https://www.ekopedia.fr/api.php?action=feedcontributions&user=82.238.39.200&feedformat=atomEkopedia - Contributions de l’utilisateur [fr]2024-03-29T07:37:49ZContributions de l’utilisateurMediaWiki 1.27.1https://www.ekopedia.fr/index.php?title=D%C3%A9croissance_soutenable&diff=73262Décroissance soutenable2009-09-26T12:40:53Z<p>82.238.39.200 : -autopromotion de travail inédit</p>
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<div>{{Vivre ensemble}}<br />
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La '''décroissance''' est un concept politique qui affirme que la croissance économique généralisée n'est pas acceptable pour l'[[environnement]]. Le qualificatif de '''soutenable''' (ou aussi celui de '''viable''') propose, selon les slogans de ses partisans, de "s'organiser collectivement" afin que la diminution de production de biens ne mène pas à la "barbarie". <br />
<br />
<br />
== Les présupposés ==<br />
<br />
Cette démarche part d'un triple constat :<br />
<br />
* les biens et services produits par les économies ne sont pas les seules richesses : la santé des écosystèmes est une forme de richesse, de même que la qualité de la justice, les bonnes relations qui sont entretenues entre les personnes au sein d'une même société, le degré d'inégalité, le caractère démocratique des institutions, etc. L'accroissement de la richesse matérielle, mesurée en revenu monétaire, peut se faire au détriment de ces différentes sortes de richesses<br />
* l'économie actuelle est fondée sur des ressources épuisables qui vont nécessairement s'épuiser un jour et dont nous n'avons pas la propriété exclusive : c'est un droit des générations à venir et de tous les habitants du monde de pouvoir en bénéficier<br />
* les sociétés actuelles des pays économiquement développés sont dépendantes de la consommation de biens matériels souvent inutiles et ne voient pas la dégradation de richesses plus essentielles : dégradation d'une certaine qualité de vie et des espaces naturel, perte de la biodiversité, fin de la gratuité de certains biens tels que l'eau, les baies sauvages, accroissement des violences de proximité et augmentation du ressentiment de certains à l'encontre des pays occidentaux, etc.<br />
<br />
La décroissance soutenable n'implique évidemment pas que l'on poursuive la décroissance pour elle-même. C'est un moyen pour rechercher une qualité de vie supérieure. Elle prend acte du caractère partiel de la mesure "PNB" et affirme que si l'on cherche à rétablir la richesse dans toute sa variété, alors il est urgent que le PNB décroisse.<br />
<br />
==Description==<br />
Elle naît d'une controverse sur la "croissance", dans le sens "augmentation du PIB". Les défenseurs du concept de décroissance pensent que la croissance mesurée par cet indice n'est que quantitative (par opposition à qualitative). Ce qu'elle mesure, l'augmentation de la production et la vente de biens, accentue les déséquilibres entre pays, l'inégalité sociale, la précarité et la pollution. Les partisans de la décroissance pensent que ce type de développement économique s'oppose aux valeurs humaines qui fondent nos sociétés, et ne tient pas compte du fait que la terre est limitée aussi bien dans ses ressources naturelles que dans sa capacité à supporter la destruction du biotope.<br />
<br />
Les partisans de la décroissance soutiennent que la plupart des économistes actuels, qu'ils soient libéraux, marxistes ou malthusiens, ne sont toujours pas sortis de la pensée du XIXe siècle qui considère la nature comme inépuisable et que leurs modèles économiques sont donc idéalisés et coupés de la réalité. <br />
<br />
La '''décroissance''' s'oppose à la fois à l'économie libérale ''et'' à une certaine acception du concept de ''[[développement durable]]''. En effet, le ''développement durable'' peut être utilisé par les grandes entreprises pour continuer à produire d'une façon nuisible à l'environnement et à l'équité sociale en affirmant qu'elles travaillent à réduire ces nuisances. Selon les détracteurs de ces entreprises, l'argument du "développement durable serait essentiellement utilisé pour s'octroyer une apparence de société respectueuse de l'environnement. Ainsi, par exemple, Michel de Fabiani, président de BP France dans le compte-rendu des travaux des 4e rencontres parlementaires sur l'énergie, du jeudi 11 octobre 2001 déclare : « ''Le développement durable, c'est tout d'abord produire plus d'énergie, plus de pétrole, plus de gaz, peut-être plus de charbon et de nucléaire, et certainement plus d'[[Énergie renouvelable|énergies renouvelables]]. Dans le même temps, il faut s'assurer que cela ne se fait pas au détriment de l'environnement.'' » Autre exemple, EDF cherche depuis plusieurs années, notamment dans sa communication externe, à apparaître comme un champion du "développement durable". L'entreprise argue pour cela de son engagement dans le nucléaire, qui produit effectivement peu de gaz à effets de serre, et de sa participation au développement d'énergies renouvelables. Mais il est aisé de remarquer que l'énergie nucléaire est produite grace à l'uranium dont les ressources sont épuisables et reste productrice de déchets hautement toxiques et que l'implication d'EDF dans des projets d'énergie renouvelable reste dans les faits marginale.<br />
<br />
Une planète aux ressources finies ne peut soutenir la croissance perpétuelle du niveau de [[consommation]] actuel fondé sur l'extraction du 'stock naturel'. Il faut que certains gros consommateurs acceptent de voir baisser leur niveau de consommation de biens physiques et d'[[énergie]]. Cela ne signifie pas pour autant une baisse de la qualité de vie, de ''la joie de vivre '' chère à [[Nicholas Georgescu-Roegen]] à laquelle aspire tout être humain, au contraire, la réduction de la consommation, donc de la production, permettrait de libérer les travailleurs de tâches superflues, de diminuer le stress lié au travail, de renforcer le lien social et, évidemment, de vivre dans un environnement moins pollué, avec davantage de biodiversité. Une condition nécessaire à cette diminution est la mise en place d'un système économique qui ne nécessite pas une croissance perpétuelle de la consommation et donc de la production pour assurer sa propre survie. En effet, le système actuel, qui est fondé sur le travail salarié, est contraint d'inventer de nouveaux besoins, donc de nouvelles tâches, pour ne pas engendrer un chômage trop important qui lui serait fatal.<br />
<br />
Au niveau de l'environnement, on assiste à une utilisation massive de ressources non renouvelables. Les tenants de la décroissance soutenable appellent à une baisse de la consommation, ou en tout cas à une consommation plus intelligente et efficiente des ressources non-renouvelables ([[charbon]], [[pétrole]], [[gaz]], etc). Certains experts (voir documents en lien ci-dessous) qui n'ont aucun lien avec les promoteurs de la '''décroissance''' ont avancé l'idée qu'il serait possible d'avoir quatre fois plus d'efficience pour ces énergies, il s'agit du facteur 4. D'autres parlent d'un facteur 10. Nos grand-pères disaient cela autrement : "Demain, on rase gratis".<br />
<br />
==Critique du concept==<br />
<br />
Il y a deux critiques de la décroissance :<br />
#L'une défend que la croissance traditionnelle peut résoudre l'essentiel des problèmes de l'économie.<br />
# L'autre, de gauche, partage les soucis environnementalistes mais considère que c'est le contrôle et la stratégie de la croissance ou décroissance plutôt que l'aspect quantitatif qui sont décisifs.<br />
<br />
=== Première critique ===<br />
Les détracteurs de la décroissance soutenable affirment que le progrès technique permettra de résoudre les problèmes de pollution, et que la matière première de l'économie moderne « post-industrielle » est davantage la connaissance que les ressources physiques. <br />
<br />
Les partisans de la décroissance utilisent la notion de « l'effet rebond » pour répondre à cet argument. L'avènement de l'informatique et des réseaux dans ses débuts a laissé penser à une disparition possible du support [[papier]]. Or on constate une augmentation de la consommation de papier. Chaque individu ayant à disposition une imprimante personnelle, il peut imprimer de longues documentations qui dans la plupart des cas ne seront jamais lues en entier ; les livres d'informatique qui foisonnent dans les librairies sont souvent des pavés qui contiennent une information pourtant facilement accessible en ligne et rapidement périmée. Loin de diminuer la consommation de papier, l'informatique et les réseaux l'ont fait croître, c'est cela l'effet rebond.<br />
<br />
Un autre exemple de cet effet concerne les voitures: on est capable aujourd'hui d'en produire des bien moins polluantes qu'il y a quelques dizaines d'années, mais comme leur nombre (et les km parcourus) augmentent, la pollution augmente aussi (en plus on produit des voitures plus lourdes, qui éventuellement consomment plus). Il en va de même avec le [[recyclage]] dont l'effet, pourtant important, ne suffit souvent pas à compenser l'augmentation de production de déchets par habitant. Les partisans de la décroissance n'hésitent pas à généraliser le schéma suivant: quand on arrive à produire une unité en polluant moins (ou avec moins de matières premières), on finit par produire plus d'unités, et au final par polluer plus (ou consommer plus de matières).<br />
<br />
Les détracteurs de la décroissance pensent que la croissance permet la diminution ou la disparition de certains types de productions. Ils pensent que le capitalisme de marché permet l'arbitrage vers des ressources plus abondantes ou vers d'autres biens, et qu'il apporte des signaux par les prix du marché quand une ressource devient moins accessible.<br />
<br />
Une autre constatation des détracteurs de la décroissance est que la croissance du PIB est de plus en plus liée à celle des activités de service, non polluantes et ne consommant pas de matières premières. Certains pensent qu'il s'agit d'une certaine « marchandisation » de ce qui était autrefois du domaine des relations humaines. C'est oublier que la société actuelle fonctionne de plus en plus en « réseau », ce qui multiplie les opportunités tant de relations non hiérarchisée (à la différence des sociétés anciennes) que de gratuité (cf. Wikipédia, la mobilisation des aides pour le tsunami, etc.).<br />
<br />
=== Deuxième critique ===<br />
La critique de gauche du concept de décroissance considère que la question clé est « qui contrôle », « qui décide ». Ainsi la décroissance reste pour ces critiques une utopie puisque ses défenseurs ne réfléchissent pas sur les forces sociales qui peuvent arracher le contrôle de l'économie des dominants actuels.<br />
<br />
== La décroissance dans la politique ==<br />
Souvent considéré comme marginal et utopiste, le concept de [[décroissance]] est peu présent sur la scène politique. Les rares partis proposant un programme basé sur la décroissance sont souvent écartés du débat par l'ensemble des autres partis politiques, le plus souvent en raison des critiques mentionnées précédemment.<br />
En 2009, lors des élections des parlementaires européens, le parti pour la décroissance (PPLD) et le mouvement des objecteurs de croissance (MOC) se sont unis pour présenter des listes communes dans 6 des 7 circonscriptions électorales française sous l'étiquette «Europe décroissance».<ref>http://www.partipourladecroissance.net/?p=2987</ref><br />
<br />
==Citations==<br />
<br />
* « ''Celui qui croit qu'une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est un fou, ou un économiste'' » Kenneth Boulding.<br />
* « ''La décroissance ne propose pas de vivre moins, mais mieux avec moins de biens et plus de liens'' » Charte de la décroissance.<br />
* « ''Nul n'a besoin d'être économiste pour comprendre qu'un individu, ou une collectivité, tirant la majeure partie de ses ressources de son capital, et non de ses revenus, est destiné à la faillite. Tel est pourtant bien le cas des sociétés occidentales, puisqu'elles puisent dans les ressources naturelles de la planète, un patrimoine commun, sans tenir compte du temps nécessaire à leur renouvellement. Non content de piller ce capital, notre modèle économique, fondé sur la croissance, induit en plus une augmentation constante de ces prélèvements'' » Bruno Clémentin et Vincent Cheynet.<br />
* « ''Le monde contient bien assez pour les besoins de chacun, mais pas assez pour la cupidité de tous'' » Gandhi.<br />
<br />
== Références ==<br />
<references /><br />
<br />
==Voir aussi==<br />
<br />
===Liens internes===<br />
*[[Décroissance]]<br />
*[[Dolce vita]]<br />
*[[Simplicité volontaire]]<br />
*[[Créatifs culturels]]<br />
*[[Recupe.net]]<br />
*[[Halte à la croissance ?]]<br />
<br />
===Liens externes===<br />
* <b>[http://decroissance.org "La décroissance soutenable"]</b>, marque déposée à l'INPI, N&deg; 01 3 116 174<br />
* [http://www.decroissance.org/ Institut d'études économiques et sociales pour la décroissance soutenable]<br />
* [http://www.apres-developpement.org/ Le réseau des Objecteurs de Croissance].<br />
* [http://www.bibliotheque-sonore.net/economie/decroissance/ Bibliotheque-sonore : colloque sur la décroissance en mp3]<br />
* [http://www.simplicitevolontaire.org/ La simplicité volontaire]<br />
* [http://www.decroissance.info Site collaboratif sur la décroissance et la simplicité volontaire]<br />
<br />
===Bibliographie===<br />
* ''Objectif décroissance, vers une société harmonieuse'' aux Éditions Parangon. <small>ISBN 2841901211</small>* ''Vivre simplement * ''Justice sans limites'', le défi de l’éthique dans une économie mondialisée, Serge Latouche, Éditions Fayard, 2003.<br />
* ''Survivre au développement'' de Serge Latouche, Mille et une nuits, Paris, 2004. <small>ISBN 2842058658</small><br />
* ''Le Droit à la paresse'' de Paul Lafargue, Mille et une nuits, Paris, 1880. <small>ISBN 2910233308</small><br />
* ''Croissance : l'impossible nécessaire'' par Jean Aubin, Éditions Planète Bleue, 2006.<br />
* ''Simplicité volontaire et décroissance'' un film de Jean-Claude Decourt, Utopimages, 2007.<br />
<br />
{{Portail Vivre ensemble}}<br />
<br />
[[Catégorie:Économie alternative]]<br />
<br />
[[it:Decrescita sostenibile]]</div>82.238.39.200https://www.ekopedia.fr/index.php?title=Altermondialisme&diff=71664Altermondialisme2009-08-31T10:51:58Z<p>82.238.39.200 : Terme inapproprié ici puisqu'employé soit péjorativement soit pour autopromotion</p>
<hr />
<div>{{Penser}}<br />
<br />
Le '''mouvement altermondialiste''', ou '''altermondialisme''', est un [[mouvement social]] composé d'[[acteur]]s très divers qui proposent pour l'essentiel un ensemble de valeurs « sociales » et soucieuses de l'[[environnement]] comme moteur de la [[mondialisation]] et du [[développement]] humain, en opposition à ce qu'ils analysent comme les « logiques économiques de la mondialisation néolibérale ». <br />
<br />
Assez hétérogène, le mouvement se rassemble autour du [[slogan]] « Un autre monde est possible » ou plus récemment, « D'autres mondes sont possibles »<ref>Slogan qui provient d'un vers de Paul Éluard : « Un autre monde est possible, mais il est dans celui-ci ».</ref>, mais oscille entre un [[réformisme]] (par exemple à travers la revendication d'une [[Taxe Tobin]]<ref>L'économiste James Tobin s'oppose au mouvement altermondialiste et s'est plaint du détournement de son nom et de sa proposition.</ref> par ATTAC) et un « imaginaire de la rupture ». <br />
<br />
Néanmoins, on distingue des prises de position et des revendications communes à de nombreuses organisations concernant : <br />
* une contestation de l'organisation interne, du statut et des politiques des institutions mondiales telles que l'Organisation mondiale du commerce (OMC), le Fonds monétaire international (FMI), l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le G8 et la Banque mondiale ;<br />
* des revendications de [[démocratie]] selon les différentes orientations politiques<ref>. Puisque d'une part les orientations politiques sont définies au préalable, et d'autre part qu'il y a des réformistes, des anarchistes, etc., avec toutefois des textes communs dont le manifeste de Porto Alegre plaide pour la démocratisation des instances internationales et l'intégration de la BM/FMI et de l'Organisation mondiale du commerce|OMC dans l'Organisation des Nations unies ; ATTAC demande une démocratisation de l'OMC, le Fonds monétaire international|FMI, et la [[Commission européenne]] par des élections démocratiques (bien que les processus électifs ne soient encore clairement décidés); la marche mondiale des femmes demande la mise sur pied d'une organisation politique mondiale avec une parité entre pays pauvres et pays riches, et avec une vraie représentativité des femmes.</ref> ;<br />
* la justice économique<ref>Voir, par exemple, [http://www.france.attac.org/spip.php?article394 cette déclaration au Forum social mondial de 2002]</ref> <!--Concept fumeux qui doit être explicité-->;<br />
* l'autonomie des peuples<ref>Les revendications des peuples indigènes de l'EZLN, pour l'autonomie paysanne de Vandana Shiva et sa lutte pour le développement des semences libres en Inde, et contre les graines payantes des semenciers comme Monsanto.</ref> ;<br />
* la protection de l'environnement<ref>Par exemple, soutien du Protocole de Kyoto.</ref> ;<br />
* les droits humains fondamentaux<ref>Voir la proposition 4 de la Marche mondiale des femmes. Ces exemples sont illustrés par les reportages de Michael Moore sur les conditions de travail en Asie du Sud-Est dans les compagnies travaillant pour les grandes firmes multinationales occidentales, comme Nike.</ref> ;<br />
* une recherche d'alternatives, globales et systémiques, à l'ordre international de la finance et du commerce.<br />
<br />
Ces thèmes se retrouvent d'une part dans un certain nombre d'ouvrages, de films ou encore de médias<ref>Voir les articles Bibliographie de l'altermondialisation, Filmographie de l'altermondialisme et Médias de l'altermondialisme.</ref>, d'autre part dans des textes de diverses organisations du mouvement altermondialiste : plate-forme proposée par ATTAC, manifestes ou rapports élaborés durant les forum social mondial|forums sociaux mondiaux]], dont le manifeste de Porto Alegre, des textes de l'Organisation des Nations unies de déclarations de droit et d'autonomie dont les altermondialistes « réformateurs » veulent l'application concrète<ref>Voir notamment les propositions de la Marche mondiale des femmes.</ref> ''(voir aussi la partie [[Altermondialisme#Propositions|Propositions]])''. <br />
<br />
== Historique et structure ==<br />
<br />
{{Loupe|Chronologie de l'altermondialisme}}<br />
<br />
Le mouvement a pris racine petit à petit tout au long du {{s-|XX|e}}. {{Référence nécessaire|Il commence à prendre de l'ampleur au début des années 1980 dans les pays du sud avec la lutte contre la [[dette du tiers monde]], l'OMC et les plans d'ajustement structurels du FMI ; mais il reste alors inaperçu en Occident. Il apparaît en Europe, aux États-Unis et en Corée à partir de 1994, dans le cadre d'une critique du chômage, de politiques entraînant la précarisation du travail et la remise en cause de la protection sociale.}}<br />
<br />
{{Référence nécessaire|Les manifestations de [[Seattle]] en 1999 sont les premières manifestations médiatisées altermondialistes}}. Elles sont suivies par un premier [[Forum social mondial]], alternatif au [[Forum économique mondial]] de Davos, et par le rassemblement de [[Gênes]] en [[2001]] (avec la mort d'un [[Carlo Giuliani|manifestant]] par balle lors d'affrontements avec la police italienne) contre le sommet du G8. Les [[Forum social mondial|Forums sociaux mondiaux]] ont lieu chaque année soit à [[Porto Alegre]] (de 2001 à 2003), à [[Mumbai]] en 2004 ou encore polycentrique. En novembre [[2002]] s'est également tenu le premier [[Forum social européen]] à [[Florence]], au cours duquel {{formatnum:450000}} à 1 million de personnes ont défilé contre la guerre en [[Irak]] et « pour un autre monde ». En tant que lieux d'échanges et évènements médiatiques, les forums sociaux sont les espaces et les moments privilégiés du mouvement. Il s'est développé durant les dernières années plusieurs forum sociaux mondiaux, continentaux et locaux.<br />
<br />
La ville d'[[Atlanta]] a accueilli le premier [[Forum social des États-Unis]] du 27 juin au 1{{er}} juillet 2007, à l'initiative du Forum social<ref>« Atlanta accueille le premier Forum social étasunien », dans ''[[Courrier International]]'' du 26 juin 2007, {{Lire en ligne|lien=http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=75309}} </ref>.<br /><br />
<br />
=== Composition ===<br />
{{Loupe|Organisations se revendiquant altermondialistes}}<br />
<br />
Le mouvement altermondialiste résulte de la convergence et de la multiplicité de mouvements. Il regroupe des personnes d'horizons très divers<ref>Voir un début de « recensement » dans l'article [[organisations se revendiquant altermondialistes]].</ref> : paysannerie, couches populaires et petite bourgeoisie du Sud, pauvres et salariés précaires des pays industrialisés, syndicats ouvriers et enseignants, associations de consommateurs, de chercheurs, de jeunes, mouvements écologistes, anti-militaristes, féministes, communistes, marxistes, nationalistes, keynésiens et anarchistes… Pour cette raison, cette mouvance est appelée parfois « le mouvement des mouvements »<ref>Voir [http://infos.samizdat.net/article181.html samizdat]</ref>.<br />
<br />
Cette diversité se reflète dans le grand nombre d'[[organisations se revendiquant altermondialistes]]. Le point de vue altermondialiste connaît également un écho parmi certains dirigeants des [[Pays les moins avancés|PMA]], ainsi que certains l'ont exprimé dans la [[déclaration de Dhaka]] ou dans leur appartenance au [[mouvement des non-alignés]]. <br />
<br />
Convergence d'une multiplicité de mouvements et d'associations, la mouvance altermondialiste n'a pas d'organisation en elle-même. Elle constitue un réseau au fonctionnement « horizontal », refusant les hiérarchies verticales. Les associations réunies au sein du mouvement peuvent d'ailleurs être organisées suivant ce modèle (ainsi dans l'[[Union syndicale Solidaires]] en France), mais certaines organisations comme ATTAC France reproduisent dans leur structure une hiérarchie pyramidale en octroyant un pouvoir décisionnel important à une minorité, comme le collège des fondateurs d'ATTAC.<br />
<br />
Les altermondialistes{{qui}} cherchent à développer des réseaux internationaux (cf. la structure des mouvements ATTAC, ou [[Indymedia]]), notamment à travers des forums mondiaux, tel le [[Forum social mondial]] de [[Porto Alegre]], afin d'y développer des synergies internationales entre les différents mouvements.<br />
<br />
=== Orientations ===<br />
Le terme [[antimondialisation|anti-mondialisation]] a été le premier utilisé par les journalistes pour désigner le mouvement contestataire. En 1999, le terme « altermondialisme » ou « altermondialisation », d'origine [[Belgique|belge]], fut introduit dans la francophonie pour mettre en avant le caractère favorable d'une partie du mouvement à une forme de mondialisation qui serait différente de la mondialisation actuelle<ref>[[Antimondialisation#Essai de distinction anti / alter]].</ref>. Le terme lui-même est la reprise du slogan « Un autre monde est possible ».<br />
<br />
La pluralité des orientations politiques au sein du mouvement est difficile à synthétiser. Il est possible de décrire un certain nombre d'orientations spécifiques au sein du mouvement :<br />
<br />
* Les [[communisme|communistes]] et [[marxisme|marxistes]]. Les communistes se sont liés au mouvement altermondialistes sur des bases [[anticapitalisme|anticapitalistes]] et s'opposent traditionnellement à la mondialisation économique [[capitalisme|capitaliste]], qui serait celle de la classe bourgeoise, et prônent la mondialisation de l'action des peuples (ou du [[prolétariat]]) selon un modèle social et solidaire. Tous les communistes ne se sentent pourtant pas altermondialistes : en France, si des partis comme le [[Parti communiste français|PCF]] ou la [[Ligue communiste révolutionnaire|LCR]] se rapprochent de la mouvance, d'autres, comme par exemple [[Lutte ouvrière]], s'en éloignent...{{références nécessaires}}<br />
* Les [[anarchiste|anarchistes]], opposés au capitalisme et à l'autorité, sont présents dans les grandes manifestations altermondialistes. Certains sont présents dans les [[Black bloc|black blocs]] bien que ceux-ci ne soit pas exclusivement constitués d'anarchistes.{{références nécessaires}}<br />
* Les [[antilibéralisme|antilibéraux]] qui critiquant le modèle du libre échange (cf. [[critique du libéralisme économique]]) veulent réformer en profondeur les principes de la logique économique, sur la base de critères sociaux et moraux. Certains proposent de taxer les flux de capitaux spéculatifs ([[taxe Tobin]]).{{références nécessaires}}<br />
* Les [[souverainisme|souverainistes]] ou [[nationalisme|nationalistes]] qui, ayant pour but déclaré de protéger la nation du néo-libéralisme des marchés et de l'insécurité sociale qui en découlerait (chômage, « [[dumping social]] », délocalisations), prônent des mesures [[protectionnisme|protectionnistes]] d'intérêt national ou régional en matière d'économie. Cette dernière catégorie est clairement [[antimondialiste]]. Ces souverainistes ou nationalistes ne sont pas à confondre avec les nationalistes d'extrême droite qui ne prennent en aucun cas part au mouvement altermondialiste.{{références nécessaires}}<br />
* Les [[localisme|localistes]] qui privilégient ce qui est local sans toutefois se fixer de limites frontalières, entendant favoriser ainsi la démocratie participative, la cohésion sociale et la production de proximité, donc l'emploi local et la préservation de l'environnement via une moindre empreinte écologique liée au transport de marchandises.{{références nécessaires}}<br />
* Les [[écologiste]]s qui veulent préserver l'environnement et protéger les paysanneries du Sud(face à ce qu'ils estiment être les dangers de la logique agro-industrielle et la mondialisation des échanges). {{références nécessaires}}<br />
* Les [[décroissance|objecteurs de croissance]] qui s'opposent au modèle social basé sur le développement de la [[consommation]].{{références nécessaires}}<br />
La plupart des tendances s'accordent sur un compromis : que certains secteurs du marché soient régulés selon des impératifs sociaux et environnementaux, par exemple le principe de [[souveraineté alimentaire]].<br />
<br />
== Positions ==<br />
<br />
=== Positions présentées comme altermondialistes ===<br />
Si la diversité du mouvement s'avère efficace en tant que front de contestation, son manque d'homogénéité empêche le mouvement de produire un programme politique clair et de canaliser ses partisans dans une voie unique. Cependant, une orientation commune se dégage sur des thèmes généraux comme la lutte pour le [[Développement durable|développement]] et les [[droits fondamentaux]] comprenant la [[souveraineté alimentaire]] et la [[paix]] voire la [[démocratie]]. Avec un discours souvent [[Idéalisme (philosophie)|idéaliste]], l'altermondialisme se veut un moteur de lutte sociale. Il a désigné comme son principal adversaire idéologique le [[néo-libéralisme]].<br />
<br />
L’idée de base des altermondialistes consiste à considérer que le processus de mondialisation économique, s’il n’est pas encadré politiquement, conduit à une augmentation des inégalités dans le monde : d’une part entre la population mondiale la plus riche et la plus pauvre, d’autre part entre les pays du Nord, principalement l'[[Amérique du Nord]] et l'[[Europe]], et une majorité des pays du Sud dont l'[[Afrique subsaharienne]] et les [[Pays les moins avancés|PMA]]. Ce dernier point peut toutefois être contesté par l’analyse du [[P.I.B.]] par pays sur les 50 dernières années<ref>OCDE, PIB per capita sur les 50 dernières années.</ref>, un indicateur que les altermondialistes contestent en général.<br />
<br />
Certains altermondialistes sont par ailleurs préoccupés par l'insécurité écologique qui est engendrée par la pollution industrielle, l'effet de serre, les [[Organisme génétiquement modifié|OGM]] (voir [[Lutte anti-OGM]]), ou encore les armes chimiques et nucléaires.<br />
<br />
D'autres accusent les grandes compagnies transcontinentales et les organes financiers et commerciaux internationaux de favoriser, directement ou indirectement, des intérêts privés plutôt que l'intérêt général par la recherche de profits au détriment des facteurs sociaux et écologiques (voir [[externalité négative]] et les difficultés à appliquer le [[protocole de Kyoto]] ou la [[Bourse du carbone]]).<br />
<br />
La pensée altermondialiste veut, d'une part, faire prendre conscience de ce qu'elle considère comme les méfaits d'une forme de mondialisation trop centrée sur l'économie, et, d'autre part, proposer des réformes ou du moins des alternatives selon la formule "un autre monde est possible".<br />
<br />
===Critiques===<br />
<br />
==== Critique du marché mondial ====<br />
Les altermondialistes considèrent que la mondialisation par le marché n'est pas un synonyme de progrès humain, celle-ci ne profitant, selon eux, pas équitablement à tous. <br />
<br />
Les altermondialistes dénoncent particulièrement l'inégalité croissante entre la proportion des [[Liste des milliardaires du monde|plus riches]] et des plus pauvres de la planète, qui a augmenté depuis 1960, qu'ils attribuent à la mondialisation plutôt qu'aux causes internes à ces pays. Selon le rapport 2001 du [[PNUD]], 1% des plus riches mondiaux disposent d'un revenu cumulé égal à celui des 57% les plus pauvres. De plus, pour 45 des 77 pays disposant d'une statistique sur l'inégalité de revenu, celle-ci a cru à l'intérieur des pays entre 1960 et 1990, renforçant les inégalités intra-nationales.<br />
<br />
Ils pointent également que entre 1990 et 2000, malgré l'accroissement des forces productives, illustré par le doublement du [[Produit national brut|PNB]] mondial, le nombre des victimes de la faim n'a pas évolué{{Référence nécessaire}} significativement (+/- 9 millions de morts chaque année, soit près de 25000 par jour selon les chiffres du PAM).<br />
<br />
Est également critiquée la libéralisation des flux financiers et monétaires mondiaux qui a, selon eux, un effet déstabilisateur sur les économies locales et des conséquences humaines néfastes. Ils attribuent par exemple la [[crise économique argentine]] et la [[crise économique asiatique]] du sud-est à la fin des [[années 1990]] à cette libéralisation. De plus, les [[paradis fiscaux]] sont une des cibles des altermondialistes. Pareillement, la « [[spéculation]] » est régulièrement critiquée par le mouvement altermondialiste alors qu'à l'inverse elle est considérée par la majorité des économistes comme nécessaire à l'activité économique et à la constitution d'un [[marché]] efficient.<br />
<br />
==== Position vis-à-vis des États et des organismes internationaux ====<br />
Les altermondialistes considèrent que l'économie n'est pas régie par des lois économiques naturelles et immuables mais est le fruit de politiques conscientes des gouvernements qui concèderaient de plus en plus leur pouvoir au marché (voir [[Consensus de Washington]]). <br />
<br />
De leur point de vue, le marché réduirait l'homme et la nature à sa valeur marchande. Ils voient comme contrepoids des instances externes aux marchés, comme les États, certaines [[organisation internationale|organisations internationales]] ou, sans trop de précision sur sa représentation, la [[société civile]]. Bien que se disant favorables au développement d'organisations internationales, ils s'attaquent à celles qui cherchent à privatiser ou à réduire l'accès aux services publics, ainsi qu'à celles qui visent à libéraliser l'économie.<br />
<br />
