Toilette sèche : Différence entre versions

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La '''toilette sèche''', toilette à litière ou encore toilette à litière biomaîtrisée (TLB) est un système de toilette n'utilisant pas d'[[eau]]. Il consiste à mélanger aux matières organiques (selles et urine) des déchets végétaux secs ([[terre]], copeaux, sciure de bois, paille, foin, [[chanvre]] en paillettes ou encore feuilles mortes...) de façon à obtenir un équilibre carbone-azote dans le mélange.
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Les '''toilettes sèches''' ou, mieux, '''toilettes à compost''' car elles n'ont rien de ''sec'', sont des toilettes à litière ou encore toilettes à litière biomaîtrisée (TLB). Il s'agit d'un système de toilettes n'utilisant pas de chasse d'[[eau]]. Elles consistent à mélanger aux matières corporelles (selles et urine) des déchets végétaux ([[terre]], copeaux, sciure de bois, paille, foin, [[chanvre]] en paillettes ou encore feuilles mortes...) de façon à obtenir dans ce mélange un équilibre carbone-azote qui facilite la décomposition [[compostage]] de ces matières organiques.
  
 
Ce système de toilette (contrairement aux craintes de beaucoup) ne dégage pas d'odeurs si on prend soin de ne pas séparer les selles de l'urine et de bien recouvrir le tas de broyat (copeaux, sciure...). C'est la grande différence avec les toilettes de nos grands-pères, au fond du jardin, avec mauvaises odeurs et mouches : on ne recouvrait pas ses productions de matière végétale sèche.
 
Ce système de toilette (contrairement aux craintes de beaucoup) ne dégage pas d'odeurs si on prend soin de ne pas séparer les selles de l'urine et de bien recouvrir le tas de broyat (copeaux, sciure...). C'est la grande différence avec les toilettes de nos grands-pères, au fond du jardin, avec mauvaises odeurs et mouches : on ne recouvrait pas ses productions de matière végétale sèche.

Version du 7 avril 2011 à 12:55

Les toilettes sèches ou, mieux, toilettes à compost car elles n'ont rien de sec, sont des toilettes à litière ou encore toilettes à litière biomaîtrisée (TLB). Il s'agit d'un système de toilettes n'utilisant pas de chasse d'eau. Elles consistent à mélanger aux matières corporelles (selles et urine) des déchets végétaux (terre, copeaux, sciure de bois, paille, foin, chanvre en paillettes ou encore feuilles mortes...) de façon à obtenir dans ce mélange un équilibre carbone-azote qui facilite la décomposition compostage de ces matières organiques.

Ce système de toilette (contrairement aux craintes de beaucoup) ne dégage pas d'odeurs si on prend soin de ne pas séparer les selles de l'urine et de bien recouvrir le tas de broyat (copeaux, sciure...). C'est la grande différence avec les toilettes de nos grands-pères, au fond du jardin, avec mauvaises odeurs et mouches : on ne recouvrait pas ses productions de matière végétale sèche.


Problématique

La pollution des rivières est surtout due aux usages domestiques de l'eau ! Vouloir seulement épurer nos eaux usées n'est pas une solution. En tirant la chasse d'eau, nous polluons singulièrement nos rivières en azote et en phosphore. Les stations d'épuration, équipements lourds et coûteux pour la collectivité, n'épurent pas ces éléments contenus dans nos déjections. Ils sont à l'origine de l'eutrophisation (croissance excessive des algues qui ne laissent plus d' oxygène pour les autres êtres vivants).

De plus, chaque fois que nous tirons la chasse d'eau, nous gaspillons 10 à 12 litres d'eau rendue potable à grands frais. Cette consommation représente 35 % de notre facture! Ce type de WC est le symbole de notre insouciance vis-à-vis de l'environnement : "je tire la chasse et le reste n'est plus mon problème". Et pourtant, la quantité de matière organique contenue dans nos déjections, après compostage, pourrait fertiliser la terre agricole qui nourrit l'utilisateur d'un WC, alors que les sols s'appauvrissent jour après jour.

Une des raisons pour utiliser des toilettes sèches réside dans le fait qu'aujourd'hui, l'éco-bilan de la chasse d'eau est largement négatif et celui de la toilette sèche très positif. Nos déjections sont surtout constituées d'azote, de phosphore et de carbone. Ces éléments ont des cycles terrestres et doivent être rendus à la terre pour l'enrichir. C'est donc un non-sens écologique sans précédent que de mêler des déjections humaines ou animales à l'eau. Cette mauvaise gestion de la matière organique est à la source de bien des dégradations de nos écosystèmes aquatiques et de nos eaux souterraines, et un manque à gagner désastreux pour nos sols maintenant en voie de désertification. La toilette sèche a entièrement sa place dans le concept global de développement durable.

Solution

Et si d'un déchet on créait une ressource...

L'alternative à ce non-sens est le compostage direct des déjections humaines grâce aux toilettes sèches. Le compostage évite de polluer l'eau et produit un amendement organique fertilisant. La mise en oeuvre de ce système offre peu de difficultés en zones rurales et quartiers périurbains.

Et si nous nourrissions la Terre (qui elle-même nous nourrit) plutôt que de l'appauvrir...

Le problème est culturel: aujourd'hui, les déjections humaines sont considérées avec crainte et dégoût! Il existe différents modèles de toilettes sèches facilement aménageables chez des particuliers, notamment des modèles suédois dont le design très moderne n'a rien à envier à nos toilettes à chasse d'eau. Dans les systèmes on ajoute à chaque utilisation des matériaux riches en carbone (de la terre, de la sciure, des copeaux de bois ou de la paille) pour équilibrer la forte concentration en azote des urines et des matières fécales. Ces matériaux absorbent l'humidité et neutralisent les odeurs tout en facilitant l'aération du compost.

