivée. Les buttes sont des surfaces de culture en trois dimensions. Dès lors, si l'espace des couloirs est définitivement perdu pour les cultures, il est regagné sur les buttes. Ainsi, la culture sur butte est une méthode particulièrement intensive, permet d'optimiser l'utilisation de l'espace cultivable.
  • Maîtrise de l'apport hydrique. En cas de pluies très abondantes, les cultures ne sont pas inondées puisque l'eau ruisselle dans les couloirs. Les buttes favorisent donc l'infiltration de l'eau en profondeur, au pied des buttes. En cas de sécheresse en revanche, l'enracinement des plantes en profondeur les rend plus résistantes. De plus, le maintien permanent d'un paillage en surface des buttes limite l'évaporation et maintient une certaine humidité au sol.
  • Préservation de la vie du sol. Le sol n'est pas travaillé, pas piétiné et sa faune est constamment nourrie par la couche de végétation maintenue en surface.
  • Le désherbage diminue. Si le sol n'est pas travaillé (les graines contenues dans le sol ne sont pas remontées en surface) et si les herbes indésirables sont arrachées régulièrement, avant montaison à graines, les opérations de désherbage diminuent au fil des ans.

Précautions à prendre

  • Pour ne pas retarder le réchauffement du sol au printemps, il est recommandé d'écarter temporairement la couche de mulch recouvrant le sol, puis de le remettre en place lorsque l'activité du sol redémarre.
  • Pour éviter les faims d'azotes liées à la dégradation du paillage riche en carbone, il est indispensable d'avoir un rapport carbone sur azote équilibré. La culture de légumineuses, riches en azote, permet un apport non négligeable d'azote dans le sol.
  • Le tassement de la butte à sa base est inévitable avec le temps. Mais l'apport constant de matière organique en surface permet de rehausser continuellement le niveau.
  • Il faut veiller aux phénomènes de déformation ou d'érosion pouvant affecter les bords des buttes. Si la pente est trop raide, des planches ou tressages de branches peuvent les soutenir. Le maintien permanent d'une végétation en bas de pente peut également limiter l'érosion.
  • Ne pas travailler le sol pour ne pas perturber l'équilibre qui se met progressivement en place, et ne devient optimal qu'au bout de plusieurs années.
  • Le paillage doit bien être remis en place après les opérations de plantation.
  • L'apport quantitatif de matière végétale destinée au paillage des buttes est important. Il convient donc de s'assurer de la disponibilité de cette ressource dans le temps.

L'agriculture synergétique d'Émilia Hazelip

Émilia Hazelip a développé une technique de culture sur buttes qu'elle a dénommée l'agriculture synergétique[1]. Ses 4 principes sont :

  • Aucun travail du sol.
  • Aucun apport fertilisant.
  • Aucun traitement de synthèse.
  • Aucun tassement du sol.

Aucun travail du sol

Le travail du sol provoque une oxygénation brutale du sol qui bouleverse la faune et entraîne une dégradation rapide de l'humus du sol. Si elle permet une fertilisation rapide du sol par la mise à disposition de minéraux issus de l'humus dégradé, elle entraîne une baisse de fertilité à long terme (perte d'humus).
La décompaction et l'aération du sol s'opèrent naturellement, d'une part par l'accumulation permanente de matière organique fraiche en surface de la butte, se transformant progressivement en sol, et d'autre part par l'activité des lombrics créant un réseau dense de tunnels dans le sol.

Aucun apport fertilisant

Ni chimique, ni biologique. Une couverture permanente de mulch (laine, paille, foin, carton...) associée à la culture de plantes fixatrices d'azote (Fabacées telles que le pois, la fève, le haricot...) permet la production d'humus par les décomposeurs du sol. Cet humus progressivement dégradé met à disposition des cultures les éléments fertilisants dont elles ont besoin. Par ailleurs, les résidus de culture sont systématiquement laissés sur place pour restituer directement au sol les éléments prélevés par les plantes mais non utilisés par le jardinier (par exemple tiges ou racines : mises à part les plantes racines, les plantes ne sont jamais arrachées mais toujours coupées à la base). Les végétaux ne sont jamais enfouis.

Aucun traitement de synthèse

Les [[cultures associées|associations entre cultures] et la faune auxiliaire permettent une régulation naturelle des ravageurs des cultures. Ainsi, pour bénéficier sur toute la butte de l'action protectrice (répulsive et insecticide) des Alliacées (ail, oignon, échalotte...), ces dernières sont plantées en bord de planche. Diverses plantes à fleurs sont par ailleurs introduites sur les buttes pour leurs actions diverses sur les ravageurs (répulsives, insecticides, favorisant des insectes auxiliaires) ou encore parce qu'elles attirent les insectes pollinisateurs utiles aux cultures. Des animaux auxiliaires domestiques peuvent également être introduits, par exemple le canard coureur indien, prédateur redoutable des limaces.

Aucun tassement du sol

Les buttes ne doivent jamais être piétinées, d'où l'utilité des couloirs pour circuler et effectuer les diverses opérations de jardinage.

La micro-agriculture biointensive

Vista-xmag.png Consulter aussi l’article :   Micro-agriculture biointensive.

Étapes de la mise en place d'une butte

Dimensions des buttes

La dimension des plates bandes doit réserver un espace suffisant aux cultures tout en ne gênant pas le travail du jardinier. Émilia Hazelip préconise les dimensions suivantes[1] :

  • La butte doit faire au maximum 120 cm de large, pour une hauteur de 50 cm si possible (cette hauteur étant dépendante de la qualité du sol). Des buttes trop hautes rendent l'ouvrage plus fragile et gênent l'accès du jardinier à toutes les zones de la butte.
  • Le couloir peut mesurer 50 cm, pour permettre des déplacements faciles.

Orientation des buttes

Élévation des buttes

Entretien des buttes

La culture sur buttes

Organisation des cultures

Mise en place des cultures

  • Semis direct.
  • Plants.
  • Pommes de terre.

Références

  1. 1,0 et 1,1 DVD "culture de la terre en synergie" de Émilia Hazelip.

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

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