L'organisation ATTAC résume le souhait des altermondialistes de modifier les règles des grandes institutions internationales comme suit :<br />
<br />
:« Une réforme radicale des institutions financières internationales, fondée sur une remise en cause de l’organisation actuelle des pouvoirs au sein du système financier international, constitue une condition politique préalable à la construction d’un mondialisme alternatif fondé sur le pouvoir des peuples et sur une nouvelle conception du développement durable. »<br />
<br />
Les [[altermondialiste]]s souhaitent une plus grande démocratisation des institutions supra-nationales, non démocratiquement élues au suffrage universel direct, comme l'OMC, FMI, la Banque mondiale ou le G8 (voir également : [[Banque centrale européenne]]). Le manque de transparence de ces organisations est aussi souvent critiqué par le mouvement altermondialiste.<br />
<br />
==== Critique de l'OMC ====<br />
Tout d'abord, le mandat de l'OMC de réduire les obstacles au [[libre-échange]] est critiqué comme étant défavorable à certains pays du sud, particulièrement concernant l'agriculture. Ainsi le rapport de la plateforme d'ONG françaises [[Coordination Sud]] intitulé « La protection des marchés agricoles. Un outil de développement »<ref>Publié le 23 février 2007 et disponible [http://www.coordinationsud.org/spip.php?article5051 ici]</ref> conclue que « associée à des mesures de soutien à la production » et « pendant une période de temps donnée », « la mise en place de mesures de protection (des marchés agricoles) apparaît clairement comme une condition nécessaire pour parvenir à développer la production locale et renforcer l’autosuffisance ».<br />
<br />
Néanmoins, la [[Politique agricole commune]], qui subventionne les exportations agricoles des pays riches et qui est dénoncée par les pays du sud comme concurrence déloyale, fait débat au sein du mouvement altermondialiste. <br />
<br />
Les négociations en huis clos sont également pointées du doigt, ainsi que le système de négociation ''per se'', géré par des comités techniques non élus démocratiquement et accusés de dissimuler des lobbies d'intérêt privés. D'autre part, la domination des pays industrialisés dans le commerce mondial est pointée comme raison de l'impossibilité pour les pays pauvres et les groupes minoritaires de s'opposer aux décisions de l'OMC. Ainsi, l'ONG Oxfam dénonce le fait que selon elle les intérêts des pays développés prennent le pas sur le développement dans les négociations commerciales<ref>[http://www.oxfam.com/fr/pr052807_omc.htm Communiqué Oxfam]</ref>.<br />
<br />
Les altermondialistes, rejoint en cela par des auteurs et experts de tout bord, appellent à plus de démocratie, plus de transparence et un nouveau rapport de forces plus favorables aux pays en développement et aux politiques locales. <br />
<br />
En outre, la gouvernance de l'OMC, basée principalement sur les ministres du Commerce des pays adhérents, est critiquée pour son manque de préoccupation dans les domaines sociaux et environnementaux qui sont pourtant influencés par ses décisions.<br />
<br />
Les accords concernant la [[propriété intellectuelle]] comme les [[Aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce|ADPIC]] sont également dénoncés lorsqu'ils sont relatifs aux biens « vitaux » (aliments, médicaments, eau) ou aux organismes vivants. Sont en particulier visés les [[Organisme génétiquement modifié|OGM]] et le prix élevé de certains [[médicament]]s comme ceux contre le [[Syndrome d'immunodéficience acquise|SIDA]]. Certains groupes{{ref nécessaire}} ont par exemple développé le concept alternatif de [[brevet positif]] pour y remédier. Les altermondialistes sont généralement{{ref nécessaire}} favorables aux [[logiciel libre|logiciels libres]].<br />
<br />
==== Critique du FMI ====<br />
Pour les altermondialistes, les politiques menées par le [[Fonds monétaire international|FMI]] ont contribué de façon dramatique à des échecs économiques, sociaux et politiques dans un grand nombre de situations : notamment la [[crise économique asiatique]] de 1997, les transitions des économies russes et est-européennes à l'économie de marché, les réformes sud-américaines et la gestion des pays africains. <br />
<br />
Ces critiques des interventions du FMI sont en fait très répandues et développées par des économistes de tous bords<ref>Voir par exemple [[Joseph E. Stiglitz]] dans son livre ''[[La Grande Désillusion]]'' (2002).</ref>, dont des défenseurs de la mondialisation. Sont mis en avant l'absence d'adaptations des politiques du FMI aux situations particulières, l'absence de recul quant au dogme du marché autorégulé, ou encore le dévouement de l'institution aux intérêt de certains acteurs du marché financier. <br />
<br />
La critique du FMI n'est donc pas du tout propre au mouvement altermondialiste. Ainsi, paradoxalement, si les altermondialistes voient dans le FMI une instance du « néo-libéralisme », nombre de libéraux peuvent contester l'existence même du FMI, dont l'objet est la régulation étatique du marché, donc en contradiction avec le dogme de l'autorégulation.<br />
<br />
Enfin, les altermondialistes critiquent le mode de fonctionnement du FMI, dans lequel les voix sont pondérées par la participation financière, et préconise un mode de décision démocratique.<br />
<br />
==== Critiques des grandes firmes multinationales ====<br />
L'altermondialisme s'oppose aux grandes [[multinationale]]s comme [[Monsanto]] (producteur de graines génétiquement modifiées, ou [[Organisme génétiquement modifié|OGM]]), qui ont tenté d'interdire l'étiquetage sur les produits. La figure emblématique de cette lutte est [[José Bové]].<br />
Plus généralement, les altermondialistes s'opposent à tous les brevets sur le code génétique ([[Acide désoxyribonucléique|ADN]]), au motif qu'on ne saurait breveter les êtres vivants.<br />
<br />
Ils s'opposent aussi aux multinationales du médicament ([[Hoffmann-La Roche|Roche]], [[Pfizer]], etc.), qui, par leurs brevets et le prix de vente de leur médicament, empêcheraient les pays pauvres d'avoir accès aux soins. Les médicaments ''Diflucan®'' ou ''Triflucan®'' notamment de Pfizer permettraient de sauver des dizaines de millions de personnes malades du SIDA en Afrique<ref>[http://www.actupparis.org/article188.html Communiqué de presse de l'association Act Up du 13 mars 2000]</ref>.<br />
<br />
Ils dénoncent certaines multinationales qui, grâce à la libéralisation des échanges et aux avantages liés aux zones franches industrielles, délocalisent et sous-traitent à bon marché en violant les droits humains<ref>Un des ouvrages décrivant les effets néfastes des zones franches industrielles est ''No Logo'', de Naomi Klein.</ref> ou en provoquant des désastres écologiques. Par exemple, Shell est accusé de refuser d’assainir le site du plus grand déversement souterrain d’hydrocarbures en zone urbaine, à Durban, en [[Afrique du Sud]], où plus d’un million de litres de pétrole auraient été répandus. <br />
<br />
Les politiques de [[délocalisation]]s sont selon eux négatives à la fois pour les pays développés (car menaçant la stabilité et le volume de l'emploi, la sécurité sociale ou le minimum salarial) et pour les pays du Sud (car favorisant le dumping social et l'exploitation par le Nord plutôt que le développement local des pays du Sud).<br />
<br />
=== Propositions ===<br />
Les propositions concernant les droits de l'homme et de l'environnement sont également présentes chez beaucoup d'entre eux. En particulier, la question de la durée est posée par une grande partie du mouvement : à quoi sert de se développer en exploitant de plus en plus intensivement des ressources qui ne se renouvellent pas et dont l'épuisement est prévisible si ce n'est à « aller plus vite dans le mur » ? Le concept de [[développement durable]] est souvent employé, questionné et mis en débat en le comparant avec le concept de [[décroissance soutenable]].<br />
<br />
Les altermondialistes aspirent également à plus de démocratie mais les propositions concrètes sont très éparses, allant de la réforme des organisations internationales à l'instauration d'un parlement mondial par une mondialisation démocratique, {{qui|une sorte de Nations Unies élues au suffrage universel, selon certains}}.<br />
<br />
Les altermondialistes soutiennent souvent des idées réformatrices dans le domaine économique comme celles d'un allègement ou de l'annulation de la dette des pays pauvres, d'une taxation sur les transactions financières (taxe Tobin). <br />
<br />
Plus précisément, une liste de propositions couramment avancées par les altermondialistes, dont particulièrement par le mouvement ATTAC<ref>Par exemple socle de 8 séries de mesures [http://www.recit.net/article.php3?id_article=94]</ref>, a été synthétisée dans le manifeste de Porto Alegre [http://www.france.attac.org/spip.php?article3993]. On distingue les :<br />
<br />
''' Propositions liées à des réformes économiques :<br />
<br />
* Annuler la dette des pays du Sud. L'argumentaire altermondialiste consiste à dire qu'ils l'ont déjà remboursée plusieurs fois via les intérêts, qu'elles ont été souvent contractées par un gouvernement précédent non démocratique afin de maintenir son pouvoir ou qu'elles sont le pendant de la dette écologique ou coloniale. <br />
<br />
* Promouvoir le [[commerce équitable]] avec un nivellement par le haut des normes sociales telles que consignées dans les conventions de l'Organisation internationale du travail. Reconnaître les droits économiques, sociaux et culturels énoncés à la conférence de Vienne de 1993<ref>[http://www.unhchr.ch/huridocda/huridoca.nsf/(Symbol)/A.CONF.157.23.Fr?OpenDocument texte de la déclaration et du programme d'action de Vienne (ONU)]</ref>. En particulier, reconnaître le droit à la souveraineté alimentaire et à la sécurité alimentaire, à l'emploi, à la protection sociale et à la retraite. Remarque : le syndicat confédération paysanne demande que l'[[agriculture]] soit exclue totalement des négociations de libéralisation.<br />
<br />
* Tirer un bilan exhaustif et indépendant des conséquences des décisions de l'OMC, du FMI et de la Banque mondiale.<br />
<br />
* Exclure définitivement les domaines de l'[[éducation]], de la [[santé]], des services sociaux et de la culture des cycles de négociation de l'OMC et préserver les services publics {{non neutre|menacés de libéralisation}} par l'accord général sur le commerce des services (AGCS) de l'OMC.<br />
<br />
* Instaurer des taxes internationales sur les transactions financières, dont la taxe Tobin sur le marché des devises. D'autres variantes existent comme celles sur les investissements étrangers, sur les bénéfices consolidés des transnationales, sur les ventes d'armes ou sur les activités à forte émission de gaz à effet de serre.<br />
<br />
* Démanteler les paradis fiscaux afin de contrer les évasions fiscales et le crime financier.<br />
<br />
* Interdire toute forme de brevetage du vivant et de privatisation de biens communs de l'humanité, l'eau notamment.<br />
<br />
'''Liées à la justice et à la paix :<br />
<br />
* Mettre en place un système international respecté de prévention et règlement des conflits (une sorte de Tribunal Pénal International ayant plus de pouvoirs). <br />
<br />
* Appliquer la charte des Droits de l'homme contre toute forme de discrimination, de sexisme et de racisme et condamner de manière égale les différents pays qui ne la respectent pas.<br />
<br />
'''Liées au développement de la démocratie :<br />
<br />
* Garantir le droit à l'information par des législations mettant fin à la concentration des médias dans des groupes de communication géants, et garantissant l'autonomie des journalistes par rapport aux actionnaires.<br />
<br />
* Réformer et démocratiser en profondeur les organisations internationales régies par le consensus de Washington (FMI, Banque mondiale, OMC<ref>Série de propositions du CNCD concernant la démocratisation de l'OMC [http://www.cncd.be/pages/thema_fin_omc.cfm]</ref>) et y faire prévaloir les droits humains, économiques, sociaux et culturels, dans le prolongement de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Incorporer également ces organisations dans le système et les mécanismes de décision des Organisation des Nations unies.<br />
<br />
=== Réalisations ===<br />
* Ils attribuent l'annulation d'une partie de la dette des pays les plus pauvres à ces pressions sur les gouvernements et les organisations comme le Club de Paris qui prennent habituellement en leur nom ces mesures en cas d’insolvabilité. Ils en donnent pour exemple l'aide supplémentaire accordée à l'Afrique lors du 31e sommet du G8. De plus, les altermondialistes ont mené des campagnes de pressions internationales dans les années 1990.<br />
* La revendication historique d'une taxation de certains capitaux patine ; la plus grande avancée a consisté en une initiative législative du Parlement européen, repoussée dès avant la première lecture grâce aux pressions de Tony Blair sur les députés travaillistes anglais, mais aussi aux abstentions ou votes contre des députés de Lutte ouvrière/Ligue communiste révolutionnaire<ref>Voir [http://www.lcr-rouge.org/archives/012700/pleinfeu.html]</ref>. <br />
* Le rejet du référendum sur la [[Traité de Rome de 2004|Constitution européenne]] en France est en partie dû aux critiques altermondialistes, mais plus généralement des partis et mouvements politiques non-gouvernementaux. Ce résultat, supposé « satisfaisant » par les altermondialistes, lui vaut en revanche l'hostilité d'une partie des partis de gauche social-démocrates français (parti socialiste (France)) et européens (Sozialdemokratische Partei Deutschlands en Allemagne, Parti travailliste (Royaume-Uni) au Royaume-Uni notamment), ainsi que de la droite européenne modérée, ce que les altermondialistes interprètent comme une pensée unique pro-Union européenne libérale, nonobstant que leur courant de pensée soit loin d'être le seul à s'y opposer (conservateurs britanniques, souverainistes en France et ailleurs, droite religieuse en Espagne, en Bavière ou en Pologne, libéraux notamment anglais…).<br />
* Certaines boîtes à idées altermondialistes (comme le Comité pour l'annulation de la dette du tiers monde) s'accordent à penser que les décisions de transformer des plans drastiques du FMI en FPRC (« facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance »), ou encore l'émergence de l'« initiative pour les pays fortement endettés » ont été favorisées par les pressions altermondialistes. <br />
* les actions des institutions financières internationales qualifiées par les altermondialistes de « néolibérales » feraient désormais l'objet de davantage de critiques. <br />
* Les altermondialistes considèrent que leurs actions et leur pression ont été en partie à l’origine de certaines avancées (telles que la mise à disposition à prix réduit des médicaments anti-sida).<br />
<br />
== Critique de l'altermondialisme ==<br />
<br />
Le mouvement a été énormément critiqué sur plusieurs fronts par des politiciens, des membres des think tanks ou des économistes favorables au libre marché. Ils reprochent au mouvement une mauvaise analyse des indicateurs économiques. Ils dénoncent également le fait que, au-delà d'un discours humaniste, la motivation réelle de certains activistes réside dans le repli national.<br />
<br />
Concernant les réalisations, le politologue français Zaki Laïdi, dans son ouvrage ''La Grande Perturbation'' analyse la mondialisation comme une nouvelle expression du changement social<ref>[http://www.cyberscopie.info/pages/art_entre/art26_entre.html Cyberscopie.com]</ref>.<br />
<br />
=== Critique de l'analyse économique ===<br />
Les détracteurs du mouvement affirment que les altermondialistes ne voient pas l'évidence des corrélations entre l'action du libéralisme et la croissance des richesses ou l'amélioration des indicateurs sociaux.<br />
<br />
Les altermondialistes dénoncent par ailleurs l’écart croissant des richesses entre pays pauvres et pays riches. Toutefois les pays pauvres ont connu une croissance économique supérieure à celle des pays riches tout au long des 50 dernières années marquées par cette mondialisation, alors qu’elle avait été largement inférieure jusque-là. Donc d'après les détracteurs des thèses altermondialistes, l’écart des revenus par tête entre pays du Nord et du Sud ne semble donc imputable qu’à une cause interne : l’explosion démographique.<br />
<br />
Un argument souvent avancé par les opposants au mouvement est que le rapport de pauvreté entre les pays industrialisés et ceux du tiers monde peut être expliqué en termes de la Dégradation des termes de l'échange, des problèmes internes des pays du tiers monde et du manque de libre marché.<br />
<br />
Ils soutiennent également que les différentes crises en Argentine ou dans les pays asiatiques peuvent être expliquées en partie en termes de déséquilibres internes et par les politiques économiques menées par ces pays.<br />
<br />
Pour l’économiste indien Jagdish Bhagwati, les revendications altermondialistes contre le libre-échange sont liées à la chute du communisme, seul rival idéologique du capitalisme. Cet épisode aurait créé un vide pour les « idéalistes dont la conscience sociale se nourrit de la conviction que le capitalisme est source d’injustice ». Ces individus risquent selon lui d’accroître en réalité les sources d’inégalité et leur réaction face au changement est source selon lui d’immobilisme. À titre d’exemple, la plupart se focalisent sur les aspects négatifs de la mondialisation bien qu’ils en soulignent certains aspects positifs et remettent en question d'autres points positifs (en termes d’emplois par exemple, la destruction de ceux de l’industrie n’est pas mise en rapport avec la création d’emploi dans d’autres secteurs).<br />
<br />
===Effets sur l’environnement des restrictions à la mondialisation===<br />
Certains altermondialistes sont partisans de la Décroissance (économie) afin de protéger les ressources naturelles de la planète et limiter le réchauffement climatique<ref>Même avec la décroissance ou un arrêt total des activités anthropiques, le processus est enclenché : les gaz à effet de serre sont présents pour des années, des siècles.</ref>. Selon certains économistes, la croissance économique serait nocive pour l'environnement dans les premiers stades du développement, mais à partir d'un certain seuil de revenu par habitant (déjà atteint par les pays développé) elle deviendrait de plus en plus profitable (voir Courbe de Kuznets). Cette idée repose sur le principe que l'environnement est donc un bien dit « supérieur » qui est davantage susceptible d'intéresser les riches, que des pauvres qui pensent avant tout à se nourrir. L'élévation du PIB permet par ailleurs de disposer de ressources accrues permettant des politiques environnementales<ref>La description de ce phénomène constaté dans les pays riches, voire certains pays en voie de développement comme la Chine récemment, est permise par une courbe en U inversé (pollution en ordonnée et revenu par habitant en abscisse) le plus souvent intitulé « courbe environnementale de Kuznets ».</ref>. L'idée de décroissance afin de protéger l'environnement est donc remise en question par certains analystes. <br />
<br />
L’économiste australien Kym Anderson a analysé les effets de la politique agricole de l’Union européenne dont le caractère est protectionniste. Il note que la libéralisation des échanges provoquerait selon lui un déplacement de la production vers les pays en développement. Là encore, les freins à la mondialisation apparaissent, pour certains, comme nuisible à l’environnement. <br />
<br />
Bien sur on trouve des exemples où le libre-échange a contribué à des problèmes environnementaux. Le développement d’activité économique est en soit cause de problème environnementaux : les économistes dénoncent souvent les propositions restrictives de certaines ONG remettant en cause l’implantation de certaines activités dans les pays en développement. À ce propos Jagdish Bhagwati prend l’exemple de la polémique sur l’élevage de crevettes en Asie du Sud-Est, effet de la libéralisation du commerce ayant de graves conséquences écologiques<ref>Destruction des mangroves, effets similaires à la surpêche, plus de détails dans élevage de crevettes dans l'article élevage de crevettes.</ref> dans les régions où il est pratiqué. Il explique que « de nombreuses organisations non gouvernementales ont argué de ce fait pour dénoncer ce commerce et réclamer sa restriction. Mais cela revient à jeter le bébé avec l’eau du bain, car le commerce est un puissant levier de prospérité et donc aussi bénéfique pour la société »<ref>Jagdish Bhagwati, ''Éloge du libre échange'', Éditions d’Organisation, p. 69.</ref>.<br />
<br />
=== Critique des motivations du mouvement ===<br />
Pour certains des opposants à l'altermondialisme, la priorité du mouvement, loin de vouloir faire avancer la mondialisation dans des domaines positifs, est surtout de promouvoir une théorie économique et sociale proche du socialisme, voire nationalisme.<br />
<br />
C'est ainsi que certains discours généreux pourraient être de simples [[rationalisation]]s, couvrant d'un vernis éthique la défense corporatiste de catégories sociales apparaissant excessivement protégées et subventionnées. Par exemple :<br />
* les agriculteurs des pays du Nord, chercheraient, en utilisant cette plate-forme, à conserver des barrières douanières empêchant aux agricultures du Sud d'exporter, une voie essentielle de leur développement. <br />
* les membres du mouvement qui dénoncent les importations du Sud « non éthiques » (cf. les produits chinois), chercheraient à restreindre la concurrence des travailleurs du Sud à des « niches » très limitées et simplement symboliques, comme le [[commerce équitable]].<br />
<br />
=== Effets sur le commerce international critiqué ===<br />
La diffusion des idées altermondialistes contribue peut-être par ailleurs à permettre à certains gouvernements de mettre en place des politiques mercantilistes visant à défavoriser les pays en développement dans leur effort de rattrapage. On voit par exemple le gouvernement américain tenter de freiner les importations de produits étrangers sur la base de revendications altermondialistes telles la protection de l’environnement<ref>Les pêcheurs mexicains seraient moins respectueux des dauphins que leurs homologues américains.</ref> ou la lutte contre la pauvreté (les États-Unis et l’Union européenne dénoncent les conditions de travail dans certains pays pauvres afin, {{qui|selon certains, de trouver un prétexte à la protection de leur marché national}}). <br />
<br />
Sur la question des échanges mondiaux, les altermondialistes dénoncent la logique du libre-échange. Toutefois les principes du libre-échange sont couramment admis et approuvés par la très grande majorité des économistes, libéraux ou non qui en soulignent les aspects positifs. Selon [[Paul Krugman]]<ref>Paul Krugman, ''La Mondialisation n'est pas coupable'', 1996.</ref>, les confusions et la remise en cause du libre-échange auxquelles contribuent les revendications altermondialistes tendent à donner à l’opinion l’illusion d’un conflit commercial planétaire qui menacerait à terme le développement harmonieux des échanges mondiaux. Dans leur analyse de l’OMC, les altermondialistes sont accusés par certains de montrer une apparente incompréhension des principes du libre-échange car ils considèrent le libre-échange comme profitable uniquement lorsqu’il prend la forme de concessions réciproques.<br />
<br />
=== Conséquences politiques selon les opposants ===<br />
Les altermondialistes souhaitent par ailleurs refonder la logique économique sur des bases politiques, morales et sociales. Cette logique est celle qu’avait décrite [[Friedrich Hayek]] dans son analyse des régimes totalitaire avec son ouvrage ''La Route de la servitude'' en 1944 ou dans ''Droit, législation et liberté'' avec l'analyse du « mirage » de la « justice sociale » en 1978. Chercher à fonder l’activité économique sur une base morale ou sociale mène à un certain contrôle de l’État sur le travail des hommes et sur leurs consommations. Cette concentration de pouvoir dans les mains de certains, légitimée par des choix moraux et sociaux (arbitraires qu’ils soient démocratiques ou non) et propagés par la propagande, mène nécessairement au totalitarisme selon Friedrich Hayek. <br />
<br />
De même la dénonciation de la recherche des intérêts particuliers par les grands acteurs capitalistes de la mondialisation sous-entend qu’il pourrait exister un consensus sur l’intérêt général, qui justement, se manifesterait dans ce mouvement social et donc non représenté au plan politique. Cette idée que la plupart des acteurs de la mondialisation actuelle favorisent leurs intérêts tandis que les altermondialistes viennent offrir des propositions allant dans le sens de l’intérêt général peut être perçue comme démagogique et fausse en raison de l'impossibilité de définir cet « intérêt général ». Ainsi, l'économiste Milton Friedman écrivit il dans ''Free to Choose'' que « ceux qui croient agir en fonction de l'intérêt général sont en réalité conduits à favoriser des intérêts particuliers qui ne font pas partie de leurs intentions.»<br />
<br />
De fait, on remarque que le langage altermondialiste s’enrichit régulièrement de concepts moralisateurs concernant les comportements, parmi lesquels celui de la « mal bouffe ». Les opposants à l'altermondialisme considèrent que le courant altermondialiste, bien que se revendiquant démocrate, apparaît remettre en cause les principes du libre choix et de la responsabilité individuelle.<br />
<br />
=== Manipulation de l'opinion ? ===<br />
Autre aspect qualifié de démagogique par les détracteurs, l’insistance, réelle ou supposée, de certains altermondialistes sur des phénomènes marginaux telles que les [[délocalisation]]s. Celles-ci concernent selon la plupart des économistes des quantités tout à fait négligeables d’emplois au vu du chômage dans certains pays (inférieurs le plus souvent à 1% de la population active). Or ces délocalisations se font la plupart du temps en direction de pays riches et non des pays pauvres<ref>À titre d'exemple, selon l'INSEE, sur la période 1995-2001 « ce sont {{formatnum:13500}} emplois industriels qui auraient été « délocalisés » en moyenne chaque année, soit 0,35% du total de l’emploi industriel. Un peu plus de la moitié des emplois délocalisés l’auraient été à destination des pays développés, notamment des pays limitrophes de la France et des États-Unis. » ''L’Économie française, Comptes et dossiers 2005-2006, Rapport sur les comptes de la Nation de 2004'', INSEE.</ref>.<br />
<br />
Enfin nombre d’économistes soulignent que les pays pauvres ne souffrent pas d’être exploités mais souffrent du protectionnisme des pays riches. Selon les libéraux, on retrouverait cet esprit dans certaines protestations, contre la directive Bolkenstein en Europe par exemple, qui selon les altermondialistes menacerait les conditions de travail des pays d’Europe occidentale. Les libéraux, qui défendent cette directive, dénoncent l'analyse qui consiste à faire de celle-ci un danger majeur alors qu’elle n’est, selon eux, susceptible de concerner que de rares activités du fait de la proximité nécessaire à la prestation de la plupart des services.<br />
<br />
=== Un mouvement liberticide ? ===<br />
Pour l'essayiste libertarien et ancien anarchiste Johan Norberg, les altermondialistes trahissent le discous de liberté qu'ils entendent porter. Il s'en prend ainsi au discours protectionniste qui est véhiculé selon lui par le mouvement altermondialiste, alors que le libre-échange devrait au contraire être leur revendication. Ils sont contradictoires pour Norberg en disant défendre la liberté et en demandant une fermeture des frontières. Norberg s'en prend plus particulièrement aux méthodes violentes de certains altermondialistes, en particulier lors de sommets du G7/G8. Le recours aux méthodes violentes, à l'affrontement physique et à la provocation ne caractérise pas un mouvement démocratique mais au contraire les ennemis de la démocratie. En celà, « ils ridiculisent l'idée de liberté. Dans [le] vocabulaire simpliste d'un adolescent, ce sont des fascistes »<ref>Johan Norberg, ''In Defense of global capitalism'', preface</ref>.<br />
<br />
== Médias, groupes de pression citoyens et autres structures ==<br />
<br />
Les structures diversifiées constituant la mouvance altermondialisme sont organisées en réseau, où les médias qualifiés d'altermondialistes jouent un grand rôle. Parmi ces médias, on peut citer ''Le Monde diplomatique'', Indymedia, ''Le Plan B'', journal de l'association de critique des médias Acrimed, [http://bellaciao.org Bellaciao], ou encore [http://www.utopia-terre.org Utopia].<br />
{{Article détaillé|Médias de l'altermondialisme}}<br />
<br />
Les documents des structures onusiennes comme les rapports du PNUD jouent aussi un rôle important, comme l'étude critique des documents produits par des institutions contestées (FMI, OMC, Banque mondiale).<br />
<br />
Internet est également un élément important dans l'internationalisation, la constitution des réseaux d'associations altermondialistes. Le mouvement altermondialiste utilise largement Internet pour la publication d'informations (plus rapidement que par les médias papier), ainsi que pour la mobilisation, l'organisation pratique.<br />
<br />
== Débats internes du mouvement== <br />
<br />
Le mouvement altermondialiste est confronté aujourd’hui à des débats d'orientation en son sein.<br />
<br />
Certains de ses acteurs s’interrogent sur la place du mouvement dans l'ensemble des luttes sociales d'émancipation. L’altermondialisme doit-il jouer un rôle antagoniste du néo-libéralisme comme l’était le communisme face au capitalisme, ou bien doit-il être une force d’opposition et d’adaptation à l’intérieur du système actuel ?<br />
<br />
D’autre part, la question de la représentation politique est posée. La plupart des organisations altermondialistes refusant de créer un parti, le mouvement s'est axé comme un contre-pouvoir, un mouvement social et fait appel à l'opinion publique, créant des groupes de pression et organisant des mouvements citoyens.<br />
<br />
La question des alliances est constante. Les affinités sont grandes avec les mouvements anti-guerre et anti-fascistes. Certains altermondialistes, plus radicaux, sont alliés aux anti-capitalistes, d'autres aux anti-productivistes, d'autres encore pensent qu'il faut multiplier les exemples d'alterdéveloppement local. Certaines organisations sont également proches de la pensée néo-keynésienne.<br />
<br />
La question des résultats obtenus se pose aussi ; en quelques années d'existence les avancées obtenues sur les grandes propositions altermondialistes (dette du tiers monde, taxe Tobin, droit à l'existence d'autres régulations que le marché, etc.) paraissent peu satisfaisantes. Certains pensent que ce mouvement a une force qui se décuplera si le monde libéral d’aujourd’hui aggrave les choses mais que ce mouvement tendra à disparaître si le monde libéral s’adapte à certaines demandes des altermondialistes (celles des réformistes).<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
<br />
===Articles connexes===<br />
* [[Libéralisme économique|Libéralisme]], [[Protectionnisme]], [[Mercantilisme]], [[Globalisation]], <br />
* [[Développement durable]], [[Décroissance durable]], [[Souveraineté alimentaire]], [[écologie]], [[effet de serre]], [[Permaculture]], [[écoconstruction]], [[Globalisme]]<br />
* ''Mcdonaldisation de la société'' (livre de George Ritzer)<br />
* Unabomber<br />
<br />
{{Portail Penser}}<br />
<br />
{{wikipedia|Altermondialisme}}</div>82.238.39.200https://www.ekopedia.fr/index.php?title=Spiritualit%C3%A9&diff=71663Spiritualité2009-08-31T10:49:36Z<p>82.238.39.200 : /* Citation */ -autopromotion</p>
<hr />
<div>{{ébauche}}<br />
<br />
{{Penser}}<br />
<br />