L'utilisation des toilettes sèches pourrait améliorer la qualité de nos rivières, permettrait de limiter la pollution de nos ressources hydriques, d'enrichir les sols et d'économiser des sommes fabuleuses consacrées à l'épuration de l'eau.


En pratique

Fabrication et utilisation

Il existe différentes solutions, techniques de toilettes sèches, des plus simples aux plus compliquées. Un type de toilette sèche intéressant est celui de Joseph Orszagh, la toilette à litière biomaîtrisée. C'est une toilette que chacun peut se fabriquer à peu de frais. Elle est plus facile à utiliser à la campagne bien que certains, tout comme Joseph, l'utilisent dans leur maison en ville et fassent un compost dans leur petit jardin (3 à 4 m² suffisent...).

Le principe est très simple: il suffit d'encadrer confortablement un seau et de se procurer de la matière sèche fine qui sera utilisée comme litière après chaque usage. On met aussi le papier hygiénique dans la toilette, c'est du carbone. Pour les déchets végétaux, un truc simple et peu coûteux est de demander à des scieries de la sciure, dont elles ne savent que faire. Une des seules choses à se rappeler est de ne pas utiliser de bois traité ou exotique afin de ne pas récupérer un compost toxique pour la terre. On peut aussi utiliser du papier et un destructeur de document, c'est ludique et efficace, mais reste à vérifier si certaines encres ne sont pas toxiques pour le potager.

L'avantage de ces toilettes, c'est qu'elles se placent n'importe où dans la maison, même près du lit d'une personne âgée et souffrante... et ça ne sent pas... mais il faut le voir, l'essayer au moins, pour le croire... Si vous avez des odeurs, c'est que vous n'avez pas mis assez de sciure (3 louches par utilisation). Elles ne craignent pas le gel!

Composte de dizaines de passages en toilette sèches dans un festival d'écologogie autonome et économe près de Chateaubriant, le tas ne dégage pas d'odeur forte

Que faire quand le seau est plein?

Tout simplement le vider sur le carré à compost, avec les épluchures de légumes et les déchets du jardin. Nous préconisons d'entourer ce carré de palettes en bois pour éviter que des animaux viennent y fouiner. Le processus chimique de transformation, de vie, peut alors commencer en silence, grâce au vent, à la pluie...

En ville, l'usage des toilettes sèches peut aussi être envisagé, grâce à l'utilisation de sacs à compost qui seront ensuite conduits sur une aire de compostage, ou à la déchetterie ou encore jetés avec les ordures ménagères si aucune autre solution n'est possible. On attend avec impatience les retours des premières villes qui expérimenteront le ramassage du compost, au même titre que les autres déchets, en espérant que la solution sera généralisable. En attendant, des technologies de toilettes sèches à séparation se développent. Leur avantage est d'espacer les vidanges. Leur inconvénient est qu'elles sont onéreuses et complexes à produire, et surtout qu'elles rejettent du liquide non compostable, et que la matière sèche obtenue est beaucoup plus compliquée à composter. En bref, mieux vaut se passer de toilettes sèches, que d'opter pour cette solution intermédiaire qui semble être pour le moment une fausse bonne idée. Il faut se rappeler par ailleurs que l'on peut tester une toilette sèche dans un coin, tout en conservant ses toilettes traditionnelles au cas où le vidangeage se révélerait trop contraignant.

Utilisation du compost

Un compost bien fait, à base de fumier (humain), ne présente aucun risque à être utilisé dans le jardin potager (bien au contraire!). Par mesure de précaution, on le laissera murir plus longtemps qu'un compost standard (~2ans au lieu d'une année). Ainsi, vous pourrez dire à vos invités qu'il y a un peu de vous dans cette belle sauce tomate... Toutefois, on peut réserver son utilisation pour fertiliser les arbres et les massifs de fleurs si on le sent mieux ainsi.


Toilette sèche légalisé

Article 17 En savoir plus sur cet article

Par dérogation à l’article 3, les toilettes dites sèches (sans apport d’eau de dilution ou de transport) sont autorisées, à la condition qu’elles ne génèrent aucune nuisance pour le voisinage ni rejet liquide en dehors de la parcelle, ni pollution des eaux superficielles ou souterraines. Les toilettes sèches sont mises en œuvre : ― soit pour traiter en commun les urines et les fèces. Dans ce cas, ils sont mélangés à un matériau organique pour produire un compost ; ― soit pour traiter les fèces par séchage. Dans ce cas, les urines doivent rejoindre la filière de traitement prévue pour les eaux ménagères, conforme aux dispositions des articles 6 et 7. Les toilettes sèches sont composées d’une cuve étanche recevant les fèces ou les urines. La cuve est régulièrement vidée sur une aire étanche conçue de façon à éviter tout écoulement et à l’abri des intempéries. Les sous-produits issus de l’utilisation de toilettes sèches doivent être valorisés sur la parcelle et ne générer aucune nuisance pour le voisinage, ni pollution.

Un peu de poésie

À tous ceux qui honorent ce lieu de leur présence
Et participent au respect des cycles de la matière...
Merci de rendre ainsi, à la terre nourricière
Ce qu’elle vous a donné dans sa magnificence...

Pour la terre

Vous qui venez ici, dans une humble posture...
De vos flancs alourdis, décharger le fardeau,
Veuillez, quand vous aurez soulagé la nature
Et déposé dans l'urne un utile cadeau,
Déposer en silence une poignée de litière...
Et, sur l'autel fumant, placer pour chapiteau
Ce couvercle arrondi sur les nobles matières...
Sans eau et sans odeur se fera le terreau...

poème détourné : l'original (avec eau !) envoyé à George Sand, est attribué à Alfred de Musset

Voir aussi

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