Sociocratie

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La sociocratie est un système de gouvernance utilisant un mode de prise de décision fondée sur le consentement (gouvernance par consentement). C'est également une structure organisationnelle permettant à une organisation de se comporter comme un organisme vivant, c'est à dire de s'auto-organiser. Son fondement est issu des principes cybernétiques.

En anglais, la sociocratie est appelé sociocracy, Dynamic Governance (DG) ou Dynamic Self-Governance (DSG).

Origine

Le mot sociocratie est dérivé du latin societas (société) et du grec kratein (gouverner). C'est la gouvernance du socios, c'est-à-dire des personnes liées par des relations significatives entre eux. La démocratie, en comparaison, c’est la gouvernance du « demos », la masse des gens qui n’ont pas grand-chose en commun en dehors de certaines valeurs de base. L’autocratie quant à elle c’est la gouvernance d’une seule personne : « auto ».

Le mot sociocratie a été inventé par Auguste Comte au début du XIXe siècle. Philosophe français, il est considéré comme l'un des fondateurs de la sociologie. Auguste Comte élabora un système de pensées et d’organisation connu sous le nom de « positivisme » qu’il considérait comme la base nécessaire pour une vie en société stable et l’épanouissement de l’individu dans le contexte de la révolution industrielle en émergence à son époque. Toutefois, Comte ne fut pas en mesure d’élaborer une structure pratique pour la mise en œuvre de ses idées.

À la fin des années 1960, Gerard Endenburg (1933-), un ingénieur hollandais qui dirigeait une société d'électronique, a voulu diriger son entreprise de manière humaine, tout en conservant, voire développant, son efficacité et sa compétitivité. En se basant sur les idées du pédagogue expert en management Kees Boeke[1] (1884-1966), son compatriote et son contemporain, et en y intégrant ses connaissances en théorie des systèmes, en cybernétique et en biofeedback, Gerard Endenburg a créé, au début des années 1970, un nouveau style de gouvernance qu'il a appelé sociocratie, le mot créé par le philosophe Auguste Comte.

La sociocratie s'est particulièrement développée en Hollande et suscite un intérêt croissant ailleurs en Europe, en Amérique latine, aux États-Unis et au Canada.

En pratique

La méthode d'organisation en cercles sociocratiques repose sur quatre règles issues de la cybernétique (théories des systèmes de contrôle/commande).

  1. La prise de décision par consentement : Le consentement signifie l'absence d'objection motivée par des arguments valables. En d'autres termes, aucune décision d'ordre politique (qui affecte le fonctionnement de l'unité ou l'organisation du travail) ne sera prise si un des membres y oppose des objections raisonnables. Lorsque toute objection est levée, la décision est validée.
  2. Le cercle : Le cercle est le groupe d'individus constitué en vue de réaliser une fonction clairement identifiée ; il est un sous-système de l'organisation et inclut le responsable de ce sous-système. Ce dernier peut s'apparenter au processus au sens de la norme ISO 9001. Il établit ses propres règles de fonctionnement sur le principe du consentement de ses membres et est maître de l'exécution, de la mesure et du contrôle de son processus. Aucun cercle n'a pour autant une autonomie totale : chacun doit tenir compte des besoins des cercles supérieurs (représenté par le responsable de l'unité) et inférieurs (représenté via les doubles liens). Le cercle de plus haut niveau, correspondant au conseil d'administration, doit représenter l'environnement de l'organisation le plus vaste possible : investisseurs, clients, cadres, représentants légaux, politiques, etc.
  3. Le double lien : Un cercle est relié à son cercle supérieur par deux personnes : le responsable de l'unité et un membre délégué (choisi par consentement). Ces deux personnes sont membres du cercle supérieur (double lien).
  4. L'élection sans candidat (et par consentement) : Le choix et l'affectation des personnes dans une fonction ou la délégation d'une tâche s'effectue par consentement. Chaque participant écrit le nom de la personne qu'il choisit sur un papier. L'animateur du cercle regroupe les papiers, lit chaque proposition en demandant à la personne de motiver son choix. Une fois que tout le monde s'est exprimé, un deuxième tour est réalisé pour savoir si certains, suite aux motivations énoncées, souhaitent changer de choix. Plusieurs tours peuvent être nécessaires et, lorsqu'il n'y a plus d'objection pour un candidat, celui-ci est sélectionné si lui-même y consent.

Les effets recherchés par ce mode de fonctionnement sont l'instauration d'une confiance entre les membres du cercle et la fiabilité des décisions prises. On constate que le temps nécessaire à la prise de décision, a priori plus important que dans une organisation autocratique, est très largement compensé par la qualité de la décision et l'adhésion de chaque intéressé à celle-ci. On constate également que, pour fonctionner correctement, l'animateur du cercle doit diriger le groupe avec fermeté quant aux règles de fonctionnement établies et être vigilant quant aux débordements possibles. Le cercle est un lieu de prise de décision, pas de débat.

Le rôle de l'animateur est donc essentiel et il se doit de maîtriser parfaitement le processus sociocratique. Le groupe doit en contrepartie respecter ses consignes. On constate également qu'une communication irréprochable (sans jugement, authentique et argumentée sous forme de besoins satisfaits et/ou non satisfaits) tend à rendre le processus efficient.

Résultats

Globalement et sans qu'il y ait de mesure objective et quantifiée de ces phénomènes, les organisations utilisant la sociocratie connaissent un accroissement au niveau de l’innovation et de la productivité de 30 à 40 %, une réduction dans le nombre des réunions, une réduction dans le taux d’absentéisme pour maladie et une implication accrue des travailleurs dans la vie organisationnelle[2].

Les travailleurs et les gestionnaires apprécient vivre et travailler dans des organisations sociocratiques. Plus simples, elles sont faciles à gérer et semblent avoir une capacité exceptionnelle d’innover, de se régénérer et de réagir aux imprévus du marché. La méthode fonctionne particulièrement bien dans des organisations allant jusqu’à 1500 personnes et quelques entreprises de taille beaucoup plus grande sont en train d’en faire l’expérience.

Voir aussi

Références

  1. La démocratie telle qu'elle devrait être
  2. [pdf] La sociocratie – Les forces créatives de l’auto-organisation par John A. Buck et Gerard Eendenburg, traduction Gilles Charest

Liens internes

Liens externes

Bibliographie

  • La démocratie se meurt, vive la sociocratie, Gilles Charest, 2007, ISBN 9788887178722
  • We the People, Consenting to a Deeper Democracy, par John Buck & Sharon Villines, 2007, ISBN 0979282705
  • The creative forces of self-organization, John Buck & Gerard Endenburg, 2006
  • Sociocracy : The Organization of Decision Making, Gerard Endenburg, 1998, ISBN 9051666055


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