La '''spiritualité''' apporte des réponses aux questions que l'être humain se pose dans ses relations avec la vie, la mort, la nature, ses concitoyens, sa place dans l'univers, ses besoins, le bonheur.<br />
<br />
De tous temps, l'homme a eu une conception de l'Univers et des forces en action dans cet Univers. Il a développé des philosophies, des religions, des enseignements pour répondre à ces questions.<br />
<br />
La spiritualité est indissociable de la culture et des relations sociales.<br />
<br />
Dans tous les pays et dans toutes les cultures certaines personnes ont acquis une perception particulièrement aiguisée de ces relations et proposent des réponses, élaborent des enseignements.<br />
<br />
Ces enseignements touchent à des situations particulièrement importantes et sensibles de la vie des êtres humains. Il est donc délicat de discuter de ces questions surtout dans des espaces ouverts comme internet.<br />
<br />
Tous les grands maîtres, de toutes les religions, de tous les temps disent à peu près la même chose :<br />
<br />
« aimez-vous les uns les autres »<br />
« aimez-vous vous-même, aimez les autres, aimez votre environnement »<br />
<br />
<br />
==Voir aussi==<br />
<br />
===Citation===<br />
* «Croyez ceux qui cherchent la vérité, doutez de ceux qui la trouvent.» - André Gide<br />
<br />
===Liens internes===<br />
* [[Religion]]<br />
<br />
===Liens externes===<br />
* [http://www.osho.com/ Osho]<br />
<br />
===Bibliographie===<br />
<br />
{{Portail Penser}}<br />
<br />
[[Catégorie:Religion]]</div>82.238.39.200https://www.ekopedia.fr/index.php?title=D%C3%A9croissance&diff=70216Décroissance2009-07-29T13:17:04Z<p>82.238.39.200 : -autopromotion</p>
<hr />
<div>{{Penser}}<br />
<br />
De manière générale, la '''décroissance''' se définit comme l’état de ce qui décroît : une diminution.<br />
<br />
<br />
== Description ==<br />
<br />
===Présentation===<br />
Plus spécifiquement, la décroissance se présente en deux volets :<br />
<br />
1- Comme slogan remettant en cause le consensus pour la croissance (économique entre autre). Il s’agit alors d’un « mot-obus » pour défier, entre autre, l’économisme, c’est à dire la croyance que toute économie doit augmenter la valeur de ses échanges et productions pour éviter la crise ou le désastre. Le but est aujourd’hui de lancer un débat de société.<br />
<br />
2- Comme processus concret en direction d’une société soutenable (juste et écologique…).<br />
<br />
C’est ce deuxième volet qui est développé ici.<br />
<br />
La décroissance est une démarche individuelle et collective fondée sur une réduction : <br />
* de la consommation directe et indirecte de matières, énergies et espaces (décroissance physique), <br />
* de la capacité d’acquisition de matières, énergies et espaces (décroissance économique). Il est trop risqué qu’une capacité d’acquisition se transforme en une consommation effective, sous la forme d’un « l’effet rebond ».<br />
<br />
===Principes===<br />
Cette décroissance doit être:<br />
<br />
- soutenable (supportable). La croissance dans un monde fini nous amène à une décroissance subie composée de crises, voire d'effondrements. L’idée de la décroissance soutenable est de nous épargner cette décroissance « insoutenable », cette « croissance ratée ».<br />
<br />
- équilibrée (en proportions harmonieuses). Pour éviter les crises et pour que personne ne soit exclu, trois processus doivent se combiner simultanément : réduction de la consommation (du « vouloir d’achat »), réduction de la production et partage (du travail notamment).<br />
<br />
- démocratique (pouvoir à tous les humains). La réorganisation à différents niveaux de la société et le partage requièrent davantage de « démocratie » : plus participative et directe.<br />
<br />
- conviviale (prenant en compte l’intérêt d’autrui autant que le sien), écologique (respect des écosystèmes), sociale (respect entre humains), positive, culturelle (…) La décroissance matérielle (physique) et économique doit laisser la place à de nombreuses autres croissances (qualitatives en grande partie) : des relations désintéressées, du temps pour soi et pour les autres, de l'équité, de la santé, de la chaleur humaine, de la nature, de la sécurité, de l'art, de la perception de ce qui nous environne, de la poésie, de l’empathie et ceci dans une grande variété...<br />
<br />
- équitable (du latin oequitas, égalité). Elle s’applique en premier lieu aux 20% favorisés de ce monde vivant principalement dans les pays industrialisés, mais concerne tout le monde lorsqu’il s’agit de « décoloniser l’imaginaire » lié aux modèles consuméristes et productivistes. Il s'agit d'une décroissance différenciée de façon à tendre vers une société plus juste dans les pays industrialisés et mondialement.<br />
<br />
- innovante (introduisant des nouveautés). Il s’agit d’une remise en cause de la situation actuelle (faite notamment d’autoroutes et des centrales nucléaires...), afin de créer un futur fondé sur une moindre consommation de ressources, dans lequel l’innovation a intégré la notion de limite, plutôt que de tenter de s’en soustraire. Certaines innovations feront l’objet de débats démocratiques et seront refusées si elles font fi de limites éthiques ou écologiques (OGM, Nucléaire, Nanotechnologies, etc…).<br />
<br />
- diversifiée. Le but de la décroissance est d’atteindre une société soutenable où chaque mode de vie est unique tout en étant potentiellement généralisable et partageable. L’urgence et la gravité des problèmes éco-sociaux impliquent des démarches à portée et échéance diverses. La diversité se comprend aussi en terme de croyance ou non-croyance idéologique ou spirituelle sans qu’aucune ne soit mise en avant.<br />
<br />
- ciblée et globale. Elle n’implique pas une décroissance à tous les niveaux pris séparément: les alternatives agricoles, énergétiques ou de transport soutenables (etc...) doivent croître, mais en créant une réduction plus importante des portions agricoles, énergétiques ou de transport non-soutenables de l’économie.<br />
<br />
- locale. Elle est fondée sur des économies de proximité ouvertes mais se mesure à un niveau global. A ce titre une décroissance locale qui entraîne une croissance ailleurs ou dans le futur n’est pas une décroissance.<br />
<br />
- transitoire. Elle doit constituer une étape jusqu’à une société soutenable, juste, durable écologiquement, démocratique, participative, répondant aux besoins humains, localisée, d’une grande diversité culturelle, écologique et ethnique en chaque lieu, globale, ouverte, et dont l’économie est stationnaire. Cette société soutenable constitue une « utopie réalisable sans cesse renouvelée » dont les caractéristiques précises se réajustent au fur et à mesure.<br />
<br />
==Voir aussi==<br />
<br />
=== Liens internes ===<br />
* [[Décroissance soutenable]]<br />
* [[Recupe.net]]<br />
<br />
=== Liens externes ===<br />
* [http://www.decroissance.info Decroissance.info] Portail sur la décroissance, articles, actu, forum, etc...<br />
* L'association [http://www.utopimages.org UTOPIMAGES] réalise des films pour promouvoir la simplicité volontaire et la décroissance<br />
* Le journal mensuel [http://www.ladecroissance.net "La Décroissance"]<br />
* Institut d'Etudes Economiques et Sociales pour la Décroissance Soutenable [http://www.decroissance.org decroissance.org]<br />
<br />
{{Portail Penser}}<br />
<br />
[[Catégorie:Économie alternative]]<br />
<br />
[[it:Decrescita]]</div>82.238.39.200https://www.ekopedia.fr/index.php?title=D%C3%A9croissance&diff=70214Décroissance2009-07-29T13:14:33Z<p>82.238.39.200 : -autopromotion</p>
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<div>{{Penser}}<br />
<br />
De manière générale, la '''décroissance''' se définit comme l’état de ce qui décroît : une diminution.<br />
<br />
<br />
== Description ==<br />
<br />
===Présentation===<br />
Plus spécifiquement, la décroissance se présente en deux volets :<br />
<br />
1- Comme slogan remettant en cause le consensus pour la croissance (économique entre autre). Il s’agit alors d’un « mot-obus » pour défier, entre autre, l’économisme, c’est à dire la croyance que toute économie doit augmenter la valeur de ses échanges et productions pour éviter la crise ou le désastre. Le but est aujourd’hui de lancer un débat de société.<br />
<br />
2- Comme processus concret en direction d’une société soutenable (juste et écologique…).<br />
<br />
C’est ce deuxième volet qui est développé ici.<br />
<br />
La décroissance est une démarche individuelle et collective fondée sur une réduction : <br />
* de la consommation directe et indirecte de matières, énergies et espaces (décroissance physique), <br />
* de la capacité d’acquisition de matières, énergies et espaces (décroissance économique). Il est trop risqué qu’une capacité d’acquisition se transforme en une consommation effective, sous la forme d’un « l’effet rebond ».<br />
<br />
===Principes===<br />
Cette décroissance doit être:<br />
<br />
- soutenable (supportable). La croissance dans un monde fini nous amène à une décroissance subie composée de crises, voire d'effondrements. L’idée de la décroissance soutenable est de nous épargner cette décroissance « insoutenable », cette « croissance ratée ».<br />
<br />
- équilibrée (en proportions harmonieuses). Pour éviter les crises et pour que personne ne soit exclu, trois processus doivent se combiner simultanément : réduction de la consommation (du « vouloir d’achat »), réduction de la production et partage (du travail notamment).<br />
<br />
- démocratique (pouvoir à tous les humains). La réorganisation à différents niveaux de la société et le partage requièrent davantage de « démocratie » : plus participative et directe.<br />
<br />
- conviviale (prenant en compte l’intérêt d’autrui autant que le sien), écologique (respect des écosystèmes), sociale (respect entre humains), positive, culturelle (…) La décroissance matérielle (physique) et économique doit laisser la place à de nombreuses autres croissances (qualitatives en grande partie) : des relations désintéressées, du temps pour soi et pour les autres, de l'équité, de la santé, de la chaleur humaine, de la nature, de la sécurité, de l'art, de la perception de ce qui nous environne, de la poésie, de l’empathie et ceci dans une grande variété...<br />
<br />
- équitable (du latin oequitas, égalité). Elle s’applique en premier lieu aux 20% favorisés de ce monde vivant principalement dans les pays industrialisés, mais concerne tout le monde lorsqu’il s’agit de « décoloniser l’imaginaire » lié aux modèles consuméristes et productivistes. Il s'agit d'une décroissance différenciée de façon à tendre vers une société plus juste dans les pays industrialisés et mondialement.<br />
<br />
- innovante (introduisant des nouveautés). Il s’agit d’une remise en cause de la situation actuelle (faite notamment d’autoroutes et des centrales nucléaires...), afin de créer un futur fondé sur une moindre consommation de ressources, dans lequel l’innovation a intégré la notion de limite, plutôt que de tenter de s’en soustraire. Certaines innovations feront l’objet de débats démocratiques et seront refusées si elles font fi de limites éthiques ou écologiques (OGM, Nucléaire, Nanotechnologies, etc…).<br />
<br />
- diversifiée. Le but de la décroissance est d’atteindre une société soutenable où chaque mode de vie est unique tout en étant potentiellement généralisable et partageable. L’urgence et la gravité des problèmes éco-sociaux impliquent des démarches à portée et échéance diverses. La diversité se comprend aussi en terme de croyance ou non-croyance idéologique ou spirituelle sans qu’aucune ne soit mise en avant.<br />
<br />
- ciblée et globale. Elle n’implique pas une décroissance à tous les niveaux pris séparément: les alternatives agricoles, énergétiques ou de transport soutenables (etc...) doivent croître, mais en créant une réduction plus importante des portions agricoles, énergétiques ou de transport non-soutenables de l’économie.<br />
<br />
- locale. Elle est fondée sur des économies de proximité ouvertes mais se mesure à un niveau global. A ce titre une décroissance locale qui entraîne une croissance ailleurs ou dans le futur n’est pas une décroissance.<br />
<br />
- transitoire. Elle doit constituer une étape jusqu’à une société soutenable, juste, durable écologiquement, démocratique, participative, répondant aux besoins humains, localisée, d’une grande diversité culturelle, écologique et ethnique en chaque lieu, globale, ouverte, et dont l’économie est stationnaire. Cette société soutenable constitue une « utopie réalisable sans cesse renouvelée » dont les caractéristiques précises se réajustent au fur et à mesure.<br />
<br />
==Voir aussi==<br />
<br />
=== Liens internes ===<br />
* [[Décroissance soutenable]]<br />
* [[Recupe.net]]<br />
<br />
=== Liens externes ===<br />
* [http://www.decroissance.info Decroissance.info] Portail sur la décroissance, articles, actu, forum, etc...<br />
* L'association [http://www.utopimages.org UTOPIMAGES] réalise des films pour promouvoir la simplicité volontaire et la décroissance<br />
* Le journal mensuel [http://www.ladecroissance.net "La Décroissance"]<br />
* Institut d'Etudes Economiques et Sociales pour la Décroissance Soutenable [http://www.decroissance.org decroissance.org]<br />
<br />
=== Bibliographie ===<br />
<br />
*''Vivre simplement pour vivre mieux - Le guide des décroissants''. Philippe Lahille. Éditions Dangles. ISBN 9782703307921 - (2009)<br />
<br />
{{Portail Penser}}<br />
<br />
[[Catégorie:Économie alternative]]<br />
<br />
[[it:Decrescita]]</div>82.238.39.200https://www.ekopedia.fr/index.php?title=D%C3%A9croissance&diff=69391Décroissance2009-06-20T21:02:59Z<p>82.238.39.200 : suppression liens publicitaires</p>
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<div>{{Penser}}<br />
<br />
De manière générale, la '''décroissance''' se définit comme l’état de ce qui décroît : une diminution.<br />
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== Description ==<br />
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===Présentation===<br />
Plus spécifiquement, la décroissance se présente en deux volets :<br />
<br />
1- Comme slogan remettant en cause le consensus pour la croissance (économique entre autre). Il s’agit alors d’un « mot-obus » pour défier, entre autre, l’économisme, c’est à dire la croyance que toute économie doit augmenter la valeur de ses échanges et productions pour éviter la crise ou le désastre. Le but est aujourd’hui de lancer un débat de société.<br />
<br />
2- Comme processus concret en direction d’une société soutenable (juste et écologique…).<br />
<br />
C’est ce deuxième volet qui est développé ici.<br />
<br />
La décroissance est une démarche individuelle et collective fondée sur une réduction : <br />
* de la consommation directe et indirecte de matières, énergies et espaces (décroissance physique), <br />
* de la capacité d’acquisition de matières, énergies et espaces (décroissance économique). Il est trop risqué qu’une capacité d’acquisition se transforme en une consommation effective, sous la forme d’un « l’effet rebond ».<br />
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===Principes===<br />
Cette décroissance doit être:<br />
<br />
- soutenable (supportable). La croissance dans un monde fini nous amène à une décroissance subie composée de crises, voire d'effondrements. L’idée de la décroissance soutenable est de nous épargner cette décroissance « insoutenable », cette « croissance ratée ».<br />
<br />
- équilibrée (en proportions harmonieuses). Pour éviter les crises et pour que personne ne soit exclu, trois processus doivent se combiner simultanément : réduction de la consommation (du « vouloir d’achat »), réduction de la production et partage (du travail notamment).<br />
<br />
- démocratique (pouvoir à tous les humains). La réorganisation à différents niveaux de la société et le partage requièrent davantage de « démocratie » : plus participative et directe.<br />
<br />
- conviviale (prenant en compte l’intérêt d’autrui autant que le sien), écologique (respect des écosystèmes), sociale (respect entre humains), positive, culturelle (…) La décroissance matérielle (physique) et économique doit laisser la place à de nombreuses autres croissances (qualitatives en grande partie) : des relations désintéressées, du temps pour soi et pour les autres, de l'équité, de la santé, de la chaleur humaine, de la nature, de la sécurité, de l'art, de la perception de ce qui nous environne, de la poésie, de l’empathie et ceci dans une grande variété...<br />
<br />
- équitable (du latin oequitas, égalité). Elle s’applique en premier lieu aux 20% favorisés de ce monde vivant principalement dans les pays industrialisés, mais concerne tout le monde lorsqu’il s’agit de « décoloniser l’imaginaire » lié aux modèles consuméristes et productivistes. Il s'agit d'une décroissance différenciée de façon à tendre vers une société plus juste dans les pays industrialisés et mondialement.<br />
<br />
- innovante (introduisant des nouveautés). Il s’agit d’une remise en cause de la situation actuelle (faite notamment d’autoroutes et des centrales nucléaires...), afin de créer un futur fondé sur une moindre consommation de ressources, dans lequel l’innovation a intégré la notion de limite, plutôt que de tenter de s’en soustraire. Certaines innovations feront l’objet de débats démocratiques et seront refusées si elles font fi de limites éthiques ou écologiques (OGM, Nucléaire, Nanotechnologies, etc…).<br />
<br />
- diversifiée. Le but de la décroissance est d’atteindre une société soutenable où chaque mode de vie est unique tout en étant potentiellement généralisable et partageable. L’urgence et la gravité des problèmes éco-sociaux impliquent des démarches à portée et échéance diverses. La diversité se comprend aussi en terme de croyance ou non-croyance idéologique ou spirituelle sans qu’aucune ne soit mise en avant.<br />
<br />
- ciblée et globale. Elle n’implique pas une décroissance à tous les niveaux pris séparément: les alternatives agricoles, énergétiques ou de transport soutenables (etc...) doivent croître, mais en créant une réduction plus importante des portions agricoles, énergétiques ou de transport non-soutenables de l’économie.<br />
<br />
- locale. Elle est fondée sur des économies de proximité ouvertes mais se mesure à un niveau global. A ce titre une décroissance locale qui entraîne une croissance ailleurs ou dans le futur n’est pas une décroissance.<br />
<br />
- transitoire. Elle doit constituer une étape jusqu’à une société soutenable, juste, durable écologiquement, démocratique, participative, répondant aux besoins humains, localisée, d’une grande diversité culturelle, écologique et ethnique en chaque lieu, globale, ouverte, et dont l’économie est stationnaire. Cette société soutenable constitue une « utopie réalisable sans cesse renouvelée » dont les caractéristiques précises se réajustent au fur et à mesure.<br />
<br />
==Voir aussi==<br />
<br />
=== Liens internes ===<br />
* [[Décroissance soutenable]]<br />
* [[Recupe.net]]<br />
<br />
=== Liens externes ===<br />
* [http://www.decroissance.info Decroissance.info] Portail sur la décroissance, articles, actu, forum, etc...<br />
* L'association [http://www.utopimages.org UTOPIMAGES] réalise des films pour promouvoir la simplicité volontaire et la décroissance<br />
* Le journal mensuel [http://www.ladecroissance.net "La Décroissance"]<br />
* Institut d'Etudes Economiques et Sociales pour la Décroissance Soutenable [http://www.decroissance.org decroissance.org]<br />
<br />
=== Bibliographie ===<br />
<br />
{{Portail Penser}}<br />
<br />
[[Catégorie:Économie alternative]]</div>82.238.39.200https://www.ekopedia.fr/index.php?title=Altermondialisme&diff=64340Altermondialisme2009-03-13T11:33:47Z<p>82.238.39.200 : Terme inapproprié ici puisqu'employé soit péjorativement soit pour autopromotion</p>
<hr />
<div>{{Penser}}<br />
{{wikipedia|Altermondialisme}}<br />
<br />
Le '''mouvement altermondialiste''', ou '''altermondialisme''', est un [[mouvement social]] composé d'[[acteur]]s très divers qui proposent pour l'essentiel un ensemble de valeurs « sociales » et soucieuses de l'[[environnement]] comme moteur de la [[mondialisation]] et du [[développement]] humain, en opposition à ce qu'ils analysent comme les « logiques économiques de la mondialisation néolibérale ». <br />
<br />
Assez hétérogène, le mouvement se rassemble autour du [[slogan]] « Un autre monde est possible » ou plus récemment, « D'autres mondes sont possibles »<ref>Slogan qui provient d'un vers de Paul Éluard : « Un autre monde est possible, mais il est dans celui-ci ».</ref>, mais oscille entre un [[réformisme]] (par exemple à travers la revendication d'une [[Taxe Tobin]]<ref>L'économiste James Tobin s'oppose au mouvement altermondialiste et s'est plaint du détournement de son nom et de sa proposition.</ref> par ATTAC) et un « imaginaire de la rupture ». <br />
<br />
Néanmoins, on distingue des prises de position et des revendications communes à de nombreuses organisations concernant : <br />
* une contestation de l'organisation interne, du statut et des politiques des institutions mondiales telles que l'Organisation mondiale du commerce (OMC), le Fonds monétaire international (FMI), l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le G8 et la Banque mondiale ;<br />
* des revendications de [[démocratie]] selon les différentes orientations politiques<ref>. Puisque d'une part les orientations politiques sont définies au préalable, et d'autre part qu'il y a des réformistes, des anarchistes, etc., avec toutefois des textes communs dont le manifeste de Porto Alegre plaide pour la démocratisation des instances internationales et l'intégration de la BM/FMI et de l'Organisation mondiale du commerce|OMC dans l'Organisation des Nations unies ; ATTAC demande une démocratisation de l'OMC, le Fonds monétaire international|FMI, et la [[Commission européenne]] par des élections démocratiques (bien que les processus électifs ne soient encore clairement décidés); la marche mondiale des femmes demande la mise sur pied d'une organisation politique mondiale avec une parité entre pays pauvres et pays riches, et avec une vraie représentativité des femmes.</ref> ;<br />
* la justice économique<ref>Voir, par exemple, [http://www.france.attac.org/spip.php?article394 cette déclaration au Forum social mondial de 2002]</ref> <!--Concept fumeux qui doit être explicité-->;<br />
* l'autonomie des peuples<ref>Les revendications des peuples indigènes de l'EZLN, pour l'autonomie paysanne de Vandana Shiva et sa lutte pour le développement des semences libres en Inde, et contre les graines payantes des semenciers comme Monsanto.</ref> ;<br />
* la protection de l'environnement<ref>Par exemple, soutien du Protocole de Kyoto.</ref> ;<br />
* les droits humains fondamentaux<ref>Voir la proposition 4 de la Marche mondiale des femmes. Ces exemples sont illustrés par les reportages de Michael Moore sur les conditions de travail en Asie du Sud-Est dans les compagnies travaillant pour les grandes firmes multinationales occidentales, comme Nike.</ref> ;<br />
* une recherche d'alternatives, globales et systémiques, à l'ordre international de la finance et du commerce.<br />
<br />
Ces thèmes se retrouvent d'une part dans un certain nombre d'ouvrages, de films ou encore de médias<ref>Voir les articles Bibliographie de l'altermondialisation, Filmographie de l'altermondialisme et Médias de l'altermondialisme.</ref>, d'autre part dans des textes de diverses organisations du mouvement altermondialiste : plate-forme proposée par ATTAC, manifestes ou rapports élaborés durant les forum social mondial|forums sociaux mondiaux]], dont le manifeste de Porto Alegre, des textes de l'Organisation des Nations unies de déclarations de droit et d'autonomie dont les altermondialistes « réformateurs » veulent l'application concrète<ref>Voir notamment les propositions de la Marche mondiale des femmes.</ref> ''(voir aussi la partie [[Altermondialisme#Propositions|Propositions]])''. <br />
<br />
== Historique et structure ==<br />
{{Voir|Chronologie de l'altermondialisme}}<br />
Le mouvement a pris racine petit à petit tout au long du {{s-|XX|e}}. {{Référence nécessaire|Il commence à prendre de l'ampleur au début des années 1980 dans les pays du sud avec la lutte contre la [[dette du tiers monde]], l'OMC et les plans d'ajustement structurels du FMI ; mais il reste alors inaperçu en Occident. Il apparaît en Europe, aux États-Unis et en Corée à partir de 1994, dans le cadre d'une critique du chômage, de politiques entraînant la précarisation du travail et la remise en cause de la protection sociale.}}<br />
<br />
{{Référence nécessaire|Les manifestations de [[Seattle]] en 1999 sont les premières manifestations médiatisées altermondialistes}}. Elles sont suivies par un premier [[Forum social mondial]], alternatif au [[Forum économique mondial]] de Davos, et par le rassemblement de [[Gênes]] en [[2001]] (avec la mort d'un [[Carlo Giuliani|manifestant]] par balle lors d'affrontements avec la police italienne) contre le sommet du G8. Les [[Forum social mondial|Forums sociaux mondiaux]] ont lieu chaque année soit à [[Porto Alegre]] (de 2001 à 2003), à [[Mumbai]] en 2004 ou encore polycentrique. En novembre [[2002]] s'est également tenu le premier [[Forum social européen]] à [[Florence]], au cours duquel {{formatnum:450000}} à 1 million de personnes ont défilé contre la guerre en [[Irak]] et « pour un autre monde ». En tant que lieux d'échanges et évènements médiatiques, les forums sociaux sont les espaces et les moments privilégiés du mouvement. Il s'est développé durant les dernières années plusieurs forum sociaux mondiaux, continentaux et locaux.<br />
<br />
La ville d'[[Atlanta]] a accueilli le premier [[Forum social des États-Unis]] du 27 juin au 1{{er}} juillet 2007, à l'initiative du Forum social<ref>« Atlanta accueille le premier Forum social étasunien », dans ''[[Courrier International]]'' du 26 juin 2007, {{Lire en ligne|lien=http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=75309}} </ref>.<br /><br />
<br />
=== Composition ===<br />
{{voir|Organisations se revendiquant altermondialistes}}<br />
Le mouvement altermondialiste résulte de la convergence et de la multiplicité de mouvements. Il regroupe des personnes d'horizons très divers<ref>Voir un début de « recensement » dans l'article [[organisations se revendiquant altermondialistes]].</ref> : paysannerie, couches populaires et petite bourgeoisie du Sud, pauvres et salariés précaires des pays industrialisés, syndicats ouvriers et enseignants, associations de consommateurs, de chercheurs, de jeunes, mouvements écologistes, anti-militaristes, féministes, communistes, marxistes, nationalistes, keynésiens et anarchistes… Pour cette raison, cette mouvance est appelée parfois « le mouvement des mouvements »<ref>Voir [http://infos.samizdat.net/article181.html samizdat]</ref>.<br />
<br />
Cette diversité se reflète dans le grand nombre d'[[organisations se revendiquant altermondialistes]]. Le point de vue altermondialiste connaît également un écho parmi certains dirigeants des [[Pays les moins avancés|PMA]], ainsi que certains l'ont exprimé dans la [[déclaration de Dhaka]] ou dans leur appartenance au [[mouvement des non-alignés]]. <br />
<br />
Convergence d'une multiplicité de mouvements et d'associations, la mouvance altermondialiste n'a pas d'organisation en elle-même. Elle constitue un réseau au fonctionnement « horizontal », refusant les hiérarchies verticales. Les associations réunies au sein du mouvement peuvent d'ailleurs être organisées suivant ce modèle (ainsi dans l'[[Union syndicale Solidaires]] en France), mais certaines organisations comme ATTAC France reproduisent dans leur structure une hiérarchie pyramidale en octroyant un pouvoir décisionnel important à une minorité, comme le collège des fondateurs d'ATTAC.<br />
<br />
Les altermondialistes{{qui}} cherchent à développer des réseaux internationaux (cf. la structure des mouvements ATTAC, ou [[Indymedia]]), notamment à travers des forums mondiaux, tel le [[Forum social mondial]] de [[Porto Alegre]], afin d'y développer des synergies internationales entre les différents mouvements.<br />
<br />
=== Orientations ===<br />
<br />
Le terme [[antimondialisation|anti-mondialisation]] a été le premier utilisé par les journalistes pour désigner le mouvement contestataire. En 1999, le terme « altermondialisme » ou « altermondialisation », d'origine [[Belgique|belge]], fut introduit dans la francophonie pour mettre en avant le caractère favorable d'une partie du mouvement à une forme de mondialisation qui serait différente de la mondialisation actuelle<ref>[[Antimondialisation#Essai de distinction anti / alter]].</ref>. Le terme lui-même est la reprise du slogan « Un autre monde est possible ».<br />
<br />
La pluralité des orientations politiques au sein du mouvement est difficile à synthétiser. Il est possible de décrire un certain nombre d'orientations spécifiques au sein du mouvement :<br />
<br />
* Les [[communisme|communistes]] et [[marxisme|marxistes]]. Les communistes se sont liés au mouvement altermondialistes sur des bases [[anticapitalisme|anticapitalistes]] et s'opposent traditionnellement à la mondialisation économique [[capitalisme|capitaliste]], qui serait celle de la classe bourgeoise, et prônent la mondialisation de l'action des peuples (ou du [[prolétariat]]) selon un modèle social et solidaire. Tous les communistes ne se sentent pourtant pas altermondialistes : en France, si des partis comme le [[Parti communiste français|PCF]] ou la [[Ligue communiste révolutionnaire|LCR]] se rapprochent de la mouvance, d'autres, comme par exemple [[Lutte ouvrière]], s'en éloignent...{{références nécessaires}}<br />
* Les [[anarchiste|anarchistes]], opposés au capitalisme et à l'autorité, sont présents dans les grandes manifestations altermondialistes. Certains sont présents dans les [[Black bloc|black blocs]] bien que ceux-ci ne soit pas exclusivement constitués d'anarchistes.{{références nécessaires}}<br />
* Les [[antilibéralisme|antilibéraux]] qui critiquant le modèle du libre échange (cf. [[critique du libéralisme économique]]) veulent réformer en profondeur les principes de la logique économique, sur la base de critères sociaux et moraux. Certains proposent de taxer les flux de capitaux spéculatifs ([[taxe Tobin]]).{{références nécessaires}}<br />
* Les [[souverainisme|souverainistes]] ou [[nationalisme|nationalistes]] qui, ayant pour but déclaré de protéger la nation du néo-libéralisme des marchés et de l'insécurité sociale qui en découlerait (chômage, « [[dumping social]] », délocalisations), prônent des mesures [[protectionnisme|protectionnistes]] d'intérêt national ou régional en matière d'économie. Cette dernière catégorie est clairement [[antimondialiste]]. Ces souverainistes ou nationalistes ne sont pas à confondre avec les nationalistes d'extrême droite qui ne prennent en aucun cas part au mouvement altermondialiste.{{références nécessaires}}<br />
* Les [[localisme|localistes]] qui privilégient ce qui est local sans toutefois se fixer de limites frontalières, entendant favoriser ainsi la démocratie participative, la cohésion sociale et la production de proximité, donc l'emploi local et la préservation de l'environnement via une moindre empreinte écologique liée au transport de marchandises.{{références nécessaires}}<br />
* Les [[écologiste]]s qui veulent préserver l'environnement et protéger les paysanneries du Sud(face à ce qu'ils estiment être les dangers de la logique agro-industrielle et la mondialisation des échanges). {{références nécessaires}}<br />
* Les [[décroissance|objecteurs de croissance]] qui s'opposent au modèle social basé sur le développement de la [[consommation]].{{références nécessaires}}<br />
La plupart des tendances s'accordent sur un compromis : que certains secteurs du marché soient régulés selon des impératifs sociaux et environnementaux, par exemple le principe de [[souveraineté alimentaire]].<br />
