Système de partage global

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Révision de 8 mai 2010 à 12:52 par Bliss (discussion | contributions) (La gestion alimentaire)

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Définition

Un système de partage global a comme principe d'établir une mise en commun, avec ou sans condition, des 5 points fondamentaux suivants :

  • Du temps
  • Du matériel
  • Des terres arables
  • Des espaces et logements
  • De l'information, connaissances, etc.


Les caractéristiques de ce système sont :

  • le temps, le matériel et les espaces s'échangent de façon indirecte.
  • l'interrelation entre les cinq types de partages, gérés de façon commune.
  • une gestion alimentaire qui n'est pas soumise à une valeur, et donc à un échange.
  • l'absence totale d'utilisation d'une quelconque monnaie locale ou alternative.
  • l'utilisation ou non de conditions de partage, en fonction du choix de chacun.

Partager du temps et du matériel

Le temps et le matériel sont les types de partage faisant l'objet d'une gestion plus spécifique :

  • Le temps, qui consiste à pratiquer une ou des activités au choix, prend en compte la notion de temps collectif disponible (ou TCD) et se gère par le biais d'un principe nommé "les dernières activités" (ou LDA). Celui-ci a comme fonction d'équilibrer au mieux les sollicitations entre demandeurs et offreurs de services, en annonçant simplement quel était le dernier jour d'activité - information qui peut être connue des autres membres.

Par exemple, lorsque 5 spécialistes sont disponibles pour offrir un service de même nature depuis une même localité, ce sera celui ayant été le moins actif récemment (et/ou avec le moins d'heures d'activité consacrées) qui pourra être le plus sollicité dans les prochains jours.

  • Le matériel, qui n'est pas donné (au sens propre du terme, à savoir qu'il ne pourrait jamais retourner au donateur) ni prêté (dans le sens qu'il ne revient pas au prêteur), est simplement partagé dans un contexte de transferts continus. Le matériel peut donc être transféré, d'un membre à l'autre et de façon continue, chaque fois que celui-ci ne présente plus d'utilité auprès du dernier utilisateur.

Par exemple, un matériel transféré par A pour B, peut revenir plus tard à A depuis C, ayant reçu entretemps ce matériel de la part de B. Dans un autre cas, B pourrait ne pas remettre le matériel à disposition des autres membres (car il en a toujours besoin), mais A peut très bien retrouver un matériel identique ou similaire mis à disposition par un autre membre. A peut donc, en fonction des transferts en cours, retrouver "son" matériel transféré d'origine, ou utiliser celui d'un autre, lorsqu'il en a de nouveau besoin.

Un principe de partage avec ou sans condition

Plutôt que d'imposer ou non des règles de partage qui seraient communes à tout le monde, le système permet à chaque membre de décider de façon individuelle s'il veut partager sous conditions ou non, et ceci peut concerner les 5 types de partages précités.

Le partage sans condition : il s'agit simplement d'offrir un service, de transférer du matériel, de partager une parcelle de terre ou une partie d'espace quelconque de façon altruiste; à n'importe quel membre sans imposer quoi que ce soit au préalable (sinon le simple fait d'être déjà un membre, avec une inscription qui est toujours gratuite).

Le partage avec une condition de base : il en existe deux. La première consiste à imposer d'avoir offert un minimum de services à d'autres membres (c'est-à-dire dans le cadre d'un partage de temps, ayant nécessité un effort physique ou intellectuel). La seconde, consiste à imposer le fait d'être membre depuis un certain temps. L'une ou l'autre, ou les deux, peuvent donc être imposées comme prérequis avant de contacter pour une demande d'accès à un partage. Exemple : terre arable disponible aux membres ayant déjà offert une trentaine de services à d'autres membres, avec 6 mois d'ancienneté. L'avantage d'utiliser une condition de base est que celle-ci est accessible à tout le monde, tôt ou tard.

Le partage avec une condition spécifique : un membre peut également requérir, en sus ou à la place des conditions de base, d'être par exemple d'une certaine tranche d'âge (par exemple pour offrir des cours, des formations), de posséder de l'expérience, certaines compétences, etc.

La gestion alimentaire

Un membre faisant partie d'un système de partage global n'échange pas, de façon directe ou indirecte, du temps, du matériel, ou des espaces contre de la nourriture. Celui-ci cultive directement pour ses propres besoins personnels ou familiaux. L'aspect alimentaire se gère donc en parallèle des autres types de partage, ce qui permet de simplifier le système de partage global. Chacun doit apprendre à cultiver en étant encadré par des personnes ayant l'expérience, et ce savoir-faire peut ensuite se transmettre à tour de rôle.

