Agriculture naturelle:Agriculture au milieu des herbes indésirables

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Description[modifier]

Une grande variété d'espèces de mauvaises herbes poussent avec le grain et le trèfle blanc dans ces champs. La paille de riz répandue sur le champ l'automne dernier est déjà décomposée en riche humus. La moisson atteindra environ 59 quintaux à l'hectare .

Hier, quand le Professeur Kawase, qui fait autorité sur les herbes de pâturage, et le Professeur Hiroe, qui fait des recherches sur les plantes anciennes, virent la fine couche d'engrais vert dans mes champs, ils appelèrent cela une magnifique œuvre d'art. Un agriculteur local qui s'était attendu à voir mes champs complètement recouverts de mauvaises herbes fut surpris de voir l'orge poussant si vigoureusement parmi les nombreuses autres plantes. Des experts techniques sont également venus ici, ont vu les mauvaises herbes, vu le cresson et le trèfle qui poussent partout, et sont partis en hochant la tête d'étonnement .

Il y a vingt ans, quand j'encourageais l'utilisation d'une couverture du sol permanente dans les vergers, il n'y avait pas un brin d'herbe visible dans les champs ou les vergers dans tout le pays. En voyant des vergers comme les miens, les gens arrivèrent à comprendre que les arbres fruitiers pouvaient très bien pousser parmi toutes sortes d'herbes. Aujourd'hui les vergers couverts d'herbes sont communs au Japon et ceux qui ne le sont pas sont devenus rares.

C'est la même chose pour les champs de céréales. Riz, orge et avoine peuvent pousser avec succès tandis que les champs sont couverts de trèfle et de mauvaises herbes tout au long de l'année. Revoyons plus en détail le programme annuel des semailles et moissons de ces champs. Début octobre, avant la moisson, on sème à la volée du trèfle blanc et des céréales d'hiver de variété à croissance rapide parmi les tiges du riz finissant de mûrir. [1] Le trèfle et l'orge, ou l'avoine, lèvent et poussent de deux centimètres et demi à cinq centimètres pendant le temps qu'il faut au riz pour être prêt à moissonner. Pendant la moisson du riz, les semences levées sont foulées par les pieds des moissonneurs, mais récupèrent en un rien de temps. Quand le battage est accompli la paille de riz est répandue sur le champ.

« En un jour, il est possible de faire assez de boulettes d'argile pour ensemencer environ deux hectares. Je trouve que là où les boulettes sont couvertes de paille, les semences germent bien et ne pourrissent pas même les années de pluie. »


Utilisations[modifier]

Quand le riz est semé en automne et laissé découvert, les semences sont souvent mangées par les souris et les oiseaux ou bien elles pourrissent au sol et c'est pourquoi j'enferme les semences de riz dans de petites boulettes d'argile avant de semer. La semence est étalée sur un plateau ou une panière que l'on secoue dans un mouvement de va-et-vient circulaire. On la saupoudre d'argile finement pulvérisée et on ajoute de temps en temps une fine buée d'eau. Cela forme de petites boulettes d'environ un centimètre de diamètre.

Il y a un autre procédé pour faire les boulettes. - On fait d'abord tremper dans l'eau pendant plusieurs heures la semence de riz décortiqué. On la retire et on la mélange à de l'argile humecté tout en foulant des pieds ou des mains. Puis on presse l'argile à travers un tamis en grillage de cage à poules pour le séparer en petites mottes. On doit laisser sécher les mottes un jour ou deux, ou jusqu'à ce qu'on puisse aisément les rouler en boulettes entre les paumes. Idéalement, il y a une graine par boulette. En un jour, il est possible de faire assez de boulettes pour ensemencer environ deux hectares.

Selon les conditions, j'enferme quelquefois les semences des autres céréales et des légumes dans des boulettes avant de semer. De mi-novembre à mi-décembre c'est le bon moment pour semer à la volée des boulettes contenant la semence de riz parmi les jeunes plants d'orge ou d'avoine, mais on peut aussi les semer à la volée au printemps. [2] On étend sur le champ une fine couche de fumier de volaille pour aider à décomposer la paille et les semailles de l'année sont terminées.

En mai, les céréales d'hiver sont moissonnées. Après le battage, toute la paille est répandue sur le champ. On fait alors entrer l'eau qu'on laisse stagner pendant une semaine à dix jours. Ceci provoque un affaiblissement des mauvaises herbes et du trèfle et permet au riz de lever à travers la paille. Durant juin et juillet, la pluie suffit; en août on fait passer de l'eau courante à travers le champ une fois par semaine sans la laisser stagner. Maintenant, la moisson d'automne approche. Tel est le cycle annuel de culture du riz/céréales d'hiver par la méthode naturelle. Les semailles et la moisson suivent de si près le modèle de la nature qu'on peut considérer qu'elles suivent leur processus naturel plutôt qu'une technique agricole. Cela ne prend qu'une heure ou deux à un agriculteur de faire les semailles et de répandre la paille sur un are. À l'exception de la moisson on peut faire pousser seul les céréales d'hiver, et pour le riz deux ou trois personnes suffisent en n'utilisant que les outils japonnais traditionnels.

Il n'y a pas méthode plus facile, plus simple, pour faire pousser le grain. Elle comporte à peine plus que semer à la volée et répandre la paille, mais il m'a fallu plus de trente ans pour atteindre cette simplicité.

Cette manière de travailler la terre s'est développée conformément aux conditions naturelles des îles japonaises, mais j'ai le sentiment que la méthode naturelle du travail de la terre pourrait aussi être appliquée dans d'autres régions et pour d'autres cultures indigènes. Dans les régions où l'eau n'est pas aisément disponible, on pourrait faire pousser le riz des montagnes, par exemple, ou d'autres grains tels que le sarrasin, le sorgho ou le millet. Au lieu du trèfle blanc, une autre variété de trèfle, la luzerne, la vesce ou le lupin peuvent se révéler meilleures couvertures du champ. L'agriculture sauvage prend une forme distincte, conformément aux conditions particulières de la région où elle est appliquée.

Pendant la transition vers cette sorte d'agriculture, un peu de désherbage, de compostage ou d'élagage peuvent être nécessaires au début, mais ces mesures seront graduellement réduites chaque année. Finalement, ce n'est pas la technique de culture qui est le facteur le plus important, mais plutôt l'état d'esprit de l'agriculteur.


Voir aussi[modifier]

Notes[modifier]

  1. On sème environ 5 kg de trèfle blanc à l'hectare, trente à soixante kilos de céréales d'hiver. Pour des agriculteurs inexpérimentés ou des champs à sol dur ou pauvre, il est plus sûr de semer plus épais dans les débuts. À mesure que le sol s'améliore par la paille qui se décompose et l'engrais vert, et que l'agriculteur se familiarise avec la méthode d'ensemencement direct sans culture, la quantité de semence pourra être réduite.
  2. On sème 20 à 40 kilos de riz à l'hectare. Vers la fin avril, M. Fukuoka vérifie la germination des semences semées et jette à la volée un complément de boulettes si nécessaire.


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