<br />
== Positions ==<br />
=== Positions présentées comme altermondialistes ===<br />
<br />
Si la diversité du mouvement s'avère efficace en tant que front de contestation, son manque d'homogénéité empêche le mouvement de produire un programme politique clair et de canaliser ses partisans dans une voie unique. Cependant, une orientation commune se dégage sur des thèmes généraux comme la lutte pour le [[Développement durable|développement]] et les [[droits fondamentaux]] comprenant la [[souveraineté alimentaire]] et la [[paix]] voire la [[démocratie]]. Avec un discours souvent [[Idéalisme (philosophie)|idéaliste]], l'altermondialisme se veut un moteur de lutte sociale. Il a désigné comme son principal adversaire idéologique le [[néo-libéralisme]].<br />
<br />
L’idée de base des altermondialistes consiste à considérer que le processus de mondialisation économique, s’il n’est pas encadré politiquement, conduit à une augmentation des inégalités dans le monde : d’une part entre la population mondiale la plus riche et la plus pauvre, d’autre part entre les pays du Nord, principalement l'[[Amérique du Nord]] et l'[[Europe]], et une majorité des pays du Sud dont l'[[Afrique subsaharienne]] et les [[Pays les moins avancés|PMA]]. Ce dernier point peut toutefois être contesté par l’analyse du [[P.I.B.]] par pays sur les 50 dernières années<ref>OCDE, PIB per capita sur les 50 dernières années.</ref>, un indicateur que les altermondialistes contestent en général.<br />
<br />
Certains altermondialistes sont par ailleurs préoccupés par l'insécurité écologique qui est engendrée par la pollution industrielle, l'effet de serre, les [[Organisme génétiquement modifié|OGM]] (voir [[Lutte anti-OGM]]), ou encore les armes chimiques et nucléaires.<br />
<br />
D'autres accusent les grandes compagnies transcontinentales et les organes financiers et commerciaux internationaux de favoriser, directement ou indirectement, des intérêts privés plutôt que l'intérêt général par la recherche de profits au détriment des facteurs sociaux et écologiques (voir [[externalité négative]] et les difficultés à appliquer le [[protocole de Kyoto]] ou la [[Bourse du carbone]]).<br />
<br />
La pensée altermondialiste veut, d'une part, faire prendre conscience de ce qu'elle considère comme les méfaits d'une forme de mondialisation trop centrée sur l'économie, et, d'autre part, proposer des réformes ou du moins des alternatives selon la formule "un autre monde est possible".<br />
<br />
===Critiques===<br />
==== Critique du marché mondial ====<br />
<br />
Les altermondialistes considèrent que la mondialisation par le marché n'est pas un synonyme de progrès humain, celle-ci ne profitant, selon eux, pas équitablement à tous. <br />
<br />
Les altermondialistes dénoncent particulièrement l'inégalité croissante entre la proportion des [[Liste des milliardaires du monde|plus riches]] et des plus pauvres de la planète, qui a augmenté depuis 1960, qu'ils attribuent à la mondialisation plutôt qu'aux causes internes à ces pays. Selon le rapport 2001 du [[PNUD]], 1% des plus riches mondiaux disposent d'un revenu cumulé égal à celui des 57% les plus pauvres. De plus, pour 45 des 77 pays disposant d'une statistique sur l'inégalité de revenu, celle-ci a cru à l'intérieur des pays entre 1960 et 1990, renforçant les inégalités intra-nationales.<br />
<br />
Ils pointent également que entre 1990 et 2000, malgré l'accroissement des forces productives, illustré par le doublement du [[Produit national brut|PNB]] mondial, le nombre des victimes de la faim n'a pas évolué{{Référence nécessaire}} significativement (+/- 9 millions de morts chaque année, soit près de 25000 par jour selon les chiffres du PAM).<br />
<br />
Est également critiquée la libéralisation des flux financiers et monétaires mondiaux qui a, selon eux, un effet déstabilisateur sur les économies locales et des conséquences humaines néfastes. Ils attribuent par exemple la [[crise économique argentine]] et la [[crise économique asiatique]] du sud-est à la fin des [[années 1990]] à cette libéralisation. De plus, les [[paradis fiscaux]] sont une des cibles des altermondialistes. Pareillement, la « [[spéculation]] » est régulièrement critiquée par le mouvement altermondialiste alors qu'à l'inverse elle est considérée par la majorité des économistes comme nécessaire à l'activité économique et à la constitution d'un [[marché]] efficient.<br />
<br />
==== Position vis-à-vis des États et des organismes internationaux ====<br />
<br />
Les altermondialistes considèrent que l'économie n'est pas régie par des lois économiques naturelles et immuables mais est le fruit de politiques conscientes des gouvernements qui concèderaient de plus en plus leur pouvoir au marché (voir [[Consensus de Washington]]). <br />
<br />
De leur point de vue, le marché réduirait l'homme et la nature à sa valeur marchande. Ils voient comme contrepoids des instances externes aux marchés, comme les États, certaines [[organisation internationale|organisations internationales]] ou, sans trop de précision sur sa représentation, la [[société civile]]. Bien que se disant favorables au développement d'organisations internationales, ils s'attaquent à celles qui cherchent à privatiser ou à réduire l'accès aux services publics, ainsi qu'à celles qui visent à libéraliser l'économie.<br />
<br />
L'organisation ATTAC résume le souhait des altermondialistes de modifier les règles des grandes institutions internationales comme suit :<br />
<br />
:« Une réforme radicale des institutions financières internationales, fondée sur une remise en cause de l’organisation actuelle des pouvoirs au sein du système financier international, constitue une condition politique préalable à la construction d’un mondialisme alternatif fondé sur le pouvoir des peuples et sur une nouvelle conception du développement durable. »<br />
<br />
Les [[altermondialiste]]s souhaitent une plus grande démocratisation des institutions supra-nationales, non démocratiquement élues au suffrage universel direct, comme l'OMC, FMI, la Banque mondiale ou le G8 (voir également : [[Banque centrale européenne]]). Le manque de transparence de ces organisations est aussi souvent critiqué par le mouvement altermondialiste.<br />
<br />
==== Critique de l'OMC ====<br />
<br />
Tout d'abord, le mandat de l'OMC de réduire les obstacles au [[libre-échange]] est critiqué comme étant défavorable à certains pays du sud, particulièrement concernant l'agriculture. Ainsi le rapport de la plateforme d'ONG françaises [[Coordination Sud]] intitulé « La protection des marchés agricoles. Un outil de développement »<ref>Publié le 23 février 2007 et disponible [http://www.coordinationsud.org/spip.php?article5051 ici]</ref> conclue que « associée à des mesures de soutien à la production » et « pendant une période de temps donnée », « la mise en place de mesures de protection (des marchés agricoles) apparaît clairement comme une condition nécessaire pour parvenir à développer la production locale et renforcer l’autosuffisance ».<br />
<br />
Néanmoins, la [[Politique agricole commune]], qui subventionne les exportations agricoles des pays riches et qui est dénoncée par les pays du sud comme concurrence déloyale, fait débat au sein du mouvement altermondialiste. <br />
<br />
Les négociations en huis clos sont également pointées du doigt, ainsi que le système de négociation ''per se'', géré par des comités techniques non élus démocratiquement et accusés de dissimuler des lobbies d'intérêt privés. D'autre part, la domination des pays industrialisés dans le commerce mondial est pointée comme raison de l'impossibilité pour les pays pauvres et les groupes minoritaires de s'opposer aux décisions de l'OMC. Ainsi, l'ONG Oxfam dénonce le fait que selon elle les intérêts des pays développés prennent le pas sur le développement dans les négociations commerciales<ref>[http://www.oxfam.com/fr/pr052807_omc.htm Communiqué Oxfam]</ref>.<br />
<br />
Les altermondialistes, rejoint en cela par des auteurs et experts de tout bord, appellent à plus de démocratie, plus de transparence et un nouveau rapport de forces plus favorables aux pays en développement et aux politiques locales. <br />
<br />
En outre, la gouvernance de l'OMC, basée principalement sur les ministres du Commerce des pays adhérents, est critiquée pour son manque de préoccupation dans les domaines sociaux et environnementaux qui sont pourtant influencés par ses décisions.<br />
<br />
Les accords concernant la [[propriété intellectuelle]] comme les [[Aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce|ADPIC]] sont également dénoncés lorsqu'ils sont relatifs aux biens « vitaux » (aliments, médicaments, eau) ou aux organismes vivants. Sont en particulier visés les [[Organisme génétiquement modifié|OGM]] et le prix élevé de certains [[médicament]]s comme ceux contre le [[Syndrome d'immunodéficience acquise|SIDA]]. Certains groupes{{ref nécessaire}} ont par exemple développé le concept alternatif de [[brevet positif]] pour y remédier. Les altermondialistes sont généralement{{ref nécessaire}} favorables aux [[logiciel libre|logiciels libres]].<br />
<br />
==== Critique du FMI ====<br />
<br />
Pour les altermondialistes, les politiques menées par le [[Fonds monétaire international|FMI]] ont contribué de façon dramatique à des échecs économiques, sociaux et politiques dans un grand nombre de situations : notamment la [[crise économique asiatique]] de 1997, les transitions des économies russes et est-européennes à l'économie de marché, les réformes sud-américaines et la gestion des pays africains. <br />
<br />
Ces critiques des interventions du FMI sont en fait très répandues et développées par des économistes de tous bords<ref>Voir par exemple [[Joseph E. Stiglitz]] dans son livre ''[[La Grande Désillusion]]'' (2002).</ref>, dont des défenseurs de la mondialisation. Sont mis en avant l'absence d'adaptations des politiques du FMI aux situations particulières, l'absence de recul quant au dogme du marché autorégulé, ou encore le dévouement de l'institution aux intérêt de certains acteurs du marché financier. <br />
<br />
La critique du FMI n'est donc pas du tout propre au mouvement altermondialiste. Ainsi, paradoxalement, si les altermondialistes voient dans le FMI une instance du « néo-libéralisme », nombre de libéraux peuvent contester l'existence même du FMI, dont l'objet est la régulation étatique du marché, donc en contradiction avec le dogme de l'autorégulation.<br />
<br />
Enfin, les altermondialistes critiquent le mode de fonctionnement du FMI, dans lequel les voix sont pondérées par la participation financière, et préconise un mode de décision démocratique.<br />
<br />
==== Critiques des grandes firmes multinationales ====<br />
<br />
L'altermondialisme s'oppose aux grandes [[multinationale]]s comme [[Monsanto]] (producteur de graines génétiquement modifiées, ou [[Organisme génétiquement modifié|OGM]]), qui ont tenté d'interdire l'étiquetage sur les produits. La figure emblématique de cette lutte est [[José Bové]].<br />
Plus généralement, les altermondialistes s'opposent à tous les brevets sur le code génétique ([[Acide désoxyribonucléique|ADN]]), au motif qu'on ne saurait breveter les êtres vivants.<br />
<br />
Ils s'opposent aussi aux multinationales du médicament ([[Hoffmann-La Roche|Roche]], [[Pfizer]], etc.), qui, par leurs brevets et le prix de vente de leur médicament, empêcheraient les pays pauvres d'avoir accès aux soins. Les médicaments ''Diflucan®'' ou ''Triflucan®'' notamment de Pfizer permettraient de sauver des dizaines de millions de personnes malades du SIDA en Afrique<ref>[http://www.actupparis.org/article188.html Communiqué de presse de l'association Act Up du 13 mars 2000]</ref>.<br />
<br />
Ils dénoncent certaines multinationales qui, grâce à la libéralisation des échanges et aux avantages liés aux zones franches industrielles, délocalisent et sous-traitent à bon marché en violant les droits humains<ref>Un des ouvrages décrivant les effets néfastes des zones franches industrielles est ''No Logo'', de Naomi Klein.</ref> ou en provoquant des désastres écologiques. Par exemple, Shell est accusé de refuser d’assainir le site du plus grand déversement souterrain d’hydrocarbures en zone urbaine, à Durban, en [[Afrique du Sud]], où plus d’un million de litres de pétrole auraient été répandus. <br />
<br />
Les politiques de [[délocalisation]]s sont selon eux négatives à la fois pour les pays développés (car menaçant la stabilité et le volume de l'emploi, la sécurité sociale ou le minimum salarial) et pour les pays du Sud (car favorisant le dumping social et l'exploitation par le Nord plutôt que le développement local des pays du Sud).<br />
<br />
=== Propositions ===<br />
<br />
Les propositions concernant les droits de l'homme et de l'environnement sont également présentes chez beaucoup d'entre eux. En particulier, la question de la durée est posée par une grande partie du mouvement : à quoi sert de se développer en exploitant de plus en plus intensivement des ressources qui ne se renouvellent pas et dont l'épuisement est prévisible si ce n'est à « aller plus vite dans le mur » ? Le concept de [[développement durable]] est souvent employé, questionné et mis en débat en le comparant avec le concept de [[décroissance soutenable]].<br />
<br />
Les altermondialistes aspirent également à plus de démocratie mais les propositions concrètes sont très éparses, allant de la réforme des organisations internationales à l'instauration d'un parlement mondial par une mondialisation démocratique, {{qui|une sorte de Nations Unies élues au suffrage universel, selon certains}}.<br />
<br />
Les altermondialistes soutiennent souvent des idées réformatrices dans le domaine économique comme celles d'un allègement ou de l'annulation de la dette des pays pauvres, d'une taxation sur les transactions financières (taxe Tobin). <br />
<br />
Plus précisément, une liste de propositions couramment avancées par les altermondialistes, dont particulièrement par le mouvement ATTAC<ref>Par exemple socle de 8 séries de mesures [http://www.recit.net/article.php3?id_article=94]</ref>, a été synthétisée dans le manifeste de Porto Alegre [http://www.france.attac.org/spip.php?article3993]. On distingue les :<br />
<br />
''' Propositions liées à des réformes économiques :<br />
<br />
* Annuler la dette des pays du Sud. L'argumentaire altermondialiste consiste à dire qu'ils l'ont déjà remboursée plusieurs fois via les intérêts, qu'elles ont été souvent contractées par un gouvernement précédent non démocratique afin de maintenir son pouvoir ou qu'elles sont le pendant de la dette écologique ou coloniale. <br />
<br />
* Promouvoir le [[commerce équitable]] avec un nivellement par le haut des normes sociales telles que consignées dans les conventions de l'Organisation internationale du travail. Reconnaître les droits économiques, sociaux et culturels énoncés à la conférence de Vienne de 1993<ref>[http://www.unhchr.ch/huridocda/huridoca.nsf/(Symbol)/A.CONF.157.23.Fr?OpenDocument texte de la déclaration et du programme d'action de Vienne (ONU)]</ref>. En particulier, reconnaître le droit à la souveraineté alimentaire et à la sécurité alimentaire, à l'emploi, à la protection sociale et à la retraite. Remarque : le syndicat confédération paysanne demande que l'[[agriculture]] soit exclue totalement des négociations de libéralisation.<br />
<br />
* Tirer un bilan exhaustif et indépendant des conséquences des décisions de l'OMC, du FMI et de la Banque mondiale.<br />
<br />
* Exclure définitivement les domaines de l'[[éducation]], de la [[santé]], des services sociaux et de la culture des cycles de négociation de l'OMC et préserver les services publics {{non neutre|menacés de libéralisation}} par l'accord général sur le commerce des services (AGCS) de l'OMC.<br />
<br />
* Instaurer des taxes internationales sur les transactions financières, dont la taxe Tobin sur le marché des devises. D'autres variantes existent comme celles sur les investissements étrangers, sur les bénéfices consolidés des transnationales, sur les ventes d'armes ou sur les activités à forte émission de gaz à effet de serre.<br />
<br />
* Démanteler les paradis fiscaux afin de contrer les évasions fiscales et le crime financier.<br />
<br />
* Interdire toute forme de brevetage du vivant et de privatisation de biens communs de l'humanité, l'eau notamment.<br />
<br />
'''Liées à la justice et à la paix :<br />
<br />
* Mettre en place un système international respecté de prévention et règlement des conflits (une sorte de Tribunal Pénal International ayant plus de pouvoirs). <br />
<br />
* Appliquer la charte des Droits de l'homme contre toute forme de discrimination, de sexisme et de racisme et condamner de manière égale les différents pays qui ne la respectent pas.<br />
<br />
'''Liées au développement de la démocratie :<br />
<br />
* Garantir le droit à l'information par des législations mettant fin à la concentration des médias dans des groupes de communication géants, et garantissant l'autonomie des journalistes par rapport aux actionnaires.<br />
<br />
* Réformer et démocratiser en profondeur les organisations internationales régies par le consensus de Washington (FMI, Banque mondiale, OMC<ref>Série de propositions du CNCD concernant la démocratisation de l'OMC [http://www.cncd.be/pages/thema_fin_omc.cfm]</ref>) et y faire prévaloir les droits humains, économiques, sociaux et culturels, dans le prolongement de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Incorporer également ces organisations dans le système et les mécanismes de décision des Organisation des Nations unies.<br />
<br />
=== Réalisations ===<br />
<br />
* Ils attribuent l'annulation d'une partie de la dette des pays les plus pauvres à ces pressions sur les gouvernements et les organisations comme le Club de Paris qui prennent habituellement en leur nom ces mesures en cas d’insolvabilité. Ils en donnent pour exemple l'aide supplémentaire accordée à l'Afrique lors du 31e sommet du G8. De plus, les altermondialistes ont mené des campagnes de pressions internationales dans les années 1990.<br />
* La revendication historique d'une taxation de certains capitaux patine ; la plus grande avancée a consisté en une initiative législative du Parlement européen, repoussée dès avant la première lecture grâce aux pressions de Tony Blair sur les députés travaillistes anglais, mais aussi aux abstentions ou votes contre des députés de Lutte ouvrière/Ligue communiste révolutionnaire<ref>Voir [http://www.lcr-rouge.org/archives/012700/pleinfeu.html]</ref>. <br />
* Le rejet du référendum sur la [[Traité de Rome de 2004|Constitution européenne]] en France est en partie dû aux critiques altermondialistes, mais plus généralement des partis et mouvements politiques non-gouvernementaux. Ce résultat, supposé « satisfaisant » par les altermondialistes, lui vaut en revanche l'hostilité d'une partie des partis de gauche social-démocrates français (parti socialiste (France)) et européens (Sozialdemokratische Partei Deutschlands en Allemagne, Parti travailliste (Royaume-Uni) au Royaume-Uni notamment), ainsi que de la droite européenne modérée, ce que les altermondialistes interprètent comme une pensée unique pro-Union européenne libérale, nonobstant que leur courant de pensée soit loin d'être le seul à s'y opposer (conservateurs britanniques, souverainistes en France et ailleurs, droite religieuse en Espagne, en Bavière ou en Pologne, libéraux notamment anglais…).<br />
* Certaines boîtes à idées altermondialistes (comme le Comité pour l'annulation de la dette du tiers monde) s'accordent à penser que les décisions de transformer des plans drastiques du FMI en FPRC (« facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance »), ou encore l'émergence de l'« initiative pour les pays fortement endettés » ont été favorisées par les pressions altermondialistes. <br />
* les actions des institutions financières internationales qualifiées par les altermondialistes de « néolibérales » feraient désormais l'objet de davantage de critiques. <br />
* Les altermondialistes considèrent que leurs actions et leur pression ont été en partie à l’origine de certaines avancées (telles que la mise à disposition à prix réduit des médicaments anti-sida).<br />
<br />
== Critique de l'altermondialisme ==<br />
<br />
Le mouvement a été énormément critiqué sur plusieurs fronts par des politiciens, des membres des think tanks ou des économistes favorables au libre marché. Ils reprochent au mouvement une mauvaise analyse des indicateurs économiques. Ils dénoncent également le fait que, au-delà d'un discours humaniste, la motivation réelle de certains activistes réside dans le repli national.<br />
<br />
Concernant les réalisations, le politologue français Zaki Laïdi, dans son ouvrage ''La Grande Perturbation'' analyse la mondialisation comme une nouvelle expression du changement social<ref>[http://www.cyberscopie.info/pages/art_entre/art26_entre.html Cyberscopie.com]</ref>.<br />
<br />
=== Critique de l'analyse économique ===<br />
Les détracteurs du mouvement affirment que les altermondialistes ne voient pas l'évidence des corrélations entre l'action du libéralisme et la croissance des richesses ou l'amélioration des indicateurs sociaux.<br />
Les altermondialistes dénoncent par ailleurs l’écart croissant des richesses entre pays pauvres et pays riches. Toutefois les pays pauvres ont connu une croissance économique supérieure à celle des pays riches tout au long des 50 dernières années marquées par cette mondialisation, alors qu’elle avait été largement inférieure jusque-là. Donc d'après les détracteurs des thèses altermondialistes, l’écart des revenus par tête entre pays du Nord et du Sud ne semble donc imputable qu’à une cause interne : l’explosion démographique.<br />
<br />
Un argument souvent avancé par les opposants au mouvement est que le rapport de pauvreté entre les pays industrialisés et ceux du tiers monde peut être expliqué en termes de la Dégradation des termes de l'échange, des problèmes internes des pays du tiers monde et du manque de libre marché.<br />
<br />
Ils soutiennent également que les différentes crises en Argentine ou dans les pays asiatiques peuvent être expliquées en partie en termes de déséquilibres internes et par les politiques économiques menées par ces pays.<br />
<br />
Pour l’économiste indien Jagdish Bhagwati, les revendications altermondialistes contre le libre-échange sont liées à la chute du communisme, seul rival idéologique du capitalisme. Cet épisode aurait créé un vide pour les « idéalistes dont la conscience sociale se nourrit de la conviction que le capitalisme est source d’injustice ». Ces individus risquent selon lui d’accroître en réalité les sources d’inégalité et leur réaction face au changement est source selon lui d’immobilisme. À titre d’exemple, la plupart se focalisent sur les aspects négatifs de la mondialisation bien qu’ils en soulignent certains aspects positifs et remettent en question d'autres points positifs (en termes d’emplois par exemple, la destruction de ceux de l’industrie n’est pas mise en rapport avec la création d’emploi dans d’autres secteurs).<br />
<br />
===Effets sur l’environnement des restrictions à la mondialisation===<br />
<br />
Certains altermondialistes sont partisans de la Décroissance (économie) afin de protéger les ressources naturelles de la planète et limiter le réchauffement climatique<ref>Même avec la décroissance ou un arrêt total des activités anthropiques, le processus est enclenché : les gaz à effet de serre sont présents pour des années, des siècles.</ref>. Selon certains économistes, la croissance économique serait nocive pour l'environnement dans les premiers stades du développement, mais à partir d'un certain seuil de revenu par habitant (déjà atteint par les pays développé) elle deviendrait de plus en plus profitable (voir Courbe de Kuznets). Cette idée repose sur le principe que l'environnement est donc un bien dit « supérieur » qui est davantage susceptible d'intéresser les riches, que des pauvres qui pensent avant tout à se nourrir. L'élévation du PIB permet par ailleurs de disposer de ressources accrues permettant des politiques environnementales<ref>La description de ce phénomène constaté dans les pays riches, voire certains pays en voie de développement comme la Chine récemment, est permise par une courbe en U inversé (pollution en ordonnée et revenu par habitant en abscisse) le plus souvent intitulé « courbe environnementale de Kuznets ».</ref>. L'idée de décroissance afin de protéger l'environnement est donc remise en question par certains analystes. <br />
<br />
L’économiste australien Kym Anderson a analysé les effets de la politique agricole de l’Union européenne dont le caractère est protectionniste. Il note que la libéralisation des échanges provoquerait selon lui un déplacement de la production vers les pays en développement. Là encore, les freins à la mondialisation apparaissent, pour certains, comme nuisible à l’environnement. <br />
<br />
Bien sur on trouve des exemples où le libre-échange a contribué à des problèmes environnementaux. Le développement d’activité économique est en soit cause de problème environnementaux : les économistes dénoncent souvent les propositions restrictives de certaines ONG remettant en cause l’implantation de certaines activités dans les pays en développement. À ce propos Jagdish Bhagwati prend l’exemple de la polémique sur l’élevage de crevettes en Asie du Sud-Est, effet de la libéralisation du commerce ayant de graves conséquences écologiques<ref>Destruction des mangroves, effets similaires à la surpêche, plus de détails dans élevage de crevettes dans l'article élevage de crevettes.</ref> dans les régions où il est pratiqué. Il explique que « de nombreuses organisations non gouvernementales ont argué de ce fait pour dénoncer ce commerce et réclamer sa restriction. Mais cela revient à jeter le bébé avec l’eau du bain, car le commerce est un puissant levier de prospérité et donc aussi bénéfique pour la société »<ref>Jagdish Bhagwati, ''Éloge du libre échange'', Éditions d’Organisation, p. 69.</ref>.<br />
<br />
=== Critique des motivations du mouvement ===<br />
<br />
Pour certains des opposants à l'altermondialisme, la priorité du mouvement, loin de vouloir faire avancer la mondialisation dans des domaines positifs, est surtout de promouvoir une théorie économique et sociale proche du socialisme, voire nationalisme.<br />
<br />
C'est ainsi que certains discours généreux pourraient être de simples [[rationalisation]]s, couvrant d'un vernis éthique la défense corporatiste de catégories sociales apparaissant excessivement protégées et subventionnées. Par exemple :<br />
* les agriculteurs des pays du Nord, chercheraient, en utilisant cette plate-forme, à conserver des barrières douanières empêchant aux agricultures du Sud d'exporter, une voie essentielle de leur développement. <br />
* les membres du mouvement qui dénoncent les importations du Sud « non éthiques » (cf. les produits chinois), chercheraient à restreindre la concurrence des travailleurs du Sud à des « niches » très limitées et simplement symboliques, comme le [[commerce équitable]].<br />
<br />
=== Effets sur le commerce international critiqué ===<br />
<br />
La diffusion des idées altermondialistes contribue peut-être par ailleurs à permettre à certains gouvernements de mettre en place des politiques mercantilistes visant à défavoriser les pays en développement dans leur effort de rattrapage. On voit par exemple le gouvernement américain tenter de freiner les importations de produits étrangers sur la base de revendications altermondialistes telles la protection de l’environnement<ref>Les pêcheurs mexicains seraient moins respectueux des dauphins que leurs homologues américains.</ref> ou la lutte contre la pauvreté (les États-Unis et l’Union européenne dénoncent les conditions de travail dans certains pays pauvres afin, {{qui|selon certains, de trouver un prétexte à la protection de leur marché national}}). <br />
<br />
Sur la question des échanges mondiaux, les altermondialistes dénoncent la logique du libre-échange. Toutefois les principes du libre-échange sont couramment admis et approuvés par la très grande majorité des économistes, libéraux ou non qui en soulignent les aspects positifs. Selon [[Paul Krugman]]<ref>Paul Krugman, ''La Mondialisation n'est pas coupable'', 1996.</ref>, les confusions et la remise en cause du libre-échange auxquelles contribuent les revendications altermondialistes tendent à donner à l’opinion l’illusion d’un conflit commercial planétaire qui menacerait à terme le développement harmonieux des échanges mondiaux. Dans leur analyse de l’OMC, les altermondialistes sont accusés par certains de montrer une apparente incompréhension des principes du libre-échange car ils considèrent le libre-échange comme profitable uniquement lorsqu’il prend la forme de concessions réciproques.<br />
<br />
=== Conséquences politiques selon les opposants ===<br />
Les altermondialistes souhaitent par ailleurs refonder la logique économique sur des bases politiques, morales et sociales. Cette logique est celle qu’avait décrite [[Friedrich Hayek]] dans son analyse des régimes totalitaire avec son ouvrage ''La Route de la servitude'' en 1944 ou dans ''Droit, législation et liberté'' avec l'analyse du « mirage » de la « justice sociale » en 1978. Chercher à fonder l’activité économique sur une base morale ou sociale mène à un certain contrôle de l’État sur le travail des hommes et sur leurs consommations. Cette concentration de pouvoir dans les mains de certains, légitimée par des choix moraux et sociaux (arbitraires qu’ils soient démocratiques ou non) et propagés par la propagande, mène nécessairement au totalitarisme selon Friedrich Hayek. <br />
<br />
De même la dénonciation de la recherche des intérêts particuliers par les grands acteurs capitalistes de la mondialisation sous-entend qu’il pourrait exister un consensus sur l’intérêt général, qui justement, se manifesterait dans ce mouvement social et donc non représenté au plan politique. Cette idée que la plupart des acteurs de la mondialisation actuelle favorisent leurs intérêts tandis que les altermondialistes viennent offrir des propositions allant dans le sens de l’intérêt général peut être perçue comme démagogique et fausse en raison de l'impossibilité de définir cet « intérêt général ». Ainsi, l'économiste Milton Friedman écrivit il dans ''Free to Choose'' que « ceux qui croient agir en fonction de l'intérêt général sont en réalité conduits à favoriser des intérêts particuliers qui ne font pas partie de leurs intentions.»<br />
<br />
De fait, on remarque que le langage altermondialiste s’enrichit régulièrement de concepts moralisateurs concernant les comportements, parmi lesquels celui de la « mal bouffe ». Les opposants à l'altermondialisme considèrent que le courant altermondialiste, bien que se revendiquant démocrate, apparaît remettre en cause les principes du libre choix et de la responsabilité individuelle.<br />
<br />
=== Manipulation de l'opinion ? ===<br />
Autre aspect qualifié de démagogique par les détracteurs, l’insistance, réelle ou supposée, de certains altermondialistes sur des phénomènes marginaux telles que les [[délocalisation]]s. Celles-ci concernent selon la plupart des économistes des quantités tout à fait négligeables d’emplois au vu du chômage dans certains pays (inférieurs le plus souvent à 1% de la population active). Or ces délocalisations se font la plupart du temps en direction de pays riches et non des pays pauvres<ref>À titre d'exemple, selon l'INSEE, sur la période 1995-2001 « ce sont {{formatnum:13500}} emplois industriels qui auraient été « délocalisés » en moyenne chaque année, soit 0,35% du total de l’emploi industriel. Un peu plus de la moitié des emplois délocalisés l’auraient été à destination des pays développés, notamment des pays limitrophes de la France et des États-Unis. » ''L’Économie française, Comptes et dossiers 2005-2006, Rapport sur les comptes de la Nation de 2004'', INSEE.</ref>.<br />