Bien entendu, rien n'empêche de démarrer ce système de partage sans gérer l'aspect alimentaire au départ, et d'inviter par la suite un maraicher bio (par exemple) à rejoindre le système de sa localité. Si ce dernier constate que le groupe inviteur est déjà bien constitué, ceci peut davantage le motiver à partager "sa" terre également. Constatant que de nombreuses compétences et matériels divers seraient déjà disponibles, il n'y verrait peut-être plus grand intérêt à continuer la vente de ses productions sur un marché.

La rotation des différentes tâches liées au travail de la terre, ainsi que la collecte, la distribution, les quantités, etc. sont autant de points à gérer par des personnes qui se sentent responsables à ce niveau (par exemple les premiers occupants). Si la gestion alimentaire est parallèle, un fil conducteur relie néanmoins le partage des terres aux autres types de partages : il s'agit de la condition d'accès, comme celle citée en exemple plus haut.

Une gestion optimisée du temps collectif disponible (TCD)

Lorsqu'un membre a rendu un service dans le cadre d'un partage de temps, il peut préciser en LDA, lorsque celui-ci est terminé, quel était la date de son dernier jour d'activité (+ le nombre de jours et d'heures si souhaité). Cette information est ensuite connue des autres membres, ce qui est en particulier utile pour ceux qui sont en train de rechercher un nouveau service identique ou similaire.

Un service peut s'effectuer de façon totalement libre par l'offreur, ce qui rend les activités de longue durée plus faciles à pratiquer, et plus agréables à offrir (d'autant plus si le receveur du service peut également être acteur, et non simple spectateur). S'il s'agit par exemple d'une réparation nécessitant 120 heures d'activité, l'offreur du service peut décider d'y consacrer 6 heures par jour pendant 20 jours. Il peut également espacer les journées, par exemple n'y consacrer qu'un jour sur deux, afin de pouvoir se reposer davantage.

Les demandeurs de services consultent les dernières activités (LDA) locales, et peuvent ainsi solliciter les membres ayant été les moins actifs récemment (et/ou avec les moins d'heures d'activités consacrées), par simple comparaison des dernières dates annoncées.


La gestion des partages sous condition

Lorsqu'un membre annonce partager tel ou telle chose sous condition, il doit pouvoir vérifier que les membres qui le contactent répondent effectivement à ses critères de sélection. Dans ce contexte, l'utilisation du système de partage global se complexifie. Afin que le système reste intuitif un maximum, l'idéal serait donc de ne partager que de façon inconditionnelle.

Le partage sous condition implique de connaître de nouveaux éléments :

  • La notification de services rendus (ou NSR)
ou notification audio de services rendus (NamSR)
  • Le code personnel d'identification (ou CPI)
  • L'historique personnel d'activité (ou HPA)
  • La suite de receveurs différents (ou SRD)


La NSR, qui n'est pas obligatoire, consiste à notifier un service rendu, après que celui-ci soit complètement terminé. À la différence du LDA qui ne sert qu'à informer du dernier jour d'activité, la NSR permet de mettre à jour un HPA : celui-ci informe de la date d'inscription, et du nombre de services reçus/rendus notifiés depuis cette date.


L'HPA est un peu l'équivalent d'un compte bancaire, dans le sens où il permet d'accumuler une certaine valeur; exprimée en nombre de services reçus/rendus. Le fonctionnement est donc le suivant : un service est notifié et par la suite, selon une règle de mise à jour différée (décrite plus bas), celui-ci est indiqué sur l'HPA pour faire correspondance.


C'est donc à l'aide de l'HPA qu'un membre peut vérifier si ses demandeurs répondent à ses conditions de partage. Mais si la NSR n'est pas obligatoire, elle est soumise à trois règles simples que l'offreur doit respecter au préalable :


a) Il doit s'agir de x receveurs différents à la suite (SRD), ce nombre étant librement choisi par la localité instaurant le système de partage global, par exemple 4 (ou SRD-4).