<br />
Enfin nombre d’économistes soulignent que les pays pauvres ne souffrent pas d’être exploités mais souffrent du protectionnisme des pays riches. Selon les libéraux, on retrouverait cet esprit dans certaines protestations, contre la directive Bolkenstein en Europe par exemple, qui selon les altermondialistes menacerait les conditions de travail des pays d’Europe occidentale. Les libéraux, qui défendent cette directive, dénoncent l'analyse qui consiste à faire de celle-ci un danger majeur alors qu’elle n’est, selon eux, susceptible de concerner que de rares activités du fait de la proximité nécessaire à la prestation de la plupart des services.<br />
<br />
=== Un mouvement liberticide ? ===<br />
Pour l'essayiste libertarien et ancien anarchiste Johan Norberg, les altermondialistes trahissent le discous de liberté qu'ils entendent porter. Il s'en prend ainsi au discours protectionniste qui est véhiculé selon lui par le mouvement altermondialiste, alors que le libre-échange devrait au contraire être leur revendication. Ils sont contradictoires pour Norberg en disant défendre la liberté et en demandant une fermeture des frontières. Norberg s'en prend plus particulièrement aux méthodes violentes de certains altermondialistes, en particulier lors de sommets du G7/G8. Le recours aux méthodes violentes, à l'affrontement physique et à la provocation ne caractérise pas un mouvement démocratique mais au contraire les ennemis de la démocratie. En celà, « ils ridiculisent l'idée de liberté. Dans [le] vocabulaire simpliste d'un adolescent, ce sont des fascistes »<ref>Johan Norberg, ''In Defense of global capitalism'', preface</ref>.<br />
<br />
== Médias, groupes de pression citoyens et autres structures ==<br />
<br />
Les structures diversifiées constituant la mouvance altermondialisme sont organisées en réseau, où les médias qualifiés d'altermondialistes jouent un grand rôle. Parmi ces médias, on peut citer ''Le Monde diplomatique'', Indymedia, ''Le Plan B'', journal de l'association de critique des médias Acrimed, [http://bellaciao.org Bellaciao], ou encore [http://www.utopia-terre.org Utopia].<br />
{{Article détaillé|Médias de l'altermondialisme}}<br />
<br />
Les documents des structures onusiennes comme les rapports du PNUD jouent aussi un rôle important, comme l'étude critique des documents produits par des institutions contestées (FMI, OMC, Banque mondiale).<br />
<br />
Internet est également un élément important dans l'internationalisation, la constitution des réseaux d'associations altermondialistes. Le mouvement altermondialiste utilise largement Internet pour la publication d'informations (plus rapidement que par les médias papier), ainsi que pour la mobilisation, l'organisation pratique.<br />
<br />
== Débats internes du mouvement== <br />
<br />
Le mouvement altermondialiste est confronté aujourd’hui à des débats d'orientation en son sein.<br />
<br />
Certains de ses acteurs s’interrogent sur la place du mouvement dans l'ensemble des luttes sociales d'émancipation. L’altermondialisme doit-il jouer un rôle antagoniste du néo-libéralisme comme l’était le communisme face au capitalisme, ou bien doit-il être une force d’opposition et d’adaptation à l’intérieur du système actuel ?<br />
<br />
D’autre part, la question de la représentation politique est posée. La plupart des organisations altermondialistes refusant de créer un parti, le mouvement s'est axé comme un contre-pouvoir, un mouvement social et fait appel à l'opinion publique, créant des groupes de pression et organisant des mouvements citoyens.<br />
<br />
La question des alliances est constante. Les affinités sont grandes avec les mouvements anti-guerre et anti-fascistes. Certains altermondialistes, plus radicaux, sont alliés aux anti-capitalistes, d'autres aux anti-productivistes, d'autres encore pensent qu'il faut multiplier les exemples d'alterdéveloppement local. Certaines organisations sont également proches de la pensée néo-keynésienne.<br />
<br />
La question des résultats obtenus se pose aussi ; en quelques années d'existence les avancées obtenues sur les grandes propositions altermondialistes (dette du tiers monde, taxe Tobin, droit à l'existence d'autres régulations que le marché, etc.) paraissent peu satisfaisantes. Certains pensent que ce mouvement a une force qui se décuplera si le monde libéral d’aujourd’hui aggrave les choses mais que ce mouvement tendra à disparaître si le monde libéral s’adapte à certaines demandes des altermondialistes (celles des réformistes).<br />
<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
===Articles connexes===<br />
* [[Libéralisme économique|Libéralisme]], [[Protectionnisme]], [[Mercantilisme]], [[Globalisation]], <br />
* [[Développement durable]], [[Décroissance durable]], [[Souveraineté alimentaire]], [[écologie]], [[effet de serre]], [[Permaculture]], [[écoconstruction]], [[Globalisme]]<br />
* ''Mcdonaldisation de la société'' (livre de George Ritzer)<br />
* Unabomber<br />
<br />
<br />
<br />
{{Portail Penser}}</div>82.238.39.200https://www.ekopedia.fr/index.php?title=Altermondialisme&diff=63709Altermondialisme2009-02-13T13:15:14Z<p>82.238.39.200 : Terme inapproprié ici puisqu'employé soit péjotativement soit pour autopromotion</p>
<hr />
<div>{{Penser}}<br />
{{wikipedia|Altermondialisme}}<br />
<br />
Le '''mouvement altermondialiste''', ou '''altermondialisme''', est un mouvement social composé d'acteurs très divers qui proposent pour l'essentiel un ensemble de valeurs « sociales » et soucieuses de l'environnement comme moteur de la mondialisation et du développement humain, en opposition à ce qu'ils analysent comme les « logiques économiques de la mondialisation néolibérale ». <br />
<br />
Assez hétérogène, le mouvement se rassemble autour du [[slogan]] « Un autre monde est possible » ou plus récemment, « D'autres mondes sont possibles »<ref>Slogan qui provient d'un vers de Paul Éluard : « Un autre monde est possible, mais il est dans celui-ci ».</ref>, mais oscille entre un [[réformisme]] (par exemple à travers la revendication d'une [[Taxe Tobin]]<ref>L'économiste James Tobin s'oppose au mouvement altermondialiste et s'est plaint du détournement de son nom et de sa proposition.</ref> par ATTAC) et un « imaginaire de la rupture ». <br />
<br />
Néanmoins, on distingue des prises de position et des revendications communes à de nombreuses organisations concernant : <br />
* une contestation de l'organisation interne, du statut et des politiques des institutions mondiales telles que l'Organisation mondiale du commerce (OMC), le Fonds monétaire international (FMI), l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le G8 et la Banque mondiale ;<br />
* des revendications de démocratie selon les différentes orientations politiques<ref>Puisque d'une part les orientations politiques sont définies au préalable, et d'autre part qu'il y a des réformistes, des anarchistes, etc., avec toutefois des textes communs dont le manifeste de Porto Alegre plaide pour la démocratisation des instances internationales et l'intégration de la BM/FMI et de l'Organisation mondiale du commerce|OMC dans l'Organisation des Nations unies ; ATTAC demande une démocratisation de l'OMC, le Fonds monétaire international|FMI, et la [[Commission européenne]] par des élections démocratiques (bien que les processus électifs ne soient encore clairement décidés); la marche mondiale des femmes demande la mise sur pied d'une organisation politique mondiale avec une parité entre pays pauvres et pays riches, et avec une vraie représentativité des femmes.</ref> ;<br />
* la justice économique<ref>Voir, par exemple, [http://www.france.attac.org/spip.php?article394 cette déclaration au Forum social mondial de 2002]</ref> <!--Concept fumeux qui doit être explicité-->;<br />
* l'autonomie des peuples<ref>Les revendications des peuples indigènes de l'EZLN, pour l'autonomie paysanne de Vandana Shiva et sa lutte pour le développement des semences libres en Inde, et contre les graines payantes des semenciers comme Monsanto.</ref> ;<br />
* la protection de l'environnement<ref>Par exemple, soutien du Protocole de Kyoto.</ref> ;<br />
* les droits humains fondamentaux<ref>Voir la proposition 4 de la Marche mondiale des femmes. Ces exemples sont illustrés par les reportages de Michael Moore sur les conditions de travail en Asie du Sud-Est dans les compagnies travaillant pour les grandes firmes multinationales occidentales, comme Nike.</ref> ;<br />
* une recherche d'alternatives, globales et systémiques, à l'ordre international de la finance et du commerce.<br />
<br />
Ces thèmes se retrouvent d'une part dans un certain nombre d'ouvrages, de films ou encore de médias<ref>Voir les articles Bibliographie de l'altermondialisation, Filmographie de l'altermondialisme et Médias de l'altermondialisme.</ref>, d'autre part dans des textes de diverses organisations du mouvement altermondialiste : plate-forme proposée par ATTAC, manifestes ou rapports élaborés durant les forum social mondial|forums sociaux mondiaux]], dont le manifeste de Porto Alegre, des textes de l'Organisation des Nations unies de déclarations de droit et d'autonomie dont les altermondialistes « réformateurs » veulent l'application concrète<ref>Voir notamment les propositions de la Marche mondiale des femmes.</ref> ''(voir aussi la partie [[Altermondialisme#Propositions|Propositions]])''. <br />
<br />
== Historique et structure ==<br />
{{Voir|Chronologie de l'altermondialisme}}<br />
Le mouvement a pris racine petit à petit tout au long du {{s-|XX|e}}. {{Référence nécessaire|Il commence à prendre de l'ampleur au début des années 1980 dans les pays du sud avec la lutte contre la [[dette du tiers monde]], l'OMC et les plans d'ajustement structurels du FMI ; mais il reste alors inaperçu en Occident. Il apparaît en Europe, aux États-Unis et en Corée à partir de 1994, dans le cadre d'une critique du chômage, de politiques entraînant la précarisation du travail et la remise en cause de la protection sociale.}}<br />
<br />
{{Référence nécessaire|Les manifestations de [[Seattle]] en 1999 sont les premières manifestations médiatisées altermondialistes}}. Elles sont suivies par un premier [[Forum social mondial]], alternatif au [[Forum économique mondial]] de Davos, et par le rassemblement de [[Gênes]] en [[2001]] (avec la mort d'un [[Carlo Giuliani|manifestant]] par balle lors d'affrontements avec la police italienne) contre le sommet du G8. Les [[Forum social mondial|Forums sociaux mondiaux]] ont lieu chaque année soit à [[Porto Alegre]] (de 2001 à 2003), à [[Mumbai]] en 2004 ou encore polycentrique. En novembre [[2002]] s'est également tenu le premier [[Forum social européen]] à [[Florence]], au cours duquel {{formatnum:450000}} à 1 million de personnes ont défilé contre la guerre en [[Irak]] et « pour un autre monde ». En tant que lieux d'échanges et évènements médiatiques, les forums sociaux sont les espaces et les moments privilégiés du mouvement. Il s'est développé durant les dernières années plusieurs forum sociaux mondiaux, continentaux et locaux.<br />
<br />
La ville d'[[Atlanta]] a accueilli le premier [[Forum social des États-Unis]] du 27 juin au 1{{er}} juillet 2007, à l'initiative du Forum social<ref>« Atlanta accueille le premier Forum social étasunien », dans ''[[Courrier International]]'' du 26 juin 2007, {{Lire en ligne|lien=http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=75309}} </ref>.<br /><br />
<br />
=== Composition ===<br />
{{voir|Organisations se revendiquant altermondialistes}}<br />
Le mouvement altermondialiste résulte de la convergence et de la multiplicité de mouvements. Il regroupe des personnes d'horizons très divers<ref>Voir un début de « recensement » dans l'article [[organisations se revendiquant altermondialistes]].</ref> : paysannerie, couches populaires et petite bourgeoisie du Sud, pauvres et salariés précaires des pays industrialisés, syndicats ouvriers et enseignants, associations de consommateurs, de chercheurs, de jeunes, mouvements écologistes, anti-militaristes, féministes, communistes, marxistes, nationalistes, keynésiens et anarchistes… Pour cette raison, cette mouvance est appelée parfois « le mouvement des mouvements »<ref>Voir [http://infos.samizdat.net/article181.html samizdat]</ref>.<br />
<br />
Cette diversité se reflète dans le grand nombre d'[[organisations se revendiquant altermondialistes]]. Le point de vue altermondialiste connaît également un écho parmi certains dirigeants des [[Pays les moins avancés|PMA]], ainsi que certains l'ont exprimé dans la [[déclaration de Dhaka]] ou dans leur appartenance au [[mouvement des non-alignés]]. <br />
<br />
Convergence d'une multiplicité de mouvements et d'associations, la mouvance altermondialiste n'a pas d'organisation en elle-même. Elle constitue un réseau au fonctionnement « horizontal », refusant les hiérarchies verticales. Les associations réunies au sein du mouvement peuvent d'ailleurs être organisées suivant ce modèle (ainsi dans l'[[Union syndicale Solidaires]] en France), mais certaines organisations comme ATTAC France reproduisent dans leur structure une hiérarchie pyramidale en octroyant un pouvoir décisionnel important à une minorité, comme le collège des fondateurs d'ATTAC.<br />
<br />
Les altermondialistes{{qui}} cherchent à développer des réseaux internationaux (cf. la structure des mouvements ATTAC, ou [[Indymedia]]), notamment à travers des forums mondiaux, tel le [[Forum social mondial]] de [[Porto Alegre]], afin d'y développer des synergies internationales entre les différents mouvements.<br />
<br />
=== Orientations ===<br />
<br />
Le terme [[antimondialisation|anti-mondialisation]] a été le premier utilisé par les journalistes pour désigner le mouvement contestataire. En 1999, le terme « altermondialisme » ou « altermondialisation », d'origine [[Belgique|belge]], fut introduit dans la francophonie pour mettre en avant le caractère favorable d'une partie du mouvement à une forme de mondialisation qui serait différente de la mondialisation actuelle<ref>[[Antimondialisation#Essai de distinction anti / alter]].</ref>. Le terme lui-même est la reprise du slogan « Un autre monde est possible ».<br />
<br />
La pluralité des orientations politiques au sein du mouvement est difficile à synthétiser. Il est possible de décrire un certain nombre d'orientations spécifiques au sein du mouvement :<br />
<br />
* Les [[communisme|communistes]] et [[marxisme|marxistes]]. Les communistes se sont liés au mouvement altermondialistes sur des bases [[anticapitalisme|anticapitalistes]] et s'opposent traditionnellement à la mondialisation économique [[capitalisme|capitaliste]], qui serait celle de la classe bourgeoise, et prônent la mondialisation de l'action des peuples (ou du [[prolétariat]]) selon un modèle social et solidaire. Tous les communistes ne se sentent pourtant pas altermondialistes : en France, si des partis comme le [[Parti communiste français|PCF]] ou la [[Ligue communiste révolutionnaire|LCR]] se rapprochent de la mouvance, d'autres, comme par exemple [[Lutte ouvrière]], s'en éloignent...{{références nécessaires}}<br />
* Les [[anarchiste|anarchistes]], opposés au capitalisme et à l'autorité, sont présents dans les grandes manifestations altermondialistes. Certains sont présents dans les [[Black bloc|black blocs]] bien que ceux-ci ne soit pas exclusivement constitués d'anarchistes.{{références nécessaires}}<br />
* Les [[antilibéralisme|antilibéraux]] qui critiquant le modèle du libre échange (cf. [[critique du libéralisme économique]]) veulent réformer en profondeur les principes de la logique économique, sur la base de critères sociaux et moraux. Certains proposent de taxer les flux de capitaux spéculatifs ([[taxe Tobin]]).{{références nécessaires}}<br />
* Les [[souverainisme|souverainistes]] ou [[nationalisme|nationalistes]] qui, ayant pour but déclaré de protéger la nation du néo-libéralisme des marchés et de l'insécurité sociale qui en découlerait (chômage, « [[dumping social]] », délocalisations), prônent des mesures [[protectionnisme|protectionnistes]] d'intérêt national ou régional en matière d'économie. Cette dernière catégorie est clairement [[antimondialiste]]. Ces souverainistes ou nationalistes ne sont pas à confondre avec les nationalistes d'extrême droite qui ne prennent en aucun cas part au mouvement altermondialiste.{{références nécessaires}}<br />
* Les [[localisme|localistes]] qui privilégient ce qui est local sans toutefois se fixer de limites frontalières, entendant favoriser ainsi la démocratie participative, la cohésion sociale et la production de proximité, donc l'emploi local et la préservation de l'environnement via une moindre empreinte écologique liée au transport de marchandises.{{références nécessaires}}<br />
* Les [[écologiste]]s qui veulent préserver l'environnement et protéger les paysanneries du Sud(face à ce qu'ils estiment être les dangers de la logique agro-industrielle et la mondialisation des échanges). {{références nécessaires}}<br />
* Les [[décroissance|objecteurs de croissance]] qui s'opposent au modèle social basé sur le développement de la [[consommation]].{{références nécessaires}}<br />
La plupart des tendances s'accordent sur un compromis : que certains secteurs du marché soient régulés selon des impératifs sociaux et environnementaux, par exemple le principe de [[souveraineté alimentaire]].<br />
<br />
== Positions ==<br />
=== Positions présentées comme altermondialistes ===<br />
<br />
Si la diversité du mouvement s'avère efficace en tant que front de contestation, son manque d'homogénéité empêche le mouvement de produire un programme politique clair et de canaliser ses partisans dans une voie unique. Cependant, une orientation commune se dégage sur des thèmes généraux comme la lutte pour le [[Développement durable|développement]] et les [[droits fondamentaux]] comprenant la [[souveraineté alimentaire]] et la [[paix]] voire la [[démocratie]]. Avec un discours souvent [[Idéalisme (philosophie)|idéaliste]], l'altermondialisme se veut un moteur de lutte sociale. Il a désigné comme son principal adversaire idéologique le [[néo-libéralisme]].<br />
<br />
L’idée de base des altermondialistes consiste à considérer que le processus de mondialisation économique, s’il n’est pas encadré politiquement, conduit à une augmentation des inégalités dans le monde : d’une part entre la population mondiale la plus riche et la plus pauvre, d’autre part entre les pays du Nord, principalement l'[[Amérique du Nord]] et l'[[Europe]], et une majorité des pays du Sud dont l'[[Afrique subsaharienne]] et les [[Pays les moins avancés|PMA]]. Ce dernier point peut toutefois être contesté par l’analyse du [[P.I.B.]] par pays sur les 50 dernières années<ref>OCDE, PIB per capita sur les 50 dernières années.</ref>, un indicateur que les altermondialistes contestent en général.<br />
<br />
Certains altermondialistes sont par ailleurs préoccupés par l'insécurité écologique qui est engendrée par la pollution industrielle, l'effet de serre, les [[Organisme génétiquement modifié|OGM]] (voir [[Lutte anti-OGM]]), ou encore les armes chimiques et nucléaires.<br />
<br />
D'autres accusent les grandes compagnies transcontinentales et les organes financiers et commerciaux internationaux de favoriser, directement ou indirectement, des intérêts privés plutôt que l'intérêt général par la recherche de profits au détriment des facteurs sociaux et écologiques (voir [[externalité négative]] et les difficultés à appliquer le [[protocole de Kyoto]] ou la [[Bourse du carbone]]).<br />
<br />
La pensée altermondialiste veut, d'une part, faire prendre conscience de ce qu'elle considère comme les méfaits d'une forme de mondialisation trop centrée sur l'économie, et, d'autre part, proposer des réformes ou du moins des alternatives selon la formule "un autre monde est possible".<br />
<br />
===Critiques===<br />
==== Critique du marché mondial ====<br />
<br />
Les altermondialistes considèrent que la mondialisation par le marché n'est pas un synonyme de progrès humain, celle-ci ne profitant, selon eux, pas équitablement à tous. <br />
<br />
Les altermondialistes dénoncent particulièrement l'inégalité croissante entre la proportion des [[Liste des milliardaires du monde|plus riches]] et des plus pauvres de la planète, qui a augmenté depuis 1960, qu'ils attribuent à la mondialisation plutôt qu'aux causes internes à ces pays. Selon le rapport 2001 du [[PNUD]], 1% des plus riches mondiaux disposent d'un revenu cumulé égal à celui des 57% les plus pauvres. De plus, pour 45 des 77 pays disposant d'une statistique sur l'inégalité de revenu, celle-ci a cru à l'intérieur des pays entre 1960 et 1990, renforçant les inégalités intra-nationales.<br />
<br />
Ils pointent également que entre 1990 et 2000, malgré l'accroissement des forces productives, illustré par le doublement du [[Produit national brut|PNB]] mondial, le nombre des victimes de la faim n'a pas évolué{{Référence nécessaire}} significativement (+/- 9 millions de morts chaque année, soit près de 25000 par jour selon les chiffres du PAM).<br />
<br />
Est également critiquée la libéralisation des flux financiers et monétaires mondiaux qui a, selon eux, un effet déstabilisateur sur les économies locales et des conséquences humaines néfastes. Ils attribuent par exemple la [[crise économique argentine]] et la [[crise économique asiatique]] du sud-est à la fin des [[années 1990]] à cette libéralisation. De plus, les [[paradis fiscaux]] sont une des cibles des altermondialistes. Pareillement, la « [[spéculation]] » est régulièrement critiquée par le mouvement altermondialiste alors qu'à l'inverse elle est considérée par la majorité des économistes comme nécessaire à l'activité économique et à la constitution d'un [[marché]] efficient.<br />
<br />
==== Position vis-à-vis des États et des organismes internationaux ====<br />
<br />
Les altermondialistes considèrent que l'économie n'est pas régie par des lois économiques naturelles et immuables mais est le fruit de politiques conscientes des gouvernements qui concèderaient de plus en plus leur pouvoir au marché (voir [[Consensus de Washington]]). <br />
<br />
De leur point de vue, le marché réduirait l'homme et la nature à sa valeur marchande. Ils voient comme contrepoids des instances externes aux marchés, comme les États, certaines [[organisation internationale|organisations internationales]] ou, sans trop de précision sur sa représentation, la [[société civile]]. Bien que se disant favorables au développement d'organisations internationales, ils s'attaquent à celles qui cherchent à privatiser ou à réduire l'accès aux services publics, ainsi qu'à celles qui visent à libéraliser l'économie.<br />
<br />
L'organisation ATTAC résume le souhait des altermondialistes de modifier les règles des grandes institutions internationales comme suit :<br />
<br />
:« Une réforme radicale des institutions financières internationales, fondée sur une remise en cause de l’organisation actuelle des pouvoirs au sein du système financier international, constitue une condition politique préalable à la construction d’un mondialisme alternatif fondé sur le pouvoir des peuples et sur une nouvelle conception du développement durable. »<br />
<br />
Les [[altermondialiste]]s souhaitent une plus grande démocratisation des institutions supra-nationales, non démocratiquement élues au suffrage universel direct, comme l'OMC, FMI, la Banque mondiale ou le G8 (voir également : [[Banque centrale européenne]]). Le manque de transparence de ces organisations est aussi souvent critiqué par le mouvement altermondialiste.<br />
<br />
==== Critique de l'OMC ====<br />
<br />
Tout d'abord, le mandat de l'OMC de réduire les obstacles au [[libre-échange]] est critiqué comme étant défavorable à certains pays du sud, particulièrement concernant l'agriculture. Ainsi le rapport de la plateforme d'ONG françaises [[Coordination Sud]] intitulé « La protection des marchés agricoles. Un outil de développement »<ref>Publié le 23 février 2007 et disponible [http://www.coordinationsud.org/spip.php?article5051 ici]</ref> conclue que « associée à des mesures de soutien à la production » et « pendant une période de temps donnée », « la mise en place de mesures de protection (des marchés agricoles) apparaît clairement comme une condition nécessaire pour parvenir à développer la production locale et renforcer l’autosuffisance ».<br />
<br />
Néanmoins, la [[Politique agricole commune]], qui subventionne les exportations agricoles des pays riches et qui est dénoncée par les pays du sud comme concurrence déloyale, fait débat au sein du mouvement altermondialiste. <br />
<br />
Les négociations en huis clos sont également pointées du doigt, ainsi que le système de négociation ''per se'', géré par des comités techniques non élus démocratiquement et accusés de dissimuler des lobbies d'intérêt privés. D'autre part, la domination des pays industrialisés dans le commerce mondial est pointée comme raison de l'impossibilité pour les pays pauvres et les groupes minoritaires de s'opposer aux décisions de l'OMC. Ainsi, l'ONG Oxfam dénonce le fait que selon elle les intérêts des pays développés prennent le pas sur le développement dans les négociations commerciales<ref>[http://www.oxfam.com/fr/pr052807_omc.htm Communiqué Oxfam]</ref>.<br />
<br />
Les altermondialistes, rejoint en cela par des auteurs et experts de tout bord, appellent à plus de démocratie, plus de transparence et un nouveau rapport de forces plus favorables aux pays en développement et aux politiques locales. <br />
<br />
En outre, la gouvernance de l'OMC, basée principalement sur les ministres du Commerce des pays adhérents, est critiquée pour son manque de préoccupation dans les domaines sociaux et environnementaux qui sont pourtant influencés par ses décisions.<br />
<br />
Les accords concernant la [[propriété intellectuelle]] comme les [[Aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce|ADPIC]] sont également dénoncés lorsqu'ils sont relatifs aux biens « vitaux » (aliments, médicaments, eau) ou aux organismes vivants. Sont en particulier visés les [[Organisme génétiquement modifié|OGM]] et le prix élevé de certains [[médicament]]s comme ceux contre le [[Syndrome d'immunodéficience acquise|SIDA]]. Certains groupes{{ref nécessaire}} ont par exemple développé le concept alternatif de [[brevet positif]] pour y remédier. Les altermondialistes sont généralement{{ref nécessaire}} favorables aux [[logiciel libre|logiciels libres]].<br />
<br />
==== Critique du FMI ====<br />
<br />
Pour les altermondialistes, les politiques menées par le [[Fonds monétaire international|FMI]] ont contribué de façon dramatique à des échecs économiques, sociaux et politiques dans un grand nombre de situations : notamment la [[crise économique asiatique]] de 1997, les transitions des économies russes et est-européennes à l'économie de marché, les réformes sud-américaines et la gestion des pays africains. <br />
<br />
Ces critiques des interventions du FMI sont en fait très répandues et développées par des économistes de tous bords<ref>Voir par exemple [[Joseph E. Stiglitz]] dans son livre ''[[La Grande Désillusion]]'' (2002).</ref>, dont des défenseurs de la mondialisation. Sont mis en avant l'absence d'adaptations des politiques du FMI aux situations particulières, l'absence de recul quant au dogme du marché autorégulé, ou encore le dévouement de l'institution aux intérêt de certains acteurs du marché financier. <br />
<br />
La critique du FMI n'est donc pas du tout propre au mouvement altermondialiste. Ainsi, paradoxalement, si les altermondialistes voient dans le FMI une instance du « néo-libéralisme », nombre de libéraux peuvent contester l'existence même du FMI, dont l'objet est la régulation étatique du marché, donc en contradiction avec le dogme de l'autorégulation.<br />
<br />
Enfin, les altermondialistes critiquent le mode de fonctionnement du FMI, dans lequel les voix sont pondérées par la participation financière, et préconise un mode de décision démocratique.<br />
<br />
==== Critiques des grandes firmes multinationales ====<br />
<br />
L'altermondialisme s'oppose aux grandes [[multinationale]]s comme [[Monsanto]] (producteur de graines génétiquement modifiées, ou [[Organisme génétiquement modifié|OGM]]), qui ont tenté d'interdire l'étiquetage sur les produits. La figure emblématique de cette lutte est [[José Bové]].<br />
Plus généralement, les altermondialistes s'opposent à tous les brevets sur le code génétique ([[Acide désoxyribonucléique|ADN]]), au motif qu'on ne saurait breveter les êtres vivants.<br />
<br />
Ils s'opposent aussi aux multinationales du médicament ([[Hoffmann-La Roche|Roche]], [[Pfizer]], etc.), qui, par leurs brevets et le prix de vente de leur médicament, empêcheraient les pays pauvres d'avoir accès aux soins. Les médicaments ''Diflucan®'' ou ''Triflucan®'' notamment de Pfizer permettraient de sauver des dizaines de millions de personnes malades du SIDA en Afrique<ref>[http://www.actupparis.org/article188.html Communiqué de presse de l'association Act Up du 13 mars 2000]</ref>.<br />
<br />
Ils dénoncent certaines multinationales qui, grâce à la libéralisation des échanges et aux avantages liés aux zones franches industrielles, délocalisent et sous-traitent à bon marché en violant les droits humains<ref>Un des ouvrages décrivant les effets néfastes des zones franches industrielles est ''No Logo'', de Naomi Klein.</ref> ou en provoquant des désastres écologiques. Par exemple, Shell est accusé de refuser d’assainir le site du plus grand déversement souterrain d’hydrocarbures en zone urbaine, à Durban, en [[Afrique du Sud]], où plus d’un million de litres de pétrole auraient été répandus. <br />
<br />
Les politiques de [[délocalisation]]s sont selon eux négatives à la fois pour les pays développés (car menaçant la stabilité et le volume de l'emploi, la sécurité sociale ou le minimum salarial) et pour les pays du Sud (car favorisant le dumping social et l'exploitation par le Nord plutôt que le développement local des pays du Sud).<br />
<br />
=== Propositions ===<br />
<br />
Les propositions concernant les droits de l'homme et de l'environnement sont également présentes chez beaucoup d'entre eux. En particulier, la question de la durée est posée par une grande partie du mouvement : à quoi sert de se développer en exploitant de plus en plus intensivement des ressources qui ne se renouvellent pas et dont l'épuisement est prévisible si ce n'est à « aller plus vite dans le mur » ? Le concept de [[développement durable]] est souvent employé, questionné et mis en débat en le comparant avec le concept de [[décroissance soutenable]].<br />
<br />
Les altermondialistes aspirent également à plus de démocratie mais les propositions concrètes sont très éparses, allant de la réforme des organisations internationales à l'instauration d'un parlement mondial par une mondialisation démocratique, {{qui|une sorte de Nations Unies élues au suffrage universel, selon certains}}.<br />
<br />
Les altermondialistes soutiennent souvent des idées réformatrices dans le domaine économique comme celles d'un allègement ou de l'annulation de la dette des pays pauvres, d'une taxation sur les transactions financières (taxe Tobin). <br />
<br />
Plus précisément, une liste de propositions couramment avancées par les altermondialistes, dont particulièrement par le mouvement ATTAC<ref>Par exemple socle de 8 séries de mesures [http://www.recit.net/article.php3?id_article=94]</ref>, a été synthétisée dans le manifeste de Porto Alegre [http://www.france.attac.org/spip.php?article3993]. On distingue les :<br />
<br />
''' Propositions liées à des réformes économiques :<br />
<br />
* Annuler la dette des pays du Sud. L'argumentaire altermondialiste consiste à dire qu'ils l'ont déjà remboursée plusieurs fois via les intérêts, qu'elles ont été souvent contractées par un gouvernement précédent non démocratique afin de maintenir son pouvoir ou qu'elles sont le pendant de la dette écologique ou coloniale. <br />
<br />
* Promouvoir le [[commerce équitable]] avec un nivellement par le haut des normes sociales telles que consignées dans les conventions de l'Organisation internationale du travail. Reconnaître les droits économiques, sociaux et culturels énoncés à la conférence de Vienne de 1993<ref>[http://www.unhchr.ch/huridocda/huridoca.nsf/(Symbol)/A.CONF.157.23.Fr?OpenDocument texte de la déclaration et du programme d'action de Vienne (ONU)]</ref>. En particulier, reconnaître le droit à la souveraineté alimentaire et à la sécurité alimentaire, à l'emploi, à la protection sociale et à la retraite. Remarque : le syndicat confédération paysanne demande que l'[[agriculture]] soit exclue totalement des négociations de libéralisation.<br />
<br />
* Tirer un bilan exhaustif et indépendant des conséquences des décisions de l'OMC, du FMI et de la Banque mondiale.<br />
<br />
* Exclure définitivement les domaines de l'[[éducation]], de la [[santé]], des services sociaux et de la culture des cycles de négociation de l'OMC et préserver les services publics {{non neutre|menacés de libéralisation}} par l'accord général sur le commerce des services (AGCS) de l'OMC.<br />
<br />
* Instaurer des taxes internationales sur les transactions financières, dont la taxe Tobin sur le marché des devises. D'autres variantes existent comme celles sur les investissements étrangers, sur les bénéfices consolidés des transnationales, sur les ventes d'armes ou sur les activités à forte émission de gaz à effet de serre.<br />
<br />
* Démanteler les paradis fiscaux afin de contrer les évasions fiscales et le crime financier.<br />
<br />
* Interdire toute forme de brevetage du vivant et de privatisation de biens communs de l'humanité, l'eau notamment.<br />
<br />
'''Liées à la justice et à la paix :<br />
<br />
* Mettre en place un système international respecté de prévention et règlement des conflits (une sorte de Tribunal Pénal International ayant plus de pouvoirs). <br />
<br />
* Appliquer la charte des Droits de l'homme contre toute forme de discrimination, de sexisme et de racisme et condamner de manière égale les différents pays qui ne la respectent pas.<br />
<br />
'''Liées au développement de la démocratie :<br />
<br />
* Garantir le droit à l'information par des législations mettant fin à la concentration des médias dans des groupes de communication géants, et garantissant l'autonomie des journalistes par rapport aux actionnaires.<br />
<br />
* Réformer et démocratiser en profondeur les organisations internationales régies par le consensus de Washington (FMI, Banque mondiale, OMC<ref>Série de propositions du CNCD concernant la démocratisation de l'OMC [http://www.cncd.be/pages/thema_fin_omc.cfm]</ref>) et y faire prévaloir les droits humains, économiques, sociaux et culturels, dans le prolongement de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Incorporer également ces organisations dans le système et les mécanismes de décision des Organisation des Nations unies.<br />
<br />
=== Réalisations ===<br />
<br />
* Ils attribuent l'annulation d'une partie de la dette des pays les plus pauvres à ces pressions sur les gouvernements et les organisations comme le Club de Paris qui prennent habituellement en leur nom ces mesures en cas d’insolvabilité. Ils en donnent pour exemple l'aide supplémentaire accordée à l'Afrique lors du 31e sommet du G8. De plus, les altermondialistes ont mené des campagnes de pressions internationales dans les années 1990.<br />
* La revendication historique d'une taxation de certains capitaux patine ; la plus grande avancée a consisté en une initiative législative du Parlement européen, repoussée dès avant la première lecture grâce aux pressions de Tony Blair sur les députés travaillistes anglais, mais aussi aux abstentions ou votes contre des députés de Lutte ouvrière/Ligue communiste révolutionnaire<ref>Voir [http://www.lcr-rouge.org/archives/012700/pleinfeu.html]</ref>. <br />
* Le rejet du référendum sur la [[Traité de Rome de 2004|Constitution européenne]] en France est en partie dû aux critiques altermondialistes, mais plus généralement des partis et mouvements politiques non-gouvernementaux. Ce résultat, supposé « satisfaisant » par les altermondialistes, lui vaut en revanche l'hostilité d'une partie des partis de gauche social-démocrates français (parti socialiste (France)) et européens (Sozialdemokratische Partei Deutschlands en Allemagne, Parti travailliste (Royaume-Uni) au Royaume-Uni notamment), ainsi que de la droite européenne modérée, ce que les altermondialistes interprètent comme une pensée unique pro-Union européenne libérale, nonobstant que leur courant de pensée soit loin d'être le seul à s'y opposer (conservateurs britanniques, souverainistes en France et ailleurs, droite religieuse en Espagne, en Bavière ou en Pologne, libéraux notamment anglais…).<br />
* Certaines boîtes à idées altermondialistes (comme le Comité pour l'annulation de la dette du tiers monde) s'accordent à penser que les décisions de transformer des plans drastiques du FMI en FPRC (« facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance »), ou encore l'émergence de l'« initiative pour les pays fortement endettés » ont été favorisées par les pressions altermondialistes. <br />
* les actions des institutions financières internationales qualifiées par les altermondialistes de « néolibérales » feraient désormais l'objet de davantage de critiques. <br />
* Les altermondialistes considèrent que leurs actions et leur pression ont été en partie à l’origine de certaines avancées (telles que la mise à disposition à prix réduit des médicaments anti-sida).<br />
<br />
== Critique de l'altermondialisme ==<br />
<br />
Le mouvement a été énormément critiqué sur plusieurs fronts par des politiciens, des membres des think tanks ou des économistes favorables au libre marché. Ils reprochent au mouvement une mauvaise analyse des indicateurs économiques. Ils dénoncent également le fait que, au-delà d'un discours humaniste, la motivation réelle de certains activistes réside dans le repli national.<br />
<br />
Concernant les réalisations, le politologue français Zaki Laïdi, dans son ouvrage ''La Grande Perturbation'' analyse la mondialisation comme une nouvelle expression du changement social<ref>[http://www.cyberscopie.info/pages/art_entre/art26_entre.html Cyberscopie.com]</ref>.<br />
<br />
=== Critique de l'analyse économique ===<br />
Les détracteurs du mouvement affirment que les altermondialistes ne voient pas l'évidence des corrélations entre l'action du libéralisme et la croissance des richesses ou l'amélioration des indicateurs sociaux.<br />
Les altermondialistes dénoncent par ailleurs l’écart croissant des richesses entre pays pauvres et pays riches. Toutefois les pays pauvres ont connu une croissance économique supérieure à celle des pays riches tout au long des 50 dernières années marquées par cette mondialisation, alors qu’elle avait été largement inférieure jusque-là. Donc d'après les détracteurs des thèses altermondialistes, l’écart des revenus par tête entre pays du Nord et du Sud ne semble donc imputable qu’à une cause interne : l’explosion démographique.<br />
<br />
Un argument souvent avancé par les opposants au mouvement est que le rapport de pauvreté entre les pays industrialisés et ceux du tiers monde peut être expliqué en termes de la Dégradation des termes de l'échange, des problèmes internes des pays du tiers monde et du manque de libre marché.<br />
<br />
Ils soutiennent également que les différentes crises en Argentine ou dans les pays asiatiques peuvent être expliquées en partie en termes de déséquilibres internes et par les politiques économiques menées par ces pays.<br />
<br />
Pour l’économiste indien Jagdish Bhagwati, les revendications altermondialistes contre le libre-échange sont liées à la chute du communisme, seul rival idéologique du capitalisme. Cet épisode aurait créé un vide pour les « idéalistes dont la conscience sociale se nourrit de la conviction que le capitalisme est source d’injustice ». Ces individus risquent selon lui d’accroître en réalité les sources d’inégalité et leur réaction face au changement est source selon lui d’immobilisme. À titre d’exemple, la plupart se focalisent sur les aspects négatifs de la mondialisation bien qu’ils en soulignent certains aspects positifs et remettent en question d'autres points positifs (en termes d’emplois par exemple, la destruction de ceux de l’industrie n’est pas mise en rapport avec la création d’emploi dans d’autres secteurs).<br />
<br />
===Effets sur l’environnement des restrictions à la mondialisation===<br />
<br />
Certains altermondialistes sont partisans de la Décroissance (économie) afin de protéger les ressources naturelles de la planète et limiter le réchauffement climatique<ref>Même avec la décroissance ou un arrêt total des activités anthropiques, le processus est enclenché : les gaz à effet de serre sont présents pour des années, des siècles.</ref>. Selon certains économistes, la croissance économique serait nocive pour l'environnement dans les premiers stades du développement, mais à partir d'un certain seuil de revenu par habitant (déjà atteint par les pays développé) elle deviendrait de plus en plus profitable (voir Courbe de Kuznets). Cette idée repose sur le principe que l'environnement est donc un bien dit « supérieur » qui est davantage susceptible d'intéresser les riches, que des pauvres qui pensent avant tout à se nourrir. L'élévation du PIB permet par ailleurs de disposer de ressources accrues permettant des politiques environnementales<ref>La description de ce phénomène constaté dans les pays riches, voire certains pays en voie de développement comme la Chine récemment, est permise par une courbe en U inversé (pollution en ordonnée et revenu par habitant en abscisse) le plus souvent intitulé « courbe environnementale de Kuznets ».</ref>. L'idée de décroissance afin de protéger l'environnement est donc remise en question par certains analystes. <br />
<br />
L’économiste australien Kym Anderson a analysé les effets de la politique agricole de l’Union européenne dont le caractère est protectionniste. Il note que la libéralisation des échanges provoquerait selon lui un déplacement de la production vers les pays en développement. Là encore, les freins à la mondialisation apparaissent, pour certains, comme nuisible à l’environnement. <br />
<br />
Bien sur on trouve des exemples où le libre-échange a contribué à des problèmes environnementaux. Le développement d’activité économique est en soit cause de problème environnementaux : les économistes dénoncent souvent les propositions restrictives de certaines ONG remettant en cause l’implantation de certaines activités dans les pays en développement. À ce propos Jagdish Bhagwati prend l’exemple de la polémique sur l’élevage de crevettes en Asie du Sud-Est, effet de la libéralisation du commerce ayant de graves conséquences écologiques<ref>Destruction des mangroves, effets similaires à la surpêche, plus de détails dans élevage de crevettes dans l'article élevage de crevettes.</ref> dans les régions où il est pratiqué. Il explique que « de nombreuses organisations non gouvernementales ont argué de ce fait pour dénoncer ce commerce et réclamer sa restriction. Mais cela revient à jeter le bébé avec l’eau du bain, car le commerce est un puissant levier de prospérité et donc aussi bénéfique pour la société »<ref>Jagdish Bhagwati, ''Éloge du libre échange'', Éditions d’Organisation, p. 69.</ref>.<br />
<br />
=== Critique des motivations du mouvement ===<br />
<br />
Pour certains des opposants à l'altermondialisme, la priorité du mouvement, loin de vouloir faire avancer la mondialisation dans des domaines positifs, est surtout de promouvoir une théorie économique et sociale proche du socialisme, voire nationalisme.<br />
<br />
C'est ainsi que certains discours généreux pourraient être de simples [[rationalisation]]s, couvrant d'un vernis éthique la défense corporatiste de catégories sociales apparaissant excessivement protégées et subventionnées. Par exemple :<br />
* les agriculteurs des pays du Nord, chercheraient, en utilisant cette plate-forme, à conserver des barrières douanières empêchant aux agricultures du Sud d'exporter, une voie essentielle de leur développement. <br />
* les membres du mouvement qui dénoncent les importations du Sud « non éthiques » (cf. les produits chinois), chercheraient à restreindre la concurrence des travailleurs du Sud à des « niches » très limitées et simplement symboliques, comme le [[commerce équitable]].<br />
<br />
=== Effets sur le commerce international critiqué ===<br />
<br />
La diffusion des idées altermondialistes contribue peut-être par ailleurs à permettre à certains gouvernements de mettre en place des politiques mercantilistes visant à défavoriser les pays en développement dans leur effort de rattrapage. On voit par exemple le gouvernement américain tenter de freiner les importations de produits étrangers sur la base de revendications altermondialistes telles la protection de l’environnement<ref>Les pêcheurs mexicains seraient moins respectueux des dauphins que leurs homologues américains.</ref> ou la lutte contre la pauvreté (les États-Unis et l’Union européenne dénoncent les conditions de travail dans certains pays pauvres afin, {{qui|selon certains, de trouver un prétexte à la protection de leur marché national}}). <br />
<br />
Sur la question des échanges mondiaux, les altermondialistes dénoncent la logique du libre-échange. Toutefois les principes du libre-échange sont couramment admis et approuvés par la très grande majorité des économistes, libéraux ou non qui en soulignent les aspects positifs. Selon [[Paul Krugman]]<ref>Paul Krugman, ''La Mondialisation n'est pas coupable'', 1996.</ref>, les confusions et la remise en cause du libre-échange auxquelles contribuent les revendications altermondialistes tendent à donner à l’opinion l’illusion d’un conflit commercial planétaire qui menacerait à terme le développement harmonieux des échanges mondiaux. Dans leur analyse de l’OMC, les altermondialistes sont accusés par certains de montrer une apparente incompréhension des principes du libre-échange car ils considèrent le libre-échange comme profitable uniquement lorsqu’il prend la forme de concessions réciproques.<br />
<br />
=== Conséquences politiques selon les opposants ===<br />
Les altermondialistes souhaitent par ailleurs refonder la logique économique sur des bases politiques, morales et sociales. Cette logique est celle qu’avait décrite [[Friedrich Hayek]] dans son analyse des régimes totalitaire avec son ouvrage ''La Route de la servitude'' en 1944 ou dans ''Droit, législation et liberté'' avec l'analyse du « mirage » de la « justice sociale » en 1978. Chercher à fonder l’activité économique sur une base morale ou sociale mène à un certain contrôle de l’État sur le travail des hommes et sur leurs consommations. Cette concentration de pouvoir dans les mains de certains, légitimée par des choix moraux et sociaux (arbitraires qu’ils soient démocratiques ou non) et propagés par la propagande, mène nécessairement au totalitarisme selon Friedrich Hayek. <br />
<br />
De même la dénonciation de la recherche des intérêts particuliers par les grands acteurs capitalistes de la mondialisation sous-entend qu’il pourrait exister un consensus sur l’intérêt général, qui justement, se manifesterait dans ce mouvement social et donc non représenté au plan politique. Cette idée que la plupart des acteurs de la mondialisation actuelle favorisent leurs intérêts tandis que les altermondialistes viennent offrir des propositions allant dans le sens de l’intérêt général peut être perçue comme démagogique et fausse en raison de l'impossibilité de définir cet « intérêt général ». Ainsi, l'économiste Milton Friedman écrivit il dans ''Free to Choose'' que « ceux qui croient agir en fonction de l'intérêt général sont en réalité conduits à favoriser des intérêts particuliers qui ne font pas partie de leurs intentions.»<br />
<br />
De fait, on remarque que le langage altermondialiste s’enrichit régulièrement de concepts moralisateurs concernant les comportements, parmi lesquels celui de la « mal bouffe ». Les opposants à l'altermondialisme considèrent que le courant altermondialiste, bien que se revendiquant démocrate, apparaît remettre en cause les principes du libre choix et de la responsabilité individuelle.<br />
<br />
=== Manipulation de l'opinion ? ===<br />
Autre aspect qualifié de démagogique par les détracteurs, l’insistance, réelle ou supposée, de certains altermondialistes sur des phénomènes marginaux telles que les [[délocalisation]]s. Celles-ci concernent selon la plupart des économistes des quantités tout à fait négligeables d’emplois au vu du chômage dans certains pays (inférieurs le plus souvent à 1% de la population active). Or ces délocalisations se font la plupart du temps en direction de pays riches et non des pays pauvres<ref>À titre d'exemple, selon l'INSEE, sur la période 1995-2001 « ce sont {{formatnum:13500}} emplois industriels qui auraient été « délocalisés » en moyenne chaque année, soit 0,35% du total de l’emploi industriel. Un peu plus de la moitié des emplois délocalisés l’auraient été à destination des pays développés, notamment des pays limitrophes de la France et des États-Unis. » ''L’Économie française, Comptes et dossiers 2005-2006, Rapport sur les comptes de la Nation de 2004'', INSEE.</ref>.<br />
<br />
Enfin nombre d’économistes soulignent que les pays pauvres ne souffrent pas d’être exploités mais souffrent du protectionnisme des pays riches. Selon les libéraux, on retrouverait cet esprit dans certaines protestations, contre la directive Bolkenstein en Europe par exemple, qui selon les altermondialistes menacerait les conditions de travail des pays d’Europe occidentale. Les libéraux, qui défendent cette directive, dénoncent l'analyse qui consiste à faire de celle-ci un danger majeur alors qu’elle n’est, selon eux, susceptible de concerner que de rares activités du fait de la proximité nécessaire à la prestation de la plupart des services.<br />
<br />
=== Un mouvement liberticide ? ===<br />
Pour l'essayiste libertarien et ancien anarchiste Johan Norberg, les altermondialistes trahissent le discous de liberté qu'ils entendent porter. Il s'en prend ainsi au discours protectionniste qui est véhiculé selon lui par le mouvement altermondialiste, alors que le libre-échange devrait au contraire être leur revendication. Ils sont contradictoires pour Norberg en disant défendre la liberté et en demandant une fermeture des frontières. Norberg s'en prend plus particulièrement aux méthodes violentes de certains altermondialistes, en particulier lors de sommets du G7/G8. Le recours aux méthodes violentes, à l'affrontement physique et à la provocation ne caractérise pas un mouvement démocratique mais au contraire les ennemis de la démocratie. En celà, « ils ridiculisent l'idée de liberté. Dans [le] vocabulaire simpliste d'un adolescent, ce sont des fascistes »<ref>Johan Norberg, ''In Defense of global capitalism'', preface</ref>.<br />
<br />
== Médias, groupes de pression citoyens et autres structures ==<br />
<br />
Les structures diversifiées constituant la mouvance altermondialisme sont organisées en réseau, où les médias qualifiés d'altermondialistes jouent un grand rôle. Parmi ces médias, on peut citer ''Le Monde diplomatique'', Indymedia, ''Le Plan B'', journal de l'association de critique des médias Acrimed, [http://bellaciao.org Bellaciao], ou encore [http://www.utopia-terre.org Utopia].<br />
{{Article détaillé|Médias de l'altermondialisme}}<br />
<br />
Les documents des structures onusiennes comme les rapports du PNUD jouent aussi un rôle important, comme l'étude critique des documents produits par des institutions contestées (FMI, OMC, Banque mondiale).<br />
<br />
Internet est également un élément important dans l'internationalisation, la constitution des réseaux d'associations altermondialistes. Le mouvement altermondialiste utilise largement Internet pour la publication d'informations (plus rapidement que par les médias papier), ainsi que pour la mobilisation, l'organisation pratique.<br />
<br />
== Débats internes du mouvement== <br />
<br />
Le mouvement altermondialiste est confronté aujourd’hui à des débats d'orientation en son sein.<br />
<br />
Certains de ses acteurs s’interrogent sur la place du mouvement dans l'ensemble des luttes sociales d'émancipation. L’altermondialisme doit-il jouer un rôle antagoniste du néo-libéralisme comme l’était le communisme face au capitalisme, ou bien doit-il être une force d’opposition et d’adaptation à l’intérieur du système actuel ?<br />
<br />
D’autre part, la question de la représentation politique est posée. La plupart des organisations altermondialistes refusant de créer un parti, le mouvement s'est axé comme un contre-pouvoir, un mouvement social et fait appel à l'opinion publique, créant des groupes de pression et organisant des mouvements citoyens.<br />
<br />
La question des alliances est constante. Les affinités sont grandes avec les mouvements anti-guerre et anti-fascistes. Certains altermondialistes, plus radicaux, sont alliés aux anti-capitalistes, d'autres aux anti-productivistes, d'autres encore pensent qu'il faut multiplier les exemples d'alterdéveloppement local. Certaines organisations sont également proches de la pensée néo-keynésienne.<br />
<br />
La question des résultats obtenus se pose aussi ; en quelques années d'existence les avancées obtenues sur les grandes propositions altermondialistes (dette du tiers monde, taxe Tobin, droit à l'existence d'autres régulations que le marché, etc.) paraissent peu satisfaisantes. Certains pensent que ce mouvement a une force qui se décuplera si le monde libéral d’aujourd’hui aggrave les choses mais que ce mouvement tendra à disparaître si le monde libéral s’adapte à certaines demandes des altermondialistes (celles des réformistes).<br />
<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
===Articles connexes===<br />
* [[Libéralisme économique|Libéralisme]], [[Protectionnisme]], [[Mercantilisme]], [[Globalisation]], <br />
* [[Développement durable]], [[Décroissance durable]], [[Souveraineté alimentaire]], [[écologie]], [[effet de serre]], [[Permaculture]], [[écoconstruction]], [[Globalisme]]<br />
* ''Mcdonaldisation de la société'' (livre de George Ritzer)<br />
* Unabomber<br />
<br />
<br />
<br />
{{Portail Penser}}</div>82.238.39.200https://www.ekopedia.fr/index.php?title=Altermondialisme&diff=63623Altermondialisme2009-02-09T20:15:58Z<p>82.238.39.200 : utilisons le terme le moins anecdotique</p>
<hr />
<div>{{Penser}}<br />
{{wikipedia|Altermondialisme}}<br />
<br />
Le '''mouvement altermondialiste''', ou '''altermondialisme''', est un mouvement social composé d'acteurs très divers qui proposent pour l'essentiel un ensemble de valeurs « sociales » et soucieuses de l'environnement comme moteur de la mondialisation et du développement humain, en opposition à ce qu'ils analysent comme les « logiques économiques de la mondialisation néolibérale ». <br />
<br />
Assez hétérogène, le mouvement se rassemble autour du [[slogan]] « Un autre monde est possible » ou plus récemment, « D'autres mondes sont possibles »<ref>Slogan qui provient d'un vers de Paul Éluard : « Un autre monde est possible, mais il est dans celui-ci ».</ref>, mais oscille entre un [[réformisme]] (par exemple à travers la revendication d'une [[Taxe Tobin]]<ref>L'économiste James Tobin s'oppose au mouvement altermondialiste et s'est plaint du détournement de son nom et de sa proposition.</ref> par ATTAC) et un « imaginaire de la rupture ». <br />
<br />
Néanmoins, on distingue des prises de position et des revendications communes à de nombreuses organisations concernant : <br />
* une contestation de l'organisation interne, du statut et des politiques des institutions mondiales telles que l'Organisation mondiale du commerce (OMC), le Fonds monétaire international (FMI), l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le G8 et la Banque mondiale ;<br />
* des revendications de démocratie selon les différentes orientations politiques<ref>Puisque d'une part les orientations politiques sont définies au préalable, et d'autre part qu'il y a des réformistes, des anarchistes, etc., avec toutefois des textes communs dont le manifeste de Porto Alegre plaide pour la démocratisation des instances internationales et l'intégration de la BM/FMI et de l'Organisation mondiale du commerce|OMC dans l'Organisation des Nations unies ; ATTAC demande une démocratisation de l'OMC, le Fonds monétaire international|FMI, et la [[Commission européenne]] par des élections démocratiques (bien que les processus électifs ne soient encore clairement décidés); la marche mondiale des femmes demande la mise sur pied d'une organisation politique mondiale avec une parité entre pays pauvres et pays riches, et avec une vraie représentativité des femmes.</ref> ;<br />
* la justice économique<ref>Voir, par exemple, [http://www.france.attac.org/spip.php?article394 cette déclaration au Forum social mondial de 2002]</ref> <!--Concept fumeux qui doit être explicité-->;<br />
* l'autonomie des peuples<ref>Les revendications des peuples indigènes de l'EZLN, pour l'autonomie paysanne de Vandana Shiva et sa lutte pour le développement des semences libres en Inde, et contre les graines payantes des semenciers comme Monsanto.</ref> ;<br />
* la protection de l'environnement<ref>Par exemple, soutien du Protocole de Kyoto.</ref> ;<br />
* les droits humains fondamentaux<ref>Voir la proposition 4 de la Marche mondiale des femmes. Ces exemples sont illustrés par les reportages de Michael Moore sur les conditions de travail en Asie du Sud-Est dans les compagnies travaillant pour les grandes firmes multinationales occidentales, comme Nike.</ref> ;<br />
* une recherche d'alternatives, globales et systémiques, à l'ordre international de la finance et du commerce.<br />
<br />
Ces thèmes se retrouvent d'une part dans un certain nombre d'ouvrages, de films ou encore de médias<ref>Voir les articles Bibliographie de l'altermondialisation, Filmographie de l'altermondialisme et Médias de l'altermondialisme.</ref>, d'autre part dans des textes de diverses organisations du mouvement altermondialiste : plate-forme proposée par ATTAC, manifestes ou rapports élaborés durant les forum social mondial|forums sociaux mondiaux]], dont le manifeste de Porto Alegre, des textes de l'Organisation des Nations unies de déclarations de droit et d'autonomie dont les altermondialistes « réformateurs » veulent l'application concrète<ref>Voir notamment les propositions de la Marche mondiale des femmes.</ref> ''(voir aussi la partie [[Altermondialisme#Propositions|Propositions]])''. <br />
<br />
== Historique et structure ==<br />
{{Voir|Chronologie de l'altermondialisme}}<br />
Le mouvement a pris racine petit à petit tout au long du {{s-|XX|e}}. {{Référence nécessaire|Il commence à prendre de l'ampleur au début des années 1980 dans les pays du sud avec la lutte contre la [[dette du tiers monde]], l'OMC et les plans d'ajustement structurels du FMI ; mais il reste alors inaperçu en Occident. Il apparaît en Europe, aux États-Unis et en Corée à partir de 1994, dans le cadre d'une critique du chômage, de politiques entraînant la précarisation du travail et la remise en cause de la protection sociale.}}<br />
<br />
{{Référence nécessaire|Les manifestations de [[Seattle]] en 1999 sont les premières manifestations médiatisées altermondialistes}}. Elles sont suivies par un premier [[Forum social mondial]], alternatif au [[Forum économique mondial]] de Davos, et par le rassemblement de [[Gênes]] en [[2001]] (avec la mort d'un [[Carlo Giuliani|manifestant]] par balle lors d'affrontements avec la police italienne) contre le sommet du G8. Les [[Forum social mondial|Forums sociaux mondiaux]] ont lieu chaque année soit à [[Porto Alegre]] (de 2001 à 2003), à [[Mumbai]] en 2004 ou encore polycentrique. En novembre [[2002]] s'est également tenu le premier [[Forum social européen]] à [[Florence]], au cours duquel {{formatnum:450000}} à 1 million de personnes ont défilé contre la guerre en [[Irak]] et « pour un autre monde ». En tant que lieux d'échanges et évènements médiatiques, les forums sociaux sont les espaces et les moments privilégiés du mouvement. Il s'est développé durant les dernières années plusieurs forum sociaux mondiaux, continentaux et locaux.<br />
<br />
La ville d'[[Atlanta]] a accueilli le premier [[Forum social des États-Unis]] du 27 juin au 1{{er}} juillet 2007, à l'initiative du Forum social<ref>« Atlanta accueille le premier Forum social étasunien », dans ''[[Courrier International]]'' du 26 juin 2007, {{Lire en ligne|lien=http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=75309}} </ref>.<br /><br />
<br />
=== Composition ===<br />
{{voir|Organisations se revendiquant altermondialistes}}<br />
Le mouvement altermondialiste résulte de la convergence et de la multiplicité de mouvements. Il regroupe des personnes d'horizons très divers<ref>Voir un début de « recensement » dans l'article [[organisations se revendiquant altermondialistes]].</ref> : paysannerie, couches populaires et petite bourgeoisie du Sud, pauvres et salariés précaires des pays industrialisés, syndicats ouvriers et enseignants, associations de consommateurs, de chercheurs, de jeunes, mouvements écologistes, anti-militaristes, féministes, communistes, marxistes, nationalistes, keynésiens et anarchistes… Pour cette raison, cette mouvance est appelée parfois « le mouvement des mouvements »<ref>Voir [http://infos.samizdat.net/article181.html samizdat]</ref>.<br />
<br />
Cette diversité se reflète dans le grand nombre d'[[organisations se revendiquant altermondialistes]]. Le point de vue altermondialiste connaît également un écho parmi certains dirigeants des [[Pays les moins avancés|PMA]], ainsi que certains l'ont exprimé dans la [[déclaration de Dhaka]] ou dans leur appartenance au [[mouvement des non-alignés]]. <br />
<br />
Convergence d'une multiplicité de mouvements et d'associations, la mouvance altermondialiste n'a pas d'organisation en elle-même. Elle constitue un réseau au fonctionnement « horizontal », refusant les hiérarchies verticales. Les associations réunies au sein du mouvement peuvent d'ailleurs être organisées suivant ce modèle (ainsi dans l'[[Union syndicale Solidaires]] en France), mais certaines organisations comme ATTAC France reproduisent dans leur structure une hiérarchie pyramidale en octroyant un pouvoir décisionnel important à une minorité, comme le collège des fondateurs d'ATTAC.<br />
<br />
Les altermondialistes{{qui}} cherchent à développer des réseaux internationaux (cf. la structure des mouvements ATTAC, ou [[Indymedia]]), notamment à travers des forums mondiaux, tel le [[Forum social mondial]] de [[Porto Alegre]], afin d'y développer des synergies internationales entre les différents mouvements.<br />
<br />
=== Orientations ===<br />
<br />
Le terme [[antimondialisation|anti-mondialisation]] a été le premier utilisé par les journalistes pour désigner le mouvement contestataire. En 1999, le terme « altermondialisme » ou « altermondialisation », d'origine [[Belgique|belge]], fut introduit dans la francophonie pour mettre en avant le caractère favorable d'une partie du mouvement à une forme de mondialisation qui serait différente de la mondialisation actuelle<ref>[[Antimondialisation#Essai de distinction anti / alter]].</ref>. Le terme lui-même est la reprise du slogan « Un autre monde est possible ».<br />
<br />
La pluralité des orientations politiques au sein du mouvement est difficile à synthétiser. Il est possible de décrire un certain nombre d'orientations spécifiques au sein du mouvement :<br />