En considérant les six membres locaux suivants : Pierre(1), Claude(2), Philippe(3), Emmanuel(4), Franck(5) et Guillaume(6) ou par facilité pour cet exemple, 1-2-3-4-5-6. Si la SRD est fixée à 4, la SRD de 6 serait par exemple (à ce jour) la suivante : 1-2-3-4. Cela signifie que Guillaume a rendu un service notifié à Pierre, Claude, Philippe et Emmanuel. A partir de là, si Claude lui demande un service, Guillaume pourra bien sûr l'offrir mais sans le notifier, car Claude fait déjà partie de ses 4 derniers receveurs de service notifié.

b) Le service rendu doit être utile et non lié aux divertissements, et il est nécessaire qu'un effort physique ou intellectuel ait été mis en oeuvre.

c) Les services rendus dans le cadre d'un partage de temps peuvent être notifiés, mais pas les autres types de partage (matériel, espaces ou de terres).


Si ces trois règles sont respectées, l'offreur du service peut procéder à la NSR, ce qui permettra de mettre à jour son historique personnel.

Déroulement d'une N(am)SR

À l'inscription, un nouveau membre reçoit un CPI composé d'une dizaine de chiffres (ou plus ou moins, selon le choix de la localité) unique, correspondant par exemple à son nom de membre (qui doit bien sûr être unique également). Exemple : 12345-45-45697-74. Lorsqu'un membre offreur souhaite notifier un service rendu il lui suffit d'écrire sur un papier : la date du jour, son nom de membre, une suite de trois chiffres de son CPI (par exemple 454 ou 741) et la nature du service rendu. Sur ce même papier, le receveur indique également son nom de membre, une suite de trois chiffres de son CPI, et éventuellement son évaluation négative.

Ce papier doit ensuite être remis au bureau local : soit directement par l'un ou l'autre, soit par un principe de relais quotidien d'une boite postale à une autre, parmi celles des membres du système, jusqu'à ce que le papier soit finalement délivré au bureau (ceci permet de limiter les déplacements des membres non motorisés, et de ne pas dépendre d'un service postal).

Une autre possibilité est d'utiliser l'enregistrement audio : plutôt que de compléter ensemble un papier, les deux membres communiquent les mêmes informations (nom, CPI,...) directement au micro. Le fichier mp3 est stocké sur une clé usb, qui est ensuite apportée au bureau pour que celui-ci puisse le dupliquer sur disque dur (ceci permet de ne pas dépendre d'une connexion internet). Dans ce cas, les membres sollicités les plus méfiants peuvent vérifier l'enregistrement audio (en guise de preuve) correspondant aux dates des services annoncés comme étant rendus, depuis l'HPA du membre demandeur en question.


Mise à jour différée d'un HPA

Lorsqu'un service rendu a été notifié, ce sont deux HPA qui sont mis à jour :

  • Sur celui du membre receveur, il est indiqué que celui-ci ait reçu un service de plus.
  • Sur celui du membre offreur, il est indiqué que celui-ci ait rendu un service de plus, mais avec une règle temporaire de mise à jour différée : pendant les deux premiers mois suivant l'inscription, toute N(am)SR est indiquée sur l'HPA du membre offreur 30 jours plus tard. A partir du troisième mois d'ancienneté, les notifications sont indiquées dans les 24 heures.

Par facilité, les dates sur les HPA correspondent aux jours de notifications, et non aux jours consacrés à l'activité, puisqu'il n'est de toute façon pas nécessaire de les préciser (ce qui peut être important est le nombre total de jours/heures consacrées, mais ceci importe uniquement pour l'utilisation LDA, non pour la NSR).

Cette mise à jour différée des HPA permet d'instaurer un climat de confiance, parmi les membres partageurs sous condition, en favorisant le statut d'ancienneté et donc en impliquant de s'investir dans le temps avant de pouvoir commencer à valoriser son historique personnel. Ainsi, lorsqu'un nouveau membre commence à offrir de nombreux services, mais que ceux-ci ne sont rendus que dans les 60 premiers jours suivant son inscription, les membres qu'il sollicitent n'auront pas connaissance du nombre de services rendus avant 30 jours suivant les notifications.

Ceci permet ainsi de dissuader certains opportunistes de la gratuité de faire semblant de s'investir, "vite fait bien fait", uniquement dans le but de valoriser leur HPA et de bénéficier rapidement d'un partage; bien qu'un partage annoncé n'engage en rien son auteur pour autant. Ce délai de mise à jour différée peut également être modifié, selon les préférences d'une localité.

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