<br />
* Les [[communisme|communistes]] et [[marxisme|marxistes]]. Les communistes se sont liés au mouvement altermondialistes sur des bases [[anticapitalisme|anticapitalistes]] et s'opposent traditionnellement à la mondialisation économique [[capitalisme|capitaliste]], qui serait celle de la classe bourgeoise, et prônent la mondialisation de l'action des peuples (ou du [[prolétariat]]) selon un modèle social et solidaire. Tous les communistes ne se sentent pourtant pas altermondialistes : en France, si des partis comme le [[Parti communiste français|PCF]] ou la [[Ligue communiste révolutionnaire|LCR]] se rapprochent de la mouvance, d'autres, comme par exemple [[Lutte ouvrière]], s'en éloignent...{{références nécessaires}}<br />
* Les [[anarchiste|anarchistes]], opposés au capitalisme et à l'autorité, sont présents dans les grandes manifestations altermondialistes. Certains sont présents dans les [[Black bloc|black blocs]] bien que ceux-ci ne soit pas exclusivement constitués d'anarchistes.{{références nécessaires}}<br />
* Les [[antilibéralisme|antilibéraux]] qui critiquant le modèle du libre échange (cf. [[critique du libéralisme économique]]) veulent réformer en profondeur les principes de la logique économique, sur la base de critères sociaux et moraux. Certains proposent de taxer les flux de capitaux spéculatifs ([[taxe Tobin]]).{{références nécessaires}}<br />
* Les [[souverainisme|souverainistes]] ou [[nationalisme|nationalistes]] qui, ayant pour but déclaré de protéger la nation du néo-libéralisme des marchés et de l'insécurité sociale qui en découlerait (chômage, « [[dumping social]] », délocalisations), prônent des mesures [[protectionnisme|protectionnistes]] d'intérêt national ou régional en matière d'économie. Cette dernière catégorie est clairement [[antimondialiste]]. Ces souverainistes ou nationalistes ne sont pas à confondre avec les nationalistes d'extrême droite qui ne prennent en aucun cas part au mouvement altermondialiste.{{références nécessaires}}<br />
* Les [[localisme|localistes]] qui privilégient ce qui est local sans toutefois se fixer de limites frontalières, entendant favoriser ainsi la démocratie participative, la cohésion sociale et la production de proximité, donc l'emploi local et la préservation de l'environnement via une moindre empreinte écologique liée au transport de marchandises.{{références nécessaires}}<br />
* Les [[écologiste]]s qui veulent préserver l'environnement et protéger les paysanneries du Sud(face à ce qu'ils estiment être les dangers de la logique agro-industrielle et la mondialisation des échanges). {{références nécessaires}}<br />
* Les [[décroissance (économie)|objecteurs de croissance]] qui s'opposent au modèle social basé sur le développement de la [[consommation]].{{références nécessaires}}<br />
La plupart des tendances s'accordent sur un compromis : que certains secteurs du marché soient régulés selon des impératifs sociaux et environnementaux, par exemple le principe de [[souveraineté alimentaire]].<br />
<br />
== Positions ==<br />
=== Positions présentées comme altermondialistes ===<br />
<br />
Si la diversité du mouvement s'avère efficace en tant que front de contestation, son manque d'homogénéité empêche le mouvement de produire un programme politique clair et de canaliser ses partisans dans une voie unique. Cependant, une orientation commune se dégage sur des thèmes généraux comme la lutte pour le [[Développement durable|développement]] et les [[droits fondamentaux]] comprenant la [[souveraineté alimentaire]] et la [[paix]] voire la [[démocratie]]. Avec un discours souvent [[Idéalisme (philosophie)|idéaliste]], l'altermondialisme se veut un moteur de lutte sociale. Il a désigné comme son principal adversaire idéologique le [[néo-libéralisme]].<br />
<br />
L’idée de base des altermondialistes consiste à considérer que le processus de mondialisation économique, s’il n’est pas encadré politiquement, conduit à une augmentation des inégalités dans le monde : d’une part entre la population mondiale la plus riche et la plus pauvre, d’autre part entre les pays du Nord, principalement l'[[Amérique du Nord]] et l'[[Europe]], et une majorité des pays du Sud dont l'[[Afrique subsaharienne]] et les [[Pays les moins avancés|PMA]]. Ce dernier point peut toutefois être contesté par l’analyse du [[P.I.B.]] par pays sur les 50 dernières années<ref>OCDE, PIB per capita sur les 50 dernières années.</ref>, un indicateur que les altermondialistes contestent en général.<br />
<br />
Certains altermondialistes sont par ailleurs préoccupés par l'insécurité écologique qui est engendrée par la pollution industrielle, l'effet de serre, les [[Organisme génétiquement modifié|OGM]] (voir [[Lutte anti-OGM]]), ou encore les armes chimiques et nucléaires.<br />
<br />
D'autres accusent les grandes compagnies transcontinentales et les organes financiers et commerciaux internationaux de favoriser, directement ou indirectement, des intérêts privés plutôt que l'intérêt général par la recherche de profits au détriment des facteurs sociaux et écologiques (voir [[externalité négative]] et les difficultés à appliquer le [[protocole de Kyoto]] ou la [[Bourse du carbone]]).<br />
<br />
La pensée altermondialiste veut, d'une part, faire prendre conscience de ce qu'elle considère comme les méfaits d'une forme de mondialisation trop centrée sur l'économie, et, d'autre part, proposer des réformes ou du moins des alternatives selon la formule "un autre monde est possible".<br />
<br />
===Critiques===<br />
==== Critique du marché mondial ====<br />
<br />
Les altermondialistes considèrent que la mondialisation par le marché n'est pas un synonyme de progrès humain, celle-ci ne profitant, selon eux, pas équitablement à tous. <br />
<br />
Les altermondialistes dénoncent particulièrement l'inégalité croissante entre la proportion des [[Liste des milliardaires du monde|plus riches]] et des plus pauvres de la planète, qui a augmenté depuis 1960, qu'ils attribuent à la mondialisation plutôt qu'aux causes internes à ces pays. Selon le rapport 2001 du [[PNUD]], 1% des plus riches mondiaux disposent d'un revenu cumulé égal à celui des 57% les plus pauvres. De plus, pour 45 des 77 pays disposant d'une statistique sur l'inégalité de revenu, celle-ci a cru à l'intérieur des pays entre 1960 et 1990, renforçant les inégalités intra-nationales.<br />
<br />
Ils pointent également que entre 1990 et 2000, malgré l'accroissement des forces productives, illustré par le doublement du [[Produit national brut|PNB]] mondial, le nombre des victimes de la faim n'a pas évolué{{Référence nécessaire}} significativement (+/- 9 millions de morts chaque année, soit près de 25000 par jour selon les chiffres du PAM).<br />
<br />
Est également critiquée la libéralisation des flux financiers et monétaires mondiaux qui a, selon eux, un effet déstabilisateur sur les économies locales et des conséquences humaines néfastes. Ils attribuent par exemple la [[crise économique argentine]] et la [[crise économique asiatique]] du sud-est à la fin des [[années 1990]] à cette libéralisation. De plus, les [[paradis fiscaux]] sont une des cibles des altermondialistes. Pareillement, la « [[spéculation]] » est régulièrement critiquée par le mouvement altermondialiste alors qu'à l'inverse elle est considérée par la majorité des économistes comme nécessaire à l'activité économique et à la constitution d'un [[marché]] efficient.<br />
<br />
==== Position vis-à-vis des États et des organismes internationaux ====<br />
<br />
Les altermondialistes considèrent que l'économie n'est pas régie par des lois économiques naturelles et immuables mais est le fruit de politiques conscientes des gouvernements qui concèderaient de plus en plus leur pouvoir au marché (voir [[Consensus de Washington]]). <br />
<br />
De leur point de vue, le marché réduirait l'homme et la nature à sa valeur marchande. Ils voient comme contrepoids des instances externes aux marchés, comme les États, certaines [[organisation internationale|organisations internationales]] ou, sans trop de précision sur sa représentation, la [[société civile]]. Bien que se disant favorables au développement d'organisations internationales, ils s'attaquent à celles qui cherchent à privatiser ou à réduire l'accès aux services publics, ainsi qu'à celles qui visent à libéraliser l'économie.<br />
<br />
L'organisation ATTAC résume le souhait des altermondialistes de modifier les règles des grandes institutions internationales comme suit :<br />
<br />
:« Une réforme radicale des institutions financières internationales, fondée sur une remise en cause de l’organisation actuelle des pouvoirs au sein du système financier international, constitue une condition politique préalable à la construction d’un mondialisme alternatif fondé sur le pouvoir des peuples et sur une nouvelle conception du développement durable. »<br />
<br />
Les [[altermondialiste]]s souhaitent une plus grande démocratisation des institutions supra-nationales, non démocratiquement élues au suffrage universel direct, comme l'OMC, FMI, la Banque mondiale ou le G8 (voir également : [[Banque centrale européenne]]). Le manque de transparence de ces organisations est aussi souvent critiqué par le mouvement altermondialiste.<br />
<br />
==== Critique de l'OMC ====<br />
<br />
Tout d'abord, le mandat de l'OMC de réduire les obstacles au [[libre-échange]] est critiqué comme étant défavorable à certains pays du sud, particulièrement concernant l'agriculture. Ainsi le rapport de la plateforme d'ONG françaises [[Coordination Sud]] intitulé « La protection des marchés agricoles. Un outil de développement »<ref>Publié le 23 février 2007 et disponible [http://www.coordinationsud.org/spip.php?article5051 ici]</ref> conclue que « associée à des mesures de soutien à la production » et « pendant une période de temps donnée », « la mise en place de mesures de protection (des marchés agricoles) apparaît clairement comme une condition nécessaire pour parvenir à développer la production locale et renforcer l’autosuffisance ».<br />
<br />
Néanmoins, la [[Politique agricole commune]], qui subventionne les exportations agricoles des pays riches et qui est dénoncée par les pays du sud comme concurrence déloyale, fait débat au sein du mouvement altermondialiste. <br />
<br />
Les négociations en huis clos sont également pointées du doigt, ainsi que le système de négociation ''per se'', géré par des comités techniques non élus démocratiquement et accusés de dissimuler des lobbies d'intérêt privés. D'autre part, la domination des pays industrialisés dans le commerce mondial est pointée comme raison de l'impossibilité pour les pays pauvres et les groupes minoritaires de s'opposer aux décisions de l'OMC. Ainsi, l'ONG Oxfam dénonce le fait que selon elle les intérêts des pays développés prennent le pas sur le développement dans les négociations commerciales<ref>[http://www.oxfam.com/fr/pr052807_omc.htm Communiqué Oxfam]</ref>.<br />
<br />
Les altermondialistes, rejoint en cela par des auteurs et experts de tout bord, appellent à plus de démocratie, plus de transparence et un nouveau rapport de forces plus favorables aux pays en développement et aux politiques locales. <br />
<br />
En outre, la gouvernance de l'OMC, basée principalement sur les ministres du Commerce des pays adhérents, est critiquée pour son manque de préoccupation dans les domaines sociaux et environnementaux qui sont pourtant influencés par ses décisions.<br />
<br />
Les accords concernant la [[propriété intellectuelle]] comme les [[Aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce|ADPIC]] sont également dénoncés lorsqu'ils sont relatifs aux biens « vitaux » (aliments, médicaments, eau) ou aux organismes vivants. Sont en particulier visés les [[Organisme génétiquement modifié|OGM]] et le prix élevé de certains [[médicament]]s comme ceux contre le [[Syndrome d'immunodéficience acquise|SIDA]]. Certains groupes{{ref nécessaire}} ont par exemple développé le concept alternatif de [[brevet positif]] pour y remédier. Les altermondialistes sont généralement{{ref nécessaire}} favorables aux [[logiciel libre|logiciels libres]].<br />
<br />
==== Critique du FMI ====<br />
<br />
Pour les altermondialistes, les politiques menées par le [[Fonds monétaire international|FMI]] ont contribué de façon dramatique à des échecs économiques, sociaux et politiques dans un grand nombre de situations : notamment la [[crise économique asiatique]] de 1997, les transitions des économies russes et est-européennes à l'économie de marché, les réformes sud-américaines et la gestion des pays africains. <br />
<br />
Ces critiques des interventions du FMI sont en fait très répandues et développées par des économistes de tous bords<ref>Voir par exemple [[Joseph E. Stiglitz]] dans son livre ''[[La Grande Désillusion]]'' (2002).</ref>, dont des défenseurs de la mondialisation. Sont mis en avant l'absence d'adaptations des politiques du FMI aux situations particulières, l'absence de recul quant au dogme du marché autorégulé, ou encore le dévouement de l'institution aux intérêt de certains acteurs du marché financier. <br />
<br />
La critique du FMI n'est donc pas du tout propre au mouvement altermondialiste. Ainsi, paradoxalement, si les altermondialistes voient dans le FMI une instance du « néo-libéralisme », nombre de libéraux peuvent contester l'existence même du FMI, dont l'objet est la régulation étatique du marché, donc en contradiction avec le dogme de l'autorégulation.<br />
<br />
Enfin, les altermondialistes critiquent le mode de fonctionnement du FMI, dans lequel les voix sont pondérées par la participation financière, et préconise un mode de décision démocratique.<br />
<br />
==== Critiques des grandes firmes multinationales ====<br />
<br />
L'altermondialisme s'oppose aux grandes [[multinationale]]s comme [[Monsanto]] (producteur de graines génétiquement modifiées, ou [[Organisme génétiquement modifié|OGM]]), qui ont tenté d'interdire l'étiquetage sur les produits. La figure emblématique de cette lutte est [[José Bové]].<br />
Plus généralement, les altermondialistes s'opposent à tous les brevets sur le code génétique ([[Acide désoxyribonucléique|ADN]]), au motif qu'on ne saurait breveter les êtres vivants.<br />
<br />
Ils s'opposent aussi aux multinationales du médicament ([[Hoffmann-La Roche|Roche]], [[Pfizer]], etc.), qui, par leurs brevets et le prix de vente de leur médicament, empêcheraient les pays pauvres d'avoir accès aux soins. Les médicaments ''Diflucan®'' ou ''Triflucan®'' notamment de Pfizer permettraient de sauver des dizaines de millions de personnes malades du SIDA en Afrique<ref>[http://www.actupparis.org/article188.html Communiqué de presse de l'association Act Up du 13 mars 2000]</ref>.<br />
<br />
Ils dénoncent certaines multinationales qui, grâce à la libéralisation des échanges et aux avantages liés aux zones franches industrielles, délocalisent et sous-traitent à bon marché en violant les droits humains<ref>Un des ouvrages décrivant les effets néfastes des zones franches industrielles est ''No Logo'', de Naomi Klein.</ref> ou en provoquant des désastres écologiques. Par exemple, Shell est accusé de refuser d’assainir le site du plus grand déversement souterrain d’hydrocarbures en zone urbaine, à Durban, en [[Afrique du Sud]], où plus d’un million de litres de pétrole auraient été répandus. <br />
<br />
Les politiques de [[délocalisation]]s sont selon eux négatives à la fois pour les pays développés (car menaçant la stabilité et le volume de l'emploi, la sécurité sociale ou le minimum salarial) et pour les pays du Sud (car favorisant le dumping social et l'exploitation par le Nord plutôt que le développement local des pays du Sud).<br />
<br />
=== Propositions ===<br />
<br />
Les propositions concernant les droits de l'homme et de l'environnement sont également présentes chez beaucoup d'entre eux. En particulier, la question de la durée est posée par une grande partie du mouvement : à quoi sert de se développer en exploitant de plus en plus intensivement des ressources qui ne se renouvellent pas et dont l'épuisement est prévisible si ce n'est à « aller plus vite dans le mur » ? Le concept de [[développement durable]] est souvent employé, questionné et mis en débat en le comparant avec le concept de [[décroissance soutenable]].<br />
<br />
Les altermondialistes aspirent également à plus de démocratie mais les propositions concrètes sont très éparses, allant de la réforme des organisations internationales à l'instauration d'un parlement mondial par une mondialisation démocratique, {{qui|une sorte de Nations Unies élues au suffrage universel, selon certains}}.<br />
<br />
Les altermondialistes soutiennent souvent des idées réformatrices dans le domaine économique comme celles d'un allègement ou de l'annulation de la dette des pays pauvres, d'une taxation sur les transactions financières (taxe Tobin). <br />
<br />
Plus précisément, une liste de propositions couramment avancées par les altermondialistes, dont particulièrement par le mouvement ATTAC<ref>Par exemple socle de 8 séries de mesures [http://www.recit.net/article.php3?id_article=94]</ref>, a été synthétisée dans le manifeste de Porto Alegre [http://www.france.attac.org/spip.php?article3993]. On distingue les :<br />
<br />
''' Propositions liées à des réformes économiques :<br />
<br />
* Annuler la dette des pays du Sud. L'argumentaire altermondialiste consiste à dire qu'ils l'ont déjà remboursée plusieurs fois via les intérêts, qu'elles ont été souvent contractées par un gouvernement précédent non démocratique afin de maintenir son pouvoir ou qu'elles sont le pendant de la dette écologique ou coloniale. <br />
<br />
* Promouvoir le [[commerce équitable]] avec un nivellement par le haut des normes sociales telles que consignées dans les conventions de l'Organisation internationale du travail. Reconnaître les droits économiques, sociaux et culturels énoncés à la conférence de Vienne de 1993<ref>[http://www.unhchr.ch/huridocda/huridoca.nsf/(Symbol)/A.CONF.157.23.Fr?OpenDocument texte de la déclaration et du programme d'action de Vienne (ONU)]</ref>. En particulier, reconnaître le droit à la souveraineté alimentaire et à la sécurité alimentaire, à l'emploi, à la protection sociale et à la retraite. Remarque : le syndicat confédération paysanne demande que l'[[agriculture]] soit exclue totalement des négociations de libéralisation.<br />
<br />
* Tirer un bilan exhaustif et indépendant des conséquences des décisions de l'OMC, du FMI et de la Banque mondiale.<br />
<br />
* Exclure définitivement les domaines de l'[[éducation]], de la [[santé]], des services sociaux et de la culture des cycles de négociation de l'OMC et préserver les services publics {{non neutre|menacés de libéralisation}} par l'accord général sur le commerce des services (AGCS) de l'OMC.<br />
<br />
* Instaurer des taxes internationales sur les transactions financières, dont la taxe Tobin sur le marché des devises. D'autres variantes existent comme celles sur les investissements étrangers, sur les bénéfices consolidés des transnationales, sur les ventes d'armes ou sur les activités à forte émission de gaz à effet de serre.<br />
<br />
* Démanteler les paradis fiscaux afin de contrer les évasions fiscales et le crime financier.<br />
<br />
* Interdire toute forme de brevetage du vivant et de privatisation de biens communs de l'humanité, l'eau notamment.<br />
<br />
'''Liées à la justice et à la paix :<br />
<br />
* Mettre en place un système international respecté de prévention et règlement des conflits (une sorte de Tribunal Pénal International ayant plus de pouvoirs). <br />
<br />
* Appliquer la charte des Droits de l'homme contre toute forme de discrimination, de sexisme et de racisme et condamner de manière égale les différents pays qui ne la respectent pas.<br />
<br />
'''Liées au développement de la démocratie :<br />
<br />
* Garantir le droit à l'information par des législations mettant fin à la concentration des médias dans des groupes de communication géants, et garantissant l'autonomie des journalistes par rapport aux actionnaires.<br />
<br />
* Réformer et démocratiser en profondeur les organisations internationales régies par le consensus de Washington (FMI, Banque mondiale, OMC<ref>Série de propositions du CNCD concernant la démocratisation de l'OMC [http://www.cncd.be/pages/thema_fin_omc.cfm]</ref>) et y faire prévaloir les droits humains, économiques, sociaux et culturels, dans le prolongement de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Incorporer également ces organisations dans le système et les mécanismes de décision des Organisation des Nations unies.<br />
<br />
=== Réalisations ===<br />
<br />
* Ils attribuent l'annulation d'une partie de la dette des pays les plus pauvres à ces pressions sur les gouvernements et les organisations comme le Club de Paris qui prennent habituellement en leur nom ces mesures en cas d’insolvabilité. Ils en donnent pour exemple l'aide supplémentaire accordée à l'Afrique lors du 31e sommet du G8. De plus, les altermondialistes ont mené des campagnes de pressions internationales dans les années 1990.<br />
* La revendication historique d'une taxation de certains capitaux patine ; la plus grande avancée a consisté en une initiative législative du Parlement européen, repoussée dès avant la première lecture grâce aux pressions de Tony Blair sur les députés travaillistes anglais, mais aussi aux abstentions ou votes contre des députés de Lutte ouvrière/Ligue communiste révolutionnaire<ref>Voir [http://www.lcr-rouge.org/archives/012700/pleinfeu.html]</ref>. <br />
* Le rejet du référendum sur la [[Traité de Rome de 2004|Constitution européenne]] en France est en partie dû aux critiques altermondialistes, mais plus généralement des partis et mouvements politiques non-gouvernementaux. Ce résultat, supposé « satisfaisant » par les altermondialistes, lui vaut en revanche l'hostilité d'une partie des partis de gauche social-démocrates français (parti socialiste (France)) et européens (Sozialdemokratische Partei Deutschlands en Allemagne, Parti travailliste (Royaume-Uni) au Royaume-Uni notamment), ainsi que de la droite européenne modérée, ce que les altermondialistes interprètent comme une pensée unique pro-Union européenne libérale, nonobstant que leur courant de pensée soit loin d'être le seul à s'y opposer (conservateurs britanniques, souverainistes en France et ailleurs, droite religieuse en Espagne, en Bavière ou en Pologne, libéraux notamment anglais…).<br />
* Certaines boîtes à idées altermondialistes (comme le Comité pour l'annulation de la dette du tiers monde) s'accordent à penser que les décisions de transformer des plans drastiques du FMI en FPRC (« facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance »), ou encore l'émergence de l'« initiative pour les pays fortement endettés » ont été favorisées par les pressions altermondialistes. <br />
* les actions des institutions financières internationales qualifiées par les altermondialistes de « néolibérales » feraient désormais l'objet de davantage de critiques. <br />
* Les altermondialistes considèrent que leurs actions et leur pression ont été en partie à l’origine de certaines avancées (telles que la mise à disposition à prix réduit des médicaments anti-sida).<br />
<br />
== Critique de l'altermondialisme ==<br />
<br />
Le mouvement a été énormément critiqué sur plusieurs fronts par des politiciens, des membres des think tanks ou des économistes favorables au libre marché. Ils reprochent au mouvement une mauvaise analyse des indicateurs économiques. Ils dénoncent également le fait que, au-delà d'un discours humaniste, la motivation réelle de certains activistes réside dans le repli national.<br />
<br />
Concernant les réalisations, le politologue français Zaki Laïdi, dans son ouvrage ''La Grande Perturbation'' analyse la mondialisation comme une nouvelle expression du changement social<ref>[http://www.cyberscopie.info/pages/art_entre/art26_entre.html Cyberscopie.com]</ref>.<br />
<br />
=== Critique de l'analyse économique ===<br />
Les détracteurs du mouvement affirment que les altermondialistes ne voient pas l'évidence des corrélations entre l'action du libéralisme et la croissance des richesses ou l'amélioration des indicateurs sociaux.<br />
Les altermondialistes dénoncent par ailleurs l’écart croissant des richesses entre pays pauvres et pays riches. Toutefois les pays pauvres ont connu une croissance économique supérieure à celle des pays riches tout au long des 50 dernières années marquées par cette mondialisation, alors qu’elle avait été largement inférieure jusque-là. Donc d'après les détracteurs des thèses altermondialistes, l’écart des revenus par tête entre pays du Nord et du Sud ne semble donc imputable qu’à une cause interne : l’explosion démographique.<br />
<br />
Un argument souvent avancé par les opposants au mouvement est que le rapport de pauvreté entre les pays industrialisés et ceux du tiers monde peut être expliqué en termes de la Dégradation des termes de l'échange, des problèmes internes des pays du tiers monde et du manque de libre marché.<br />
<br />
Ils soutiennent également que les différentes crises en Argentine ou dans les pays asiatiques peuvent être expliquées en partie en termes de déséquilibres internes et par les politiques économiques menées par ces pays.<br />
<br />
Pour l’économiste indien Jagdish Bhagwati, les revendications altermondialistes contre le libre-échange sont liées à la chute du communisme, seul rival idéologique du capitalisme. Cet épisode aurait créé un vide pour les « idéalistes dont la conscience sociale se nourrit de la conviction que le capitalisme est source d’injustice ». Ces individus risquent selon lui d’accroître en réalité les sources d’inégalité et leur réaction face au changement est source selon lui d’immobilisme. À titre d’exemple, la plupart se focalisent sur les aspects négatifs de la mondialisation bien qu’ils en soulignent certains aspects positifs et remettent en question d'autres points positifs (en termes d’emplois par exemple, la destruction de ceux de l’industrie n’est pas mise en rapport avec la création d’emploi dans d’autres secteurs).<br />
<br />
===Effets sur l’environnement des restrictions à la mondialisation===<br />
<br />
Certains altermondialistes sont partisans de la Décroissance (économie) afin de protéger les ressources naturelles de la planète et limiter le réchauffement climatique<ref>Même avec la décroissance ou un arrêt total des activités anthropiques, le processus est enclenché : les gaz à effet de serre sont présents pour des années, des siècles.</ref>. Selon certains économistes, la croissance économique serait nocive pour l'environnement dans les premiers stades du développement, mais à partir d'un certain seuil de revenu par habitant (déjà atteint par les pays développé) elle deviendrait de plus en plus profitable (voir Courbe de Kuznets). Cette idée repose sur le principe que l'environnement est donc un bien dit « supérieur » qui est davantage susceptible d'intéresser les riches, que des pauvres qui pensent avant tout à se nourrir. L'élévation du PIB permet par ailleurs de disposer de ressources accrues permettant des politiques environnementales<ref>La description de ce phénomène constaté dans les pays riches, voire certains pays en voie de développement comme la Chine récemment, est permise par une courbe en U inversé (pollution en ordonnée et revenu par habitant en abscisse) le plus souvent intitulé « courbe environnementale de Kuznets ».</ref>. L'idée de décroissance afin de protéger l'environnement est donc remise en question par certains analystes. <br />
<br />
L’économiste australien Kym Anderson a analysé les effets de la politique agricole de l’Union européenne dont le caractère est protectionniste. Il note que la libéralisation des échanges provoquerait selon lui un déplacement de la production vers les pays en développement. Là encore, les freins à la mondialisation apparaissent, pour certains, comme nuisible à l’environnement. <br />
<br />
Bien sur on trouve des exemples où le libre-échange a contribué à des problèmes environnementaux. Le développement d’activité économique est en soit cause de problème environnementaux : les économistes dénoncent souvent les propositions restrictives de certaines ONG remettant en cause l’implantation de certaines activités dans les pays en développement. À ce propos Jagdish Bhagwati prend l’exemple de la polémique sur l’élevage de crevettes en Asie du Sud-Est, effet de la libéralisation du commerce ayant de graves conséquences écologiques<ref>Destruction des mangroves, effets similaires à la surpêche, plus de détails dans élevage de crevettes dans l'article élevage de crevettes.</ref> dans les régions où il est pratiqué. Il explique que « de nombreuses organisations non gouvernementales ont argué de ce fait pour dénoncer ce commerce et réclamer sa restriction. Mais cela revient à jeter le bébé avec l’eau du bain, car le commerce est un puissant levier de prospérité et donc aussi bénéfique pour la société »<ref>Jagdish Bhagwati, ''Éloge du libre échange'', Éditions d’Organisation, p. 69.</ref>.<br />
<br />
=== Critique des motivations du mouvement ===<br />
<br />
Pour certains des opposants à l'altermondialisme, la priorité du mouvement, loin de vouloir faire avancer la mondialisation dans des domaines positifs, est surtout de promouvoir une théorie économique et sociale proche du socialisme, voire nationalisme.<br />
<br />
C'est ainsi que certains discours généreux pourraient être de simples [[rationalisation]]s, couvrant d'un vernis éthique la défense corporatiste de catégories sociales apparaissant excessivement protégées et subventionnées. Par exemple :<br />
* les agriculteurs des pays du Nord, chercheraient, en utilisant cette plate-forme, à conserver des barrières douanières empêchant aux agricultures du Sud d'exporter, une voie essentielle de leur développement. <br />
* les membres du mouvement qui dénoncent les importations du Sud « non éthiques » (cf. les produits chinois), chercheraient à restreindre la concurrence des travailleurs du Sud à des « niches » très limitées et simplement symboliques, comme le [[commerce équitable]].<br />
<br />
=== Effets sur le commerce international critiqué ===<br />
<br />
La diffusion des idées altermondialistes contribue peut-être par ailleurs à permettre à certains gouvernements de mettre en place des politiques mercantilistes visant à défavoriser les pays en développement dans leur effort de rattrapage. On voit par exemple le gouvernement américain tenter de freiner les importations de produits étrangers sur la base de revendications altermondialistes telles la protection de l’environnement<ref>Les pêcheurs mexicains seraient moins respectueux des dauphins que leurs homologues américains.</ref> ou la lutte contre la pauvreté (les États-Unis et l’Union européenne dénoncent les conditions de travail dans certains pays pauvres afin, {{qui|selon certains, de trouver un prétexte à la protection de leur marché national}}). <br />
<br />
Sur la question des échanges mondiaux, les altermondialistes dénoncent la logique du libre-échange. Toutefois les principes du libre-échange sont couramment admis et approuvés par la très grande majorité des économistes, libéraux ou non qui en soulignent les aspects positifs. Selon [[Paul Krugman]]<ref>Paul Krugman, ''La Mondialisation n'est pas coupable'', 1996.</ref>, les confusions et la remise en cause du libre-échange auxquelles contribuent les revendications altermondialistes tendent à donner à l’opinion l’illusion d’un conflit commercial planétaire qui menacerait à terme le développement harmonieux des échanges mondiaux. Dans leur analyse de l’OMC, les altermondialistes sont accusés par certains de montrer une apparente incompréhension des principes du libre-échange car ils considèrent le libre-échange comme profitable uniquement lorsqu’il prend la forme de concessions réciproques.<br />
<br />
=== Conséquences politiques selon les opposants ===<br />
Les altermondialistes souhaitent par ailleurs refonder la logique économique sur des bases politiques, morales et sociales. Cette logique est celle qu’avait décrite [[Friedrich Hayek]] dans son analyse des régimes totalitaire avec son ouvrage ''La Route de la servitude'' en 1944 ou dans ''Droit, législation et liberté'' avec l'analyse du « mirage » de la « justice sociale » en 1978. Chercher à fonder l’activité économique sur une base morale ou sociale mène à un certain contrôle de l’État sur le travail des hommes et sur leurs consommations. Cette concentration de pouvoir dans les mains de certains, légitimée par des choix moraux et sociaux (arbitraires qu’ils soient démocratiques ou non) et propagés par la propagande, mène nécessairement au totalitarisme selon Friedrich Hayek. <br />
<br />
De même la dénonciation de la recherche des intérêts particuliers par les grands acteurs capitalistes de la mondialisation sous-entend qu’il pourrait exister un consensus sur l’intérêt général, qui justement, se manifesterait dans ce mouvement social et donc non représenté au plan politique. Cette idée que la plupart des acteurs de la mondialisation actuelle favorisent leurs intérêts tandis que les altermondialistes viennent offrir des propositions allant dans le sens de l’intérêt général peut être perçue comme démagogique et fausse en raison de l'impossibilité de définir cet « intérêt général ». Ainsi, l'économiste Milton Friedman écrivit il dans ''Free to Choose'' que « ceux qui croient agir en fonction de l'intérêt général sont en réalité conduits à favoriser des intérêts particuliers qui ne font pas partie de leurs intentions.»<br />
<br />
De fait, on remarque que le langage altermondialiste s’enrichit régulièrement de concepts moralisateurs concernant les comportements, parmi lesquels celui de la « mal bouffe ». Les opposants à l'altermondialisme considèrent que le courant altermondialiste, bien que se revendiquant démocrate, apparaît remettre en cause les principes du libre choix et de la responsabilité individuelle.<br />
<br />
=== Manipulation de l'opinion ? ===<br />
Autre aspect qualifié de démagogique par les détracteurs, l’insistance, réelle ou supposée, de certains altermondialistes sur des phénomènes marginaux telles que les [[délocalisation]]s. Celles-ci concernent selon la plupart des économistes des quantités tout à fait négligeables d’emplois au vu du chômage dans certains pays (inférieurs le plus souvent à 1% de la population active). Or ces délocalisations se font la plupart du temps en direction de pays riches et non des pays pauvres<ref>À titre d'exemple, selon l'INSEE, sur la période 1995-2001 « ce sont {{formatnum:13500}} emplois industriels qui auraient été « délocalisés » en moyenne chaque année, soit 0,35% du total de l’emploi industriel. Un peu plus de la moitié des emplois délocalisés l’auraient été à destination des pays développés, notamment des pays limitrophes de la France et des États-Unis. » ''L’Économie française, Comptes et dossiers 2005-2006, Rapport sur les comptes de la Nation de 2004'', INSEE.</ref>.<br />
<br />
Enfin nombre d’économistes soulignent que les pays pauvres ne souffrent pas d’être exploités mais souffrent du protectionnisme des pays riches. Selon les libéraux, on retrouverait cet esprit dans certaines protestations, contre la directive Bolkenstein en Europe par exemple, qui selon les altermondialistes menacerait les conditions de travail des pays d’Europe occidentale. Les libéraux, qui défendent cette directive, dénoncent l'analyse qui consiste à faire de celle-ci un danger majeur alors qu’elle n’est, selon eux, susceptible de concerner que de rares activités du fait de la proximité nécessaire à la prestation de la plupart des services.<br />
<br />
=== Un mouvement liberticide ? ===<br />
Pour l'essayiste libertarien et ancien anarchiste Johan Norberg, les altermondialistes trahissent le discous de liberté qu'ils entendent porter. Il s'en prend ainsi au discours protectionniste qui est véhiculé selon lui par le mouvement altermondialiste, alors que le libre-échange devrait au contraire être leur revendication. Ils sont contradictoires pour Norberg en disant défendre la liberté et en demandant une fermeture des frontières. Norberg s'en prend plus particulièrement aux méthodes violentes de certains altermondialistes, en particulier lors de sommets du G7/G8. Le recours aux méthodes violentes, à l'affrontement physique et à la provocation ne caractérise pas un mouvement démocratique mais au contraire les ennemis de la démocratie. En celà, « ils ridiculisent l'idée de liberté. Dans [le] vocabulaire simpliste d'un adolescent, ce sont des fascistes »<ref>Johan Norberg, ''In Defense of global capitalism'', preface</ref>.<br />
<br />
== Médias, groupes de pression citoyens et autres structures ==<br />
<br />
Les structures diversifiées constituant la mouvance altermondialisme sont organisées en réseau, où les médias qualifiés d'altermondialistes jouent un grand rôle. Parmi ces médias, on peut citer ''Le Monde diplomatique'', Indymedia, ''Le Plan B'', journal de l'association de critique des médias Acrimed, [http://bellaciao.org Bellaciao], ou encore [http://www.utopia-terre.org Utopia].<br />
{{Article détaillé|Médias de l'altermondialisme}}<br />
<br />
Les documents des structures onusiennes comme les rapports du PNUD jouent aussi un rôle important, comme l'étude critique des documents produits par des institutions contestées (FMI, OMC, Banque mondiale).<br />
<br />
Internet est également un élément important dans l'internationalisation, la constitution des réseaux d'associations altermondialistes. Le mouvement altermondialiste utilise largement Internet pour la publication d'informations (plus rapidement que par les médias papier), ainsi que pour la mobilisation, l'organisation pratique.<br />
<br />
== Débats internes du mouvement== <br />
<br />
Le mouvement altermondialiste est confronté aujourd’hui à des débats d'orientation en son sein.<br />
<br />
Certains de ses acteurs s’interrogent sur la place du mouvement dans l'ensemble des luttes sociales d'émancipation. L’altermondialisme doit-il jouer un rôle antagoniste du néo-libéralisme comme l’était le communisme face au capitalisme, ou bien doit-il être une force d’opposition et d’adaptation à l’intérieur du système actuel ?<br />
<br />
D’autre part, la question de la représentation politique est posée. La plupart des organisations altermondialistes refusant de créer un parti, le mouvement s'est axé comme un contre-pouvoir, un mouvement social et fait appel à l'opinion publique, créant des groupes de pression et organisant des mouvements citoyens.<br />
<br />
La question des alliances est constante. Les affinités sont grandes avec les mouvements anti-guerre et anti-fascistes. Certains altermondialistes, plus radicaux, sont alliés aux anti-capitalistes, d'autres aux anti-productivistes, d'autres encore pensent qu'il faut multiplier les exemples d'alterdéveloppement local. Certaines organisations sont également proches de la pensée néo-keynésienne.<br />
<br />
La question des résultats obtenus se pose aussi ; en quelques années d'existence les avancées obtenues sur les grandes propositions altermondialistes (dette du tiers monde, taxe Tobin, droit à l'existence d'autres régulations que le marché, etc.) paraissent peu satisfaisantes. Certains pensent que ce mouvement a une force qui se décuplera si le monde libéral d’aujourd’hui aggrave les choses mais que ce mouvement tendra à disparaître si le monde libéral s’adapte à certaines demandes des altermondialistes (celles des réformistes).<br />
<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
===Articles connexes===<br />
* [[Libéralisme économique|Libéralisme]], [[Protectionnisme]], [[Mercantilisme]], [[Globalisation]], <br />
* [[Développement durable]], [[Décroissance durable]], [[Souveraineté alimentaire]], [[écologie]], [[effet de serre]], [[Permaculture]], [[écoconstruction]], [[Globalisme]]<br />
* ''Mcdonaldisation de la société'' (livre de George Ritzer)<br />
* Unabomber<br />
<br />
<br />
<br />
{{Portail Penser}}</div>82.238.39.200https://www.ekopedia.fr/index.php?title=Portail:Penser/S%C3%A9lection_d%27articles&diff=62961Portail:Penser/Sélection d'articles2009-01-05T12:17:59Z<p>82.238.39.200 : inconnu</p>
<hr />
<div>__NOTOC__<br />
{| width="100%" style="background-color:#FAE6C5"<br />
|-<br />
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<!-- Première colonne --><br />
==Penseurs==<br />
* [[Claude Bernard]]<br />
* [[Club de Rome (collectif)]]<br />
* [[Pierre Clastres]]<br />
* [[Confucius]]<br />
* [[Diogène]]<br />
* [[Gilles Deleuze]]<br />
* [[René Descartes]]<br />
* [[René Dumont]]<br />
* [[Jacques Ellul]]<br />
* [[Épicure]]<br />
* [[Gustav Fechner]]<br />
* [[François d'Assise]]<br />
* [[Célestin Freinet]]<br />
* [[Erich Fromm]]<br />
* [[Masanobu Fukuoka]]<br />
* [[Gandhi]]<br />
* [[Nicholas Georgescu-Roegen]]<br />
* [[Jean Giono]]<br />
* [[André Gorz]]<br />
* [[Friedensreich Hundertwasser]]<br />
* [[Ivan Illich]]<br />
* [[Serge Latouche]]<br />
* [[Lao Tseu]]<br />
* [[Marcel Mauss]]<br />
* [[Maria Montessori]]<br />
* [[Edgar Morin]]<br />
* [[Fredy Perlman]]<br />
* [[Howard Rheingold]]<br />
* [[Marshall Sahlins]]<br />
* [[Socrate]]<br />
* [[Rudolf Steiner]]<br />
* [[Baruch Spinoza]]<br />
* [[Henry David Thoreau]]<br />
* [[Giambattista Vico]]<br />
<br />
==Méthodes et principes==<br />
* [[Analyse]]<br />
* [[Apprendre]], portail<br />
* Cinq [[sens créatif]]s<br />
* [[Classer]]<br />
* [[Comparaison]]<br />
* [[Concept]]<br />
* [[Culpabilité]]<br />
* [[Déduction]]<br />
* [[Dictionnaire]]<br />
* [[Empirisme]]<br />
* [[Esprit critique]]<br />
* [[Expérimenter]]<br />
* [[Formatage intellectuel]]<br />
* [[Induction]]<br />
* [[Raisonnement]]<br />
* [[Rigueur]]<br />
* [[Systémique]]<br />
|&nbsp;&nbsp;&nbsp;<br />
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<!-- Deuxième colonne --><br />
<br />
==Systèmes==<br />
*[[Judaisme et Kabbale]]<br />
*[[Altermondialisme]]<br />
*[[Anarchisme]]<br />
*[[Anationalisme]]<br />
*[[Antimondialisation]]<br />
*[[Capitalisme]]<br />
*[[Commerce équitable]]<br />
*[[Communisme]]<br />
*[[Croyance]]<br />
*[[Décroissance]]<br />
*[[Écologie]]<br />
*[[Éconologie]]<br />
*[[Écosophie]]<br />
*[[Fédéralisme]]<br />
*[[Holisme]]<br />
*[[Individu-Ethisme]]<br />
*[[Métaphysique]]<br />
*[[Morale]]<br />
*[[Mondialisation]]<br />
*[[Pensée unique]]<br />
*[[Philosophie]]<br />
*[[Produire et consommer local]]<br />
*[[Religion]]<br />
*[[Simplicité volontaire]]<br />
*[[Taoïsme]]<br />
*[[Décroissantisme]]<br />
*[[Croissantisme]]<br />
|&nbsp;&nbsp;&nbsp;<br />
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<!-- Troisième colonne --><br />
<br />
==Concepts==<br />
*[[Action directe]]<br />
*[[Alternatif]]<br />
*[[Accessibilité]]<br />
*[[Autonomadie]]<br />
*[[Biodiversité]]<br />
*[[Charité]]<br />
*[[Créativité]]<br />
*[[Créatifs culturels]]<br />
*[[Collectif]]<br />
*[[Conventionnel]]<br />
*[[Outil convivial|Convivialité des outils]]<br />
*[[Désir]]<br />
*[[Désobéissance civile]]<br />
*[[Développement soutenable]]<br />
*[[Développement durable]]<br />
*[[Différence]]<br />
*[[Do it yourself]]<br />
*[[Durable]]<br />
*[[Écotaxe]]<br />
*[[Empreinte écologique]]<br />
*[[Entropie]]<br />
*[[Environnement]]<br />
*[[Équité]] <br />
*[[Faites-le vous-même]]<br />
*[[Gratuité]]<br />
*[[Individu]]<br />
*[[Libre penseur]]<br />
*[[Médiatique]]<br />
*[[Nature]]<br />
*[[Plaisir]]<br />
*[[Pollution]]<br />
*[[Récupération]]<br />
*[[Soigner les causes]]<br />
*[[Soigner le milieu]]<br />
*[[Soutenable]]<br />
*[[Tradition]]<br />
*[[Unique]]<br />
|}<br />
{| align="right" class="ekotable"<br />
| [[Aide:Comment créer une page|Créer un article]]<br />
|}</div>82.238.39.200https://www.ekopedia.fr/index.php?title=D%C3%A9croissance_soutenable&diff=62960Décroissance soutenable2009-01-05T12:13:44Z<p>82.238.39.200 : suppression lien commercial</p>
<hr />
<div>{{Vivre ensemble}}<br />
<br />
La '''décroissance''' est un concept politique qui affirme que la croissance économique généralisée n'est pas acceptable pour l'[[environnement]]. Le qualificatif de '''soutenable''' (ou aussi celui de '''viable''') propose, selon les slogans de ses partisans, de "s'organiser collectivement" afin que la diminution de production de biens ne mène pas à la "barbarie". <br />
<br />
<br />
== Les présupposés ==<br />
<br />
Cette démarche part d'un triple constat :<br />
<br />
* les biens et services produits par les économies ne sont pas les seules richesses : la santé des écosystèmes est une forme de richesse, de même que la qualité de la justice, les bonnes relations qui sont entretenues entre les personnes au sein d'une même société, le degré d'inégalité, le caractère démocratique des institutions, etc. L'accroissement de la richesse matérielle, mesurée en revenu monétaire, peut se faire au détriment de ces différentes sortes de richesses<br />
* l'économie actuelle est basée sur des ressources épuisables qui vont nécessairement s'épuiser un jour et dont nous n'avons pas la propriété exclusive : c'est un droit des générations à venir et de tous les habitants du monde de pouvoir en bénéficier<br />
* les sociétés actuelles des pays économiquement développés sont dépendantes de la consommation de biens matériels souvent inutiles et ne voient pas la dégradation de richesses plus essentielles : dégradation d'une certaine qualité de vie et des espaces naturel, perte de la biodiversité, fin de la gratuité de certains biens tels que l'eau, les baies sauvages, le gibier, accroissement des violences de proximité et augmentation du ressentiment de certains à l'encontre des pays occidentaux, etc.<br />
<br />
La décroissance soutenable n'implique évidemment pas que l'on poursuive la décroissance pour elle-même. C'est un moyen pour rechercher une qualité de vie supérieure. Elle prend acte du caractère partiel de la mesure "PNB" et affirme que si l'on cherche à rétablir la richesse dans toute sa variété, alors il est urgent que le PNB décroisse.<br />
Ce concept économique a donné naissance à un mouvement philosophique: le [[décroissantisme]].<br />
<br />
==Description==<br />
<br />
Elle naît d'une controverse sur la "croissance", dans le sens "augmentation du PIB". Les défenseurs du concept de décroissance pensent que la croissance mesurée par cet indice n'est que quantitative (par opposition à qualitative). Ce qu'elle mesure, l'augmentation de la production et la vente de biens, accentue les déséquilibres entre pays, l'inégalité sociale, la précarité et la pollution. Les partisans de la décroissance pensent que ce type de développement économique s'oppose aux valeurs humaines qui fondent nos sociétés, et ne tient pas compte du fait que la terre est limitée aussi bien dans ses ressources naturelles que dans sa capacité à supporter la destruction du biotope.<br />
<br />
Les partisans de la décroissance soutiennent que la plupart des économistes actuels, qu'ils soient libéraux, marxistes ou malthusiens, ne sont toujours pas sortis de la pensée du XIXe siècle qui considère la nature comme inépuisable et que leurs modèles économiques sont donc idéalisés et coupés de la réalité. <br />
<br />
La '''décroissance''' s'oppose à la fois à l'économie libérale ''et'' à une certaine acception du concept de ''[[développement durable]]''. En effet, le ''développement durable'' peut être utilisé par les grandes entreprises pour continuer à produire d'une façon nuisible à l'environnement et à l'équité sociale en affirmant qu'elles travaillent à réduire ces nuisances. Selon les détracteurs de ces entreprises, l'argument du "développement durable serait essentiellement utilisé pour s'octroyer une apparence de société respectueuse de l'environnement. Ainsi, par exemple, Michel de Fabiani, président de BP France dans le compte-rendu des travaux des 4e rencontres parlementaires sur l'énergie, du jeudi 11 octobre 2001 déclare : « ''Le développement durable, c'est tout d'abord produire plus d'énergie, plus de pétrole, plus de gaz, peut-être plus de charbon et de nucléaire, et certainement plus d'[[Énergie renouvelable|énergies renouvelables]]. Dans le même temps, il faut s'assurer que cela ne se fait pas au détriment de l'environnement.'' » Autre exemple, EDF cherche depuis plusieurs années, notamment dans sa communication externe, à apparaître comme un champion du "développement durable". L'entreprise argue pour cela de son engagement dans le nucléaire, qui produit effectivement peu de gaz à effets de serre, et de sa participation au développement d'énergies renouvelables. Mais il est aisé de remarquer que l'énergie nucléaire est produite grace à l'uranium dont les ressources sont épuisables et reste productrice de déchets hautement toxiques et que l'implication d'EDF dans des projets d'énergie renouvelable reste dans les faits marginale.<br />
<br />
Une planète aux ressources finies ne peut soutenir la croissance perpétuelle du niveau de [[consommation]] actuel basé sur l'extraction du 'stock naturel'. Il faut que certains gros consommateurs acceptent de voir baisser leur niveau de consommation de biens physiques et d'[[énergie]]. Cela ne signifie pas pour autant une baisse de la qualité de vie, de ''la joie de vivre '' chère à [[Nicholas Georgescu-Roegen]] à laquelle aspire tout être humain, au contraire, la réduction de la consommation, donc de la production, permettrait de libérer les travailleurs de tâches superflues, de diminuer le stress lié au travail, de renforcer le lien social et, évidemment, de vivre dans un environnement moins pollué, avec davantage de biodiversité. Une condition nécessaire à cette diminution est la mise en place d'un système économique qui ne nécessite pas une croissance perpétuelle de la consommation et donc de la production pour assurer sa propre survie. En effet, le système actuel, qui est basé sur le travail salarié, est contraint d'inventer de nouveaux besoins, donc de nouvelles tâches, pour ne pas engendrer un chômage trop important qui lui serait fatal.<br />
<br />
Au niveau de l'environnement, on assiste à une utilisation massive de ressources non renouvelables. Les tenants de la décroissance soutenable appellent à une baisse de la consommation, ou en tout cas à une consommation plus intelligente et efficiente des ressources non-renouvelables ([[charbon]], [[pétrole]], [[gaz]], etc). Certains experts (voir documents en lien ci-dessous) qui n'ont aucun lien avec les promoteurs de la '''décroissance''' ont avancé l'idée qu'il serait possible d'avoir quatre fois plus d'efficience pour ces énergies, il s'agit du facteur 4. D'autres parlent d'un facteur 10. Nos grand-pères disaient cela autrement : "Demain, on rase gratis".<br />
<br />
==Critique du concept==<br />
<br />
Il y a deux critiques de la décroissance :<br />
#L'une défend que la croissance traditionnelle peut résoudre l'essentiel des problèmes de l'économie.<br />
# L'autre, de gauche, partage les soucis environnementalistes mais considère que c'est le contrôle et la stratégie de la croissance ou décroissance plutôt que l'aspect quantitatif qui sont décisifs.<br />
<br />
=== Première critique ===<br />
Les détracteurs de la décroissance soutenable affirment que le progrès technique permettra de résoudre les problèmes de pollution, et que la matière première de l'économie moderne « post-industrielle » est davantage la connaissance que les ressources physiques. <br />
<br />
Les partisans de la décroissance utilisent la notion de « l'effet rebond » pour répondre à cet argument. L'avènement de l'informatique et des réseaux dans ses débuts a laissé penser à une disparition possible du support [[papier]]. Or on constate une augmentation de la consommation de papier. Chaque individu ayant à disposition une imprimante personnelle, il peut imprimer de longues documentations qui dans la plupart des cas ne seront jamais lues en entier ; les livres d'informatique qui foisonnent dans les librairies sont souvent des pavés qui contiennent une information pourtant facilement accessible en ligne et rapidement périmée. Loin de diminuer la consommation de papier, l'informatique et les réseaux l'ont fait croître, c'est cela l'effet rebond.<br />
<br />
Un autre exemple de cet effet concerne les voitures: on est capable aujourd'hui d'en produire des bien moins polluantes qu'il y a quelques dizaines d'années, mais comme leur nombre (et les km parcourus) augmentent, la pollution augmente aussi (en plus on produit des voitures plus lourdes, qui éventuellement consomment plus). Il en va de même avec le [[recyclage]] dont l'effet, pourtant important, ne suffit souvent pas à compenser l'augmentation de production de déchets par habitant. Les partisans de la décroissance n'hésitent pas à généraliser le schéma suivant: quand on arrive à produire une unité en polluant moins (ou avec moins de matières premières), on finit par produire plus d'unités, et au final par polluer plus (ou consommer plus de matières).<br />
<br />
Les détracteurs de la décroissance pensent que la croissance permet la diminution ou la disparition de certains types de productions. Ils pensent que le capitalisme de marché permet l'arbitrage vers des ressources plus abondantes ou vers d'autres biens, et qu'il apporte des signaux par les prix du marché quand une ressource devient moins accessible.<br />
<br />
Une autre constatation des détracteurs de la décroissance est que la croissance du PIB est de plus en plus liée à celle des activités de service, non polluantes et ne consommant pas de matières premières. Certains pensent qu'il s'agit d'une certaine « marchandisation » de ce qui était autrefois du domaine des relations humaines. C'est oublier que la société actuelle fonctionne de plus en plus en « réseau », ce qui multiplie les opportunités tant de relations non hiérarchisée (à la différence des sociétés anciennes) que de gratuité (cf. Wikipédia, la mobilisation des aides pour le tsunami, etc.).<br />
<br />
=== Deuxième critique ===<br />
La critique de gauche du concept de décroissance considère que la question clé est « qui contrôle », « qui décide ». Ainsi la décroissance reste pour ces critiques une utopie puisque ses défenseurs ne réfléchissent pas sur les forces sociales qui peuvent arracher le contrôle de l'économie des dominants actuels.<br />
<br />
==Citations==<br />
<br />
* « ''Celui qui croit qu'une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est un fou, ou un économiste'' » Kenneth Boulding.<br />
* « ''La décroissance ne propose pas de vivre moins, mais mieux avec moins de biens et plus de liens'' » Charte de la décroissance.<br />
* « ''Nul n'a besoin d'être économiste pour comprendre qu'un individu, ou une collectivité, tirant la majeure partie de ses ressources de son capital, et non de ses revenus, est destiné à la faillite. Tel est pourtant bien le cas des sociétés occidentales, puisqu'elles puisent dans les ressources naturelles de la planète, un patrimoine commun, sans tenir compte du temps nécessaire à leur renouvellement. Non content de piller ce capital, notre modèle économique, fondé sur la croissance, induit en plus une augmentation constante de ces prélèvements'' » Bruno Clémentin et Vincent Cheynet.<br />
* « ''Le monde contient bien assez pour les besoins de chacun, mais pas assez pour la cupidité de tous'' » Gandhi.<br />
<br />
==Voir aussi==<br />
<br />
===Liens internes===<br />
*[[Décroissance]]<br />
*[[Dolce vita]]<br />
*[[Simplicité volontaire]]<br />
*[[Créatifs culturels]]<br />
*[[Recupe.net]]<br />
<br />
===Liens externes===<br />
* <b>[http://decroissance.org "La décroissance soutenable"]</b>, marque déposée à l'INPI, N&deg; 01 3 116 174<br />
* [http://www.decroissance.org/ Institut d'études économiques et sociales pour la décroissance soutenable]<br />
* [http://www.apres-developpement.org/ Le réseau des Objecteurs de Croissance].<br />
* [http://www.bibliotheque-sonore.net/economie/decroissance/ Bibliotheque-sonore : colloque sur la décroissance en mp3]<br />
* [http://www.simplicitevolontaire.org/ La simplicité volontaire]<br />
* [http://www.decroissance.info Site collaboratif sur la décroissance et la simplicité volontaire]<br />
<br />
===Bibliographie===<br />
* ''Objectif décroissance, vers une société harmonieuse'' aux Éditions Parangon. <small>ISBN 2841901211</small><br />
* ''Justice sans limites'', le défi de l’éthique dans une économie mondialisée, Serge Latouche, Éditions Fayard, 2003.<br />
* ''Survivre au développement'' de Serge Latouche, Mille et une nuits, Paris, 2004. <small>ISBN 2842058658</small><br />
* ''Le Droit à la paresse'' de Paul Lafargue, Mille et une nuits, Paris, 1880. <small>ISBN 2910233308</small><br />
* ''Croissance : l'impossible nécessaire'' par Jean Aubin, Éditions Planète Bleue, 2006.<br />
* ''Simplicité volontaire et décroissance'' un film de Jean-Claude Decourt, Utopimages, 2007.<br />
<br />
{{Portail Vivre ensemble}}<br />
<br />
[[Catégorie:Économie alternative]]<br />
<br />
[[it:Decrescita sostenibile]]</div>82.238.39.200https://www.ekopedia.fr/index.php?title=D%C3%A9croissance&diff=62959Décroissance2009-01-05T12:12:31Z<p>82.238.39.200 : suppression lien commercial</p>
<hr />
<div>{{Penser}}<br />
<br />
De manière générale, la '''décroissance''' se définit comme l’état de ce qui décroît : une diminution.<br />
<br />
<br />
== Description ==<br />
<br />
===Présentation===<br />
Plus spécifiquement, la décroissance se présente en deux volets :<br />
<br />
1- Comme slogan remettant en cause le consensus pour la croissance (économique entre autre). Il s’agit alors d’un « mot-obus » pour défier, entre autre, l’économisme, c’est à dire la croyance que toute économie doit augmenter la valeur de ses échanges et productions pour éviter la crise ou le désastre. Le but est aujourd’hui de lancer un débat de société.<br />
<br />
2- Comme processus concret en direction d’une société soutenable (juste et écologique…).<br />
<br />
C’est ce deuxième volet qui est développé ici.<br />
<br />
La décroissance est une démarche individuelle et collective basée sur une réduction : <br />
* de la consommation directe et indirecte de matières, énergies et espaces (décroissance physique), <br />
* de la capacité d’acquisition de matières, énergies et espaces (décroissance économique). Il est trop risqué qu’une capacité d’acquisition se transforme en une consommation effective, sous la forme d’un « l’effet rebond ».<br />
<br />
Ce concept a donné naissance à un mouvement philosophique, le [[décroissantisme]] . Des éléments de cette philosophie sont décrits dans le livre ''Microcrédit et Maxiconso'' de [[Jean-François Jaudon]], livre sous forme de lexique de termes issus de l'encyclopédie libre Wikipedia.<br />
<br />
La philosophie décroissantiste se définit par trois postulats qui sont les suivants : le pire des écueils des sociétés de type occidental est le paganisme consumériste, la recherche de solution aux problèmes écologiques a pour condition sine qua none la sortie de la société de consommation et l'intensité du désordre de la fin de la société de consommation sera inversement proportionnelle au niveau de prise de conscience par les citoyens de cette fin.<br />
<br />
===Principes===<br />
Cette décroissance doit être:<br />
<br />
- soutenable (supportable). La croissance dans un monde fini nous amène à une décroissance subie composée de crises, voire d'effondrements. L’idée de la décroissance soutenable est de nous épargner cette décroissance « insoutenable », cette « croissance ratée ».<br />
<br />
- équilibrée (en proportions harmonieuses). Pour éviter les crises et pour que personne ne soit exclu, trois processus doivent se combiner simultanément : réduction de la consommation (du « vouloir d’achat »), réduction de la production et partage (du travail notamment).<br />
<br />
- démocratique (pouvoir à tous les humains). La réorganisation à différents niveaux de la société et le partage requièrent davantage de « démocratie » : plus participative et directe.<br />
<br />
- conviviale (prenant en compte l’intérêt d’autrui autant que le sien), écologique (respect des écosystèmes), sociale (respect entre humains), positive, culturelle (…) La décroissance matérielle (physique) et économique doit laisser la place à de nombreuses autres croissances (qualitatives en grande partie) : des relations désintéressées, du temps pour soi et pour les autres, de l'équité, de la santé, de la chaleur humaine, de la nature, de la sécurité, de l'art, de la perception de ce qui nous environne, de la poésie, de l’empathie et ceci dans une grande variété...<br />
<br />
- équitable (du latin oequitas, égalité). Elle s’applique en premier lieu aux 20% favorisés de ce monde principalement basés dans les pays industrialisés, mais concerne tout le monde lorsqu’il s’agit de « décoloniser l’imaginaire » lié aux modèles consuméristes et productivistes. Il s'agit d'une décroissance différenciée de façon à tendre vers une société plus juste dans les pays industrialisés et mondialement.<br />
<br />
- innovante (introduisant des nouveautés). Il s’agit d’une remise en cause de la situation actuelle (faite notamment d’autoroutes et des centrales nucléaires...), afin de créer un futur basé sur une moindre consommation de ressources, dans lequel l’innovation a intégré la notion de limite, plutôt que de tenter de s’en soustraire. Certaines innovations feront l’objet de débats démocratiques et seront refusées si elles font fi de limites éthiques ou écologiques (OGM, Nucléaire, Nanotechnologies, etc…).<br />
<br />
- diversifiée. Le but de la décroissance est d’atteindre une société soutenable où chaque mode de vie est unique tout en étant potentiellement généralisable et partageable. L’urgence et la gravité des problèmes éco-sociaux impliquent des démarches à portée et échéance diverses. La diversité se comprend aussi en terme de croyance ou non-croyance idéologique ou spirituelle sans qu’aucune ne soit mise en avant.<br />
<br />
- ciblée et globale. Elle n’implique pas une décroissance à tous les niveaux pris séparément: les alternatives agricoles, énergétiques ou de transport soutenables (etc...) doivent croître, mais en créant une réduction plus importante des portions agricoles, énergétiques ou de transport non-soutenables de l’économie.<br />
<br />
- locale. Elle est basée sur des économies de proximité ouvertes mais se mesure à un niveau global. A ce titre une décroissance locale qui entraîne une croissance ailleurs ou dans le futur n’est pas une décroissance.<br />
<br />
- transitoire. Elle doit constituer une étape jusqu’à une société soutenable, juste, durable écologiquement, démocratique, participative, répondant aux besoins humains, localisée, d’une grande diversité culturelle, écologique et ethnique en chaque lieu, globale, ouverte, et dont l’économie est stationnaire. Cette société soutenable constitue une « utopie réalisable sans cesse renouvelée » dont les caractéristiques précises se réajustent au fur et à mesure.<br />
<br />
==Voir aussi==<br />
<br />
=== Liens internes ===<br />
* [[Décroissance soutenable]]<br />
* [[Recupe.net]]<br />
<br />
=== Liens externes ===<br />
* [http://www.decroissance.info Decroissance.info] Portail sur la décroissance, articles, actu, forum, etc...<br />
* L'association [http://www.utopimages.org UTOPIMAGES] réalise des films pour promouvoir la simplicité volontaire et la décroissance<br />
* Le journal mensuel [http://www.ladecroissance.net "La Décroissance"]<br />
* Institut d'Etudes Economiques et Sociales pour la Décroissance Soutenable [http://www.decroissance.org decroissance.org]<br />
<br />
=== Bibliographie ===<br />
* ''Gagnez moins, vivez mieux : Le bonheur retrouvé d'une vie plus simple'' par Pascale De Lomas. <small>ISBN 2012370942</small><br />
<br />
{{Portail Penser}}<br />
<br />
[[Catégorie:Économie alternative]]</div>82.238.39.200